Égypte : la communauté oubliée des réfugiés palestiniens

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  • Égypte : la communauté oubliée des réfugiés palestiniens | Middle East Eye
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    Une autre loi a été promulguée l’année dernière, rendant obligatoire pour tous les habitants du village de faire renouveler leurs papiers d’identité chaque année. C’est une expérience pénible pour la plupart d’entre eux, non seulement à cause des dépenses occasionnées par le voyage, mais aussi parce qu’ils se perdent facilement dans les arcanes de la bureaucratie gouvernementale, et qu’ils finissent par passer deux ou trois jours à errer désorientés dans les rues du Caire juste pour renouveler leurs papiers.

    El-Hadj Farahat, un villageois âgé de près de 90 ans, évoque avec nostalgie le temps des présidents disparus. « Au temps de [Gamal Abdel] Nasser, nous devions renouveler nos papiers tous les cinq ans, et nous recevions une aide du gouvernement avant le Ramadan et avant chaque Aïd. Nasser était le meilleur de tous les présidents. »

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    Aïcha dit qu’elle a plus de 100 ans. Elle fait partie des rares réfugiés palestiniens encore en vie qui avaient fui en Égypte pour échapper à la guerre de 1948 (MEE/Ibrahim Ahmad)

    Le village est d’une pauvreté extrême. Tous les hommes du village subviennent aux besoins de leurs familles en ramassant et en vendant les ordures des villages environnants. L’hôpital le plus proche est à une heure de trajet. C’est un problème majeur pour les habitants qui n’ont aucun moyen de transport. Il n’y a ni canalisations d’eau, ni égouts, ce qui est un défi permanent pour les femmes du village qui doivent chaque jour aller puiser de l’eau dans les vieux puits des champs voisins.

    L’électricité a été installée dans le village après l’élection de l’ex-président Mohamed Morsi. Outre l’électricité, le gouvernement Morsi avait commencé à construire un hôpital à proximité du village, mais les travaux s’arrêtèrent aussitôt qu’il fut renversé par un coup d’État militaire. L’actuel président Abdel Fattah al-Sissi ne se contenta pas d’arrêter la construction de l’hôpital : durant son premier mois au pouvoir, les réfugiés perdirent tout soutien du gouvernement sous prétexte qu’ils n’étaient pas des citoyens égyptiens. Cela constituait un acte sans précédent, étant donné que depuis 1948, les réfugiés avaient été traités exactement comme des Égyptiens, d’après les habitants de Gezirat al-Fadel.

    Une des femmes du village, qui a souhaité rester anonyme, a évoqué cette mesure : « Ce fut un jour sombre pour tout le village. Nous allions chercher du pain dans un village voisin [le gouvernement d’al-Sissi avait mis en place un système de rationnement, distribuant cinq pains par personne et par jour], quand nous avons appris la loi qui venait d’être promulguée : plus de pain pour les réfugiés palestiniens ! »

    Il n’y a pas non plus d’école dans le village. La plus proche, comme l’hôpital, est à une heure de route. Le revenu moyen d’une famille étant de 10-15 livres égyptiennes par jour (2 $), très peu de gens parviennent à envoyer leurs enfants à l’école. Aucun des jeunes du village n’a pu poursuivre son éducation au-delà du secondaire. (...)

    traduction française de l’article déjà signalé là : http://seenthis.net/messages/408863