« Un projet de résilience urbaine, comme il n’y en a pas ailleurs », me dit Constantin Petcou, l’un des architectes de AAA (Atelier d’Architecture Autogérée) qui a initié et co-élaboré ce projet urbain, intitulé R-Urban. Construire des unités de résilience, à partir desquelles on peut agir pour lutter contre les crises globales (climatique, énergétique, économique, ressources) et « sauver la planète » en agissant de bas en haut. Des opportunités spatiales où les habitants viennent d’abord pour le loisir et puis peu à peu, s’y développent des activités avec d’autres habitants jusqu’à même pouvoir créer des emplois. Ce sont des espaces porteurs d’autres modes de vie plus résilients, moins polluants, par la culture bio, le recyclage, moins consommateurs de pétrole, d’électricité, de matières premières, en somme plus écologiques. Ces espaces sont aussi conçus autour de la coopération, de la mutualisation entre habitants, entre amateurs et professionnels, entre producteurs et consommateurs, lesquels se rapprochent et collaborent, comme dans une Amap. En citant André Gorz, Constantin rappelle souvent que pour lutter contre les crises globales, nous devons “consommer ce que nous produisons et produire ce que nous consommons“. Or les unités R-Urban sont des opportunités pour pouvoir agir concrétement et rapidement, pour réaliser cet équilibre perdu dans les modes de vie urbains et globalisés actuels.
R-Urban, c’est un projet européen de résilience participative, inscrit dans le programme LIFE +. Après diverses tentatives à partir de 2008, notamment à Paris, la discussion avance et un partenariat éclot avec la Mairie de Colombes (PS), à partir de 2009-2010. Dans ce cadre, avec la participation de la Mairie, du Département, de la Région, de la Commission Européenne, réalisation de deux des trois projets élaborés, le recyclab et l’agrocité, l’éco-habitat devait suivre, à proximité des deux autres, mais le changement de municipalité a interrompu le processus. La nouvelle municipalité (Les Républicains) veut récupérer le terrain de l’agrocité pour faire un parking temporaire, dans le cadre de la rénovation urbaine du quartier Fossés-Saint-Jean, envisagée avec l’ANRU.