Inquiétudes grecques de Christos Tsiolkas

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  • Inquiétudes grecques de Christos Tsiolkas
    http://blogs.mediapart.fr/blog/pierre-guerrini/060815/inquietudes-grecques-de-christos-tsiolkas

    " Notre appareil d’État avait été contaminée par la Troïka, très, très gravement. Laisse moi te donner un exemple. Il y a quelque chose appelé le Fonds hellénique de Stabilité Financière, qui est une émanation de The European Financial Stability Facility [EFSF]. Ceci est un fonds qui contenait initialement € 50.000.000.000 - au moment où je pris sur elle 11 milliards € - dans le but de recapitaliser les banques grecques.

    [...]

    « Je découvris à un certain moment que la loi qui constituait le FESF me permettait une seule prérogative, celle de déterminer le salaire de ces personnes. Je me rendis compte que les salaires de ces fonctionnaires étaient monstrueusement élevés, selon les standards grecs. Dans un pays avec tant de famine et où le salaire minimum a chuté à € 520 par mois, ces gens faisaient quelque chose comme € 18 000 par mois.

    " Je décidai donc, puisque j’en avais le pouvoir, je voudrais exercer encore ce pouvoir. J’ ai utilisé une règle très simple. Les pensions et les salaires ont baissé en moyenne de 40% depuis le début de la crise. J’ai émis un arrêté ministériel par lequel je réduit les salaires de ces fonctionnaires de 40%. Encore un salaire énorme, encore un énorme salaire. Vous savez ce qui est arrivé ? Je reçus une lettre de la Troïka, en disant que ma décision a été annulée, car elle avait été insuffisamment expliqué.

    Ainsi, dans un pays dans lequel la troïka insiste pour que les personnes bénéficiant d’une pension € 300 par mois vivent désormais avec 100 €, ils refusaient mon exercice de réduction des coûts, ma capacité en tant que Ministre des Finances de réduire les salaires de ces personnes ».

    Bon c’est traduit avec les pieds et les scandales arrivent toujours trop tard. Mais voilà quoi...

    • " Dans les années 1950 et 60, la Grèce a beaucoup perdu de son capital humain, mais il s’agissait d’une main d’œuvre non-qualifiée. Le grand investissement qui s’est fait jour en Grèce depuis les années 1950 a été celui qui s’est produit dans l’éducation. Nous sommes devenus une nation suprêmement instruite. En termes de notre secteur public, notre secteur privé, nous avons fait très peu - même l’environnement que nous avons réussi à épuiser.

      Mais lorsqu’il s’agit du capital humain, nous en avons créé beaucoup et la tragédie de la crise actuelle consiste en ce que nous l’exportons. Les jeunes gens, bien qualifiés dont l’enseignement a été payé pour par l’état principalement - et leurs familles, mais principalement par l’état - offrent maintenant leurs services dans le monde entier, y compris en Australie. Et ceci est une sorte de perte qui ne peut pas simplement être recouvrée. Les immeubles, on peut les reconstruire, les routes idem, mais cette hémorragie est irréversible.