• L’attaque qu’on a le droit (4 avril 2024) :
    https://english.alarabiya.net/News/middle-east/2024/04/04/us-uk-france-block-un-condemnation-of-attack-on-iran-s-embassy-in

    US, UK, France block UN condemnation of attack on Iran’s embassy in Syria

    L’attaque qu’on n’a pas le droit (14 avril) :

    Secretary Antony Blinken :
    https://twitter.com/SecBlinken/status/1779367139519897917

    The United States condemns Iran’s attack on Israel. As the President said, our commitment to Israel’s security against threats from Iran is ironclad.

    Rishi Sunak :
    https://twitter.com/RishiSunak/status/1779256852057874718

    “I condemn in the strongest terms the Iranian regime’s reckless attack against Israel.

    Iran has once again demonstrated that it is intent on sowing chaos in its own backyard.

    The UK will continue to stand up for Israel’s security and that of all our regional partners, including Jordan and Iraq.

    Alongside our allies, we are urgently working to stabilise the situation and prevent further escalation. No one wants to see more bloodshed.”

    Emmanuel Macron
    https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1779419464389255287

    Je condamne avec la plus grande fermeté l’attaque sans précédent lancée par l’Iran contre Israël, qui menace de déstabiliser la région.

    J’exprime ma solidarité avec le peuple israélien et l’attachement de la France à la sécurité d’Israël, de nos partenaires et à la stabilité régionale.

    La France travaille à la désescalade avec ses partenaires et appelle à la retenue.

  • Le lourd tribut imposé aux #chômeurs (édito LM)
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/29/le-lourd-tribut-impose-aux-chomeurs_6224853_3232.html

    Le premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé, mercredi 27 mars, une nouvelle réforme de l’assurance-chômage, la troisième en trois ans. La précipitation du gouvernement est d’autant plus contestable qu’il n’a pas évalué l’impact des deux précédentes réformes, et sera ressentie d’autant plus durement que la conjoncture n’est pas bonne.

    avec des niaiseries

    les déficits publics s’emballent sous l’effet du ralentissement de la conjoncture

    qui occultent les décisions politiques qui ont squeezé les recettes, mais un terme utilisé dans le titre plutôt violent pour cet organe
    https://www.cnrtl.fr/definition/tribut

    #revenu #droits_sociaux #extorsion #soumission #féodalité

  • Je lis dans la Gazette de Montpellier que les quatre villes de l’académie qui « ont répondu à la proposition […] d’expérimenter l’uniforme à l’école » sont Perpignan, Bézier, La Grande-Motte et Pérols.

    C’est-à-dire les deux grandes villes d’extrême-droite du coin, et deux bleds de droite. (Le maire de Pérols voulait récemment réintroduire la corrida, parce que les traditions tout ça. À la Grande-Motte, au premier tour des législatives 2022, les candidats Renaissance, RN, LR et Reconquête ont obtenu 80,7% des voix.)

    • @arno c’est pas plutôt les « géants de l’histoire avec une grande H » ?

      (j’évite l’écriture inclusive de peur de poursuites en justice)

    • Mort d’Henry Kissinger : les zones d’ombre d’une éminence grise
      https://archive.ph/2023.11.30-115507/https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2023/11/30/mort-d-henry-kissinger-les-zones-d-ombre-d-une-eminence-grise_6203046_3382.h

      Dès 1975, la commission du Sénat américain, présidée par Frank Church, avait révélé son rôle dans la chute du régime de Salvador Allende au profit de la dictature Pinochet, au Chili, en 1973. En 2000, la déclassification des archives sur ces événements a étayé ces accusations. Dans son livre publié en 2001, Les Crimes de Monsieur Kissinger (The Trial of Henry Kissinger, Ed. Saint-Simon), le journaliste Christopher Hitchens accuse celui-ci de crimes de guerre, non seulement en Amérique latine, mais aussi au Cambodge (pour les bombardements de 1969 à 1973).

      Plusieurs magistrats, au Chili, en Argentine et en France, ont cherché – en vain – à entendre l’ancien secrétaire d’Etat qui, de ce fait, a été contraint de rayer certains pays de ses tournées de conférences. Il quitta ainsi précipitamment la France en mai 2001 après s’être vu remettre une convocation du juge Roger Le Loire, qui enquêtait sur le plan « Condor » d’élimination des opposants aux dictatures latino-américaines.

      Des conversations enregistrées à la Maison Blanche et révélées en 2013 ne laissent aucun doute. « Nous ne laisserons pas le Chili partir à l’égout », y menace ainsi Henry Kissinger en 1970, après l’élection d’Allende. De la Grèce à la Thaïlande et des Philippines à l’Argentine, la crainte du communisme et la défense des intérêts économiques américains mobilisait davantage le chef de la diplomatie américaine que la démocratie. Fidèle à lui-même, il n’eût de cesse de défendre la Chine contre les partisans de sanctions visant ses atteintes aux droits de l’homme.

      Le phénix de la diplomatie

      Cela ne l’empêcha nullement de poursuivre sa carrière universitaire, éditoriale et politique. Enseignant à l’université de Georgetown dès 1977, il fonda en 1982, à New York, un très lucratif cabinet de consultant au service de grandes sociétés privées (Exxon Mobil, American Express) et de gouvernements. Un temps conseiller du gouvernement vénézuélien (1990), de la Metro-Goldwyn-Mayer et du Crédit lyonnais (1994) et de Walt Disney (1997), Henry Kissinger n’a jamais perdu pour autant son accès privilégié à la Maison Blanche. Jusqu’au bout, il est resté un « insider ». Chaque président l’a consulté, tant pour valider ses orientations que pour neutraliser un personnage à la langue acérée, raffolant des médias.

      Ronald Reagan lui confia une commission sur l’Amérique centrale ; le démocrate Clinton lui demanda conseil avant d’abandonner tout lien entre avantages commerciaux et droits de l’homme en Chine. La proximité fut maximale avec George W. Bush, qui le nomma président de la commission d’enquête sur le 11-Septembre. Dès décembre 2002, M. Kissinger en démissionna après que la presse, soupçonnant des conflits d’intérêts, lui eût réclamé en vain la liste de ses clients. En 2006, Bob Woodward, journaliste vedette du Washington Post, rend compte en détail des conversations répétées du président Bush avec « dear Henry », qui encourageait la guerre en Irak. « La victoire sur l’insurrection est la seule stratégie de sortie sérieuse », proclamait-il alors. Trois décennies plus tôt, il avait conseillé Nixon de bombarder massivement le nord du Vietnam.

  • EU halts Palestinian funding following Hamas attack – POLITICO
    https://www.politico.eu/article/eu-funding-to-palestine-in-question-following-hamas-attack

    October 9, 2023 3:11 pm CET

    BRUSSELS — The EU has put funding for the Palestinian Authority on hold following this weekend’s terror attack by Hamas in Israel.

    (...)

    The move comes as Germany and Austria announced the suspension of aid to the Palestinian territories.

    (...)

    The EU has previously faced criticism from Israeli officials about its funding for Palestinian organizations.

    (...)

    Une petite punition collective histoire de montrer comment fonctionne le droit international, y-a pas à dire, les Européens sont un Grand Exemple pour la Communauté Internationale et même au delà, pour l’Univers tout entier.

    Certaines mauvaises langues pensaient qu’il n’était pas possible de faire pire que les US, et pourtant si.

    Un palestinien ne mérite son argent que tant qu’il ne rechigne pas à se laisser molester par des colons, à laisser les oliviers se faire arracher par les tractopelles, à laisser les bétonnières remplir les points d’eaux, et à accepter de vivre dans un territoire strictement sous embargo.

    • Israël a renforcé son blocus du territoire palestinien. « Nous imposons un siège complet à Gaza », a déclaré ce lundi le ministre de la Défense. « Pas d’électricité, pas d’eau , pas de gaz, tout est fermé », a-t-il précisé dans une vidéo. Un siège justifié à ses yeux même s’il plonge ce territoire de plus de 2 millions d’habitants dans une situation humanitaire très difficile. « Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence », a-t-il ajouté.

    • La déshumanisation, c’est la marque de la démocratie et de l’équilibre, assurément (non). Peut-on faire un procès en antisémitisme à ce ministre de la défense dont les propos pourraient potentiellement être interprétés fort négativement par l’opinion qui compte ? D’autant que ce monsieur à quelques pouvoirs, sans doute moins qu’un chansonnier populaire et basané, mais peut-être que tout de même serait-il possible d’être au moins un petit peu choqué ? (moi là, j’en reste sans voix, à quel point l’extrême droite ne déçoit jamais, finalement ; on nous disait qu’elle était devenue fréquentable, au XXIème siècle, mais en fait, peut-être que non ?)

    • Israël ordonne un « siège complet » de la bande de Gaza après l’attaque du Hamas
      https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20231009-isra%C3%ABl-ordonne-un-si%C3%A8ge-complet-de-la-bande-de-gaza-apr%C3%A8

      Israël a renforcé son blocus du territoire palestinien. « Nous imposons un siège complet à Gaza », a déclaré ce lundi le ministre de la Défense. « Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz, tout est fermé », a-t-il précisé dans une vidéo. Un siège justifié à ses yeux même s’il plonge ce territoire de plus de 2 millions d’habitants dans une situation humanitaire très difficile. « Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence », a-t-il ajouté.

      #vitrine_de_la_jungle

    • L’UE ne suspend plus son programme d’aide aux Palestiniens, et va seulement « revoir » le dispositif
      https://www.lemonde.fr/international/live/2023/10/09/en-direct-guerre-israel-hamas-l-armee-israelienne-declare-avoir-frappe-plus-

      L’Union européenne (UE) va revoir son aide au développement en faveur des Palestiniens, a déclaré lundi soir la Commission européenne, sans faire mention d’une suspension de tous les paiements annoncée dans la journée par Oliver Varhelyi, commissaire hongrois chargé du voisinage et de l’élargissement.

      Cette annonce a surpris à Bruxelles et au-delà, d’autant qu’un porte-parole de la Commission venait à peine de préciser qu’une décision de réexamen de l’aide européenne aux Palestiniens serait précisément soumise mardi aux Etats membres de l’UE lors de cette réunion.

      Selon le ministère des affaires étrangères espagnol, le chef de la diplomatie espagnole a appelé le commissaire Varhelyi pour protester contre cette décision, jugeant qu’elle devait d’abord être discutée par les Vingt-Sept. Et si les capitales européennes ont condamné les « actes terroristes » du Hamas, plusieurs se sont élevées contre la décision annoncée par M. Varhelyi.

