How Interreligious Dialogue Can Strengthen Resilience and Contribute to Sustainable Peace

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  • KAICIID Peace Mapping Programme
    http://peacemap.kaiciid.org

    Il faut bien avouer qu’on n’est pas toujours super fier de la direction que prend au final un projet dans lequel on est impliqué. Kaiciid, le commanditaire, avait été présenté il y a un peu plus de deux ans comme une porte ouverte, un espace de possibilité de dialogue (et il est possible qu’à un certain niveau ça le soit : ce ne sont pas à priori les wahhabites les plus sectaires qui vont discuter avec des curés et des rabbins).

    L’équipe de recherche, pilotée par le Canadien Patrice Brodeur (avec une Tchèque, un Autrichien, une Espagnole etc), avait monté un partenariat avec l’International Peace Institute (IPI), lequel nous avait à son tour contactés. L’objectif initial était de faire une carte interactive de la paix et des conflits, avec des tas de données à visualiser sur un mur de 15m de large. Au fil des réunions dans leur (superbe) hotel particulier de Vienne, et après quelques rebondissements parfois assez marrants, c’est devenu autre chose, de légèrement moins enthousiasmant : un annuaire web des organisations qui disent pratiquer le “dialogue interreligieux”.

    Dans cette organisation internationale mise sur pied très récemment par l’#Arabie_saoudite, le #Vatican, l’#Espagne et l’#Autriche (et surtout financée par le premier), le mode de fonctionnement est très “coincé”. L’affaire #Raif_Badawi n’a pas peu contribué à crisper les choses, en interne d’une part (omerta, j’ai testé pour vous…), et vis-à-vis du pays hôte d’autre part — surtout après la mégagaffe de Claudia Bandion-Ortner http://seenthis.net/messages/305327.

    De toute évidence (et comme on pouvait s’en douter dès le départ), la communication et le soft power sont une priorité plus importante pour ce Centre que la recherche et le débat critique (et c’est un euphémisme !).

    Est-ce qu’on a été des “idiots utiles”, c’est bien possible … mais il faut noter, en défense, que même Raif Badawi était louangeur par rapport à la création de ce Centre, qu’il voyait comme une piste pour désectariser un peu le clergé saoudien http://seenthis.net/messages/378288#message378774

    Voilà pourquoi la publication de ce “premier produit” lundi dernier à New York http://www.ipinst.org/2015/09/interreligious-dialogue-and-sustainable-peace nous a plus soulagés que fait danser de joie.

    En tant que collaboration, l’expérience est ratée, mais il fallait s’y attendre. Au-delà, tout n’est pas totalement négatif. Sur le plan technique on nous a donné les moyens de travailler. Les gens avec qui on a échangé au quotidien étaient assez sympas et plutôt intéressants. En tant qu’expérience de travail, on a pu voir ce que ça fait que se frotter à un énorme mur d’indifférence, de peur et d’auto-censure, et du pouvoir qui, in fine, décide “ce qui passe” et “ce qui ne passe pas”.

    Au cours de ce processus, on a accumulé pas mal de matériel statistique et cartographique, et d’outils techniques, qu’on pourra publier sur @visionscarto ou faire vivre sous d’autres formes.