• CAMARADE MELENCHON, qu’est-ce que les Lituaniens t’ont fait ? | jlsagotduvauroux

    https://jlsagotduvauroux.wordpress.com/2017/10/24/camarade-melenchon-quest-ce-que-les-lituaniens-tont-fait

    Nous sommes tous des juifs lituaniens finalement. Mais je me demande, au hasard pourquoi il n’a pas choisi la Lettonie comme exemple.

    Pardonne-moi, camarade, de te tutoyer. Nous ne nous connaissons pas, mais sommes du même bord. Pardon aussi d’user parfois d’ironie. Ça permet aux mots de rester libres sans sombrer dans l’insulte. Je suis, comme toi, engagé pour une alternative au règne de l’argent-fou. J’ai voté pour toi et si l’occasion se présente, il est fort probable que je recommence. Ta propension à faire le beau, le beau parleur surtout, fait partie de l’acceptable, même si j’avoue ne pas être très sensible à ta rhétorique. Ce n’est pas très grave. Tant d’autres l’aiment ! Mais dans ta longue interview à « Le 1 hebdo » https://le1hebdo.fr/journal/numero/174, tu abordes avec une érudition remarquée par la presse quelques questions historiques et philosophiques qui restent chaudes. Pardon, mais sur ces quelques questions, je vais te chercher des poux dans la tête.

  • On parle de « diminution du temps de travail », mais on pourrait autant dire « augmentation du temps de libre activité », c’est à dire mise en œuvre partielle de l’abolition du salariat. (…) Une injonction profondément ancrée dans la génétique de l’histoire unique joue les anticorps et déconsidère obstinément ces morceaux d’utopie sociale et politique. Tant que le basculement global dans la nouvelle étape n’est pas opéré, leurs bienfaits pourtant si concrètement vécus apparaissent comme irrémédiablement contaminés par les vices du système. Combien de fois avons-nous entendu, durant la campagne présidentielle, la société française représentée comme un enfer. « Pas d’îlots de socialisme dans une société capitaliste » disaient les communistes du siècle dernier. Pas de niches pour des histoires singulières sous la ruée de l’histoire unique. Pas de bonheurs particuliers sous le malheur des temps. Les joyeux n’ont pas raison. Puis mobilisation. Révolution. Rédemption. Félicité globale. Les malheureux ont tort. Ce dogme « totalitaire » se conformait à l’imaginaire vectoriel, masculin, impérial de l’action politique sous le règne de l’histoire unique, imaginaire appelant le coït révolutionnaire après lequel le vecteur pourrait s’assoupir avec le sentiment du devoir accompli.
    https://jlsagotduvauroux.wordpress.com/2017/05/25/macron-tsipras-meme-debat-2-quoi-apres-la-fin-de-lhistoire-unique/#more-2283

    #révolution

  • Le discours que n’a pas prononcé Jean-Luc Mélenchon
    https://jlsagotduvauroux.wordpress.com/2017/04/29/le-discours-que-na-pas-prononce-jean-luc-melenchon

    Imaginons que Jean-Luc Mélenchon, pour qui j’ai voté de bon cœur, ne soit ni boudeur, ni cachotier. Imaginons qu’il ait pris pour une bonne nouvelle un score qui place la gauche alternative à un niveau inimaginable il y a seulement quelques semaines. Imaginons que l’imagination manifestée par le mouvement de la France insoumise l’ait mis de bonne humeur. Et faisons comme si la perspective de voir le FN accéder à la présidence de la République lui semblait devoir être évitée coûte que coûte. Peut-être alors que le soir du premier tour, il aurait prononcé le discours qui suit. Source : Jean-Louis Sagot-Duvauroux

  • LA GRATUITE, UNE TENSION VERS L’EMANCIPATION 21 OCTOBRE 2016 / JEAN-LOUIS SAGOT-DUVAUROUX

    On se souvient peu que dans les vieux slogans fondateurs du mouvement communiste et du mouvement anarchiste, il y avait l’abolition du salariat – qui a d’ailleurs été très récemment supprimé des statuts de la CGT. Derrière l’idée d’abolition du salariat, il y avait le sentiment que les êtres humains ne sont pas faits pour travailler moyennant finances et sous ordre, qu’ils sont faits pour travailler et pour agir comme des adultes, qui savent que l’on a besoin de l’activité humaine pour produire ce qui permet de vivre, et pour innover, développer ce que les progrès de la technique apportent.