      Après les protestations, la Commission a annoncé « un réexamen urgent de l’assistance de l’Union européenne à la Palestine » en concertation avec les pays membres. L’UE, plus important soutien financier aux Palestiniens, a un budget de quelque 1,2 milliard d’euros entre 2021 et 2024 pour financer des projets, notamment dans l’éducation ou la santé.

      Le Royaume-Uni est en train de « revoir » l’aide au développement apportée aux Palestiniens

      Londres est en train de « revoir » son aide au développement en faveur des Palestiniens après l’attaque du Hamas contre Israël, a déclaré lundi le vice-premier ministre britannique, Oliver Dowden, sur la chaîne ITV. « Cependant, nous suivons déjà un processus très rigoureux pour le type d’aide que nous fournissons », a-t-il ajouté. « Il est également très important de comprendre que nous ne devrions pas mettre dans le même sac les terroristes du Hamas (…) et l’Autorité palestinienne et le peuple palestinien », a encore dit M. Dowden.

      ce serait hongrois, et plus sûrement encore débilissime pour l’Europe que de se priver de toute marge diplomatique en appliquant la politique d’Israël vis-à-vis des gazaouis

    • La Commission européenne maintient son aide humanitaire aux Palestiniens | 7sur7.be
      https://www.7sur7.be/monde/la-commission-europeenne-maintient-son-aide-humanitaire-aux-palestiniens~aaf0a

      L’Irlande a demandé des éclaircissements sur le gel des aides, alors que le gouvernement de gauche espagnol a exprimé lundi son “malaise” et son “désaccord” à la suite de la décision de la Commission européenne, de suspendre son aide aux Palestiniens après l’attaque du Hamas.

      Y en a encore qui connaissent ce que honte veut dire

    • « Revoir le dispositif » ?

      1) arrêter de fermer les yeux sur le détournement d’une grosse partie des aides par leur collabo préféré, l’ignoble Mahmoud Abbas
      https://www.lefigaro.fr/vox/monde/la-corruption-de-leurs-dirigeants-est-un-fleau-pour-les-palestiniens-201905

      2) demander à leur partageur de valeurs communes, l’état sioniste, de cesser de détruire les réalisations financées par le contribuable européen https://press.un.org/fr/2023/cs15390.doc.htm

    • Question bête, dsl : en droit international, ou même juste en « règles de la guerre », un blocus complet, sans eau ni nourriture, sur 2 millions de civils, ça passe ?

    • António Guterres, secrétaire général des Nations unies, s’est dit « profondément bouleversé » par l’annonce de ce siège décidé par Israël. « Je reconnais les griefs légitimes du peuple palestinien. Mais rien ne peut justifier ces actes de terreur et le meurtre, la mutilation et l’enlèvement de civils », a-t-il déclaré en ajoutant : « Tout en reconnaissant les préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité, je lui rappelle que les opérations militaires doivent être menées dans le strict respect du droit humanitaire international. Les civils doivent être respectés et protégés à tout moment. Les infrastructures civiles ne doivent jamais être prises pour cible. »

      Human Rights Watch a qualifié ce blocus d’« odieux » et demandé à la Cour pénale internationale, dans un communiqué publié lundi, de prendre « note de cet appel à commettre un crime de guerre ». « Priver la population d’un territoire occupé de nourriture et d’électricité est une forme de punition collective, qui est un crime de guerre, tout comme le fait d’utiliser la famine comme arme de guerre », a déclaré Omar Shakir, directeur pour Israël et la Palestine de l’organisation de défense des droits de l’homme basée à New York. « De telles actions mettraient en péril la vie de plus de 2,2 millions de Palestiniens qui vivent depuis plus de 16 ans sous le blocus écrasant et illégal d’Israël », a-t-il ajouté.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/091023/l-armee-israelienne-pilonne-gaza-ou-l-etat-hebreu-impose-un-siege-complet

    • oui, de mémoire environ 4 jours, pour des gens en bonne santé au départ.

      Vous voyez cette scène dans Total Recall ou Cohaagen coupe l’air à Vénusville ?

    • Oui, cette scène est assez fondamentale pour moi.
      C’était l’illustration la plus implacable du despotisme hydraulique, concept exposé par Frank Herbert dans Dune.

      C’est pour cela que j’ai bien ricané quand les milliardaire parlent d’installer des colonies sur Mars. Leurs colonies sur Mars.

      Israël peut effectivement couper l’eau à Gaza. Ce qui signifie que ce sont les dirigeants d’Israël qui ont réellement le pouvoir à Gaza.

      Et dans pas mal d’autres territoires.

    • Comme le rappelle Dominique Vidal, le ministre qui annonce « pas d’eau » pour ces « animaux », Yoav Gallant, était un des héros du mouvement de résistance contre la réforme judiciaire pour lequel des centaines de milliers de personnes ont manifesté.

      On 25 March 2023, Gallant spoke out against his own government in support of the protests against the government’s proposed judicial reforms. He asked for the government to delay the proposed legislation to allow for negotiations between the ruling coalition and the opposition, which resulted in National Security Minister Itamar Ben-Gvir calling for Gallant’s dismissal.[28] Netanyahu announced on 26 March that he was dismissing Gallant, sparking massive protests that night in several major cities across Israel.[29] The following day, Gallant’s office stated that he would be continuing in his post, as he had not yet been given an official notice of his dismissal.[30] On 10 April, Netanyahu announced that he would not fire Gallant.[31]

      Le même jour, le ministre de la Défense, Yoav Galant, a demandé une pause dans la réforme judiciaire. Il a déclaré que « la fracture sociale croissante a fait son chemin jusqu’à l’armée et aux agences de sécurité. Il s’agit d’une menace claire, immédiate et tangible pour la sécurité d’Israël ». Gallant a appelé à une pause avant que les législateurs ne votent la semaine suivante sur une partie centrale des propositions du gouvernement54.

      Gallant a été démis de ses fonctions par Netanyahou le jour suivant55. En réponse à ce limogeage, des centaines de milliers de manifestants ont bloqué des routes à travers Israël, dans plus de 150 endroits55. Asaf Zamir, consul général d’Israël à New York, a démissionné de son poste à la suite du renvoi de Gallant afin de « défendre ce qui est juste et de lutter pour les valeurs démocratiques auxquelles je crois ». Les universités israéliennes (à l’exception de l’université d’Ariel, située en Cisjordanie) annoncent une grève illimitée, y compris l’arrêt de tous les cours et de la recherche, pour protester contre les actions du gouvernement. 23 dirigeants de conseils locaux ont annoncé leur intention d’entamer une grève de la faim devant le bureau du Premier ministre, exigeant l’arrêt de la réforme judiciaire55. Les manifestants ont intensifié leur mouvement et se sont dirigés vers la résidence de Netanyahou. Selon certaines informations, des barrières de sécurité auraient été brisées, mais ces informations ont été démenties par la police56,57.

  • Où le #classement_de_Shanghaï mène-t-il l’#université française ?

    Le classement de #Shanghaï, dont les résultats sont publiés mardi 15 août, a façonné une idée jamais débattue de l’« #excellence ». Des universitaires appellent à définir « une vision du monde du savoir » propre au service public qu’est l’enseignement supérieur français.

    Des universités à la renommée mondiale qui attirent les meilleurs étudiants, les chercheurs les plus qualifiés et les partenaires financiers les plus magnanimes : depuis l’avènement des classements internationaux dans l’#enseignement_supérieur, il y a vingt ans, la quête d’une certaine idée de l’« excellence » a intégré le vocabulaire universitaire, jusqu’à se muer en un projet politique.

    En France, en août 2003, la première édition du classement de Shanghaï, qui publie mardi 15 août son édition 2023, a été un coup de tonnerre : ignorant les subtilités administratives hexagonales et la tripartition entre #universités, grandes écoles et organismes de recherche, le palmarès n’avait distingué dans son top 50 aucun des fleurons nationaux. Piqués au vif, les gouvernements successifs se sont engouffrés dans la brèche et ont cherché les outils pour se conformer aux #standards. En 2010, le président de la République, #Nicolas_Sarkozy, avait fixé à sa ministre de l’enseignement supérieur, #Valérie_Pécresse, un #objectif précis : placer deux établissements français dans les 20 premiers mondiaux et 10 parmi les 100 premiers du classement de Shanghaï.

    La loi relative aux libertés et responsabilités des universités, votée en 2007, portait alors ses premiers fruits, présentés en personne par Mme Pécresse, en juillet 2010, aux professeurs #Nian_Cai_Liu et #Ying_Cheng, les deux créateurs du classement. Les incitations aux #regroupements entre universités, grandes écoles et organismes de recherche ont fleuri sous différents noms au gré des appels à projets organisés par l’Etat pour distribuer d’importants investissements publics (#IDEX, #I-SITE, #Labex, #PRES, #Comue), jusqu’en 2018, avec le nouveau statut d’#établissement_public_expérimental (#EPE). Toutes ces tactiques politiques apparaissent comme autant de stigmates français du palmarès chinois.

    Ces grandes manœuvres ont été orchestrées sans qu’une question fondamentale soit jamais posée : quelle est la vision du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche que véhicule le classement de Shanghaï ? Lorsqu’il a été conçu, à la demande du gouvernement chinois, le palmarès n’avait qu’un objectif : accélérer la #modernisation des universités du pays en y calquant les caractéristiques des grandes universités nord-américaines de l’#Ivy_League, Harvard en tête. On est donc très loin du #modèle_français, où, selon le #code_de_l’éducation, l’université participe d’un #service_public de l’enseignement supérieur.

    « Société de marché »

    Pour la philosophe Fabienne Brugère, la France continue, comme la Chine, de « rêver aux grandes universités américaines sans être capable d’inventer un modèle français avec une #vision du savoir et la perspective d’un bonheur public ». « N’est-il pas temps de donner une vision de l’université ?, s’interroge-t-elle dans la revue Esprit (« Quelle université voulons-nous ? », juillet-août 2023, 22 euros). J’aimerais proposer un regard décalé sur l’université, laisser de côté la question des alliances, des regroupements et des moyens, pour poser une condition de sa gouvernance : une #vision_du_monde_du_savoir. »

    Citant un texte du philosophe Jacques Derrida paru en 2001, deux ans avant le premier classement de Shanghaï, la professeure à Paris-VIII définit l’université comme « inconditionnelle, en ce qu’elle peut #repenser_le_monde, l’humanité, élaborer des #utopies et des #savoirs nouveaux ». Or, « vingt ans après, force est de constater que ce texte reste un objet non identifié, et que rien dans le paysage universitaire mondial ne ressemble à ce qu’il projette, regrette Fabienne Brugère. Les grandes universités américaines que nous admirons et dans lesquelles Derrida a enseigné sont habitées par la société de marché ».

