L’homme est une femme comme les autres

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  • L’Homme-Femme / Les Mécanismes invisibles, par D’ de Kabal

    Monologue de théâtre par le rappeur/slammeur/acteur D’ de Kabal, qu’il a joué à Avignon Off cette année.
    Apparemment il y aura d’autres spectacles.
    http://www.d2kabal.com/spectacles_15.html

    L’homme-femme / Les mécanismes invisibles est le prélude d’une série de spectacles sur les mécanismes de domination masculine. Le performeur-slameur D’ de Kabal démonte les rouages de cette violence souvent insidieuse et interroge la part de féminité qu’il porte en lui. Pour révéler au plateau cette mise à nu, il choisit d’être seul en scène. Aucun moyen alors de se réfugier derrière un quelconque artifice, d’échapper à la prise de risques de ce dialogue intime. Reste la puissance d’un talent protéiforme, du corps à la voix, de la présence physique à la poésie des mots.

    L’homme est une femme comme les autres
    http://www.iogazette.fr/regards/2015/lhomme-femme-autres

    On assiste à son questionnement tourmenté, à son besoin de comprendre l’autre, de ne pas abuser de l’autre. Jamais. Même par simple négligence.

    Les premières lignes, mises par D’ sur FB :

    Tu as remarqué comment après des attentats d’intégristes présumés musulmans, on demande à des musulmans -qu’on présume intégristes - d’afficher leur désapprobation ?
    C’est humiliant ça, non ?

    Hashtag « NOT IN MY NAME » …

    On part du principe que les ressortissants d’un groupe donné sont obligatoirement et idéologiquement affiliés à toute personne se revendiquant du même groupe. Même si certains comportements, de certains de ces ressortissants, ne sont pas conformes aux règles de fonctionnement élémentaires du dit groupe.
    C’est pernicieux quand même.
    C’est un principe qui ne s’applique qu’aux musulmans ?
    Ou bien la règle serait que, finalement, tous et chacun,sommes responsables par rebond de tout acte perpétré par des membres de notre supposé groupe ?
    Et cela fonctionne comment si on appartient à plusieurs groupes ?
    Alors …
    Alors pourquoi ?

    Pourquoi quand un homme, un notable … sodomise une prostituée, sans son consentement, personne ne demande aux autres hommes de se désolidariser ?
    Bon, le type n’a été reconnu coupable d’aucun chef d’accusation. Mais il est coupable d’autre chose.
    Un « autre chose » qui n’est pas puni par la loi, un autre intégrisme :
    L’intégrisme masculin.
    Force est de reconnaître que l’intégrisme masculin est pratiqué, autorisé et qu’il rencontre des alliés partout dans le monde. Parlons d’intégristes masculins.
    On peut demander aux musulmans de se désolidariser des intégristes musulmans, mais on ne demande pas aux hommes de se désolidariser des intégristes masculins.
    Pourquoi ?
    S’adresse-t-on aux musulmans d’une manière aussi indigne, parce qu’on s’autorise à croire que la plupart d’entre eux ne sont pas des intégristes ?
    Si nous, les hommes, ne sommes pas assignés à condamner fermement tout acte relevant de l’intégrisme masculin, est-ce parce qu’on présume que nous sommes tous des intégristes masculins ? ...

    #théâtre #D’_de_Kabal #femmes #intégrisme #domination_masculine

    • C’est quoi une part féminine en l’homme, ou une part féminie tout court ? Ca me semble toujours essentialiste de dire ca. Ou alors il s’agit d’une personne intersexe mais c’est pas l’impression que me donne cette démarche. C’est comme si je parlait de m’investir dans ma part noire ou de ma part prolétaire. Je prend ces comparaisons car le genre relève pour moi d’une construction culturelle, comme d’autres. J’ai rien contre D’ de Kabal mais si il veut parlé de sa part de douceur ou sa part de participation aux travaux ménagers, pas besoin d’invoqué la féminité pour cela.

      #essentialisme

    • le genre relève pour moi d’une construction culturelle, comme d’autres

      « construction culturelle » a, pour moi, le défaut de laisser penser qu’il s’agit d’une illusion, une simple hallucination collective, qu’il faudrait donc attaquer fondamentalement sur le seul plan des représentations. Or, il me semble que le genre, ici et maintenant, est une contrainte objective qui pèse réellement, mais de façon bien spécifique à notre forme de synthèse sociale (ce qui qui englobe mais ne se limite pas aux représentations culturelles, même prises dans un sens large)

      En ce sens, on peut effectivement évoquer la « part féminine » sans être pour autant essentialiste, simplement en inscrivant la dissociation masculin/féminin comme moment (à la fois produit et présupposé) de la forme de synthèse sociale capitaliste.

      http://www.palim-psao.fr/article-le-queer-a-fait-son-temps-entretien-avec-roswitha-scholz-11395434