• Un excellent interview de #Louis_Pouzin dans le « Bulletin de la Société Informatique de France » (je ne savais même pas que ce machin existait). Il y a trois parties.

    La plus intéressante, de très loin, est la première, où Pouzin parle de son début de carrière, comme informaticien (sans rapport avec les réseaux) et fait revivre l’informatique des années 60, où on programmait vraiment à la dure, sur le métal nu. Une époque très éloignée, décrite bien en détail... Les jeunes informaticiens y apprendront plein de choses.

    La deuxième, consacrée à #Cyclades, est bien plus courte. Pouzin confirme qu’il n’a pas inventé le datagramme (une légende journalistique très répandue en France, pays qui a inventé le feu, l’électricité, le métal et la bombe atomique). Cette partie rappelle aussi que Cyclades était tout l’opposé du projet de trois gusses dans leur garage. C’était une grosse usine à gaz montée d’en haut, ce qui la rendait très vulnérable aux pressions politiques, qui ont finalement entrainé sa fin.

    La troisième partie, malheureusement longue, est nullissime, comme toujours quand il parle de gouvernance. Le Sommet Mondial dans la Tunisie de Ben Ali est toujours cité comme modèle de gouvernance :-(

    http://www.societe-informatique-de-france.fr/wp-content/uploads/2015/07/1024-no6-pouzin.pdf

    • Oui, je constate le peu de données par carte. Je n’ai jamais utilisé ce mode de stockage... La personne qui m’a en quelque sorte léguée ces cartes, a conservé un assortiment de systèmes permettant le stockage d’informations, le tout dans une grande vitrine en verre que je viens de ranger. Ca va donc de cartes dites « PERFOCARTES » en passant par qq cartes « 96 colonnes », quelques lampes dont je n’ai pas encore retrouvé l’utilité, un bloc « mémoire à tores de ferrite de 16ko », puis des disques durs éventrés pour montrer le mécanisme, 5"1/4, 3"/12, des disquettes et leurs lecteurs, là aussi éventrés, 8", 5"1/4... une grosse bande magnétique, un gros disque Digital « Data Cardrige » sorte d’ancetre des disquettes en beaucoup plus gros. Des micro-processeurs... ça ne commence qu’au 80286, un petit peu déçu... Faut que j’aille vérifier dans le garage si je ne trouve pas un vieux 8086 à désosser pour ajouter dans la vitrine, à côté de la série 286, 386, 486, Pentium, MMX, II, III, AMD... Bref... Vitrine amusante, mais y-a moyen de compléter à mon avis... j’vais désosser quelques autres machines :-D

    • En tant qu’informaticien ni très jeune, ni très vieux, je trouve dans l’exposé de Pouzin plein de raisons de pleurer, mais ça n’a rien à voir avec la nostalgie. Car au delà de l’ode à la virtuosité technique - qui n’est pas neutre -, on a tout de même le déroulé canonique d’un projet industriel : la recherche, les militaires, les sociétés de services, la « location » de personnel comme il le dit candidement. Il y a quand même au moins une bonne douzaine de raisons qui pourrait motiver l’abandon d’un tel projet rien que dans le compte-rendu que Pouzin en fait (je parle pas de ce qu’il élude ou que l’interlocuteur n’a pas la présence d’esprit de demander...). Mais il semble avoir passé une quinzaine d’années sur le sujet sans se poser la moindre question. C’est tout de même là le principal héritage qu’il a légué aux générations qui l’ont suivi.