    Ironie du sort, c’est justement l’argent qui « coule à flots » qui garantit dans ces établissements de l’hyperélite des qualités d’étude et de bon encadrement ainsi qu’une administration efficace… Autant de missions que le service public de l’université française peine tant à remplir. « La scholè, le regard scolastique, cette disposition à l’étude, ce temps privilégié et déconnecté où l’on apprend n’est possible que parce que la grande machine capitaliste la fait tenir », déplore Mme Brugère.

    En imposant arbitrairement ses critères – fondés essentiellement sur le nombre de #publications_scientifiques en langue anglaise, de prix Nobel et de médailles Fields –, le classement de Shanghaï a défini, hors de tout débat démocratique, une #vision_normative de ce qu’est une « bonne » université. La recherche qui y est conduite doit être efficace économiquement et permettre un #retour_sur_investissement. « Il ne peut donc y avoir ni usagers ni service public, ce qui constitue un #déni_de_réalité, en tout cas pour le cas français », relevait le sociologue Fabien Eloire dans un article consacré au palmarès, en 2010. Est-il « vraiment raisonnable et sérieux de chercher à modifier en profondeur le système universitaire français pour que quelques universités d’élite soient en mesure de monter dans ce classement ? », questionnait le professeur à l’université de Lille.

    Derrière cet effacement des #spécificités_nationales, « une nouvelle rhétorique institutionnelle » s’est mise en place autour de l’« #économie_de_la_connaissance ». « On ne parle plus de “l’#acquisition_du_savoir”, trop marquée par une certaine #gratuité, mais de “l’#acquisition_de_compétences”, efficaces, directement orientées, adaptatives, plus en phase avec le discours économique et managérial », concluait le chercheur.

    Un poids à relativiser

    A y regarder de plus près, Shanghaï et les autres classements internationaux influents que sont les palmarès britanniques #QS_World_University_Rankings (#QS) et #Times_Higher_Education (#THE) valorisent des pays dont les fleurons n’accueillent finalement qu’un effectif limité au regard de leur population étudiante et du nombre total d’habitants. Le poids réel des « #universités_de_prestige » doit donc être relativisé, y compris dans les pays arrivant systématiquement aux tout premiers rangs dans les classements.

    Pour en rendre compte, Le Monde a listé les 80 universités issues de 16 pays qui figuraient en 2022 parmi les 60 premières des classements QS, THE et Shanghaï. Grâce aux sites Internet des établissements et aux données de Campus France, le nombre total d’étudiants dans ces universités a été relevé, et mis en comparaison avec deux autres statistiques : la démographie étudiante et la démographie totale du pays.

    Le cas des Etats-Unis est éclairant : ils arrivent à la 10e position sur 16 pays, avec seulement 6,3 % des étudiants (1,2 million) dans les 33 universités classées, soit 0,36 % de la population américaine.

    Singapour se place en tête, qui totalise 28,5 % des étudiants inscrits (56 900 étudiants) dans les huit universités de l’hyperélite des classements, soit 0,9 % de sa population. Suivent Hongkong, avec 60 500 étudiants dans quatre universités (20,7 % des étudiants, 0,8 % de sa population), et la Suisse, avec 63 800 étudiants dans trois établissements (19,9 % des étudiants, 0,7 % de sa population).

    Avec 98 600 étudiants dans quatre universités classées (Paris-Saclay, PSL, Sorbonne Université, Institut polytechnique de Paris), la France compte 3,2 % des étudiants dans l’hyperélite universitaire mondiale, soit 0,1 % de la population totale.

    La Chine arrive dernière : 255 200 étudiants sont inscrits dans les cinq universités distinguées (Tsinghua, Peking, Zhejiang, Shanghai Jiao Tong et Fudan), ce qui représente 0,08 % de sa population étudiante et 0,018 % de sa population totale.

    https://www.lemonde.fr/campus/article/2023/08/14/ou-le-classement-de-shanghai-mene-t-il-l-universite-francaise_6185365_440146

    #compétences #critique

    • Classement de Shanghaï 2023 : penser l’enseignement supérieur en dehors des palmarès

      Depuis vingt ans, les responsables politiques français ont fait du « standard » de Shanghaï une clé de #réorganisation des établissements d’enseignement supérieur. Mais cet objectif d’inscription dans la #compétition_internationale ne peut tenir lieu de substitut à une #politique_universitaire.

      Comme tous les classements, celui dit « de Shanghaï », censé comparer le niveau des universités du monde entier, suscite des réactions contradictoires. Que les championnes françaises y soient médiocrement placées, et l’on y voit un signe de déclassement ; qu’elles y figurent en bonne place, et c’est le principe du classement qui vient à être critiqué. Le retour de l’université française Paris-Saclay dans le top 15 de ce palmarès de 1 000 établissements du monde entier, établi par un cabinet chinois de consultants et rendu public mardi 15 août, n’échappe pas à la règle. Au premier abord, c’est une bonne nouvelle pour l’enseignement supérieur français, Paris-Saclay se hissant, derrière l’américaine Harvard ou la britannique Cambridge, au rang de première université non anglo-saxonne.

      Pourtant, ce succès apparent pose davantage de questions qu’il n’apporte de réponses sur l’état réel de l’enseignement supérieur français. Certes, la montée en puissance du classement chinois, créé en 2003, a participé à l’indispensable prise de conscience de l’inscription du système hexagonal dans un environnement international concurrentiel. Mais les six critères qui président arbitrairement à ce « hit-parade » annuel, focalisés sur le nombre de prix Nobel et de publications dans le seul domaine des sciences « dures », mais qui ignorent étrangement la qualité de l’enseignement, le taux de réussite ou d’insertion professionnelle des étudiants, ont conforté, sous prétexte d’« excellence », une norme restrictive, au surplus indifférente au respect des libertés académiques, politique chinoise oblige.

      Que les responsables politiques français aient, depuis vingt ans, cédé à ce « standard » de Shanghaï au point d’en faire une clé de réorganisation des établissements d’enseignement supérieur ne laisse pas d’étonner. Le principe « grossir pour être visible » (dans les classements internationaux) a servi de maître mot, il est vrai avec un certain succès. Alors qu’aucun établissement français ne figurait dans les cinquante premières places en 2003, ils sont trois aujourd’hui. Paris-Saclay résulte en réalité de la fusion d’une université, de quatre grandes écoles et de sept organismes de recherche, soit 13 % de la recherche française.

      Mais cette politique volontariste de #fusions à marche forcée, soutenue par d’importants crédits, n’a fait qu’alourdir le fonctionnement des nouvelles entités. Surtout, cette focalisation sur la nécessité d’atteindre à tout prix une taille critique et de favoriser l’excellence n’a fait que masquer les #impensés qui pèsent sur l’enseignement supérieur français : comment améliorer la #qualité de l’enseignement et favoriser la réussite du plus grand nombre ? Quid du dualisme entre universités et grandes écoles ? Quelles sources de financement pour éviter la paupérisation des universités ? Comment éviter la fuite des chercheurs, aux conditions de travail de plus en plus difficiles ? Et, par-dessus tout : quel rôle dans la construction des savoirs dans un pays et un monde en pleine mutation ?

      A ces lourdes interrogations, l’#obsession du classement de Shanghaï, dont le rôle de promotion des standards chinois apparaît de plus en plus nettement, ne peut certainement pas répondre. Certes, l’enseignement supérieur doit être considéré en France, à l’instar d’autres pays, comme un puissant outil de #soft_power. Mais l’objectif d’inscription dans la compétition internationale ne peut tenir lieu de substitut à une politique universitaire absente des débats et des décisions, alors qu’elle devrait y figurer prioritairement.

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/15/classement-de-shanghai-2023-penser-l-enseignement-superieur-en-dehors-des-pa

    • Au même temps, #Emmanuel_Macron...

      Avec 27 universités représentées, le classement de Shanghai met à l’honneur l’excellence française.

      Acteurs de l’enseignement et de la recherche : merci !

      Vous faites de la France une grande Nation de formation, de recherche et d’innovation. Nous continuerons à vous soutenir.


      https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1691339082905833473
      #Macron

    • Classement de Miamïam des universités françaises.

      Ayé. Comme chaque année le classement de Shangaï est paru. Et l’auto-satisfecit est de mise au sommet de l’état (Macron, Borne, et bien sûr Oui-Oui Retailleau). Imaginez un peu : 27 de nos établissements français (universités et grandes écoles) y figurent.

      Rappel pour les gens qui ne sont pas familiers de ces problématiques : le classement de Shangaï est un classement international très (mais vraiment très très très) sujet à caution, qui s’est imposé principalement grâce à une bonne stratégie marketing (et à un solide lobbying), et qui ne prend en compte que les publications scientifiques des enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheuses de l’université : ce qui veut dire qu’il ne regarde pas “l’activité scientifique” dans sa globalité, et que surtout il n’en a rien à secouer de la partie “enseignement” ni, par exemple, du taux de réussite des étudiants et étudiantes. C’est donc une vision a minima hémiplégique de l’université. Il avait été créé par des chercheurs de l’université de Shangaï comme un Benchmark pour permettre aux université chinoises d’essayer de s’aligner sur le modèle de publication scientifique des universités américaines, donc dans un contexte très particulier et avec un objectif politique de soft power tout à fait explicite. Ces chercheurs ont maintenant créé leur boîte de consultants et se gavent en expliquant aux universités comment l’intégrer. L’un des co-fondateurs de ce classement explique notamment : “Avant de fusionner, des universités françaises nous ont demandé de faire une simulation de leur future place dans le classement“.

      Bref du quantitatif qui vise à souligner l’élitisme (pourquoi pas) et qui n’a pour objet que de le renforcer et se cognant ostensiblement de tout paramètre qualitatif a fortiori si ce qualitatif concerne les étudiant.e.s.

      Mais voilà. Chaque été c’est la même tannée et le même marronier. Et les mêmes naufrageurs de l’action publique qui se félicitent ou se navrent des résultats de la France dans ledit classement.

      Cette année c’est donc, champagne, 27 établissements français qui se retrouvent “classés”. Mal classés pour l’essentiel mais classés quand même : les 4 premiers (sur la jolie diapo du service comm du gouvernement) se classent entre la 16ème (Paris-Saclay) et la 78ème place (Paris Cité) et à partir de la 5ème place (sur la jolie diapo du service comm du gouvernement) on plonge dans les limbes (Aix-Marseille est au-delà de la 100ème place, Nantes au-delà de la 600ème). Alors pourquoi ce satisfecit du gouvernement ? [Mise à jour du 16 août] Auto-satisfecit d’ailleurs étonnant puisque si l’on accorde de la valeur à ces classements, on aurait du commencer par rappeler qu’il s’agit d’un recul : il y avait en effet 30 établissements classés il y a deux ans et 28 l’année dernière. Le classement 2023 est donc un recul. [/mise à jour du 16 août]

      Non pas parce que les chercheurs sont meilleurs, non pas parce que la qualité de la recherche est meilleure, non pas parce que les financements de la recherche sont plus importants et mieux dirigés, mais pour deux raisons principales.

