Center Parcs : 36 métiers, 40 misères

/center-parcs-36-metiers-40-miseres-1175

  • Center Parcs : 36 métiers, 40 misères
    http://larotative.info/center-parcs-36-metiers-40-miseres-1175.html

    Dans le cadre de la lutte contre l’installation d’un #Center_Parcs à #Roybon (Isère), des opposants se sont penchés sur les conditions d’emploi dans ces centres de vacances. Le texte qui suit, tiré du n°2 de la revue De tout bois publié en avril 2015, apporte un éclairage édifiant sur la précarité de ces boulots. Avec l’ouverture récente d’un Center Parcs aux Trois-Moutiers, dans la Vienne, à quelques kilomètres de #Chinon, on a jugé intéressant de reproduire ce texte.

    Les 700 emplois qui seraient créés pour faire fonctionner l’infrastructure touristique, apparaissent aux yeux des défenseurs du projet Center Parcs de Roybon comme l’argument essentiel et indiscutable. De quels emplois s’agit-il au juste ? Quelles sont les conditions de travail que les salariés devront supporter ? Depuis que le projet de Roybon a été rendu public, les différents Center Parcs ouverts dans le pays ont essuyé de nombreuses grèves. Parcourons chacun des quatre sites existants au moment de ces grèves et laissons les employés exprimer eux-mêmes leurs reproches.

    (...)

    « Nous travaillons presque tous les week-ends sans aucunes compensations avec des horaires pas faciles pour la vie de famille. Nous sommes actuellement plus de 280 salariés alors que nous avons été plus de 300 l’année passée pour autant de travail si ce n’est plus. Le parc de L’Ailette a pour particularité de ne pas avoir le nettoyage intégré dans les effectifs. Nous avons une société de nettoyage. Les salariés de cette boite trinquent encore plus que nous (c’est peu dire. Nombre d’entre eux sont actuellement en procédure aux Prud’hommes) ».

    Soixante-dix employées de cette société de nettoyage (du Groupe K) dont nous parlait ce délégué CGT avait en effet manifesté le 9 mai 2008 devant le Center Parcs du Lac d’Ailette contre certains cadres aux méthodes jugées dégradantes et insultantes : « Pourquoi nous fouille-t-on systématiquement dès que nous sortons du parc ? ». Et aussi : « On nous humilie, on nous rabaisse, on nous insulte plus bas que terre ». Sans oublier la question des cadences : « 118 minutes pour nettoyer une maison pour 8 personnes, c’est intenable ! », et des « retards dans le versement des salaires et des absences de régularisation pour des heures effectuées en supplément ou les jours fériés »…

    (...)

    « On est des esclaves, souffle une manifestante. On travaille trois week-ends par mois et on n’a aucune reconnaissance. » Les femmes de ménage dénonçaient :

    « On commence à la piscine à 5 h jusqu’à 9 h 30. De 10 h à 15 h, on est dans les cottages. Certains sont propres, d’autres très sales. Les temps qui nous sont donnés pour nettoyer les chalets sont trop courts. Pour que les clients aient leur logement à 15 h nous sommes obligées, la plupart du temps, de ne pas prendre notre pause de 12 h à 12 h 30. Je touche 270 € par mois pour deux jours de travail par semaine, témoigne un agent technique de nettoyage. Si on rajoute la mutuelle "obligatoire" de 30 €, il ne reste plus grand-chose à la fin du mois. »...

    #travail_précaire #travail_des_femmes