Ni patrie ni frontières n° 3 (mars 2003) en PDF : Que faire contre les (...)

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  • Ni patrie ni frontières n° 3 (mars 2003) en PDF : Que faire contre les guerres ? - mondialisme.org
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    GUERRE, PATRIOTISME ET PACIFISME-

    E. Goldman : Le patriotisme, une menace contre la liberté (1911) (inédit) . P. Kropotkine : La guerre (1912). Extraits de La science moderne et l’anarchie. E. Goldman : L’alerte préventive conduit tout droit au massacre universel (1915) (inédit). E. Malatesta : Réponse au Manifeste des 16 (1916) L. Trotsky : Le pacifisme, supplétif de l’impérialisme (1917) L. Prouvost : Révolutionnaires et quakers devant la guerre (1924) L. Trotsky : La guerre et la Quatrième Internationale (1934) (extraits) B. De Light : Le problème de la guerre civile (1937) L. Trotsky : Après Munich une leçon toute fraîche. Sur le caractère de la guerre prochaine (1938) (extraits). Réponse à des questions concernant les Etats-Unis (1940) (extraits) —Manifeste de la Quatrième Internationale sur la guerre impérialiste et la révolution socialiste mondiale (1940) (extraits)

    DEUXIEME PARTIE : GUERRES DU GOLFE, IMPERIALISME ET PACIFISME

    R. Evans : Irak, trajectoire d’un État – FIDH : extraits de deux rapports. « Irak : une répression intolérable, oubliée et impunie » (2001) (88) et « Irak : une épuration ethnique continue et silencieuse »(2002) F. Sacher : Contre la guerre (2003) Article paru dans A contre courant N° 3, février 2003 FA : Irak, pétrole et géopolitique (2002) No pasaran : Guerre à la guerre (2001)
    Tracts contre la guerre : Mouvement communiste, Oiseau-Tempête, BIPR, CNT-FA-No pasaran, Scalp-Reflex

    Débats : alliances et divergences au sein du « mouvement antiguerre »
    A. Sofri : A Bagdad, le liberté (février 2003) Y.C. : Un bain de haine chauvine (février 2003) G. Fargette : Faiblesse des forces « antiguerre ».(2001) — Misère de l’antiguerre en Europe (2002) (123) — Débats stratégiques aux États-Unis (2002) — Faut-il confondre « choc » et « conflit » ? (2003)

    C. Foster : Treize questions sur le terrorisme, l’intégrisme et l’anti-impérialisme (octobre 2001). Y. C. : A propos des discours automatiques contre la guerre et l’impérialisme. Certitudes et questions (février 2003) E. Halberkern : Les causes profondes de l’ « affaire Lerner » (mars 2003) E. Krebbers et J. Tas : Amsterdam, avril 2002. La plus grande manifestation antisémite depuis 1945 ; Comment éviter quelques pièges antisémites.

    Chedid Khairy : Un titre et une illustration problématiques (février 2003) - Sacha Ismail : Qu’est-ce que la Muslim Association of Britain ? . Temps critiques : La guerre n’est plus le moteur de l’histoire (mars 2003). Solidarity : Soutenons les peuples d’Irak (février 2003) C. Bradley : Les travailleurs irakiens peuvent-ils changer le régime ? — Comment Saddam est parvenu au pouvoir (février 2003) Answer : Liste partielle des interventions de l’armée américaine à l’intérieur comme à l’extérieur des États-Unis de 1890 à 1999

    Ce numéro de Ni patrie ni frontières porte entièrement sur les guerres et leurs liens avec le fonctionnement du capitalisme et de l’impérialisme. Il rassemble des articles traduits et publiés pour la première fois, des extraits de textes révolutionnaires classiques déjà parus , des écrits de pacifistes radicaux, des tracts diffusés par différents groupes lors des récentes manifestations anti-guerre, etc. L’hétérogénéité de ce bulletin est évidemment délibérée et couvre presque un siècle du mouvement ouvrier, de 1911 jusqu’en 2003.

    Cette petite « anthologie » vise à passer en revue les différents arguments utilisés contre la guerre, voire en faveur de certaines guerres. Si ce numéro contient d’inévitables répétitions, il permet quand même au lecteur attentif de cerner certains des problèmes moraux et politiques posés la guerre, mais aussi de repérer les principales divergences qui séparent anarchistes, marxistes et pacifistes.

    Comme le dit l’un des auteurs, les militants révolutionnaires ne sont pas des avocats qui puisent dans n’importe quel argument pour faire triompher leur cause. Notre opposition à la guerre actuelle contre l’Irak doit être fondée sur des principes politiques solides.

    Cette minuscule revue a fait le pari (utopique ?) de stimuler l’esprit critique et de remettre en cause les « discours automatiques » de l’extrême gauche. Puisse la lecture de ce numéro donner envie au lecteur de combler ses lacunes, de remettre en cause ses a priori et… renforcer sa détermination à lutter pour la révolution socialiste !

    P.S. : La confection de ce numéro aurait été impossible sans l’aide d’Internet et surtout sans le travail des animateurs des sites : Alliance for Workers Liberty, Bibliolib (libertaire), BIPR, CNT, De Fabel van de illegaal, Fédération anarchiste, FIDH, Marxist Internet Archive, No Pasaran, Oiseau-Tempête qui mettent un nombre considérable de textes à la disposition de tous… ceux qui disposent d’un ordinateur. Qu’ils en soient donc chaleureusement remerciés, même s’ils ne partagent pas mes positions politiques et s’ils n’ont aucune responsabilité dans l’utilisation que je peux faire des textes disponibles sur leurs sites.

