« Le numérique ne peut pas servir de prétexte pour mettre à bas notre modèle social » - Rue89

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  • http://rue89.nouvelobs.com/2015/09/20/numerique-peut-servir-a-mettre-a-bas-modele-social-261263

    La transformation #numérique risque de poser un problème d’une grande acuité s’agissant de l’accès à l’emploi des #femmes. Elle détruit des emplois en marketing, ressources humaines, communication, des fonctions souvent très féminisées et, à l’inverse, elle en crée massivement dans des secteurs techniques et technologiques très masculins. Les stéréotypes font qu’aujourd’hui, les jeunes filles ne s’orientent pas vers ces métiers techniques. Il y a donc un risque terrible de réexclure « la moitié de notre humanité », les femmes, du segment dynamique du marché du travail.

    #Uberisation

    http://zinc.mondediplo.net/messages/7855 via BoOz

    • Je ne crois pas que ce soit la technologie qui détruit ces emplois, mais plutôt c’est parce qu’ils considérés comme dispensables parce qu’occupé par des femmes, qu’on les automatise au maximum. Parce que beaucoup de tâches techniques et technologiques, fondées sur les process rationnels et standardisés, pourraient bien plus facilement être automatisées ou robotisées…
      En gros, la culture masculine ne perçoit pas la « subtilité humaine » de ces tâches et donc les dévalorise.
      En poussant un chouia plus loin, la société a tendance à systématiquement dévaloriser les tâches qui ne « concernent » pas les hommes. Donc, si ce n’est pas un truc de mecs, ça peut être un truc de robots ou l’algorithme.

    • Hypothèse de travail intéressante, mais qui mériterait d’être étayée empiriquement. L’uberisation de l’économie transforme également des secteurs d’activité très masculins, comme le monde des chauffeurs de taxis pour citer un exemple idéal-typique. Il me semble qu’on automatise... tout ce qui peut être automatisé. Cela a commencé par les départements comptables dans les années 1950-60, puis la gestion de la production, etc. Cela s’étend aujourd’hui aux divisions RH (l’algorithme prédit avec précision les intentions de quitter l’entreprise des salariés performants), aux divisions Achat (l’algorithme sait où et quand et quoi acheter) etc. Le problème est peut-être inverse à celui que vous posez : les femmes occupent des tâches plus proches du niveau d’exécution, ce qui les rend plus proches du niveau où se réalise l’automatisation. On peut plus difficilement automatiser les processus d’innovation, de conception et surtout de direction (Google a envisagé il y’a peu de supprimer les managers... mais est rapidement revenu en arrière). Ces métiers qui nécessitent plus de compétences sociales, et donc de temps passé dans l’entreprise à ne rien produire de concret, par exemple en échangeant autour de la machine à café, voire autour d’un verre après le boulot, sont plus difficilement accessibles aux femmes sur lesquelles continue de reposer (je fais des raccourcis) l’équilibre de la maison (aller récupérer les enfants, faire les courses, etc).