La proposition - Proposition de Généralisation à tous les Français d’une éducation à toutes les langues indigènes de France

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  • Non à la #Charte_des_langues_régionales

    Derrière la question des langues dites régionales se cache très souvent un nationalisme agressif. La Catalogne en offre un très bon exemple : on y est passé en quelques décennies d’une revendication légitime d’expression en catalan à un leadership de cette langue puis à des mesures de rétorsion contre l’espagnol dans l’espace public (dont la loi dite d’immersion scolaire en catalan est l’une des facettes) et l’on en arrive depuis quelques années, comme c’était tout à fait prévisible – et cela fait un bail que nous le disons - à la revendication d’un Etat purement catalan. C’était l’objectif initial de la bourgeoisie locale.

    Au moment où Hollande menace de signer la « Charte des langues régionales et minoritaires » chacun doit avoir présent à l’esprit que cette question n’est pas « folklorique », que dans la réalité, il ne s’agit pas de culture mais de politique, et d’une politique qui peut changer assez radicalement la vie de chacun. Or, au lieu de poser le débat franchement et ouvertement (après tout, pourquoi pas !) les nationalistes régionaux avancent masqués derrière des revendications linguistiques et « culturelles », d’une manière insidieuse, perverse.

    Dans un premier temps, nous invitons tout un chacun à lire tranquillement cette fameuse charte en se posant à chaque article la question « Qu’est-ce que cela implique ?, qu’est-ce que cela peut changer (en positif ou en négatif) dans ma vie  », sans se laisser endormir par les commentateurs ad hoc. Nous reviendrons, en fonction de l’actualité, sur ce sujet.

    @anarchosyndicalisme ! n°146

    ---- #Nationalisme -------------------

    • – La bourgeoise catalane instrumentalisme le mouvement indépendantiste pour ses intérêts. Sur quoi en fait-on reposer ici la responsabilité ? Non pas sur les intérêts bourgeois mais sur la langue et la culture catalanes. Bravo. Au passage, rien n’est dit sur la CUP, ni sur le fait que ses membres, dont son porte-parole David Fernández, sont en grande partie descendants d’immigrants d’autres provinces d’Espagne (Extremadura, Castille, Andalousie...) et n’en sont pas moins Catalans pour autant.
      – On qualifie l’enseignement immersif de « mesures de rétorsion contre l’espagnol ». J’en rirais si ce n’était pas du simple déni de privilège. Ce serait intéressant de transposer aux rapports de force sociolinguistiques les concepts de male tears et de mecsplication développés dans le féminisme. Langue-hégémonique-tears, langue-hégémonique-splaining.
      Est-ce utile d’expliquer ici la différence entre égalité formelle et #équité ? D’expliquer que quand une langue pâtit d’un rapport de force sociolinguistique défavorable, l’absence de contre-poids (comme l’enseignement immersif) la condamne à se cantonner à la sphère privée puis de ce fait à s’éteindre ?
      @monolecte c’est dans un petit nombre d’offres dans des domaines bien précis alors, parce-que dans la grande majorité des annonces ce n’est pas le cas. Les nouveaux arrivants sont toujours nombreux et aucunement gênés par leur non-connaissance de l’euskara.
      Demander de savoir parler euskara c’est le cas en revanche pour les postes publics dans la communauté autonome d’Euskadi, où l’euskara est officiel.
      Si on veut qu’une langue vive il faut lui donner une existence dans la sphère publique, c’est à dire aussi dans les services publics. Et pour ce faire, il s’agit que les fonctionnaires connaissent un minimum la langue en question. En symétrique, pas grand monde n’interroge le fait qu’un·e bascophone ou catalanophone natif·ve doive apprendre le français ou l’espagnol pour bosser à Paris ou à Madrid, là où les francophones et hispanophones natif·ve·s n’auront pas à faire ce travail d’apprentissage d’une autre langue.
      Prenons un autre exemple : la Belgique, où sont parlées une langue locale (le flamand) et une langue devenue internationale par l’existence d’un empire colonial, à savoir le français. Si en Wallonie on trouve des offres d’emploi exigeant la connaissance du flamand, possible que certains portent des accusations de communautarisme et d’exclusion des Wallons. Si en revanche en Flandre on trouve une annonce demandant de parler français, ça ne sera probablement pas perçu différemment d’une annonce demandant de savoir parler anglais, car le français est (comme l’anglais même si quantativement dans une moindre mesure) un outil de communication internationale.
      Certaines langues sont celles d’anciens empires coloniaux et sont de fait internationales, et leur connaissance est ainsi devenue une compétence professionnelle au même titre qu’une autre. Il ne faut pas oublier que c’est une situation historiquement et politiquement (et militairement) construite, et nullement « naturelle ».
      D’autres langues n’ayant jamais prétendu à aucune hégémonie planétaire n’ont pas cet avantage, et quand on essaie de mettre en place des outils pour contrebalancer les rapports de force en leur défaveur, cela suscite des accusations de nationalisme, et ce de la part de qui ? En premier lieu de la part des langues hégémoniques qui ont contribué à l’invisibilisation et à la disparition de nombre de langues locales, et qui ne sont nullement menacées d’extinction, elles. Paille poutre. Quand j’entends ça, ça me fait toujours penser aux chouineurs masculinistes qui s’insurgent dès que les femmes revendiquent deux millimètres de droits en plus.
      #langues_sans_frontières
      edit : quelques coquilles typo

