Et Emmaüs inventa les compagnons esclaves

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  • Dans le Nord, une communauté Emmaüs accusée de traite d’êtres humains et de travail dissimulé
    https://www.streetpress.com/sujet/1687272147-nord-communaute-emmaus-traite-etres-humains-travail-dissimul

    Ils sont sans-papiers, pas déclarés et indemnisés à peine 150 euros par mois pour un temps-plein épuisant. Mardi 13 juin, la communauté Emmaüs de la Halte Saint-Jean, accusée de traite des êtres humains et travail dissimulé a été perquisitionnée.

    L’affaire pourrait entacher la réputation du mouvement humaniste fondé il y a plus de 70 ans par l’Abbé Pierre. Ce mardi 13 juin, la communauté Emmaüs de la Halte Saint-Jean, de Saint-André-lez-Lille (59), a été perquisitionnée par l’Office central de lutte contre le travail illégal (Oclti). L’association est, selon nos informations, sous le coup d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet pour traite des êtres humains et travail dissimulé.

    Dans cette grande bâtisse, des personnes en situations précaires récoltent, trient, reconditionnent et revendent des objets de seconde main. Mais Anne Saingier, la responsable de la communauté et présidente Emmaüs du Nord-Pas-de-Calais, est soupçonnée d’avoir mis en place un système d’exploitation de plusieurs dizaines de travailleurs sans-papiers, jamais déclarés et recrutés sur la base d’une fausse promesse : le statut de compagnon, qui en plus d’offrir une indemnité ouvre une perspective de régularisation.

    StreetPress enquête sur cette affaire depuis de nombreux mois et a recueilli les témoignages de dix victimes qui ont accepté de s’exprimer malgré la peur des représailles. Au moins 21 personnes sans-papiers seraient encore sous le joug de la communauté, dont cinq depuis plus de trois ans. Parmi elles, plusieurs hommes et femmes âgés, malades et blessés, contraints de travailler à temps plein sous la menace d’être remis à la rue. Ils dénoncent des conditions de travail insupportables et des violences psychologiques permanentes. « Nous avons été sacrifiés pendant des années mais d’autres personnes vont arriver. C’est pour les prochains que nous devons parler », pose Yacin (1) d’une voix tremblotante, un bonnet enfoncé jusqu’aux yeux. Après quatre années de mensonges et d’humiliations, il n’a plus aucun doute :

    « Elle veut nous bloquer ici car on ne coûte pas cher mais on rapporte gros. »

    #emmaus #esclavage #travail

    • en 2015 ;

      Et Emmaüs inventa les compagnons esclaves
      https://www.loi1901.com/association-loi-1901/et-emmaus-inventa-les-compagnons-esclaves.php

      Pris entre le marteau et l’enclume, et comme beaucoup de structures de lutte contre la précarité, Emmaüs a dû se « professionnaliser » à la va-vite, entre 2002 et 2007 sous la présidence d’un certain Martin Hirsch. L’homme n’est pas mauvais, mais est-il bon ? Il est à l’origine du Revenu de solidarité active (RSA) dont on sait aujourd’hui à la fois les méfaits et les limites...

      Lorsqu’il en prend la présidence en 2002, il n’a qu’une obsession : réformer, réformer et encore réformer. Ses méthodes de management sont profondément contestées en interne et l’association est alors au bord de l’implosion.

      Malgré les très fortes oppositions, il parvient à mettre en place une nouvelle organisation qui repose sur un regroupement en 3 branches réparties selon le type d’activité :
      – La branche communautaire,
      – La branche action sociale et logement,
      – La branche Économie solidaire et Insertion.

      C’est la branche communautaire qui souffre le plus de cette réorganisation. Avant les changements, les communautés étaient regroupées en sept fédérations indépendantes et libres de leur fonctionnement. Est-ce cette liberté qui gênait ? Toujours est-il qu’à partir de 2008, la réforme porte ses fruits et entraîne la disparition de ces fédérations et leur fusion au sein de la branche communautaire.

      Mais ce qui était accepté par les compagnons, parce qu’étant l’oeuvre du « vieux », passe mal avec la nouvelle réorganisation. De nombreux compagnons commencent à exiger la reconnaissance d’un statut de travailleur au sein de la structure.

      En 2007, Martin Hirsch quitte la présidence du mouvement pour entrer dans le gouvernement Fillon en tant que Haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté et à la Jeunesse. Il est celui que Nicolas Sarkozy a choisi pour mettre en place le RSA.

      Il en profitera pour rajouter, dans la loi RSA, un chapitre relatif au « statut des personnes accueillies dans des organismes d’accueil communautaire et d’activités solidaires ».

      Ce statut, unique en France, autorise les organismes concernés à faire participer ces personnes à des activités d’économie solidaire afin de favoriser leur insertion sociale et professionnelle. Mais dans les faits, il empêche de considérer les compagnons en tant que salariés au motif qu’il n’existerait pas dans ce type de relation de « lien de subordination » nécessaire à l’établissement d’un contrat de travail.

      De fait, les députés qui votent ce texte dans la foulée du RSA, ne se rendent pas compte que ce nouveau statut juridique est un frein à la réinsertion sociale des compagnons d’Emmaüs et qu’il les bloquera dans un espace clos, entre exclusion totale et réinsertion très partielle, alors même qu’une bonne partie d’entre eux exercent une réelle tâche professionnelle à finalité économique.

      Et le résultat ne se fait pas attendre, les « compagnons » qui gagnent un « pécule » de 200 euros par mois pour 40h par semaine travaillent dans des conditions indignes d’une société avancée. Ils sont certes logés, mais sans contrat de travail, le toit devient un piège en cas de réclamation. L’expulsion est la règle contre tous ceux qui « demandent », plus qu’ils n’exigent, une amélioration de leur situation.

      Dès leur création, les communautés d’Emmaüs ont souhaité être autosuffisantes et ne recevoir aucune subvention de fonctionnement. La réalité est un peu différente... Un compagnon ne coûte quasiment rien à la communauté accueillante. La chambre mise à sa disposition est payée par une allocation logement versée par la CAF, les denrées pour les repas sont données par les banques alimentaires et les vêtements par les bénévoles...

      Voici la définition de l’esclavage « moderne » : « Un esclave est un individu privé de sa liberté ou d’une partie de celle-ci par les règles en vigueur dans le pays et l’époque considérés. Il est un instrument économique sous la dépendance d’un maître et ne bénéficie pas d’une personnalité juridique propre. »

  • Et Emmaüs inventa les compagnons esclaves
    http://www.loi1901.com/association-loi-1901/et-emmaus-inventa-les-compagnons-esclaves.php

    Mais comment est-on passé de la politique d’accueil inconditionnel d’Emmaüs, qui a toujours accepté toute personne sans se soucier des conditions de nationalité ou de niveau social, à une sélection drastique basée sur l’intérêt que représente pour la communauté accueillante, les diplômes ou autres compétences (permis poids-lourd ...), indispensables sésames pour un toit et une maigre pitance ?

    Pris entre le marteau et l’enclume, et comme beaucoup de structures de lutte contre la précarité, Emmaüs a dû se « professionnaliser » à la va-vite, entre 2002 et 2007 sous la présidence d’un certain Martin Hirsch. L’homme n’est pas mauvais, mais est-il bon ? Il est à l’origine du Revenu de solidarité active (RSA) dont on sait aujourd’hui à la fois les méfaits et les limites...