Onze points mélancoliques sur le devenir de la situation grecque, Alain Badiou ; @kaparia @tintin @cie813
▻http://www.anti-k.org/2015/08/22/alain-badiou-onze-points-melancoliques-sur-le-devenir-de-la-situation-grecqu
... Syriza n’entretenait pas vraiment, avec la masse des gens, des liens politiques étroits et organisés : son succès était un succès d’opinion... (...). Une #politique n’existe que si on substitue, au problème posé par l’adversaire, un problème différent. (...) Dans toute cette affaire, le référendum, et lui seul, créait une #situation que je dirais pré-événementielle. Le gouvernement en appelait au peuple. Le peuple répondait positivement, et attendait que le gouvernement réponde à sa réponse dans le registre de l’acte. C’était un moment unique. Aléxis Tsípras a « répondu » en disant… qu’il continuait à faire comme avant. Il a refusé toute pertinence, dans le registre de la décision politique, à cela même qu’il avait organisé. Ce qu’on peut dire d’une telle attitude n’est pas même une question de droite ou de gauche : Tsípras et ses conseillers se sont montrés incapables de faire ce qu’ont pu faire, je ne parle même pas des grands révolutionnaires, mais des conservateurs comme de Gaulle ou Churchill. Ils n’ont pas voulu ou pu prendre – ce qui est rare, c’est vrai – une #décision politique véritable : celle qui crée une possibilité neuve, dont il va falloir explorer les conséquences, en mobilisant pour ce faire, bien au-delà des seules autorités politiques, tous ceux qui sont saisis par l’urgence de l’#acte.
#Grèce