    • C’est assez amusant de lire que quand il s’agit de n’employer que des basques en pays Basque c’est pour la défense d’une culture mais que dès qu’on critique un peu le régionalisme on est traité de « jacobin » ce qui revient à traiter les gens de raciste...

    • En symétrique, pas grand monde n’interroge le fait qu’un·e bascophone ou catalanophone natif·ve doive apprendre le français ou l’espagnol pour bosser à Paris ou à Madrid, là où les francophones et hispanophones natif·ve·s n’auront pas à faire ce travail d’apprentissage d’une autre langue.

      Ta remarque est mensongère car de fait, que ce soit en France ou en Espagne, les gens apprennent le français ou l’espagnol dès l’enfance et ne sont donc pas pénalisés. Par contre dans le système communautariste que tu défends et qui multiplie les zones à langues officielles différentes tu crée des étrangers de l’intérieur qui eux seront en effet pénalisés. D’ailleurs c’est déjà le cas avec les annonce qui ne sont que pour les basques et qui font penser au slogan « ici on est en France on parle français ».

    • Pour appuyer mon commentaire lire l’article « l’horreur linguistique » dans la brochure ci-jointe. Un extrait ici :

      Immigrés de l’intérieur
      Continuons à faire fonctionner notre ima-
      gination. Si vous perdez votre emploi à
      Toulouse et en trouvez un à Strasbourg ou à
      Rennes, il vous faudra apprendre l’alsacien ou
      le breton ! En pratique, vous deviendrez un
      immigré. Ceux qui ont vécu cette situation
      savent ce que cela veut dire : ne pas maîtriser
      la langue officielle, c’est être en situation d’ex-
      trême infériorité, à la merci du patron, du pro-
      priétaire, du flic, de l’administration ; c’est se
      trouver dans la plus grande difficulté pour
      défendre ses droits élémentaires, pour organi-
      ser une lutte collective. Quand on est propul-
      sé à l’âge mûr dans une nouvelle aire linguis-
      tique, on met cinq ans, dix ans, pour simple-
      ment se débrouiller. On reste à l’écart. Le
      ghetto linguistique, c’est le ghetto le plus effi-
      cace.

      http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/BROCHURE_NATIONALISME.pdf

    • Ta remarque est mensongère car de fait, que ce soit en France ou en Espagne, les gens apprennent le français ou l’espagnol dès l’enfance et ne sont donc pas pénalisés.

      Tiens donc, ravi d’apprendre qu’il n’y a personne dont la langue maternelle n’est pas celle de l’Etat, et donc personne qui ne doive apprendre une seconde langue pendant son enfance là où d’autres peuvent se contenter de n’en apprendre qu’une.
      Par ailleurs le fait que l’apprentissage du français ou de l’espagnol soit une obligation ne semble pas te déranger plus que ça. Mais quand on est du bon côté de l’hégémonie il est vrai qu’on s’accommode facilement de ce genre de petits détails.

      Par contre dans le système communautariste que tu défends

      Allez, taxation de communautarisme, ça faisait longtemps. Va falloir que tu m’expliques en quoi le bilinguisme (ça te parle comme concept ?) est plus communautariste que le monolinguisme.

      Tu crée des étrangers de l’intérieur qui eux seront en effet pénalisés

      Il va falloir que tu m’explique comment un système bilingue pénalise ceux qui parlent l’une des deux langues concernées.

      Si vous perdez votre emploi à Toulouse et en trouvez un à Strasbourg ou à Rennes, il vous faudra apprendre l’alsacien ou le breton !

      Complètement fantasmatique. Comme s’il s’agissait de remplacer une langue par une autre, et comme si tout le monde postulait dans la fonction publique.

    • le système communautariste que tu défends

      (tu la sens bien la bonne foi là ?)

      Mais sinon à part ça, concrètement, le principe c’est de défendre une unique langue mondiale pour que personne ne soit pénalisé⋅e nulle part ? Genre l’esperento ? Ou l’anglais ?