      La première raison est que depuis plusieurs années on s’efforce d’accroître le “rendement” scientifique des personnels en vidant certaines universités de leurs activités et laboratoires de recherche (et en y supprimant des postes) pour le renforcer et le concentrer dans (très peu) d’autres universités. C’est le grand projet du libéralisme à la française qui traverse les présidences de Sarkozy à Macron en passant par Hollande : avoir d’un côté des université “low cost” dans lesquelles on entasserait les étudiant.e.s jusqu’à bac+3 et où on ferait le moins de recherche possible, et de l’autre côté des “universités de recherche et d’excellence” où on n’aurait pas grand chose à foutre de la plèbe étudiante et où on commencerait à leur trouver un vague intérêt uniquement à partir du Master et uniquement pour les meilleur.e.s et uniquement dans certains domaines (genre pas en histoire de l’art ni en études littéraires ni dans la plupart des sciences humaines et sociales).

      La seconde raison de ce “bon” résultat est que les universités se sont regroupées administrativement afin que les publications de leurs chercheurs et chercheuses soient mieux prises en compte dans le classement de Shangaï. Exemple : il y a quelques années, il y avait plusieurs sites universitaires dans les grandes villes. Chaque site était celui d’une discipline ou d’un regroupement de discipline. On avait à Toulouse, à Nantes et ailleurs la fac de droit, la fac de sciences, la fac de lettres, etc. Et les chercheurs et chercheuses de ces universités, quand ils publiaient des articles dans des revues scientifiques, “signaient” en s’affiliant à une institution qui était “la fac de sciences de Toulouse Paul Sabatier” ou “la fac de lettre de Toulouse le Mirail” ou “la fac de droit de Toulouse”. Et donc au lieu d’avoir une seule entité à laquelle rattacher les enseignants-chercheurs on en avait trois et on divisait d’autant les chances de “l’université de Toulouse” de monter dans le classement.

      Donc pour le dire rapidement (et sans pour autant remettre en cause l’excellence de la recherche française dans pas mal de disciplines, mais une excellence dans laquelle les politiques publiques de ce gouvernement comme des précédents ne sont pas pour grand-chose), la France gagne des places dans le classement de Shangaï d’une part parce qu’on s’est aligné sur les règles à la con dudit classement, et d’autre part parce qu’on a accepté de sacrifier des pans entiers de financements publics de la recherche dans certains secteurs (notamment en diminuant drastiquement le nombre de postes disponibles).

      Allez je vous offre une petite comparaison. Évaluer la qualité de l’université et de la recherche française à partir du classement de Shangaï c’est un peu comme si on prétendait évaluer la qualité de la gastronomie française à partir d’un référentiel établi par Mac Donald : on serait rapidement en capacité de comprendre comment faire pour gagner des places, mais c’est pas sûr qu’on mangerait mieux.

      Je vous propose donc un classement alternatif et complémentaire au classement de Shangaï : le classement de Miamïam. Bien plus révélateur de l’état actuel de l’université française.
      Classement de Miamïam.

      Ce classement est simple. Pour y figurer il faut juste organiser des distributions alimentaires sur son campus universitaire.

      Le résultat que je vous livre ici est là aussi tout à fait enthousiasmant [non] puisqu’à la différence du classement de Shangaï ce sont non pas 27 universités et établissements mais (au moins) 40 !!! L’excellence de la misère à la française.

      Quelques précisions :

      – ce classement n’est pas exhaustif (j’ai fait ça rapidement via des requêtes Google)
      – l’ordre des universités ne signifie rien, l’enjeu était juste de lister “l’offre” qu’elles proposaient sans prendre en compte l’ancienneté ou la fréquence de ces distributions ni le nombre d’étudiant.e.s touché.e.s
      - ce classement est très en dessous de la réalité : par exemple je n’ai inscrit qu’une seule fois l’université de Nantes alors que des distributions alimentaires sont aussi organisées sur son campus de la Roche sur Yon. Beaucoup des universités présentes dans ce classement organisent en fait des distributions alimentaires sur plusieurs de leurs campus et devraient donc y figurer 2, 3 ou 4 fois au moins.
      - je me suis autorisé, sans la solliciter, à utiliser comme crédit image la photo de Morgane Heuclin-Reffait pour France Info, j’espère qu’elle me le pardonnera.

      [Mise à jour du 16 Août]

      On invite aussi le gouvernement à regarder le classement du coût de la vie pour les étudiantes et étudiants : en constante augmentation, et atteignant une nouvelle fois, pour cette population déjà très précaire, des seuils d’alerte indignes d’un pays civilisé.

      Enfin on pourra, pour être complet dans la recension de l’abandon politique de l’université publique, signaler la stratégie de mise à mort délibérée par asphyxie conduite par les gouvernements successifs depuis plus de 15 ans. Extrait :

      “En dix ans, le nombre de recrutements d’enseignants-chercheurs titulaires a diminué de près de moitié, avec 1 935 ouvertures de poste en 2021, contre 3 613 en 2011. En 2022, on enregistre un léger sursaut, avec 2 199 postes de professeur d’université et de maître de conférences ouverts.

      La situation est d’autant plus paradoxale que les universités se vident de leurs enseignants-chercheurs chevronnés, avec un nombre de départs à la retraite en hausse de + 10,4 % en 2021 et de + 10,5 % en 2022, selon une note statistique du ministère publiée en juin. Un avant-goût de la décennie qui vient, marquée par des départs massifs de la génération du baby-boom : entre 2021 et 2029, le ministère prévoit une augmentation de 53 % en moyenne, et de 97 % en sciences – le bond le plus élevé.“

      https://affordance.framasoft.org/2023/08/classement-shangai-miam-miam

  • Elon Musk à l’Elysée : peut-on encore recevoir le patron de Twitter comme n’importe quel patron ?
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2023/05/16/elon-musk-a-l-elysee-peut-on-encore-recevoir-le-patron-de-twitter-comme-n-im

    Le chef de l’Etat et les ministres pensaient sans doute s’afficher avec le visionnaire patron de Tesla, qui a contribué à la popularisation des voitures électriques, et de SpaceX, qui a révolutionné l’industrie spatiale. Mais nous sommes en 2023. Nul ne peut plus ignorer qu’Elon Musk est aussi un patron de plus en plus extrême, qui a plongé un réseau social au rôle déjà ambigu sur le débat démocratique dans des abîmes de complotisme et de désinformation.
    C’est aux côtés du héraut de l’extrême droite américaine, qui multiplie les appels du pied au mouvement suprémaciste blanc américain, que Bruno Le Maire s’est ainsi tenu, épaule contre épaule et le téléphone à bout de bras. C’est le patron d’un réseau social ayant, deux jours plus tôt, fait une faveur à l’autocrate Erdogan en censurant son opposition la veille d’une élection, qu’Emmanuel Macron a reçu. C’est avec un patron à la dérive vers un complotisme primaire que Jean-Noël Barrot a mis en scène son échange.
    Nul besoin d’être un exégète de sa prose pour comprendre qu’Elon Musk n’est pas simplement le patron d’entreprises à succès. Une rapide lecture de ses tweets devrait convaincre n’importe quel responsable politique qu’Elon Musk pourrait davantage relever d’une commission d’enquête parlementaire ou d’un régulateur que d’une invitation à l’Elysée.

    Haine et désinformation

    Il n’avait ainsi quitté Emmanuel Macron que depuis quelques heures qu’il reprenait à son compte une des principales obsessions antisémites. Dans un tweet, vu, au 16 mai à 21 heures, plus de 6,2 millions de fois, il prête au financier George Soros la volonté d’« éroder le tissu même de la civilisation ». « Soros déteste l’humanité », poursuit le patron de Twitter, qui ne fait même plus mine de cacher ses idées.

    @krassenstein You assume they are good intentions. They are not. He wants to erode the very fabric of civilization. Soros hates humanity.
    -- elonmusk (@Elon Musk)

    Et Elon Musk est loin de s’arrêter là. Il a également appuyé une théorie complotiste remettant en question le caractère néonazi de la dernière tuerie de masse aux Etats-Unis, pourtant perpétrée par un homme arborant un tatouage représentant une croix gammée. Il a accusé notamment le site d’investigation Bellingcat, qui a révélé le profil du tueur, d’être coutumier de psyops (« opérations psychologiques », un terme issu du vocable militaire et à la forte consonance complotiste). Des tweets mensongers qui ont été vus plus de 15 millions de fois.
    Lire aussi la synthèse : Complotistes, homophobes, néonazis… Dix comptes emblématiques de la dérive de Twitter sous Elon Musk

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    Elon Musk a aussi multiplié les références, qui font le bonheur de la droite radicale américaine, au « virus de la pensée woke » (responsable, dans un raisonnement qui n’appartient qu’à lui, des difficultés… de la ville de San Francisco) ; il a aligné les marques d’intérêt pour, voire de soutien à, des théories proches du suprémacisme blanc ; il a montré son intérêt à un tweet hostile au soutien américain à l’Ukraine ; il a aussi publié des tweets conspirationnistes sur le Covid-19, mais aussi sur son rival Facebook ou encore sur les médias américains… Et tout cela en seulement une semaine.

    Sauf qu’au-delà de ces sept derniers jours, le fil Twitter d’Elon Musk, c’est aussi l’augmentation « sans précédent » des contenus haineux et le départ d’une bonne partie des équipes responsables de la modération. Un exode qui est allé jusqu’à alarmer l’Arcom, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, que le gouvernement voit en fer de lance de la lutte contre la haine en ligne. Le Twitter d’Elon Musk, c’est celui qui suspend (avant de les rétablir sous la pression) les comptes de journalistes critiques, qui amnistie une foule de comptes suspendus, permettant le retour de ce que le réseau social a de pire en matière de désinformation et de haine. C’est aussi celui dont les changements des règles de modération concernant le Covid-19 lui ont attiré les vives critiques de nombreux experts en santé publique.

    Depuis des années, ce gouvernement alerte sur les dérives des réseaux sociaux et martèle sa volonté de mieux les encadrer, comme en témoigne son nouveau projet de loi visant à lutter contre « l’insécurité numérique », qui prévoit notamment de mieux lutter contre le harcèlement et l’appel à la haine sur Internet. Cela aurait pu le faire hésiter à se prendre en selfie avec l’un de ses pires représentants, accueilli en grande pompe sous les dorures de Versailles.

