Après l’annulation, des solutions d’urgence dans le flou - Suzanne BAAKLINI

/des-appels-doffres-annules-des-solution

  • Sur l’annonce du résultat de l’appel d’offre sur le marché des ordures au Liban : il y a des éléments que je n’arrive pas à trouver :

    – est-ce qu’on change les pratiques précédentes, ou bien est-ce qu’on se contente de « partager » le marché de Sukleen en entités sectaires et/ou politiques (au lieu d’une unique boîte qui finance un seul parti politique, on met six entreprises qui financent six partis politiques… pour caricaturer) ?

    – y a-t-il des éléments mis en place pour contrôler efficacement l’absence de détournements de fonds ?

    – est-ce qu’il s’agit d’un système de monopole imposé par l’État aux municipalités qui n’auront aucun droit pour mettre en place des solutions alternatives ?

    – est-ce que les municipalités reprennent le contrôle de leurs budgets, ou bien est-ce qu’on va prélever le pognon « à la source » dans les caisses des municipalités ? C’est vraiment un aspect qui revenait de manière centrale quand les gens dénonçaient le système précédent.

    • D’après mes connaissances et ma compréhension de ce qui se passe :
      – on annonce des pratiques de tri plus effectives. Mais Sukleen qui avait ce type d’obligation s’est vite assis dessus du fait que, soit disant, les capacités des usines de tri étaient trop faibles.
      – tout semble indiquer une logique de partage du gateau territorial et confessionnel. Mais auparavant, il semblerait que Joumblatt avait pris des parts dans Sukleen (sans doute lorsque Sukleen a étendu sa collecte dans le Chouf)
      – rien n’est annoncé pour suivre plus efficacement les dépenses et en particulier, pour proposer une contre-expertise du prix de la tonne de ramassage. Il faut rappeler que dans le système précédent, le prix de la tonne était sans cesse révisé à la hausse au nom des contraintes de fonctionnement (les nombreuses et rotations des camions vers une seule décharge sont un élément majeur du cout et poussent à l’inflation à cause des longues distances et donc un taux d’occupation moindre des camions). cf. Sami Attalah : http://seenthis.net/messages/398981)
      – c’est un système imposé par l’Etat et qui serait financé par la caisse des municipalités, c’est à dire un fonds géré par le ministère des affaires municipales et le CDR pour des projets d’intérêt commun, alimenté par des taxes dues aux municipalités mais bloquées dans ce fonds sur lequel les municipalités n’ont pas de droit de regard.

    • Voir aussi les éléments fournis par Mohammad Zbeeb sur Facebook :
      https://www.facebook.com/pierre.abisaab.1/posts/1653622834880295

      رسيت “محاصصة” الزبالة على ما يلي:
      – ال ازعور (لافاجيت- بتكو) في بيروت وضواحيها والشمال وعكار، وهم يشكلون تقاطعا بين سعد الحريري وفؤاد السنيورة ونبيه بري وسليمان فرنجية وميشال عون (جبران باسيل تحديدا).
      – جهاد العرب (شركة الجهاد) في البقاع وبعلبك- الهرمل، وهو يشكّل تقاطعا بين سعد الحريري ونبيه بري وحزب الله وميشال عون ايضا.
      – شريف وهبي (شركة ورد) في الجنوب والنبطية وهو خاص ناص نبيه بري، علما ان بري كان يسعى لاعطاء العقد الى شركة محمد الدنش الخاص ناص ايضا والذي كان قد دخل المناقصة بالائتلاف مع شركة لافاجيت- بتكو لاغراض التوزيعة.
      – رياض الاسعد (شركة الجنوب للاعمار) في الشوف وبعبدا وعالية وهو تابع لوليد جنبلاط.
      – نعمة افرام (اندفكو) في المتن وكسروان وجبيل وهو نتاج تفاهم بين ميشال سليمان وسمير جعجع وامين الجميل وربما ميشال عون.

