• Étude : Impact de distractions/perturbations sur la mémoire court-terme


    Une étude espagnole menée par Javier Garcia-Pacios à Madrid, publié en mai 2015 dans le Frontiers in Psychology, démontre un lien entre la performance de la mémoire de travail (mémoire court terme) et des distractions déplaisantes. L’étude utilise la MEG – Magnétoencéphalographie [1] qui permet de mesurer toutes les millisecondes ce qui se passe dans votre cerveau.

    Ils montrent aux sujets (cobayes) pendant deux secondes deux images de visages en même temps.
    Puis ils attendent quelque temps, et à la fin ils montrent encore un visage. Dans ce lapse de temps d’attente on leur montre une image « perturbatrice » (distracting). Il y a trois types d’images : Positive, Neutre, Négative (agressive).
    Notons que par positif et négatif est signifié l’aspect de valence psychologique.

    Le but est de voir si et comment ces 3 types d’images vont altérer la fonction cérébrale pour permettre la personne à reconnaître visage montré à la fin.

    Il s’est avéré que le cortex préfrontal se présente très en activité lors d’une image négative ; il semble donc dérangé et va restructurer « sa pensée ». On ne sait pas encore le pourquoi, mais on sait déjà quelle zone du cerveau joue un rôle dans la tentative de rester concentré, en d’autre termes dans la gestion de « stress ».[2]

    Et si c’est vrai pour une image on peut imaginer que ça l’est également pour les bruits/sons, les odeurs, perceptions de mouvements etc. (Les personnes hypersensibles se reconnaîtront sûrement là-dedans).

    Conclusions :

    – Les distractions déplaisantes suscitent/requièrent plus d’attention/ressources que les distractions neutres ou positives. Ceci entraine plus d’interférence avec la fonction de concentration sur l’information relevant. (la tâche qu’on tente d’effectuer) et perturbe donc d’avantage la mémoire de travail.

    – Même si l’étude a également validé que le niveau de perturbation causé par une distraction négative est semblable au niveau causé par une distraction positive, son effet sur la mémoire de travail n’est pas comparable : elle est supérieure. L’explication se trouve dans le fait qu’il semblerait qu’il nous est plus difficile de réaffecter des ressources cognitives dans le cas de distractions négatives.

    http://journal.frontiersin.org/article/10.3389/fpsyg.2015.00582/full
    pdf : http://journal.frontiersin.org/article/10.3389/fpsyg.2015.00582/pdf
    pdf (online) : http://docdro.id/jfVYFkG

    _______ notes ______
    [1]
    http://meg.ctb.upm.es/lab/facilities
    Magnetoencephalography (MEG) is a silent, noninvasive brain mapping technique used to measure the magnetic fields (about 100-1000 femtotesla) produced by neuronal electrical activity with a high temporal resolution (about milliseconds) and good spatial resolution (about 5 millimeters).
    The emerging magnetic fields are measured by means of superconducting quantum interference devices or SQUIDs. SQUIDs, consist of superconductive coils with a very small interruption (Josephson junction), which can be crossed by electrons because of quantum effects. Liquid helium maintains the system at -269ºC, ensuring that the SQUIDs are working in a superconducting state.

    The Elektra Neuromag :
    http://www.elekta.com/healthcare-professionals/products/elekta-neuroscience/elekta-triux.html

    The Neuromag system user manual, just for the fun of it ;-)
    http://www.megwiki.org/images/f/fd/Elekta_Neuromag_User's_Manual_-_System_Hardware.pdf

    [2]
    Ceci va d’ailleurs dans le sens de l’approche neurocognitive et comportementale (ANC) de Jacques Fradin, qui aide dans la gestion du stress en « basculant » l’activité cérébrale vers le cortex préfrontal afin de mieux gérer un stress. « Basculer » dans le sens qu’on essaie de passer des « anciennes » parties du cerveau (mode mental automatique), sources de stress comme le cerveau reptilien, le paléolimbique et néolimbique vers la partie préfrontale qui arrive à mieux gérer cela (mode mental adaptif) parce elle est la seule structure cérébrale capable de s’adapter à la nouveauté ou de résoudre un problème complexe.

    (ANC, ou parfois TNC – Théorie)


    http://www.deboecksuperieur.com/titres/131046_3/la-therapie-neurocognitive-et-comportementale.html