BALLAST Quand les élites mondiales récupèrent le #féminisme
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En légitimant le travail des femmes, les pays riches de l’Occident ont permis aux propriétaires d’industries, dans des pays tels que la Chine, le Viêt Nam et la Malaisie, de qualifier le recours à une main-d’oeuvre majoritairement féminine dans le secteur manufacturier comme un geste féministe – au regard de la création d’emplois rémunérés pour les femmes. En effet, n’entend-on pas continuellement Nicholas Kristof du New York Times défendre ces usines, vociférant qu’elles sont des lieux d’opportunités pour les femmes ? N’est-ce pas mieux pour elles, demande-t-il à ses lecteurs, d’avoir un emploi que de devoir fouiller les décombres des dépotoirs afin de trouver de quoi se nourrir ou des objets à vendre ? L’utilisation d’une main-d’oeuvre féminine bon marché dans la production de biens d’exportation n’a rien de nouveau. C’est la Corée du Sud qui est à la tête de ce « miracle économique » : où l’on a sorti les femmes de la campagne pour les confiner au travail manufacturier. Comme l’a suggéré l’économiste politique Alice Amsden en 1989, l’écart des salaires entre les hommes et les femmes est l’un des éléments clés du succès de l’industrialisation en Corée du Sud.