  • Annie Ernaux venge sa race !
    Les années Super 8 - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/101402-000-A/les-annees-super-8
    https://www.liberation.fr/culture/cinema/festival-de-cannes-les-annees-super-8-la-memoire-de-film-dannie-ernaux-20

    #Annie_Ernaux écrit, depuis 50 ans, le roman de la mémoire collective et intime de notre pays. Sa voix est celle de la liberté des femmes et des oubliés du siècle. Elle rejoint par ce sacre le grand cercle de Nobel de notre littérature française.

    https://twitter.com/emmanuelmacron/status/1577997945194123265
    #mange_tes_morts

    • @lucile :

      Et puis il y a ce que les images font à son écriture : c’est ça qui est nouveau et intéressant dans le film. Il semble que l’image amplifie ce qu’il y a de distance à l’intérieur même du style Ernaux, qui, en même temps qu’il décrit le souvenir avec de l’empathie, parfois de la tendresse, est aussi un formidable outil critique et autocritique. Elle décrit par exemple leur voyage familial au Maroc, où ils croyaient “dépayser les enfants”, alors qu’on les voit dans un club de vacances sautant dans des piscines, entourés de touristes blonds comme eux. On peut encore citer ce qu’elle décrit de leur rapport à la nature et à l’écologie, quand ils vont en Ardèche dans la France “ancestrale”, et croient redécouvrir un rapport authentique à la campagne, depuis leur nouvelle posture bourgeoise et urbaine. À l’écran la silhouette malhabile d’Annie Ernaux montre le décalage. On y voit ce qui se joue à la fois de honte à retrouver la rudesse de ce qui a été longtemps son environnement, et la fierté d’y jouer maintenant qu’elle en est sortie. On voit beaucoup Annie Ernaux à l’écran, souvent mal à l’aise, le sourire timide. On ne peut s’empêcher, quand on a lu Les Années, ou la Femme gelée, d’y lire les signes de ce qui vient, le divorce, l’émancipation, en partie par l’écriture. L’écriture existe d’ailleurs dans le film, elle est un hors-champ permanent, évoqué dans la voix off à plusieurs reprises. Le projet par exemple, encore secret, d’un “roman violent et rouge” évoqué alors qu’à l’écran des enfants en pyjama déballent des cadeaux lors du Noël 72. Ou encore ces images d’un festival Wagner à Annecy, où Annie Ernaux en robe chic serre maladroitement les mains de notables, alors qu’un manuscrit attend “dans le tiroir”’, comme une bombe à retardement. C’est un document doux-amer, qui fait grincer les images du bonheur familial intimement, puisque c’est aussi un objet qui chronique le détachement, la séparation. Les Années super 8 est un objet singulièrement émouvant, et cette émotion se loge bel et bien dans l’espace complexe qui se creuse entre le texte et l’image, bien au-delà de la simple nostalgie d’une soirée diapo.

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/affaire-critique/critique-les-annees-super-8-un-film-documentaire-de-david-ernaux-briot-e

    • Écoute en binaural : L’autre fille d’Annie Ernaux | Ircam
      https://www.ircam.fr/article/ecoute-binaural-lautre-fille-annie-ernaux

      Dans ce court récit, l’écrivaine s’adresse à sa sœur aînée, décédée avant sa naissance, et dont elle a appris l’existence fortuitement, à l’âge de dix ans. Le dispositif de création et de diffusion permet de mettre en scène cette lettre sans l’incarner, de susciter l’intimité de l’auteur par sa voix propre, sa respiration, par la présence imaginaire de son corps. Une parole solitaire et secrète, qui restera sans réponse, sauf la musique raffinée d’Aurélien Dumont (dans une adaptation de Daniel Jeanneteau et un design sonore d’Augustin Muller).

  • Emmanuel Macron sur Twitter :
    https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1532810870853607426

    Par votre engagement et vos victoires, vous avez fait de la France une grande nation d’esport. Votre force du collectif, vous la mettez au service de causes. Pour ces raisons, je vous dis la reconnaissance de notre pays. Merci à vous. Ensemble, portons plus haut encore l’esport !

    La photo est cruellement caricaturale en matière de représentativité.

    À défaut de mieux, voici quelques sources décrivant un peu mieux le profil type des joueurs (spoiler : il est beaucoup plus varié que la photo laisse à penser) :

    https://www.statista.com/statistics/379575/gender-split-of-french-video-gamers
    https://www.statista.com/statistics/195768/global-gaming-reach-by-country
    https://www.sell.fr/sites/default/files/essentiel-jeu-video/lessentiel_du_jeu_video_novembre_2021.pdf

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #esport #élysée #politique #profil_type #représentativité #joueurs

  • Thread by ClaireNouvian
    4:39 PM · 3 mai 2022
    https://twitter.com/ClaireNouvian/status/1521499799710842886

    🚨 Dernière minute : en faisant voter un amendement climaticide, le groupe d’@EmmanuelMacron au PE vient d’empêcher le vote pour l’interdiction des méthodes de pêches destructrices dans les aires marines protégées.

    C’est un véritable désastre pour le climat et la biodiversité

    1/4 Cet après-midi à Strasbourg, nous avons assisté à une manœuvre scandaleuse : contrairement à ce qu’ils avaient dit, LREM ( @Renaissance_UE ) a déposé et fait voter l’amendement anti-écologique que nous dénoncions la semaine dernière.

    https://twitter.com/pcanfin/status/1520074245186981888

    2/4 : Conséquence : l’amendement de @CarolineRooseEU – qui visait à interdire le chalutage de fond dans les aires marines protégées – n’a pas pu être voté.

    LREM a donc méthodiquement saboté l’ambition européenne de protection de l’océan et de la biodiversité.
    3/4 : Donc c’est clair, @EmmanuelMacron : votre « nation écologique » est une imposture.

    L’Histoire et les générations futures vous jugeront pour votre inaction climatique.

    https://twitter.com/emmanuelmacron/status/1518333926636503043

    4/4 : Avec @Bloom_FR , Nous sommes écœurés par tant de cynisme et d’hypocrisie. Mais pas résignés.

    Et nous avons plus que jamais besoin de vous.

    Merci de RT ce thread et de signer/partager notre pétition.

    On ne va rien lâcher, comptez sur nous !
    https://protectmpa.bloomassociation.org

  • Bnei Brak : Deux pères, un policier et deux Ukrainiens ont été tués dans l’attentat
    30 mars 2022 - The Times of Israël
    https://fr.timesofisrael.com/le-policier-tue-dans-lattentat-de-bnei-brak-identifie-amir-khoury

    Les autorités ont identifié, mercredi matin, trois des cinq victimes des attentats meurtriers à l’arme à feu qui a été commis à Bnei Brak mardi dans la soirée. Parmi les défunts, deux jeunes pères de famille et un agent de police qui a aidé à abattre le tireur. Les deux autres victimes sont des ressortissants ukrainiens qui travaillaient en Israël.

    Amir Khoury, 32 ans, Yaakov Shalom, 36 ans, et Avishai Yehezkel, 29 ans, ont tous les trois été mortellement blessés pendant la cavale sanglante du tueur.

    L’identité des deux Ukrainiens, qui étaient âgés de 23 et de 32 ans et qui ont été tués dans une épicerie de la rue Bialik, n’a pas été révélée pour le moment. Il est difficile de dire depuis combien de temps ces deux hommes se trouvaient au sein de l’État juif. (...)

    #victimes_israéliennes

  • Macron et les réfugiés afghans, #déclaration du 16.08.2021

    « Les déstabilisations de l’#Afghanistan risquent d’entraîner des #flux_migratoires irréguliers vers l’Europe. La #France, comme je l’ai dit, fait et continuera de faire son #devoir pour protéger celles et ceux qui sont les plus menacés. Nous prendrons toute notre part dans le cadre d’un effort international organisé et juste. Mais l’Afghanistan aura aussi besoin dans les temps qui viennent de ses forces vives et l’Europe ne peut pas à elle seule assumer les conséquences de la situation actuelle. Nous devons anticiper et nous protéger contre des #flux_migratoires_irréguliers importants qui mettraient en #danger ceux qui les empruntent et nourriraient les trafics de toute nature. »

    https://twitter.com/BFMTV/status/1427333351250223104

    –---

    Afghanistan : Macron annonce une « initiative » européenne pour « protéger contre des flux migratoires irréguliers importants »

    Au lendemain du retour au pouvoir des talibans, Emmanuel Macron a consacré une bonne partie de la journée de lundi à ce « tournant historique » qui va avoir « des conséquences majeures pour l’ensemble de la communauté internationale, pour l’Europe, et la France ».

    Emmanuel Macron a dit lundi vouloir porter une initiative européenne visant à « anticiper » et « protéger contre des flux migratoires irréguliers importants » qui « nourrissent les trafics de toute nature », lors d’une allocution télévisée consacrée à la situation en Afghanistan, tombé aux mains des talibans.

    « Nous porterons donc, en lien avec la République fédérale d’Allemagne et d’autres Européens, une initiative pour construire sans attendre une réponse robuste, coordonnée et unie », a poursuivi le président français, en appelant à « la solidarité dans l’effort, l’harmonisation des critères de protection et la mise en place de coopérations avec les pays de transit ».

    « L’Europe ne peut pas seule assumer les conséquences de la situation »

    « L’Europe ne peut pas, à elle seule, assumer les conséquences de la situation actuelle », selon lui.

    Cette question est sensible alors que les Afghans ont constitué en 2020 10,6% des demandeurs d’asile dans l’UE (un peu plus de 44.000 sur quelque 416.600 demandes), le deuxième contingent derrière les Syriens (15,2%), selon l’agence statistique de l’UE Eurostat.

    À l’instar d’autres capitales, Paris a suspendu depuis juillet les expulsions de migrants afghans déboutés de leur demande d’asile.

    Tout comme une résurgence du terrorisme, une nouvelle vague migratoire est crainte par de nombreux responsables politiques, comme le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, qui a appelé la France et l’Europe à « faire preuve d’une fermeté qui leur a souvent manqué pour éviter une vague migratoire déstabilisatrice ».

    https://www.bfmtv.com/politique/elysee/afghanistan-macron-annonce-une-initiative-avec-les-europeens-pour-proteger-co

    #Macron #Emmanuel_Macron #protection #asile #migrations #invasion #rhétorique #afflux #réfugiés_afghans #discours #migrants_irréguliers #anticipation

    #il_l'a_vraiment_dit

    ping @isskein @karine4

  • Deuxième vague et #reconfinement : le prix de la #médiocrité | La mule du pape
    https://www.lamuledupape.com/2020/10/29/deuxieme-vague-et-reconfinement-le-prix-de-la-mediocrite

    Durant ces longs mois où l’épidémie s’est calmée, aucune politique de santé d’ampleur n’aura été menée, ni ambition ni créativité, par la concentration du pouvoir décisionnaire dans ces quelques mains où souffle sans cesse l’haleine fétide des lobbies économiques.