    Je tiens à remercier aussi Guy Fargette, Ernest Harberkern, Eric Krebbers, Chedid Khairy, Fabrice Sacher et Jan Tas, pour m’avoir permis de reproduire leurs textes, ainsi que tous ceux qui, par leurs critiques orales ou écrites, m’ont aidé à préciser mon point de vue. (Y.C.)

    Guerre, patriotisme et pacifisme

    Cette première partie de Ni patrie ni frontières rassemble des textes classiques écrits entre 1911 et 1940. Ceux-ci illustrent différents points de vue révolutionnaires — ou pas — sur le patriotisme, la guerre et le pacifisme.

    Emma Goldman ne s’est pas contentée d’écrire, elle a milité pendant toute la Première Guerre mondiale contre la guerre et pour la révolution, ce qui lui a valu de passer de nombreux mois en prison et finalement d’être expulsée vers l’URSS (avant de quitter à son tour ce pays, deux ans plus tard, mais ceci est une autre histoire).

    Le premier texte de Trotsky sur le pacifisme démonte avec férocité cette idéologie et ses ambiguïtés.

    Barthélemy de Vigt, militant pacifiste libertaire, montre (involontairement) comment le pacifisme radical tente de concilier l’inconciliable. Il faut souligner que cet homme a payé très cher sa fidélité à ses idées et pour cela, même si l’on ne partage pas ses positions, mérite au moins le respect. Trop souvent, les critiques du pacifisme oublient la détermination et le courage de ceux qui veulent atteindre le même but qu’eux mais avec des moyens différents.

    Dans ses différents textes écrits en 1934, 1938 et 1940 (1), Trotsky tente, face à la Seconde Guerre mondiale qui approche, de définir une stratégie révolutionnaire. Ceux qui liront ces quatre textes pour la première fois seront peut-être étonnés de découvrir ce que l’ex-dirigeant de l’Armée rouge pensait de l’invasion de la Tchécoslovaquie en 1938 ou de l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1940. Précisons que plusieurs dizaines de militants du SWP (groupe trotskyste américain) passèrent la guerre sous les verrous pour avoir défendu courageusement leurs idées.

    Depuis cinquante ans, les massacres, les guerres civiles, les conflits directs et indirects entre les impérialismes russe et américain, etc., n’ont cessé d’ensanglanter la planète, épargnant seulement le territoire des Etats-Unis et une partie de l’Europe. Même si ces textes sont datés, ils ont le grand mérite de rappeler certains principes et de montrer que les problèmes complexes que nous affrontons aujourd’hui se sont déjà posés dans le passé.

    (1) Les passages consacrés à l’URSS (et à la défense de cet « Etat ouvrier dégénéré » selon Trotsky) ont été supprimés dans les extraits choisis, parce que l’Union soviétique a disparu. Il m’a semblé que les analyses de Trotsky sur l’impérialisme, les guerres, le pacifisme, la défense nationale, etc., gardent toujours leur pugnacité, quand ce n’est pas leur lucidité. Elles permettent également de comprendre les positions des groupes qui se réclament de son héritage aujourd’hui — l’original valant toujours mieux que la copie. Que les mânes de Lev Davidovitch Bronstein me pardonnent…

    ***

    Guerres du Golfe, Impérialisme et anti-impérialisme

    Les textes qui suivent rassemblent des points de vue révolutionnaires assez convergents sur certains points essentiels (l’opposition à l’intervention américaine) mais présentent aussi des divergences importantes. Nous avons également inclus, pour commencer, quelques extraits de deux rapports de la Fédération internationale des droits de l’homme rédigés en 2001 et 2002 à partir de témoignages recueillis parmi des réfugiés, politiques ou non, en Jordanie, en Syrie, etc. Il faut savoir que l’Irak compte actuellement 23 millions d’habitants et qu’au moins TROIS MILLIONS ont fui leur pays. Lorsque l’on parle de dictature en Irak, ce mot passe-partout n’a pour beaucoup pas grand sens. De l’extrême gauche tiers-mondiste aux chevènementistes qui admirent le grand républicain laïc que serait Saddam Hussein, en passant par certains pacifistes et les tiers-mondains du Monde diplomatique, on trouve beaucoup d’hypocrites ou d’ignorants.

    La description concrète des tortures, exécutions, assassinats et déportations de masse, etc., pratiquées par le régime irakien depuis plus de trente ans avec le soutien actif des Giscard, Mitterrand et Chirac, avec la complicité de tous les grands partis de gauche et de droite, devrait faire réfléchir un peu tous ces anti-impérialistes de pacotille qui passent l’essentiel de leur temps à dénoncer « les Américains » ou Bush, et oublient allégrement les responsabilités de leur classe dominante, donc notre responsabilité (à nous militants luttant en France) dans la perpétuation du sanguinaire régime irakien et de toutes les dictatures que soutient la République impérialiste et coloniale française.

    C’est seulement en dénonçant d’abord l’impérialisme français et notre propre bourgeoisie, en se réclamant du combat de la classe ouvrière contre tous les États et toutes les bourgeoisies, que l’on peut être crédible lorsque l’on dénonce l’impérialisme américain ou le sionisme. Dans le cas contraire, on n’est qu’un chauvin déguisé ou un internationaliste du samedi soir.

    http://www.mondialisme.org/IMG/pdf/no_3_-que_faire_contre_les_guerres_.pdf