@aude_v le bénévolat c’est du travail qui est du non emploi. Et oui, le travail, c’est aussi désocialisant donc, si l’on veut déshumanisant (pas besoin de travailler à la chaine pour en faire l’expérience, une asso peut suffire comme tu le dis).
Sinon, lorsque j’évoquais l’emploi dégradé, je causais de celui qui est éventuellement accessible au plus grand nombre avant pendant ou après le bénévolat. Bien avant l’instauration des VAE, J’ai vu pas mal de camarades arriver à faire valoir des savoirs inventés/acquis dans la militance dans le cadre de l’emploi (devenir maquettiste, libraire, profs, chercheurs, vendeurs). Il me semble que si c’est plus dur aujourd’hui c’est que la réalité de l’emploi est plus dure pour l’immense majorité. Suffit de se souvenir, par exemple, que la durée moyenne des CDD a chuté de plus de deux mois à 3 semaines, que c’est 85% des embauches ; que c’est le SMIC horaire a remplacé le SMIC mensuel comme norme minimale pas toujours appliquée, cf "stages, etc.) du salaire.
On peut bien pester contre un « revenu garanti », c’est sur cette base (RMI, RSA ou autre, à moins d’être rentier) même misérable, même si loin du compte que l’on peut ou pas faire le « bénévole », sur cette même base que l’on peut chercher à employer ton temps selon une logique singulière, quitte à expérimenter, c’est à dire se planter (par ex se faire rouler par des carriéristes des Verts, mais il y en a bien d’autres).
Il n’y a aucun endroit, avec cadre (l’emploi, l’asso Chiche ou une autre), ou sans (et ce sont là d’autres difficultés), où l’on puisse être assuré d’une vie non mutilée. Et oui, dans les collectifs, les « je n’ai pas le temps je travaille » sont régulièrement opposés aux chômeurs et autres assistés supposés disponibles à priori pour faire vivre et tenir les projets « communs ».
Enfin, pour ce qui est de mettre la man à pâte, si le statut d’autoentrepreneur « fonctionne » c’est pas seulement à cause de la nécessité impérative de trouver du fric pour survivre, c’est aussi de reprendre/capter (et souvent renverser, cf sous traitance et subordination de fait au client, au donneur d’ordre) une aspiration à ce que les patrons nomment « liberté du travail » et qui relève d’une autre nécessité, celle de jouir d’une #capacité_à_agir. Cela nécessite des supports sociaux. Juste un souci, la manière dont ce qui en tient lieu actuellement est fabriqué, hiérarchisé, segmenté, arbitraire est martyrisante.