• Pour plus de précisions :
      http://www.cnrs.fr/cw/fr/nomi/prix/seurat98.html

      La bourse Michel Seurat 1998 a été attribuée à Emmanuel Bonne pour son travail de recherche sur « La justice en Syrie : institutions, pouvoir et société ». Cette distinction lui a été remise par Marie-Claude Maurel, directeur du département des Sciences de l’Homme et de la Societé, le mardi 12 janvier 1999, au cours d’une cérémonie au siège du CNRS.

      La bourse Michel Seurat a été créée en 1988 « pour honorer la mémoire de ce chercheur CNRS, spécialiste des questions islamistes, disparu dans des conditions tragiques. Ce programme vise à aider financièrement chaque année un jeune chercheur, français ou ressortissant d’un pays du Proche-Orient, contribuant ainsi à promouvoir connaissance réciproque et compréhension entre la société française et le monde arabe ». L’appel à candidature porte sur « les sociétés ou les cultures contemporaines du Proche-Orient ».

      Emmanuel Bonne est chercheur au Centre d’Etudes et de Recherches sur le Moyen-Orient contemporain (CERMOC, Beyrouth). Il prépare une thèse sur « La justice en Syrie : institutions, pouvoir et société », dirigée par Bernard Botiveau, directeur de recherche au CNRS, dans le cadre du programme doctoral « monde arabe et musulman » à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence.

      La recherche porte d’abord sur les constructions juridiques et politiques de la justice en Syrie. Elle traite des mutations du droit et de la formation institutionnelle de la justice depuis les réformes ottomanes au XIXe siècle, et analyse les mécanismes d’importation du droit, le projet politique qui la justifie et la formation d’un droit national après l’indépendance. Elle traite par ailleurs de la mise en œuvre de la modernité politique, appréhendée à travers le développement de l’enseignement du droit, des professions juridiques et du rôle des juristes dans la vie publique avant l’accession au pouvoir en 1963 du parti Ba’th (d’inspiration socialiste et nationaliste arabe).
      Emmanuel Bonne s’intéresse ensuite aux recompositions des pratiques et aux stratégies sociales de la justice en Syrie aujourd’hui ; il traite d’abord de la dévaluation des métiers du droit, appréhendée à travers l’affaiblissement de l’autorité des juges et les nouveaux rôles sociaux des avocats. Les conséquences du contrôle politique sur la magistrature sont étudiées, notamment dans la rupture de l’unité corporative et la paupérisation des juges. L’étude monographique du palais de justice de Damas permet d’analyser les conditions dans lesquelles les juges exercent la justice.
      Emmanuel Bonne observe que les tribunaux servent couramment d’instance d’officialisation de l’accord social, et analyse la permanence des droits coutumiers et le regain des solutions communautaires aux conflits sociaux.

      En fait Emmanuel Bonne n’a jamais terminé cette thèse, et je ne sais pas s’ila même jamais publié un article sur le sujet (si c’est le cas, peut être pas d’ailleurs sous son vrai nom). Il a ensuite choisi la voie diplomatique.

      Il vaut la peine de rappeler son étude publiée en 1995, qui reste donc sa principale (et unique ?) contribution académique :
      Bonne, E., 2014, Vie publique, patronage et clientèle  : Rafic Hariri à Saïda, Aix-en-Provence, Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman.
      En ligne sur http://books.openedition.org/iremam/2811?lang=fr
      Une étude détaillée de ses relations avec le milieu politique local (élites, milices), de ses activités de mécénat culturel et éducatif et de ses interventions en urbanisme, et de son affirmation politique au début des années 1990. Le tout dans un style théorique un peu maladroit qui n’a pas très bien vieilli (à mon avis) mais qui contribue à une mise à distance de l’homme et des polémiques qu’il commençait alors à susciter.
      #Hariri #Saida
      #Emmanuel_Bonne