Le droit à la laideur

/sociologie-le-droit-a-la-laideur

  • Le droit à la laideur - Le Devoir
    http://www.ledevoir.com/culture/livres/445870/sociologie-le-droit-a-la-laideur?ref=yfp

    « Elle est laide à faire peur, laide comme le péché, laide comme un démon. » Cette inscription tirée du Dictionnaire de l’Académie française de 1835 résume l’essentiel : la laideur se décline implicitement au féminin. « Laideron », n’est-ce pas, désigne spécifiquement une femme laide.

    Comme toute histoire, celle de la laideur féminine a sa périodisation : initialement, la laideur est féminine du fait que la beauté est ontologiquement accordée au masculin. Puis, la laideur féminine est vue comme une erreur de la nature, accident qui laisse celle qui en est affublée en situation de pitié, comme si elle avait été délaissée, ou dédaignée par une instance — la Nature ou Dieu — qui la lui donne en fardeau. De nos jours, avec tous les moyens (cosmétiques, chirurgicaux) dont on dispose, la laideur est pour ainsi dire vue comme un signe de mauvaise volonté, un manque à soi-même.

    Claudine Sagaert se penche sur les différentes modalités qui ont exprimé la laideur au cours de l’histoire. Où l’on voit qu’elle se trouve tour à tour imputée à la célibataire, à l’intellectuelle, aux révolutionnaires et à la féministe, révoltée parmi les révoltées. Monstrueuses, ces femmes le sont parce qu’elles s’autorisent à contester le monde tel qu’il est conçu par les hommes. À elles s’ajoute la femme vieillissante, frappée par une disgrâce à laquelle les hommes échappent pourtant. Et c’est bien ce qui frappe, au long de cette histoire : cette asymétrie entre hommes et femmes. Lorsqu’elles vieillissent, ces dernières revêtent une « face ridée de sorcière »,alors même que les rides des hommes jamais ne les apparentent à des sorciers. Diderot dira : « Le temps ne nous décompose pas autant qu’elles. »

    Via Charlotte Pudlowski sur Facebook

    Esprit d’escalier :
    https://twitter.com/PayeTaShnek/status/626341834139267072

    #femmes #beauté #laideur #sexisme #sociologie #histoire