Comment la haine vint aux femmes

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  • Comment la haine vint aux femmes - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2015/08/19/misogynie-integree

    Les trois principales tâches auxquelles les #femmes sont censées s’adonner sont toutes unanimement décriées et déqualifiées. Elles ne permettent pas de réussir dans la vie, ni de gagner de l’argent (on constate que toutes ces tâches ne sont pas rétribuées), ni d’avoir la considération de ses pairs. Dans ce contexte-là, comment une femme pourrait-elle ne pas être misogyne ? Les hommes pensent toujours faire découvrir l’eau chaude aux féministes lorsqu’ils expliquent l’air grave que les femmes sont aussi misogynes. On apprend aux hommes et aux femmes depuis leur naissance qu’une femme vaut moins qu’un homme, que ses loisirs sont moins intéressants, ses aspirations moins passionnantes et toujours plus futiles et les femmes, avec tout cela, sont misogynes ? Mais c’est une vraie surprise ! Les loisirs dit féminins seront toujours eux aussi vus comme une extension des travaux ménagers et on regardera avec une sorte de commisération semi amusée, les brodeuses, les tricoteuses ou les crocheteuses. Le travail réservé aux femmes ne vaut rien et puis de toutes façons il n’a aucune valeur pécuniaire dans la sphère domestique et guère plus dans le monde du travail et l’on attend bien des femmes qu’elles fassent ces tâches-là tout en leur expliquant que ce sont des tâches inintéressantes ; au vu du nombre d’heures consacrées au ménage ou à l’élevage des enfants, c’est qu’il faudra bien finir par considérer que les femmes sont détestées pour qu’on leur confie sans aucune espèce de culpabilité des tâches que tout le monde s’accorde à trouver nulles.

    #essentialisme

    • #feminisme #misogynie #sexisme #partage_des_taches

      L’immense différence entre les rôles sociaux des hommes et des femmes est que ceux des hommes sont profondément valorisés et enviables. On éduque les garçons à être compétitifs, à être raisonnablement agressifs, qualités nécessaires pour être un homme et pour réussir dans la vie (et non pour réussir sa vie d’homme la nuance est importante). Une femme réussit sa vie de femme, un homme réussit sa vie.
      Les femmes sont éduquées à être douces, sensibles, maternelles et à s’occuper des autres. Ces qualités ne sont pas valorisées bien au contraire mais elles restent indissociables de ce que doit être et faire une femme.
      Pire on part du principe que le futur rôle essentiel d’une femme - être mère - ne s’apprend pas. Il serait inné, viendrait des gènes ou des hormones, de l’instinct ou des tripes mais il ne nécessiterait aucune compétence, aucun savoir-faire, aucune acquisition de compétence. Il faut être une bonne mère, une bonne éleveuse d’enfant, une bonne éducatrice mais cela ne nécessite aucun apprentissage. On l’a en soi. C’est un fonctionnement assez pervers ; cela permet de ne jamais complimenter les femmes qui élèvent des enfants et y arrivent (si tant est que ce mot veut dire quelque chose) et d’humilier celles qui ont des difficultés en remettant en cause non seulement leur faculté à élever des enfants mais leur être tout entier ; faut-il être une femme ratée pour ne pas savoir s’occuper des enfants ! Beaucoup de femmes à la naissance de leurs enfants se sentent démunies, mais elles n’ont pas le sentiment que c’est là quelque chose de tout à fait normal, comme on serait tous et toutes perdu devant une toute nouvelle tâche à accomplir. Elles se remettent en cause puis collectent des informations, se forment, apprennent par des livres, internet ou d’autres femmes. Mais elles n’ont souvent pas l’impression d’être en train d’apprendre et d’acquérir une nouvelle compétence comme on apprendrait une langue étrangère, non elles rattrapent un manque, quelque chose qui leur a fait défaut, ce fameux don qui ne leur a pas été donné ; l’instinct maternel.