    Notons que le mouvement ouvrier, inspiré par cette idée de l’abolition du salariat, a toujours agi pour la diminution du temps de travail. Mais on aurait pu formuler cela tout autrement en disant que nous agissons pour l’augmentation du temps de libre activité. C’est-à-dire s’occuper de ses enfants, faire la cour à la personne que l’on aime, construire sa maison, ramasser des champignons, ou inventer un logiciel… C’est déjà à l’oeuvre. Nous développons déjà des activités multiples, pour lesquelles on ne demande à personne de payer, que l’on fait parce que cela produit un bien pour soi-même et pour la collectivité. On entend très souvent des retraités, par exemple, dire n’avoir jamais été aussi actifs que depuis qu’ils sont à la retraite. Cette activité-là produit du bien, mais un bien qui est hors marché.

    L’augmentation de la libre activité a réellement changé nos vies. A la fin du XIXe siècle, on travaille de l’enfance à la mort, tous les jours, du lever au coucher : l’activité est entièrement marchandisée. Autre volet de l’émancipation de l’activité humaine, qualitatif celui là, le droit du travail a été une construction qui garantit l’inaliénabilité de la personne humaine, à l’intérieur du temps vendu. Même à l’intérieur de cet achat par morceaux qu’est le salariat, je ne vends pas ma personne, je vends « quelque chose » de ma personne, le reste est inaliénable.

    Voilà pour la phase optimiste. L’autre phase, c’est (...) cette puissance de la représentation marchande qui rend réceptif à l’idée que celui qui ne veut pas être salarié ou celui qui défend les 35 heures est un paresseux. Si bien que, par exemple, au lieu de transformer les énormes gains de productivité que connaît l’économie mondiale en ouverture sur la libre activité, ces gains vont à la rente du capital (dans les 25 dernières années, 10 % de la richesse produite est passée de la rémunération du travail à la rémunération du capital).

    Ensuite, on dit aux salarié·e·s qu’il n’y a pas d’argent, puisque l’argent va « tout naturellement » aux gens qui ont pris l’énorme risque de mettre leur fortune en bourse (le risque de se faire broyer par une machine, c’est quand même moins grave !). Donc on ne peut pas payer plus, et il faut s’estimer heureux d’avoir du boulot. Cette configuration générale (imaginaire, intime, symbolique, idéologique) dégrade les consciences et l’objectif de civilisation qui vise à « désaliéner » l’être humain se perd, comme nos espérances et nos perspectives politiques.

    #ARTS_DE_LA_RUE #AUBAGNE #ÉMANCIPATION #DI_ROSA #GRATUITÉ #LIEUX_PUBLICS #MARCHANDISE #TRANSPORTS_PUBLICS #UNIVERSITÉ_POPULAIRE #TEMPS #SALARIAT

    https://jlsagotduvauroux.wordpress.com/2016/10/21/la-gratuite-une-tension-vers-lemancipation

    • On ne se suicide pas au travail pour des problèmes de salaire, on se suicide pour des problèmes de sens. Ma vie n’a plus de sens, mon travail est devenu un enfer, on me met en guerre contre tout le monde. Une fois encore, le plus important, ce qui est « sans prix », vital, c’est ce qui est attaqué dans cette forme de « remarchandisation » de la personne humaine.

  • AVIGNON, FABRIQUE DE LA CLASSE DOMINANTE ?

    Un objet propice à faire bouger les lignes de l’esprit et qui sert de placement dans la nuit d’un coffre-fort est une obscénité. Une pièce dénonçant le règne de la bourgeoisie présentée dans des conditions qui la réservent globalement aux vieux Blancs (j’en suis) fortunés (j’espère encore) est une obscénité.

    https://jlsagotduvauroux.wordpress.com/2016/05/18/avignon-fabrique-de-la-classe-dominante/?blogsub=confirmed#blog_subscription-2

    #BLONBA #BLUES #BRECHT #CLASSE_DOMINANTE #DOMINATION_OCCIDENTALE #ESCLAVAGE #FESTIVAL #JEAN_VILAR #MATISSE #OLIVIER_PY #RÉVOLUTION #SAINT_CHAMAND #TARIFS #THÉÂTRE

  • L’ENJEU BURKINABE : dislocation mafieuse ou réinvention de l’intérêt général | jlsagotduvauroux
    https://jlsagotduvauroux.wordpress.com/2015/09/17/lenjeu-burkinabe-dislocation-mafieuse-ou-re-invention-de
    #afrique #burkina #lwili

    Ce qu’engage le peuple burkinabè en octobre 2014 est limpide [...] « On ne joue plus avec la Constitution ». Dans ces événements à la fois tragiques et glorieux, la Constitution que beaucoup des insurgés n’ont jamais lue est considérée non plus comme un accoutrement à l’occidentale de l’organisation politique, mais pour l’esprit qui en sous-tend le principe : le respect d’une règle du jeu qui s’impose à tous, la stabilisation d’un cadre dans lequel le génie politique de chaque peuple peut construire l’édifice institutionnel qui lui convient.