    Aucune consultation efficace ni écoute sincère des acteurs de terrain, qui au cœur de la crise n’avaient eu que l’auto-organisation et le sacrifice pour surmonter la première vague : il y a quelques semaines à peine Macron décrétait que le problème de l’hôpital était celui de l’organisation et non pas de ses moyens. Il en est pourtant aujourd’hui réduit à reconnaître qu’avec l’évolution de la situation actuelle, on devra bientôt choisir à nouveau entre deux patients, et sacrifier encore une fois les pathologies communes qui passeront en second plan. Si ce n’est donc pas une question de moyens, le gouvernement Macron démontre pleinement son incapacité à organiser.

    Pas d’augmentation significative des moyens alloués donc, mais surtout cette manière révoltante de stigmatiser la population au fur et à mesure du réveil de l’épidémie. Alors que l’immense majorité des clusters se concentrent dans les entreprises et le milieu scolaire et universitaire, le gouvernement s’est acharné à pointer du doigt la population et à stigmatiser la sphère privée, les loisirs, la vie sociale, comme premiers vecteurs de contamination. Et ce alors que 95% des sources de contamination ne sont pas formellement identifiées.

    • Les logiques qui régissent les principes pandémiques sont pourtant toujours les mêmes : un virus se développe par les échanges humains. Il n’y avait donc pas plus de sens à interdire ceux-ci dans les bars et restaurants que dans les entreprises ou les écoles. Vivre avec le virus, c’était surtout remettre la population au travail pour éviter l’écroulement de l’économie capitaliste, abondée l’été venu de financements publics massivement tirés du chapeau magique keynésien, inévitablement sollicité lorsque les marchés vacillent.

      Et pour remettre la population au travail, impossible de faire sans la garderie de l’Éducation nationale, où le désordre a largement régné quant aux mesures sanitaires, face au manque de moyens criant auquel font face les établissements publics. Pourtant, là encore, pas de vraie politique menée pour faire face à la crise, le corps enseignant est unanime face à l’inorganisation de la réponse gouvernementale sur le plan de l’éducation et des mesures sanitaires. Recrutements importants d’enseignants ou d’auxiliaires, véritable effort autour de la numérisation et du distanciel, dédoublement des classes, des salles de restauration scolaire, mobilisation et financement des acteurs associatifs de l’éducation populaire : de nombreuses solutions auraient pu être déclinées pour assurer “l’égalité face à l’Éducation” que brandit le gouvernement pour justifier la réouverture des écoles.

      Quand on voit comment les gouvernements néolibéraux successifs ont tout fait pour laisser l’école publique tomber dans les abysses, sous-dotées en moyens comme en personnels, et pour ne pas mettre en place une vraie politique d’éducation, à l’échelle des quartiers populaires notamment dont on a favorisé la ghettoïsation et l’isolement, on ne peut que se sentir pris pour des imbéciles lorsque Macron parle de protéger les plus fragiles d’entre nous.

    • Ausweis, volume 2 par Pierre Mikaïloff
      https://gonzai.com/ausweis-volume-2
      un dialogue entre macron et castex presque pas imaginaire publié sur le site de #Gonzaï après relecture suite à ce second coup de (général) massue.
      https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/13215490557853777

      Après avoir consulté les scientifiques, dialogué avec les forces politiques, économiques et sociales, après avoir échangé avec nos partenaires européens, et pesé le pour et le contre, j’ai décidé qu’il fallait retrouver à partir de vendredi le confinement qui a stoppé le virus

      Sans cacher sa satisfaction, le Président inspectait l’image que lui renvoyait le miroir. Les petites mains de chez Givenchy avaient fait des merveilles : son nouvel uniforme tombait parfaitement. Martial, mais élégant, il était approprié aux circonstances. Et les circonstances étaient graves. Ouh là là ! Oui. Dramatiques même. Fort heureusement, le destin avait voulu que ce soit lui qui tienne les rênes du pays en cette heure. Un raclement de gorge interrompit ses pensées. Le Premier ministre s’impatientait.

      – Mr le président, si nous terminions la rédaction de votre allocution ?
      – Oui, l’allocution, bien sûr… Ce soir, j’ai rendez-vous avec les Français. Et ce 31 décembre ne sera pas comme les autres.
      – Je vous relis ce qu’on a déjà ?

      Le chef de l’État répondit par un geste impatient de la main.

      – « Mes chers compatriotes, je… », commença le Premier ministre.
      – Non, c’est nul, ça. Trop guindé. Trouvez quelque chose qui fasse plus jeune, plus décontracté, plus moderne ! Je vous paye pour quoi ?
      – Alors je propose : « Françaises, Français… »
      – Mouais… pas mal. Pas mal du tout, même. On garde. Ensuite ?
      – « Françaises, Français, au moment où nous entrons dans cette seconde année de confinement, je tiens à vous dire… »

      Le président attendit, mais la suite tardait à venir.

      – Et après ?
      – On s’était arrêtés là, Mr le président.
      – Qu’est-ce que je pourrais bien tenir à leur dire… ?

      Les deux hommes se turent. Le visage tourné vers leurs John Lobb, le front plissé, l’index délicatement posé au-dessus de leur lèvre supérieure, ils réfléchissaient. Après s’être consultés du regard, les trois conseillers présents dans le bureau présidentiel adoptèrent la même attitude. Cependant, aussi surprenant que cela puisse paraître, si l’on considère la qualité des personnages présents, aucune idée nouvelle ne surgissait de ces esprits ô combien performants. De longues minutes s’écoulèrent.

      – Ah, oui, je sais… On est cons de pas y avoir songé plus tôt ! annonça triomphalement le Premier ministre.
      – Modérez votre langage, mon cher, mais je vous prie de poursuivre.
      – Eh bien, vous pourriez enchaîner en confirmant que l’armée continuera à déposer chaque jour devant leur porte des pâtes et des antidépresseurs. Ça les rassurera. Après ça, vous abordez vite fait la question des élections, une formule de politesse, regard face caméra, quelques mesures de Marseillaise, et hop ! C’est plié.

      – Non, vous allez beaucoup trop vite. Il faut de l’enrobage, mon vieux. (Se tournant vers ses conseillers 🙂 Vous autres, des suggestions ?

      Les trois énarques fraîchement sortis d’une des meilleures fabriques de hauts fonctionnaires du pays rougirent en se dandinant sur leur fauteuil : non, ils n’avaient pas de suggestion. Dans ces moments d’indécision, le président avait pour habitude de se tourner vers son chauffeur. Ce qu’il fit.

      – Et toi, mon bon Marcel, qu’est-ce que cela t’inspire, hein ? demandât-il en lui tapotant familièrement le crâne. Exprime-toi, n’aie pas peur.

      – Ben, voilà, patron, j’me disais…
      – Je t’ai déjà dit de ne plus m’appeler « patron », mais Mr le président. Je parle chinois ou quoi ? Merde à la fin !
      – Désolé.
      – Allez, continue.
      – J’me disais que vous devriez ajouter du picrate, en plus des nouilles, si vous voulez vous assurer la paix sociale.

      Le président se pencha vers un de ses conseillers afin que celui-ci l’éclaire sur le sens du mot « picrate », puis se tourna à nouveau vers Marcel.

      – C’est une très bonne remarque. Et puis ça fera plaisir aux viticulteurs. Tu peux prendre un caramel dans la corbeille posée sur mon bureau et t’en aller, mon brave, je n’aurai plus besoin de toi aujourd’hui.
      – Ah, il faudra aussi mentionner les nouvelles règles concernant les ausweis, Mr le président, souffla un conseiller en compulsant le dossier posé sur ses genoux.
      – Oui, bien sûr : pas d’ausweis, pas de sortie. Et j’insisterai sur les peines encourues. Les prisons sont pas faites pour les chimpanzés, nom d’un p’tit bonhomme ! Si avec ça, ils comprennent pas…
      – Si seulement ces têtes de mules finissaient par admettre qu’on fait tout ça pour leur bien… soupira le Premier ministre en caressant sa barbichette fraichement taillée.
      – Bon ! Je crois qu’on commence à être pas mal, là, se félicita le Président. J’ajouterai un mot sur « les personnels hospitaliers qui luttent contre le fléau qui ravage notre patrie ». (S’adressant à un conseiller 🙂 Vous me fournirez quelques states sur le sujet, ça fera plus pro. Ensuite, je glisserai vite fait qu’« afin de faire face à cette crise sans précédent, toutes les élections sont annulées pour une période de dix ans, mesure reconductible de dix ans en dix ans suivant l’évolution de la situation ». Là-dessus, je leur souhaite un bon réveillon et je rends l’antenne. Quelqu’un voit quelque chose à ajouter ?

      Quatre têtes se tournèrent vers le Présidant et pivotèrent de gauche à droite avec une parfaite synchronisation. Il n’y avait en effet rien à ajouter.

  • Sortons dans la rue le 1er Mai ! -Comité de Solidarité avec Grèves et Résistance
    https://www.facebook.com/ComiteDeSolidariteAvecGrevesEtResistance

    Depuis le début de la pandémie de COVID-19, des milliers de travailleurs, travailleuses et de retraité.es en France, dans le monde, ont perdu et continuent de perdre leurs vies. C’est pour que l’économie capitaliste continue à fonctionner. Pendant ce temps d’état d’exception où tous nos droits sont suspendus et de nouvelles attaques patronales se préparent, la seule liberté qui nous est offerte est celle de mourir en travaillant. Non ! Nous avons le droit de ne pas travailler dans des conditions où l’exercice d’une activité présente un risque grave, voire mortel pour les travailleur.euses.

    Le 1er est une journée de lutte.

    Manifestons le 1er mai pour défendre notre droit de retrait, pour exiger le chômage technique payé à 100 %, pour construire une grève des loyers et pour satisfaire tous nos besoins élémentaires !

    Pour les ouvrier.ères, les travailleur.euses forcé.es à produire et à parcourir de longs trajets matin et soir, protéger sa vie c’est refuser d’aller au travail, contre le capitalisme qui nous impose la maladie et la mort. Dénonçons le système capitaliste qui nous oblige à travailler alors qu’une pandémie est toujours en cours. Ne laissons pas les patrons transformer cette situation à leur avantage. Le 1er Mai, tout en respectant les règles sanitaires indispensables, sortons dans la rue et réapproprions-nous nos vies et notre futur !

