Résidence permanente et liberté de circulation : deux irréconciliables ?

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    • partout les nobles commencent à insinuer qu’il n’y a pas de probleme de migrations ( justifiées ou non ) mais que le probleme vient que les territoires de migration sont habités : rien moins qu’une invitation au génocide de basse intensité

    • Pourquoi penser l’ouverture des frontières

      1Au XIXe siècle, il était plus facile de traverser l’Atlantique qu’il ne l’est aujourd’hui de traverser la Méditerranée. Si la traversée prenait davantage de temps, le prix du voyage et le nombre de migrants n’avaient rien de comparable avec l’actuelle traversée de la Méditerranée. En 1903 par exemple, plus de 12 000 migrants pouvaient arriver en une seule journée dans le seul port d’Ellis Island1. Les migrants européens s’entassaient par milliers dans l’entrepont des bateaux payant l’équivalent de 175 à 275 dollars pour une traversée pénible de 8 à 14 jours. On estime à plus de 55 millions le nombre de migrants européens qui ont ainsi traversé l’Atlantique entre 1840 et 1914 (Hatton et Williamson, 1998 ; Ferenczi et Willcox, 1929). À ceux-ci, il faut ajouter quelque 100 millions de migrants vers le sud et le nord de l’Asie (McKeown, 2004). Un siècle plus tard, avec 100 millions de migrants de plus pour une population mondiale trois fois plus élevée, les migrations sont vues comme un problème nécessitant de nouvelles régulations en dépit de la fermeture drastique des frontières.

      http://ethiquepublique.revues.org/1727

    • Résidence permanente et liberté de circulation : deux irréconciliables ?

      Dans le cadre d’une ouverture des frontières à l’échelle internationale, la question de la résidence à prévoir au sens légal est d’une importance cruciale. En effet, le statut juridique est devenu un incontournable dans les discussions sur la liberté de circulation, avec le système migratoire que nous connaissons aujourd’hui, gouverné par un contrôle strict et stratifié selon le type de migrant. Le présent article vise à examiner les manifestations contemporaines de ce contrôle et à formuler des pistes de solution sur le type de droit de résidence à prévoir advenant une ouverture des frontières. Nous explorerons tout d’abord les fondements de la liberté de circulation et des protections juridiques pour les migrants, pour ensuite passer en revue le traitement des résidents non citoyens dans l’expérience canadienne et américaine, dans celle de l’Union européenne et dans le cadre des phénomènes de migrations Sud-Sud afin de faire un compte-rendu pour résoudre la question portée en titre. En conclusion, une synthèse des observations sera effectuée pour tenter de réconcilier la notion de résidence avec le droit à la libre circulation.

      http://ethiquepublique.revues.org/1747

    • Liberté de circulation et #gouvernance mondiale des migrations

      Les politiques migratoires ont connu, depuis environ deux décennies, un processus d’internationalisation, qui les voit être débattues dans des structures intergouvernementales (Organisation des Nations Unies et organisations internationales notamment) et devenir ainsi un enjeu de ce que ces institutions qualifient souvent de « gouvernance mondiale ». Ces débats se caractérisent par une tonalité pro-immigration (pour des raisons démographiques et économiques), ainsi que par l’ambition de refonder les politiques migratoires sur la base de principes universels (comme le développement ou les droits de l’homme). La liberté de circulation n’y apparaît cependant pas, et n’est même pas reconnue comme un scénario digne d’être mentionné. Cet article émet l’hypothèse que, s’il existe des raisons politiques évidentes qui empêchent des organisations intergouvernementales de remettre en cause la souveraineté des États, cette omission relève également de deux biais qui caractérisent les débats internationaux sur les migrations. Un biais utilitariste d’abord, qui n’aborde pas la mobilité comme un droit mais comme une stratégie (de réduction de la pauvreté dans les pays de départ, et de croissance dans les pays de destination). Un biais sédentariste ensuite, qui célèbre et encourage la mobilité, mais sans remettre en cause le lien entre les migrants et leur pays d’origine. Dans les deux cas, la possibilité du choix de migrer comme une décision autonome relevant de la liberté de circuler n’est pas prise en compte. Il s’ensuit que la mobilité reste un objet de contrôle, qui doit être normativement discipliné et encadré.

