• Si ça ne sentait pas aussi mauvais, ça serait carrément marrant : la justice financière libanaise s’intéresse à la Sukleen, la société de ramassage des ordures notoirement liée au Courant du Futur, ce qui a « suscité la fureur du ministre de l’Intérieur », lui-même – comment dire – notoirement lié au Courant du Futur, qui dénonce du coup une « justice politisée ».

    (Non mais vraiment, arrête de rigoler, ça devient gênant.)

    http://www.lorientlejour.com/article/936661/le-procureur-nomme-une-commission-technique-n-machnouk-met-en-garde-c

    La justice s’est saisie hier des accusations lancées ces derniers jours dans les milieux politiques à l’encontre de la société Sukleen, en charge du ramassage des ordures à Beyrouth et dans ses banlieues, et qui laissent entendre que de tierces parties auraient bénéficié de largesses de la part de la compagnie au détriment de l’argent dû par l’État aux municipalités.

    Au lendemain, notamment, des déclarations incendiaires faites en ce sens par le chef des Kataëb, Samy Gemayel, le procureur général financier, Ali Ibrahim, a ouvert une instruction sur cette affaire et ordonné la mise en place d’une « commission technique » pour suivre le dossier.

    Cette décision a aussitôt suscité la fureur du ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, qui a estimé que lorsque la justice « se mobilise sur la base d’une prise de position politique, cela veut dire qu’elle est politisée ». Le juge Ali Ibrahim n’étant « pas politisé, il devrait donc réexaminer sa décision de désigner une commission technique », a ajouté M. Machnouk. Selon le ministre, qui s’exprimait avant la réunion de la commission ministérielle en charge de la gestion du dossier des déchets au Grand Sérail, « le juge devrait demander des comptes aux autorités administratives signataires du contrat avec Sukleen et non pas à la compagnie elle-même ».

    Que ce soit un Gemayel qui réclame une enquête contre la corruption, c’est un symbole de l’état de déliquescence du système.

    Il ne manquera plus que le ministre de la Justice lui-même, également membre du Futur, exprime son indignation pour cette « justice politisée » au motif qu’elle enquête sur la Sukleen, pour que le gouvernement libanais disparaisse définitivement sous les ricanements.

    • Salhab (aouniste) sur la crise des déchets : des pressions exercées pour l’adoption de solutions inadéquates
      http://nna-leb.gov.lb/fr/show-news/47412

      Le député Salim Salhab a commenté, ce mercredi, la crise des déchets ménagers qui dure depuis une dizaine de jours, estimant que « ce qui se passe est un moyen de faire pression sur le peuple afin qu’il accepte des solutions inadéquates pour le pays ».

      Dans un entretien accordé à la VDL (93.3), le député s’est dit étonné que le traitement de ce dossier soit laissé à la dernière minute, « malgré les décisions ad hoc approuvées par le gouvernement mais qui sont négligées ».