« La diplomatie américaine reste très ambiguë dans le billard à trois bandes »... ambigüe peut-être, mais c’est surtout un retour à la normale et à une certaine cohérence : s’allier avec des islamistes c’est quelque chose que les Etats-Unis ont très largement fait, régulièrement dans l’histoire depuis presque un siècle, tandis que s’allier à des communistes c’était une innovation un peu plus explosive.
Vu qu’il est très clair que si la Turquie s’attaque à l’EI c’est avant tout pour affaiblir le PKK (qui avait gagné beaucoup de prestige et soutiens, qui tenait bon militairement, et risquait de se renforcer avec les armes lourdes occidentales, fussent-elles livrées au compte-goutte) et pour discrètement l’attaquer lui-aussi au passage dans des « actions anti-terroristes » indifférenciées et autres « frappes collatérales », les Etats-Unis doivent prendre acte du fait qu’ils ne peuvent pas à la fois attirer la Turquie et protéger le PKK. Or à choisir ils préfèrent un allié fort et avec lequel ils ont une certaine proximité idéologique plutôt que des affreux communistes qui se battent au cure-dent, c’est bien logique.
Ca reste toutefois un véritable tournant majeur dans cette guerre... et, contrairement à la première impression qu’on est tenté d’avoir, pas forcément un bon.
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