      La langue française, dans ce contexte, c’est comme le masculin à l’intérieur du français : c’est neutre : HAHA. #francosplaining

      Bon allez, une proposition un peu moins manichéenne, tant qu’à faire…
      Proposition de généralisation à tous les Français d’une éducation à toutes les langues indigènes de France
      http://www.nationalisation-langues-de-france.net/?post/proposition

      Les uns nient, au nom de l’unité nationale, toute pluralité culturelle interne (vantant la « diversité » pour le reste du monde) ; les autres, au nom de la « diversité » culturelle, en viennent à remettre en cause la solidarité nationale. Les uns et les autres ont quelques chose en commun : ils confondent l’ordre culturel et l’ordre politique (« une nation, une langue ») (comme autrefois « un royaume, une religion »), et savent si peu ce que la langue est à la pensée qu’ils placent la culture et les œuvres derrière la langue de communication. Leur débat occupe tout l’espace, comme s’il n’y avait pas d’autre voie.

      […]

      1. organiser une éducation pour tous les Français à toutes les langues/cultures indigènes de France. Ce qui renforcera la solidarité nationale.
      2. organiser, contre la « diversité culturelle » (chacun sa petite langue/culture dans son coin, dans sa « communauté »), l’aventure de la pluralité culturelle (émulation entre les œuvres) qui, libérant toutes les imaginations, mobilisera tous les Français dans l’invention d’un avenir commun.

      Quel incroyable communautarisme !

    • Proposition de généralisation à tous les Français d’une éducation à toutes les langues indigènes de France

      l’indigénisme est un concept d’extrême droite, en France elle est portée par Riposte laïque entre autre.
      Ton intervention introduit l’idée que les particularisme régionaux comme le bretons ou le basque sont des particularismes ethniques donc raciaux.

      Sinon tu évitera de me faire dire ce que je n’ai pas dis merci.

    • lol.
      Je t’ai juste cité.

      Et pas lol : si en lisant le lien précédent, tu comprends que ces gens disent que la culture bretonne ou basque sont ethniques et raciales, je ne peux plus faire grand chose. On peut difficilement plus éloigné des concepts élaborés par le Carrefour Arnaud Bernard, Sicre et Meschonnic…

      Ou bien tu fonctionnes avec des mots-clés, et sans même comprendre leur sens, si tu les as entendu prononcé par une méchante personne, le mot devient facho…

      (Rappel : « indigène » veut dire « qui est né sur un territoire déterminé », ici on parle du territoire géographique français ; les langues et cultures indigènes étant celles qui sont nées dans ce périmètre géographique.)

      (lol : ces Bombes2Bal quelles bandes de sales fachottes !


      )

    • Quand bien même tu ne parlerais que de langues et tu défendrais une conception constructiviste de l’identité http://seenthis.net/messages/355705, le grand truc de certains c’est d’arriver à dire que tu défends une conception ethniciste de l’identité, pour mieux te reprocher ensuite ladite conception http://seenthis.net/messages/331938 et s’en féliciter en s’autodésignant progressistes universalistes. À ce point du débat, inutile de gaspiller son énergie.

    • Le « bal indigène » : ce qui reviens si je traduis à « le bal des gens nés sur un territoire déterminé » , en l’occurence ici en Occitanie. Il n’y a que moi que ça dérange un bal ou ne seraient invités que les gens nés ici en Occitanie ? Transposez ça avec « bal de gens nés en France » et vous comprenez mieux.
      Blague à part les Bombes de bal sont dans la revendication identitaire, elle diffusent donc des concepts réactionnaires, tout comme Sicre et les autres.

    • C’est fou ces biais d’interprétation même sur des trucs secondaires.

      Le « bal indigène » : ce qui reviens si je traduis à « le bal des gens nés sur un territoire déterminé »

      Le qualificatif se réfère au bal, non aux gens. De deux, même s’ils avaient écrit « bal des indigènes » (ce qui n’est pas le cas), rien n’y indique que les non indigènes en seraient exclus. Pour en arriver à ton interprétation ça fait beaucoup de suppositions, et d’étapes sautées.

      Bombes de bal sont dans la revendication identitaire, elle diffusent donc des concepts réactionnaires

      Réduire l’identité à un concept réactionnaire, là aussi ça fait un sacré paquet de suppositions et d’étapes sautées.
      Une de ces étapes est le lien entre identité et état-nation (la question de savoir si ce concept est présent chez toutes les identités n’est pas posée), entre peuple et Etat.
      Ceux qu’on appelle actuellement « identitaires » (je parle ici de l’extrême-droite française islamophobe) défendent une identité liée à un Etat, une identité homogène (par la force) et délimitée par des frontières. On est là extrêmement loin des concepts de Castan, Lubat, Sicre etc. ou d’autres qui défendent des identités plurielles dont le passage de l’une à l’autre est loin de correspondre à une limite fixe.
      Que cette différence fondamentale échappe à des gens se réclamant de l’anarchisme (donc critiques vis à vis de l’Etat et de la façon dont celui-ci modifie les rapports entre les gens et entre les peuples), que ceux-ci entretiennent des biais d’interprétation aussi état-nation-centrés, c’est pour le moins surprenant.

