Il y a quelque chose de pourri au Royaume de la Fantasy

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    https://comptoirpopculture.wordpress.com/2015/02/20/fantasy-politique

    La fantasy est probablement l’un des genres les plus clivants de la pop-culture. Certains y voient une promesse de voyages fantastiques, de mondes extraordinaires et d’aventures, d’autres observent de loin, avec méfiance, l’arrivage massif d’œuvres toujours plus nombreuses et de qualité très hétérogène. Car s’il est clivant, le genre est pourtant en explosion constante depuis plusieurs dizaines d’années : livres, films, bandes dessinées, jeux-vidéos, musique, jeux de rôle, produits dérivés… la fantasy n’épargne aucun support, et l’augmentation de l’offre entraîne une extension très large de son influence, en particulier grâce à internet.

    Je retiendrai donc la définition d’André François-Ruaud, qui selon moi est la plus inclusive et large.

    « (La fantasy est) une littérature qui se trouve dotée d’une dimension mythique et qui incorpore dans son récit un élément d’irrationnel au traitement non purement horrifique, notamment incarné par l’utilisation de la magie « 

    (A noter bien entendu que la fantasy n’est pas qu’un genre littéraire, et touche désormais toutes les franges de la pop-culture.)

    Ce qui différencie donc la fantasy de la S-F se situe simplement dans les fondements des univers qu’elles décrivent. Chacune présente des aspects fictionnels, surréalistes et/ou surnaturels, dont la justification va classer l’œuvre dans l’un ou l’autre genre : là où la fantasy les justifiera par l’existence plus ou moins mythique d’une forme de magie, la science-fiction utilisera l’argument de l’avancement scientifique, de découvertes de nouveaux matériaux… la rationalité contre l’acceptation pure et simple de l’irrationnel.

    Toutefois, cette définition reste dramatiquement large, et pourrait donc inclure des œuvres conçues dès l’Antiquité. Considérer comme de la fantasy les récits anciens est pourtant un anachronisme regrettable. Il serait tentant de voir la fantasy comme un genre éternel, puisant ses racines dans la mythologie grecque, les légendes médiévales, les sagas islandaises ou les contes. Si ce constat est pertinent sur le plan des influences, il faut toutefois remettre les choses en perspective, car un courant artistique ne peut en aucun cas s’analyser sans son contexte. La fantasy ne fait pas exception, et reste sous bien des aspects rattachée à notre époque contemporaine, ainsi qu’au monde occidental.

    #fantasy #culture_pop #racisme #sexisme
    cc @baroug