Concernant la question des ceintures, il y aurait beaucoup à dire.
Pour aller vite, ce n’est pas l’outil lui-même qui crée du sens, il faut aussi un cadre institutionnel qui en est garant et des adultes accompagnants bienveillants.
Par exemple, le débat sur les notes l’illustre bien. On peut abandonner les notes et passer aux « acquis/non acquis » ou aux couleurs tout en restant dans un système d’évaluation normalisant et stigmatisant ou garder des notes en leur redonnant un vrai sens.
De même de nombreux outils ou méthodes pédagogiques issues de la mouvance « éducation nouvelle » (Montessorri, Freinet, PI) peuvent être dévoyées et le sont fréquemment lorsque l’ensemble du cadre n’est pas repensé.
Pour élargir le débat, de nombreux outils venant de l’éducation nouvelle, pensés pour construire l’appropriation par les élèves de leurs apprentissages ou leur autonomie, peuvent devenir de redoutables techniques de management pour enfants ou adultes aboutissant à la stigmatisation, la culpabilisation.
Ainsi le conseil des élèves, outil magnifique, peut aussi devenir un lieu post-stalinien d’auto-critique où l’individu est normalisé par le groupe (ce qui est plus néfaste que d’affronter l’arbitraire du maître).