    • sur les aspects #tri et #décentralisation : l’OJ du 26/8/2015

      Pour sa part, Paul Abi Rached, président du Mouvement écologique libanais, déplore que, malgré tous les échecs, les responsables ne cherchent toujours pas à coopérer avec la société civile pour régler le problème des déchets. « Comment, en plein milieu d’une réunion, le gouvernement décide-t-il soudain d’allouer cent millions de dollars au Akkar pour convaincre cette région de fournir un site de décharge ? se demande-t-il. Les gens sont désormais sensibilisés aux problèmes environnementaux, on ne peut plus leur raconter n’importe quoi. »
      Selon le militant de longue date, le refus de la privatisation est unanime au sein de la société civile. « Les prix proposés étaient de nature à affecter toutes les municipalités du Liban, elles qui pâtissaient précédemment du paiement des honoraires de Sukleen de la Caisse des municipalités », dit-il. Il rappelle que la solution peut être simple et rapide à mettre en place, par la création de centres de tri et de compostage au niveau des régions, ou par l’utilisation des centres de tri existants, avec un rôle de premier plan accordé aux municipalités.

      De l’urgence aux objectifs stratégiques
      Pour sa part, Habib Maalouf, journaliste et militant écologiste, ne peut s’empêcher de se dire « très satisfait » de l’annulation de cet appel d’offres, dont il a toujours dénoncé les importantes lacunes. « Mais ce n’est pas suffisant, poursuit-il. Cet appel d’offres avait de toute façon été totalement dépassé par la crise. Il faut mettre en place rapidement un nouveau plan qui combine entre objectifs stratégiques et urgence, parce que les déchets s’empilent dans les rues depuis plus d’un mois. »
      Par rapport aux objectifs stratégiques, « l’idée est de faire tout ce qui est possible pour réduire le volume de déchets, notamment par de nouvelles taxes sur certains produits, tels les emballages dont le recyclage est difficile », dit-il. « Il existe un projet de loi au Parlement qui peut être adopté rapidement, poursuit-il. Après tous les traitements divers, il restera environ 20 % de déchets dont le traitement demeure non disponible. Jusqu’à nouvel ordre, on peut juste les stocker, puisqu’ils ne causent pas de désagréments, dans des endroits ouverts. » Concernant les municipalités, il prône « l’adoption d’un plan central où celles-ci auraient un rôle, plutôt que de leur faire porter le fardeau entièrement ».
      Pour ce qui est du plan d’urgence, Habib Maalouf rappelle que, « dans une situation de gestion de crise, il faut recourir à la solution la moins nuisible. Voilà pourquoi je préfère que ces montagnes de détritus soient transportées vers des sites déjà dégradés plutôt que de détruire de nouveaux sites », estime-t-il.

      http://www.lorientlejour.com/article/941010/des-appels-doffres-annules-des-solutions-durgence-dans-le-flou.html

  • Machnouk annonce les résultats des adjudications pour la gestion des déchets
    http://nna-leb.gov.lb/fr/show-news/48655/Machnouk-annonce-les-sultats-des-adjudications-pour-la-gestion-des-chets

    (Ce n’est pas Machnouk sur la photo)

    Le gâteau a été partagé comme il se doit a annoncé très fièrement le ministre.

    Avec une majoration allant jusqu’à 65 dollars pour la tonne d’ordures (donc un prix pouvant aller jusqu’à 205 USD la tonne !!!), alors même qu’il s’agit probablement d’un simple ramassage avec très peu de traitement.

    • Crise des déchets au Liban : les raisons de la colère
      http://information.tv5monde.com/info/liban-des-heurts-et-un-appel-d-offres-pour-le-ramassage-des-or

      Les ministres avait lancé la création d’énergie via l’incinération des déchets. Cela n’est toujours pas en place ?

      Non, ça ne l’est pas encore. Justement, c’est cela que les Libanais reprochent au gouvernement : quand il prend des décisions, il sait lui-même qu’il ne va pas les appliquer. Il les prend pour l’opinion publique et les médias, mais ne fait jamais rien. Voilà pourquoi nous nous retrouvons aujourd’hui avec cette crise des déchets.

