Hypothèse de travail intéressante, mais qui mériterait d’être étayée empiriquement. L’uberisation de l’économie transforme également des secteurs d’activité très masculins, comme le monde des chauffeurs de taxis pour citer un exemple idéal-typique. Il me semble qu’on automatise... tout ce qui peut être automatisé. Cela a commencé par les départements comptables dans les années 1950-60, puis la gestion de la production, etc. Cela s’étend aujourd’hui aux divisions RH (l’algorithme prédit avec précision les intentions de quitter l’entreprise des salariés performants), aux divisions Achat (l’algorithme sait où et quand et quoi acheter) etc. Le problème est peut-être inverse à celui que vous posez : les femmes occupent des tâches plus proches du niveau d’exécution, ce qui les rend plus proches du niveau où se réalise l’automatisation. On peut plus difficilement automatiser les processus d’innovation, de conception et surtout de direction (Google a envisagé il y’a peu de supprimer les managers... mais est rapidement revenu en arrière). Ces métiers qui nécessitent plus de compétences sociales, et donc de temps passé dans l’entreprise à ne rien produire de concret, par exemple en échangeant autour de la machine à café, voire autour d’un verre après le boulot, sont plus difficilement accessibles aux femmes sur lesquelles continue de reposer (je fais des raccourcis) l’équilibre de la maison (aller récupérer les enfants, faire les courses, etc).