    À l’heure où les classes populaires affrontent le virus et ses conséquences pour tenter de rester en vie, le système d’exploitation capitaliste s’efforce d’échapper à la crise qu’il a lui-même crée. Quelques soient ses décisions, le capitalisme ne peut pas être le remède au désastre dans lequel il nous a entraîné. Bien au contraire, des défenseurs de l’économie chercheront encore à nous en faire payer la facture. Dans les jours qui nous attendent, nous, travailleur.euses et chômeur.euses, ne resterons debout qu’en luttant tous ettoutes ensemble.

    Nous sommes loin d’être désespéré.es ! La dangerosité et la laideur du capitalisme sont devenues clairement visibles. Il est à l’origine d’une pandémie qu’il est incapable de résorber. La découverte brutale du caractère féroce de ce système qui détruit sans compter la vie humaine, les autres êtres vivants et la nature suscite la recherche d’une nouvelle forme de vie et d’un autre avenir. Cet avenir est le communisme !

    Pour éclairer ces ténèbres, retrouvons nous ce 1er Mai dans la rue, avec nos masques et toutes les précautions sanitaires nécessaires !

    Le capitalisme est le virus. La révolution est le vaccin !

    Lieu : Place de la République
    Heure : vendredi 1er mai à 10h

    Comité de solidarité avec grèves et résistance - GDDK

    #Premier_mai #droit_de_retrait #grève_des_loyers #manifestation

    • Manifestation du Premier mai

      Voici l’appel qui a été adopté à l’unanimité des présent-es à l’AG d’hier à Montreuil :

      « Nous, habitant-es de Montreuil, réuni-es à plus de 50 le 25 avril, décidons de nous rassembler et de manifester le 1er mai, pour dénoncer la gestion catastrophique de la crise sanitaire et sociale par le gouvernement Macron et plus globalement sa politique au service des patrons. Nous serons dans les rues pour défendre la Sécu, parce que l’éducation nationale ne doit pas être la garderie du Medef, pour défendre les droits des travailleuses et des travailleurs, avec ou sans papiers, avec ou sans emploi, pour cette journée internationale de lutte.

      Nous manifesterons en respectant les distances de sécurité et en étant masqué-es. Nous appelons l’ensemble du mouvement social de tout le pays à en faire de même partout où c’est possible.

      Pour Montreuil, nous donnons rendez-vous d’abord à 13h avec des pancartes revendicatives, devant les habitations de chacun-e ou auprès des différents collectifs existants dans les quartiers, puis pour nous retrouver toutes et tous ensemble à 15h sur la place de la mairie. »

      Les organisations qui se reconnaissent dans cet appel sont priées de le relayer dans leurs réseaux respectifs. Et au-delà de cet appel, chaque structure militante sera bienvenue le 1er mai.

      #Montreuil

    • Macron parle à des enfants, suite. Où l’on découvre les "chamailleries du Premier mai" tandis que la "Journée internationale des travailleurs" est citée avant de céder le pas au "travail célébré ce jour" .
      https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1256101044288843777

      Ce Premier mai 2020 ne ressemble à aucun autre. Aujourd’hui, pas de rassemblements dans nos villes pour fêter comme nous le faisions depuis... tant d’années, la Journée internationale des travailleurs et je veux avoir une pensée pour les organisations syndicales qui ne peuvent tenir les traditionnels défilés, avoir une pensée pour... les travailleuses et les travailleurs de notre pays (..) et je sais toutes les contraintes qui pèsent sur les joies qui accompagnent normalement ce jour si symbolique, et même si le maximum a été fait pour que le muguet du p... Premier mai puisse être vendu, partagé (...) beaucoup de qui est normalement fait euh n’a pas été possible et demeure interdit. (..) Pourtant l’esprit du Premier mai, cet esprit de solidarité entre les travailleurs n’a peut-être jamais été aussi puissant, aussi vivant, car c’est bien grâce au travail célébré ce jour que la nation tient. C’est grâce au travail, au dévouement (...) que nous sauvons chaque jour tant de vies. (...) privés... des rituels de cette journée, nous en éprouvons aujourd’hui toute la valeur, tout le sens, avec cette volonté forte, retrouver, dès que possible, les Premiers mai joyeux, chamailleurs parfois, qui font notre nation, (...) nous les retrouverons ces Premiers mai heureux. Ensemble, unis, nous surmonterons cette épreuve.

      Incontestablement, les Premiers mai de ces dernières années ont été particulièrement « joyeux » pour l’industrie des armes de la police et leurs utilisateurs qui ont aussi pu faire leur beau travail à la main.

      #Pétain #En_marche #travail #éloge_funèbre

    • La police se prépare à un 1er Mai sans cortèges
      https://www.lefigaro.fr/actualite-france/la-police-se-prepare-a-un-1er-mai-sans-corteges-20200429

      Pour la première fois depuis sa création en 1947, la traditionnelle Fête du travail prend cette année la forme singulière d’un 1er Mai sans cortèges. Crise sanitaire oblige, la France restera comme « vitrifiée » et ses rues ont vocation à demeurer quasi désertes puisque aucune organisation syndicale n’a déposé de préavis de manifestation.

      [...] Au sein de la police, les analystes en sont convaincus : « Internet remplace la rue. Depuis le début de l’épidémie, l’activité physique a cédé le pas à une multiplication d’actions numériques et dématérialisées. Là où il y avait des rassemblements à 10 heures place de la République ou à la Bastille, un simple hashtag sur Twitter sert de mot d’ordre. »

      [...] Mais les forces de l’ordre veilleront au respect de la loi. « Sur internet comme dans la rue, la liberté d’expression reste le principe tant que des infractions ne sont pas commises », rappelle le contrôleur général Michel Lavaud, porte-parole de la police nationale, qui prévient que les « menaces, injures publiques seront passibles d’une sanction, tout comme les outrages pour lesquels un contrevenant peut encourir de six mois à un an d’emprisonnement. »

      Dans le cadre de la mise en place d’une « veille réputationnelle », les internautes sont invités au civisme en signalant à la plateforme Pharos, un peu à la manière d’un témoin qui composerait le 17, les contenus délictuels détectés lors de leur navigation sur les réseaux. Charge aux experts de la direction centrale de la PJ (DCPJ), qui traite quelque 200.000 signalements par an, de recouper les informations avant de saisir, au besoin, un service d’investigation.

      #appel_à_la_délation #corbeaux

    • Les « BRAV » interviennent au marché Croix de Chavaux à Montreuil pendant une distribution de nourriture
      https://twitter.com/Paroleerrante/status/1256189340704792576

      Ce matin un marché rouge était organisé, avec distribution de nourriture et tracts des Brigades de solidarité populaire Une cinquantaine de personnes ont été nassées par la police (les « BRAV » voltigeurs) ss la halle du marché Croix de Chavaux, solidaritéDouble point d’exclamation

      La volaille voltigeuse dit qu’elle contrôle les attestations et laissera sortir les présents un par un... Si vous ne vous rendez pas sur place pour surveiller la police, stay tuned...

      EDIT
      https://seenthis.net/messages/849714
      https://seenthis.net/messages/849843

    • Une joyeuse déambulation dans les rues du quartier Pernety. 1er mai à Paris : le 14e mobilisé, vous ne confinerez pas notre solidarité !
      https://paris-luttes.info/1er-mai-a-paris-le-14e-mobilise-13929

      Nous avons tourné à 2 groupes dans les rues du quartier, masqué·e·s et en nous distanciant tou·te·s d’un mètre, pour crier notre colère contre le gouvernement qui, sans geste barrière, avance main dans la main avec le capital. Nous étions environ 25 personnes et, depuis leurs fenêtres, des gens du voisinage ont salué notre passage par des « coucou » et des applaudissements. Quelques passant·e·s sont aussi venu·e·s grossir nos rangs. Le soleil était de la partie.

      Une exposition dans un jardin du coin montrait des mannequins militant.es en manif imaginaire en soutien à tou·te·s celles et ceux qui luttent sans cesse contre les contre-réformes, les lois liberticides, la propagande d’état, les violences policières, le capitalisme, etc.
      Nous avions des pancartes :

      Sous-payées, précarisées, exploitées, les premières de corvées en ont assez
      J’ai pas le Corona, j’ai la rage !

    • 1er mai à Montreuil : la Boissière deter et révolutionnaire !
      https://paris-luttes.info/1er-mai-a-montreuil-la-boissiere-13931

      Nous vous livrons un petit CR à chaud et euphorique de la manif de la Boissière à Montreuil (93). Pour résumer rapidement : nous avons pu mener une manif sauvage de 1h30 entre le carrefour bd de la Boissière / bd Aristide Briand jusqu‘à Paul Signac puis jusqu‘à la lisière de la mairie de Montreuil, et retour par la rue de Romainville aux Trois Communes pour finir devant l‘hôpital André Grégoire. On voulait rejoindre la mairie, mais on a préféré éviter la nasse géante.

      Plein de gens aux fenêtres nous ont salué·e·s, acclamé·e·s et quelques voisin·e·s sont carrément descendu·e·s pour manifester avec nous ! Big up aux automobilistes qui ont voulu aller se garer pour nous rejoindre, à celleux qui ont mis l‘Internationale à fond dans leur appart pour qu‘on l‘entende, celleux qui nous ont offert un miniconcert à leur fenêtre avec tambour et accordéon, aux deux qui ont brandi un drapeau rouge à faucille et marteau à notre passage, à cette maman qui est descendue nous faire un coucou avec ses deux enfants déguisées en princesses, à ce gars en voiture qui nous a demandé quelles étaient nos revendications et a levé le pouce quand on lui a dit : « LA RÉVOLUTION ! ».

      Nous avons pu nous lâcher sur les slogans et la bonne humeur en n‘étant presque pas dérangé·e·s par les keufs (ni par la pluie !) : on a compté un camion de flics qui a fait demi-tour en nous voyant arriver, et une voiture de la police municipale devant l‘hôpital, peu avant le point de dispersion. Les deux municipaleux étaient totalement démunis, ont essayé de nous suivre, de faire demi-tour, l‘un d‘eux a même contrôlé au pif un pauvre automobiliste qui passait par là pour se donner de la contenance, et avant que leurs renforts n‘arrivent, tout le monde était dispersé et en sécurité (a priori).

      On était armé·e·s d‘attestations en bonne et due forme, de masques, de gestes barrière et surtout de 2 banderoles de ouf (qui sont elles aussi en sécurité) : une « Fermez les CRA » et une « Contre le Macronavirus, la Boissière révolutionnaire » avec un serpent magnifiquement vénère.

