Photojournaliste, un métier rongé par la précarité - Libération
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Le 30 juillet, le ministère de la Culture et de la communication, qui tente de faire avancer le dossier, a proposé un projet de décret. Il prévoit que le salaire minimum versé en contrepartie de la commande d’une image fixe, ou d’une série d’images ayant le même objet et prises sur le même lieu, soit dans une fourchette comprise entre 49 euros et 84 euros pour cinq heures, selon le support (en particulier 84 euros en presse quotidienne nationale, 49 euros en presse magazine). Un tarif jugé inacceptable par les organisations syndicales qui ont écrit le 1er septembre à Fleur Pellerin. « Par exemple, font-ils valoir dans leur courrier, la rémunération proposée de 49 euros pour un temps minimum d’exécution de cinq heures, dans le cadre d’une commande d’une entreprise de presse magazine, correspond à trente jours de travail pour parvenir au Smic mensuel. » Côté éditeurs de presse en revanche, les tarifs du projet de décret sont jugés trop chers…
À ce prix-là, mieux vaut faire caissier, c’est moins risqué.
Ainsi, la plupart des photojournalistes ne font plus exclusivement de la presse, et complètent leurs revenus avec du corporate, de la mode, du mariage… D’où la diminution du nombre de cartes de #presse, la commission exigeant 51% de travail de « presse » pour la délivrer. D’autant que nombre d’employeurs tendent à régler en droits d’auteur plutôt qu’en salaires. « Le statut de salarié des photographes de plus en plus décalé par rapport à la réalité du métier », constate Dominique Sagot-Duvauroux qui suggère : « La flexibilité devrait être compensée par la prise en charge sociale de la collectivité. »