On a par exemple constaté que (1) des préjugés raciaux, sexistes et homophobes existent de manière inconsciente dans de nombreux individus ordinaires, (2) ils se manifestent souvent sous la forme de discrimination involontaire, et (3) les groupes les plus vulnérables ont une estimation plus précise de la réalité, surtout lorsqu’il s’agit de savoir si une attitude discriminatoire est motivée par des préjugés.
Cette dernière constatation semble logique car elle est compatible avec l’expérience de vie des groupes marginalisés. Par exemple, les femmes qui travaillent dans une compagnie dont les employés sont majoritairement masculins disent souvent qu’elles doivent comprendre l’état d’esprit et la façon de penser de leurs collègues masculins afin de réussir dans la compagnie (maintien de poste et promotions). Elles se plaignent souvent de l’absence de réciprocité ; pour réussir, leurs collègues masculins n’ont pas besoin de comprendre le point de vue sur le monde de leurs homologues féminines ! Les personnes racisées ainsi que de nombreux membres de la communauté LGBT disent également que leur survie individuelle et au sein du groupe est basée sur leur capacité à lire dans les pensées des personnes d’autres groupes.
Pour survivre dans une société très raciste ou homophobe, les personnes racisées et LGBT doivent comprendre le mode de pensée du groupe dominant. Contraints à manoeuvrer dans une société principalement Blanche, Eurocentrée, masculine et hétérosexuelle, la survie des personnes racisées, des femmes et des personnes LGBT dépend de leur capacité à discerner correctement “la vérité”, les possibles préjugés qu’ils sont susceptibles de subir, et les pensées et les actions de ceux qui détiennent le pouvoir. Certains ont suggéré que les personnes racisées, par exemple, ont développé une conscience perceptuelle accrue dérivée de l’adversité (Hanna et al., 2000 ; Sue, 2003). Ainsi, leur hypervigilance à discerner les motivations, les attitudes et les contradictions partiales souvent involontaires des Américains Blancs n’est pas perçue par les groupes marginalisés comme de la “paranoïa”, mais plutôt comme une technique de survie efficace.
En répondant à la question de la compréhension des réalités raciales, je pose les questions suivantes : Si vous voulez comprendre le sexisme, interrogez-vous des hommes ou des femmes ? Si vous voulez comprendre l’homophobie ou l’hétérosexisme, interrogez-vous des hétéros ou des homos ? Si vous voulez comprendre le racisme, interrogez-vous des Blancs ou des personnes racisées ? En général, si vous voulez comprendre l’oppression, interrogez-vous l’oppresseur ou les oppressés ? La réponse semble évidente.
It has been found, for example, that (1) unconscious racial, gender, and sexual-orientation biases exist in many mainstream individuals, (2) they often appear in the form of unintentional discrimination, and (3) the most disempowered groups have a more accurate assessment of reality, especially relating to whether discriminatory behavior is bias-motivated.
This last finding seems to make sense because it is consistent with the life experience of marginalized groups. Women, for example, who work for a primarily male-dominated company often say they must understand the thinking and mind-set of their male colleagues in order to do well in the company (earn retention and promotion). They often complain that no such reciprocity exists with male colleagues; for them to do well, they need not understand the worldview of female coworkers! People of color and many LGBTs also say that their individual and group survival is based on the ability to read the minds of persons of other groups.
To survive in a highly racist or homophobic society, people of color and LGBTs must understand the thinking of the dominant group. Forced to operate in a predominately White, Eurocentric, male, and straight society, survival for people of color, women, and LGBTs depends on their ability to accurately discern “the truth,” the potential biases they are likely to encounter, and the thoughts and actions of those who hold power over them. Some have suggested that people of color, for example, have developed a heightened perceptual awareness that is derived from adversity (Hanna et al., 2000; Sue, 2003). Thus, the hypervigilance in discerning the motives, attitudes, and the often unintentional biased contradictions of White Americans is perceived by marginalized groups not as “paranoia,” but rather as functional survival skills.
Thus, in answering the question as to understanding racial realities, I pose the following questions: If you want to understand sexism, do you ask men or women? If you want to understand homophobia or heterosexism, do you ask straights or gays? If you want to understand racism, do you ask Whites or people of color? In general, if you want to understand oppression, do you ask the oppressor or the oppressed? The answers seem obvious.
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