    • Bon pour le titre c’était une blague, je rentrais dans le jeu de la provocation marrante de rasta.

      Par contre je suis pas d’accord sur le fait que le seul vecteur d’idées réactionnaires soit la revendication identitaire liée à l’état nation. Ou plutôt je pense que les revendication identitaires linguistiques sont la porte d’entrée vers des revendications plus dures. Que la langue est ce qui cache la revendication nationaliste et raciale.

    • Par exemple que penses-tu de cet autocollant que j’ai vu dimanche dernier dans un quartier populaire de Toulouse et qui disait : « aqui se parla occitan » (je me trompe peut_être dans la retranscription mais tu m’aura compris). Ce slogan lie bien la revendication linguistique et nationaliste.

    • Ou plutôt je pense que les revendication identitaires linguistiques sont la porte d’entrée vers des revendications plus dures.

      Tu peux le penser, mais ça n’a rien de fondé.
      Dire « la langue est ce qui cache la revendication nationaliste et raciale. » n’est absolument pas fondé. Cf ce que je disais plus haut sur les identités constructivistes, qui en se fondant sur la langue sont justement à l’opposé des conceptions raciales.
      Idem « aci parlam occitan », est-ce que ça empêche qui que ce soit de parler français anglais ou coréen ? Pourquoi le bilinguisme n’existerait-il pas, pourquoi plusieurs langues ne pourraient-elles pas coexister en un même espace ? Pourquoi toujours entendre qu’il s’agit d’en imposer une au détriment d’une autre ?

    • Imposer une langue unique au détriment des autres c’est justement ce qu’ont fait le français ou le castillan dans le cadre de l’établissement de leurs états-nations respectifs, en mettant en oeuvre des moyens implacables (administration, école, armée) au service de leurs élans hégémoniques. Dans le même temps se développaient des empires coloniaux.
      Taxer de nationalisme ceux qui questionnent l’héritage de ces politiques-là, c’est ne voir le monde que comme des conflits entre nationalismes, c’est croire que la seule façon de faire vivre une langue c’est d’en imposer l’usage par la force. C’est vraiment triste de ne pas pouvoir envisager l’humanité autrement.

    • Pour développer une telle paranoïa, pour se persuader de la toute-puissance de gens minoritaires et dominés, pour se sentir constamment insulté, bafoué, provoqué, menacé, il faut forcément être devenu inconsistant et transparent à ses propres yeux ; il faut ne plus se percevoir soi-même, ne plus percevoir sa propre force.

      http://www.peripheries.net/article335.html
      (sujet différent mais le constat se transpose assez bien aux peurs irrationnelles que certains locuteurs de langues hégémoniques ont vis à vis des langues minorisées)

    • 1) « Bal indigène », sans blague, ça veut clairement (si si, clairement) dire « bal conçu à la manière indigène », c’est-à-dire : un bal conçu à partir du patrimoine linguistique et culturel de là où il est fait. Par exemple (c’est le cas pour elles), un bal avec des chants en occitan (et la moitié est en français, OH BIZARRE), et des danses traditionnelles occitanes (il y a un danseur et une danseuse pro à chaque concert, qui apprennent au public, dont la fille de Sicre). Le terme n’a donc AUCUN rapport avec qui est invité⋅e au bal ! C’est absolument tout le monde, d’autant plus qu’elles tournent dans toute la France et qu’elles invitent chacun à mélanger sa danse aux leurs (il y a certains morceaux et rondes exprès pour ça). C’est juste totalement l’inverse de ton interprétation.

      2) « Aqui parlem occitan », ça veut juste dire « ici on parle occitan », ni plus ni moins : ici il y a des gens qui parlent occitan. En soi, hors contexte (donc sans savoir qui l’a écrit), en aucun cas ça n’a de rapport avec « ici TU DOIS parler occitan » (la phrase serait différente !)

      3) Il y a, sans aucun doute possible, des occitanistes tout à fait régionalistes (et donc mini-nationalistes), je n’ai jamais dit le contraire, je l’ai même évoqué plus haut ! Et je suis en total désaccord avec leur point de vue, et c’est totalement opposé aux idées constructivistes ("je peux choisir de devenir occitan, basque, etc") et pluri-lingues, de Castan, Lubat, Meschonnic, Sicre, et celleux qui diffusent leurs idées.

      4) La phrase du 2), si on sait qu’elle est prononcée ou écrite par un du 3), là on peut l’interpréter de manière nationaliste. Mais uniquement dans ce cas. La phrase toute seule sans aucun contexte n’a strictement rien de nationaliste, raciale, ou que sais-je.