      Mais malgré l’annonce des offres retenues ce lundi, le vrai problème ne se trouve pas résolu. Le gouvernement a été pris de court par cette montée de la colère populaire et a décidé d’agir vite. Cela dit, le vrai problème est de trouver un terrain pour y mettre les déchets. Ce ne sont pas les sociétés qui vont le trouver. C’est à la municipalité de l’offrir, ce qui n’est pas réglé.

    • Liban : You Stink demande l’annulation des résultats de l’appel d’offre
      http://libnanews.com/liban-you-stink-demande-lannulation-des-resultats-de-lappel-doffre

      Alors que les autorités libanaises ont annoncé les premiers résultats de l’appel d’offre lancé afin d’organiser le ramassage des ordures des 6 régions libanaises en remplacement de la société Sukleen dont le contrat s’est achevé le 15 juillet dernier, le collectif Youstink a dénoncé l’attribution de ces contrats décrits comme un vol des fonds publics en complicité avec les entreprises y participant en raison des prix prohibitifs en comparaison avec les pratiques actuelles.

    • Rejet des résultats de l’appel d’offre par le Conseil des ministres :
      http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/08/25/le-gouvernement-libanais-echoue-a-trouver-une-issue-a-la-crise-des-dechets_4

      Après une réunion extraordinaire de cinq heures, le Conseil des ministres a pris la décision d’annuler les appels d’offre annoncés la veille pour la gestion des déchets, en raison de leur prix élevé.

      Au passage, la formule d’usage : « six ministres du bloc mené par le mouvement armé chiite du Hezbollah ».

    • à propos des prix

      « Jusqu’à quand allons-nous financer la corruption ? »
      Une décharge temporaire avec une prorogation du contrat de Sukleen, sans perspective de prise en charge par de nouvelles compagnies avant un an au moins, comme l’a déclaré hier à la LBCI le ministre Akram Chehayeb. Les « nuances » ne dupent personne, et surtout pas certains entrepreneurs qui ont laissé éclater leur colère hier. Lors d’une conférence de presse, Nehmat Frem, président d’Indevco, et Ziad Younès, représentant de Butec (les deux compagnies devaient remporter l’appel d’offres pour la région Metn-Kesrouan-Jbeil), se sont tous deux demandé « pourquoi les résultats des appels d’offres avaient été présentés de cette façon la veille, c’est-à-dire en incluant le balayage de rues, de façon à gonfler les prix proposés ».

      M. Frem a souligné que les frais de balayage avaient été ajoutés séparément par la compagnie à son dossier, étant donné qu’ils sont facultatifs et que les municipalités peuvent ne pas demander ce service. « Excepté ces frais, le prix par tonne que nous avons proposé est de 123 dollars, sachant que les compagnies précédentes avaient imposé un prix variant entre 150 et 160 dollars, a-t-il dit. Cela signifie que nous économisons 27 à 37 dollars par tonne, soit 29 000 à 39 000 dollars par jour sur 110 tonnes, soit plus de 10 millions de dollars par an, pour cette seule région. » Et d’ajouter : « Aujourd’hui, on se demande pourquoi cet appel d’offres a été annulé. Qu’est-ce que cela signifie ? Où allons-nous ? De nouveau à Sukleen et 160 dollars par tonne ? Jusqu’à quand continuerons-nous à financer la corruption au Liban ? »

      Pour sa part, M. Younès s’est déclaré « non surpris de l’annulation de l’appel d’offres, nous l’attendions depuis ce discours sur les prix élevés et la corruption ». « Annuler cet appel d’offres, c’est la corruption en soi, et c’est innocenter la compagnie qui continue de travailler dans le domaine des déchets », a-t-il poursuivi, rappelant qu’il s’agit là du huitième appel d’offres annulé depuis 2001.

      http://www.lorientlejour.com/article/941010/des-appels-doffres-annules-des-solutions-durgence-dans-le-flou.html
      #corruption