      On est encore tout.es retourné·e·s de la réaction des voisin.es aux balcons, aux fenêtres et dans la rue, l‘ambiance était si chaleureuse et solidaire ! C‘était en soi une sauvage toute tranquille avec des enfants et des petits moments de danse, mais c‘est surtout une manif du 1er mai 2020 qui s‘est déroulée sans accroc, dans un quartier particulièrement touché par le harcèlement policier et les violences policières, et ça c‘est ouf et ça fait du bien.

      Stratégiquement, on peut en déduire qu‘effectivement, surprendre les keufs et compagnies en manifestant dans des endroits inattendus, de manière mobile, spontanée et décentralisée, ça marche bien. Nous n‘étions qu‘un petit groupe, une vingtaine qui est devenue une trentaine, et on n‘a pas pu inviter et mobiliser toutes les personnes avec qui on aurait aimé manifester. Depuis le début du confinement, on s’organise dans notre quartier, on en est fier·ère·s et on va pas s’arrêter là. Aujourd’hui, c‘était un modèle de manif de quartier, avec ses avantages et ses inconvénients, qui nous a fait grave plaisir et nous a permis de montrer aux compas et au quartier que le confinement ne signifie pas la fin de la rébellion et des luttes !

      Un dernier mot : toute notre solidarité à celleux qui ont pris des amendes aujourd‘hui ou les jours précédents, ailleurs à Montreuil ou Paris. À la Boissière, les flics nous alignent pour rien, du coup notre petite balade sonnait comme une minirevanche. On va essayer de s‘organiser pour que les amendes soient prises en charge collectivement et on vous invite à faire de même !

      La Boissière, déter, et révolutionnaire !

      [...]
      Puis liste de #slogans

  • Coronavirus : Macron prépare une « initiative importante » avec Trump [Direct] - Monde - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/monde/virus-chinois-pekin-annule-les-festivites-du-nouvel-an-direct-23-01-202

    06:45
    Macron prépare une « initiative importante » avec Trump
    Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi qu’il préparait avec le président américain, Donald Trump, et d’autres pays une « nouvelle initiative importante » face à la pandémie de coronavirus. "Très bonne discussion avec @realDonaldTrump. Face à la crise du COVID-19, avec d’autres pays, nous préparons pour les prochains jours une nouvelle initiative importante", a tweeté le président français après un échange avec son homologue américain.

    https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1243325172125442053

    • L’armée libératrice va venir terrasser le virus avec l’aide de Facebook, Google, et Free, orange va peut-être fabriquer des masques pour les députés et on demande aux auvergnats si ils peuvent extraire du curare des platanes.

    • On en sait davantage sur l’initiative Trump-Macron
      Le Journal du Dimanche - newsletter du 27/03/2020

      3 On en sait davantage sur l’initiative Trump-Macron
      Dans un tweet bien énigmatique, le Président Macron évoquait ce matin une « bonne discussion » avec son homologue Trump, mentionnant la préparation « d’une initiative importante avec d’autres pays dans les jours qui viennent ». Ce coup de téléphone a eu lieu à la suite du sommet par visioconférence du G20 auquel participaient les deux hommes. Selon l’Elysée, les deux hommes se seraient mis d’accord pour convaincre leurs partenaires de se réunir autour d’un projet « inédit » dans le cadre d’un des formats mondiaux déjà existants, du type G7, G20 et du P5, allusion aux cinq membres du Conseil de sécurité des Nations Unies.

      Côté américain, on précise vouloir « aider les organisations multilatérales, notamment l’OMS, le FMI et la Banque mondiale, afin d’éliminer rapidement la pandémie et d’en minimiser l’impact économique ».

      Un tel recours au multilatéralisme ne serait pas surprenant pour la France, il l’est davantage à Washington. On estime à l’Elysée que l’initiative en cours est « politique » et qu’elle vise à afficher des Etats qui « prennent leurs responsabilités dans un esprit de crise mondiale »

      ben nous v’la ben avancés…

    • Leur leitmotiv c’est l’impact économique, bien loin de l’égalité sociale, des problèmes écologiques, ou de l’humain.

    • D’accord avec @simplicissimus : la dichotomie est très artificielle. Parce qu’en réalité, « en guerre », on donne beaucoup beaucoup beaucoup de moyens. Ça doit être une des activités les plus coûteuses auxquelles peuvent se livrer les États.

      6.000 milliards de dollars : le coût total de la guerre en Irak ?
      https://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20130314trib000754033/6.000-milliards-de-dollars-le-cout-total-de-la-guerre-en-irak.html

      Très onéreuse guerre en Irak... D’après le Watson Institute for International Studies de l’université Brown, le bilan économique de la guerre déclenchée en 2003 par George W Bush pour faire tomber le régime de Saddam Hussein en Irak, pourrait représenter 6.000 milliards de dollars d’ici à 2053 en incluant les intérêts d’emprunts et les pensions aux anciens combattants.

    • Certes. Mais pour rester dans le sujet du jour, qui n’est pas les dépenses somptuaires en direction du CMI, TdQ1er parle de guerre contre le virus. Et le lendemain, les journaux titrent sur les 100000 policiers qui vont faire appliquer les ordres. Et donc, la dichotomie, bien qu’artificielle, fonctionne. Cette dichotomie est tout aussi artificielle que l’autre qui déblatére « nous sommes en guerre », après avoir déliré quelques jours avant sur le fait que « notre mode de vie ne sera pas altéré ».

    • Ça me rappelle ma prof d’histoire du collège, expliquant que la vraie fin de la crise de 1929, c’était la guerre et sa relance économique. Quand même, j’aime bien.

      Après, j’ai une vraie question : est-ce que le tweet de Macron du 11 mars
      https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1237814127562756097

      Nous ne renoncerons à rien.
      Surtout pas à rire, à chanter, à penser, à aimer.
      Surtout pas aux terrasses, aux salles de concert, aux fêtes de soir d’été.
      Surtout pas à la liberté.
      Surtout pas à notre esprit de résistance qui fait la République si grande, la France si forte.

      il est dans la lignée de sa bravoure du 7 mars, aller au théâtre pour encourager les sorties à plusieurs centaines dans un lieu confiné
      https://people.bfmtv.com/actualite-people/emmanuel-et-brigitte-macron-au-theatre-pour-inciter-les-francais-a-sor
      et dire que non tout va bien, consommez !
      Ou bien est-ce que les « fêtes des soirs d’été » ça veut dire qu’il n’y aura pas de fêtes de soirs de printemps ? Est-ce que ce fragment de discours convenu qui veut tout dire et rien dire est dans la lignée de l’insouciance macronienne qui a prévalu jusque début mars, comme le pense Lordon, ou bien est-ce qu’il est une manière de faire passer les premières mesures de protection ?
      C’est une vraie question, je ne le comprends pas.

    • À part ça, je ne sais plus quel médecin de droite explique que le confinement, c’est la médecine du XVIe siècle et que le soin aux malades, c’est celle du XXIe mais je trouve ça très bête. D’abord on peut soigner un nombre limité de personnes (limité quoi qu’il arrive et d’autant plus limité qu’on a saboté l’hôpital), d’où le besoin de prévenir un afflux trop important, en plus c’est toujours plus confortable de ne pas être malade et plus intelligent de prévenir les maladies qu’on sait prévenir, la prévention étant aussi un geste médical. Bref, il est débile ou c’est moi ?

    • Sans masques, sans gants, sans gel hydroalcoolique, sans détection des personnes infectées, avec un hôpital déjà au désespoir, le seul moyen de contrer cette crise a été son déni. (Et ils se sont entourés d’experts du déni)

      Et d’enfermer chacun·e le jour venu pour éviter, espérons le, d’étendre la catastrophe, et l’émeute, en racontant que c’est pour son bien. J’ai en tête la friction continuelle entre le récit fictionnel et les catastrophes qui adviennent. Non pas que cela ait été comploté d’avance, mais tout de même, ça tombe vraiment bien maintenant que la bourgeoisie peut vivre en vase technologique clos, et quel régime fasciste ne rêverait pas de faire plier tout les contradicteurs d’un seul coup pour imposer une société de contrôle total où personne ne peut aller manifester ?

      Pour étayer, le 12 mars, il y avait quelques voix discordantes
      « La seule solution contre le coronavirus c’est un masque pour tous, partout, pendant trois semaines »
      https://www.youtube.com/watch?v=gPMwAcWeUZc

  • « Les connards qui nous gouvernent » par Frédéric Lordon, 19 mars 2020
    https://blog.mondediplo.net/les-connards-qui-nous-gouvernent

    Bien sûr ça n’est pas moi qui le dis — ça non. C’est Claude Askolovitch. Plus exactement, Claude Askolovitch rapporte les propos d’un « ami pneumologue ». En même temps, on sent qu’il les endosse un peu. Ça n’est pas exactement lui qui le dit mais un peu comme si quand même. En tout cas, tous les papiers de la respectabilité sont dûment tamponnés : un journaliste de France Inter et d’Arte, on pourra difficilement plus en règle. Et donc tout d’un coup, sans crier gare, le voilà qui parle, ou laisse parler, de nos gouvernants comme de « connards ».

    On se demande ce qui l’a piqué — en même temps il faut admettre : quand une vidéo appelée à demeurer dans la mémoire collective montre Agnès Buzyn, ci-devant ministre de la santé, déclarer fin janvier qu’évidemment le virus restera à Wuhan et qu’il n’y a aucune chance que nous en voyions jamais la couleur ; quand, jusqu’au 12 mars après-midi, le ministre Blanquer assène qu’il n’y a aucune raison de fermer les écoles (moi aussi, comme Claude Askolovitch, j’ai un ami : dans la classe de sa fille, sept cas positifs, mais pourquoi embêter les parents avec d’inutiles soucis de garde ?), et que le soir même la fermeture générale est annoncée ; quand, dans un tweet à ranger sur la même étagère que la vidéo de Buzyn, Macron, comme un hipster du 11e arrondissement qui aurait fait l’atelier poésie au collège, nous invite — le 11 mars –- : « Nous ne renoncerons à rien, surtout pas à rire, à chanter, à penser, à aimer, surtout pas aux terrasses, aux salles de concert, au fêtes de soir d’été, surtout pas à la liberté », pour le 12 fermer les écoles, le 14 laisser son premier ministre annoncer un début de confinement général, et le 16 morigéner la population qui continuait sur la lancée de l’exemple qu’il lui donnait depuis des semaines ; quand on se remet sous les yeux le tableau d’ensemble de ces ahurissements, on se dit en effet que tous ces gens se sont fait prendre soit par surprise, soit par connerie. Et que l’hypothèse de la surprise étant à l’évidence exclue, il ne reste que celle de la connerie — qui n’est pas une surprise.