      http://ethiquepublique.revues.org/1749

    • La liberté de circulation et d’installation des personnes : des droits à respecter, une perspective crédible pour un monde marqué par la #mobilité

      Face aux impasses des politiques migratoires et à leurs conséquences humaines dramatiques, l’urgence s’impose d’une nouvelle approche des migrations fondée sur une prise en compte de la réalité de la mobilité et de ses causes. Une telle approche se distingue par son appui sur le droit et le respect des droits. Elle se nourrit et s’articule sur les valeurs de liberté, de justice et de fraternité. Elle suppose la fondation d’une nouvelle gouvernance mondiale des migrations, dégagée de la myopie étatique, des idéologies du rejet de l’autre, instruite des erreurs et des excès du néo-libéralisme, visant à s’affranchir des phénomènes de domination comme des privilèges. La liberté de circulation et d’installation des personnes, droit reconnu par la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, doit servir d’horizon à la conception et à la mise en œuvre de politiques migratoires à l’échelle mondiale.

      http://ethiquepublique.revues.org/1750

    • Le paradigme de la mobilité propose-t-il une perspective adéquate de l’immigration internationale ?

      Dans l’opinion publique, la mondialisation a ouvert les vannes de l’immigration internationale, les migrants circulant désormais aussi facilement que les capitaux et les marchandises. En phase avec cette représentation relevant du sens commun, le domaine de la migration internationale tend à subir l’influence des théories de la mobilité qui jouissent d’un véritable effet de mode. Cette pensée emprunte à des courants d’idées privilégiant l’effacement des frontières. Le concept de « mobilité » repose sur deux visions contradictoires. La première suppose que les populations se déplacent à travers les frontières pour vendre et négocier leurs « capital social » (éducation, formation professionnelle, expérience de travail), là où les avantages économiques et sociaux sont les plus grands. La seconde considère que les obstacles à la mobilité sont la cause de nouvelles inégalités et de nouvelles hiérarchies dans le système mondial. Critiques de ces visions, certains spécialistes de l’immigration internationale estiment que les facteurs historico-structurels à l’œuvre dans les pays d’émigration et d’immigration ont une plus grande pertinence explicative que le recours à la question de la circulation.

      http://ethiquepublique.revues.org/1751

    • Migrants: voici dix raisons d’ouvrir les frontières

      Une opinion de François Gemenne, politologue, chercheur et enseignant à l’Ulg (CEDEM) et à Sciences Po (Paris) et Michel Agier, Anthropologue, directeur de recherches à l’Institut de Recherche pour le Développement et directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).

      http://www.lalibre.be/debats/opinions/migrants-voici-dix-raisons-d-ouvrir-les-frontieres-55d6040335708aa4379f81c9

    • Alleviating Global Poverty: Labor Mobility, Direct Assistance, and Economic Growth - Working Paper 479

      Decades of programmatic experimentation by development NGOs combined with the latest empirical techniques for estimating program impact have shown that a well-designed, well-implemented, multi-faceted intervention can in fact have an apparently sustained impact on the incomes of the poor (Banerjee et al 2015). The magnitude of the income gains of the “best you can do” via direct interventions to raise the income of the poor in situ is about 40 times smaller than the income gain from allowing people from those same poor countries to work in a high productivity country like the USA. Simply allowing more labor mobility holds vastly more promise for reducing poverty than anything else on the development agenda. That said, the magnitude of the gains from large growth accelerations (and losses from large decelerations) are also many-fold larger than the potential gains from directed individual interventions and the poverty reduction gains from large, extended periods of rapid growth are larger than from targeted interventions and also hold promise (and have delivered) for reducing global poverty.

      https://www.cgdev.org/publication/alleviating-global-poverty-labor-mobility-direct-assistance-and-economic-grow
      #rapport