• L’hypothèse écofasciste avec Pierre Madelin (lundi soir)

    Le passage intéressant montrant comment le lien peut se faire entre extrême-droite et écologie :

    https://youtu.be/FXy2LkFY_eY?t=3131

    – l’extrême-droite peut se définir comme l’opposition à l’universalisme (son ennemi principal)
    – la nouvelle Droite se distancie du christianisme pour revendiquer un néopaganisme
    – le christianisme est la religion anthropocentrique par excellence ("croissez et multipliez-vous, soumettez la terre"). Cette critique de l’anthropocentrisme existant dans l’écologie, c’est là que peut se faire la jonction, entre un universalisme culturel et une unification du monde marchande et matérielle du monde.

    Bon, c’est pas forcément super clair finalement ce lien avec l’écologie. D’autant que, dans le suite, les intervenants s’accordent pour dire qu’un gouvernement RN aurait peu de chance d’être écolo au-delà de discours électoraux.

    Ce qui est intéressant c’est qu’il rappelle le rôle important du travail idéologique de la Nouvelle droite (De Benoist etc) dans l’évolution globale de l’extrême-droite du racisme vers l’ethno-différentialisme, qui signifie que les cultures humaines sont incommensurables entre elles (qui va à l’encontre de l’idée universaliste d’une commune humanité)
    L’extrême-droite inspirée par De Benoist peut donc reprendre à son compte la critique du colonialisme pour défendre une identité blanche, européenne etc, menacée par le métissage, la mondialisation, les migrants, etc.

    #extrême-droite #écologie #écofascisme #ethno-différentialisme

    • A propos de l’ethno-différentialisme :

      C’est son ethno-différentialisme qui conduit A. de Benoist à l’anticapitalisme.
      L’ethno-différentialisme affirme que chaque peuple a un « droit à la différence », c’est-à-dire le droit de vivre comme il l’entend. Ce droit, il l’exerce chez lui, raison pour laquelle ce droit s’accompagne d’une hostilité de principe aux migrations. L’ethno-différentialisme est la version de droite du « multiculturalisme ». Le racisme biologique étant devenu intenable avec l’émergence de la « norme antiraciste »
      déjà évoquée, il s’est transformé en différen-tialisme culturel. Les « Européens » ont bien sûr eux aussi leur « droit à la différence ». Dans un texte paru en 1974 dans Éléments, intitulé Contre tous les racismes, A. de Benoist déclare : « Si l’on est contre la colonisation, alors il faut être pour la décolonisation réciproque, c’est-à-dire contre toutes les formes de colonisation : stratégique, économique, culturelle, artistique, etc. On a le droit d’être pour le Black Power, mais à la condition d’être, en même temps, pour le White Power, le Yellow Power et le Red Power 16. » L’ethno-diffé-rentialisme, c’est la « décolonisation réciproque », autrement dit chacun chez soi. L’idée que les Blancs sont victimes de racisme, et doivent à ce titre être défendus, a fait son chemin depuis. En témoigne l’usage fait par la droite et l’extrême droite du thème du « racisme antiblanc » au cours de la dernière décennie

      Alain de Benoist, du néofascisme à l’extrême droite « respectable », Razmig Keucheyan (2017)
      https://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=CRIEU_006_0128&download=1

    • A propos de l’anti-christianisme d’extrême-droite :

      Alain de Benoist n’est pas seulement anticapitaliste, il est aussi antichrétien. Le christianisme est le « bolchevisme de l’Anti-quité », selon son expression, un égalitarisme radical où Dieu confère une égale dignité à tous. Le Christ est un précurseur de Marx, et saint Paul de Lénine. Le christianisme est de surcroît une religion « orientale », puisqu’il est né au Moyen-Orient. Importé en Europe, il a supplanté la véritable religion des Euro-péens : le paganisme. La célébration des paga-nismes antiques est un trait structurant de la Nouvelle Droite. Le courant Terre et peuple de Pierre Vial, cofondateur du GRECE et un temps membre du Front national, est celui qui l’a poussé le plus loin

      ibid

    • L’« enracinement » est un vieux thème d’extrême droite, dont Maurice Barrès a développé une version 29. Il désigne le lien qui unit un peuple et une terre par le biais d’une culture. Le « droit à la différence » de chaque peuple émane notamment de son rapport intime à son territoire, à ses forêts ou ses cours d’eau. Si A. de Benoist critique le capitalisme, c’est parce qu’il produit du « déracinement ». C’est parce que la « société de consommation » planétaire détruit les cultures,

      ibid

      conclusion de l’article

      Comment penser une contre-hégémonie ? Toute la question est de trouver, dans la crise actuelle, des éléments auxquels « accrocher » des propositions alternatives à celles de la droite, des propositions adaptées aux transfor-mations du capitalisme. La bataille des idées ne se gagne pas au niveau des seules idées abs-traitement conçues. Elle se gagne lorsque les idées résolvent au moins en partie la crise du système, tout en paraissant légitimes aux yeux de secteurs significatifs de la population. Et elles ne deviennent légitimes que lorsqu’elles permettent à cette dernière de donner un sens à sa vie quotidienne. La droite occupe le terrain, le temps presse.

  • Colonisés-immigrés et « périls migratoires » : origines et permanence du racisme et d’une xénophobie d’Etat (1924-2007)
    http://journals.openedition.org/conflits/10363

    Dans un contexte marqué par l’avènement d’une xénophobie d’Etat, entre autres sanctionnée par la création du Ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du co-développement, on s’intéressera aux origines d’une telle politique. Origines que l’on découvre, notamment, sous la Troisième et la Quatrième Républiques, dans les représentations alors forgées des colonisés-immigrés réputés inassimilables et nuisibles pour la santé et la sécurité publiques, et dans les dispositions juridiques destinées à contrôler leur entrée sur le territoire métropolitain. Dangerosité supposée des populations concernées qui font peser sur l’identité « raciale » et nationale du pays des menaces importantes, islamophobie et crainte de l’envahissement de la France ; tels sont, déjà à l’époque, les principaux arguments justifiant l’adoption de mesures toujours plus restrictives.

    Le traitement des immigrés en France : un continuum depuis 1945
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