l’universel a-t-il jamais été abstrait ?

/article2740.html

  • l’universel a-t-il jamais été abstrait ? FAQ, par Sophie Wahnich
    http://www.vacarme.org/article2740.html

    Abandonner l’#universel. Leitmotiv des discours politiques depuis la Révolution française. Abstrait, inutile, réactionnaire, il aurait masqué les hommes réels. Quelle place pour les esclaves, les femmes, les pauvres, les colonisés, les immigrés, les gays… ? Retraçant la généalogie de ses détracteurs, Sophie Wahnich réaffirme au contraire la nécessité de revendiquer la force émancipatrice de l’universel pour forger un idéal politique à même de mobiliser vers un au-delà utopique. Loin d’être une abstraction vide et mortifère, il permet au contraire de faire surgir dans le présent des avenirs qui ne sont pas encore.

    • Mais la Déclaration des droits de 1789 fait ses preuves car elle ne se contente pas de déclarer l’humanité une, elle affirme le droit de résistance à l’oppression en le fondant sur le principe de la liberté réciproque. Là encore l’hypothèse d’une humanité une permet de fonder ce droit. Dans son exposition raisonnée des droits de l’homme qui précède la rédaction du texte, Sieyès affirme « Tous ayant un droit découlant de la même origine, (…) il suit que le droit de chacun doit être respecté par chaque autre, et que ce droit et ce devoir ne peuvent pas ne pas être réciproques. Donc le droit du faible sur le fort est le même que celui du fort sur le faible. Lorsque le fort parvient à opprimer le faible, il produit effet sans produire obligation. Loin d’imposer un devoir nouveau au faible, il ranime en lui le devoir naturel et impérissable de repousser l’oppression. C’est donc une vérité éternelle, et qu’on ne peut trop répéter aux hommes, que l’acte par lequel le fort tient le faible sous son joug, ne peut jamais devenir un droit ; et qu’au contraire l’acte par lequel le faible se soustrait au joug du fort est toujours un droit, que c’est un devoir toujours pressant envers lui-même. »

      La violence du droit ce n’est pas n’importe quelle violence, c’est la violence qui permet de sortir de l’esclavage, pas la violence qui réduit en esclavage.

    • Les conflictualités politiques sont forcloses au profit d’une défense de l’Occident face à l’Orient. Pourtant il faudrait défendre la liberté de conscience et la liberté de penser pour retrouver un espace commun. Chacun peut croire mais personne ne peut au nom des croyances transformer l’espace de liberté commune. Liberté de porter le voile et liberté de blasphémer, liberté de vivre même en communautés distinctes mais sans que cela fasse appel à un droit différent. Maintenir l’horizon commun du droit et la possibilité pour chacun de ne pas être assigné à résidence par sa seule naissance…

      Bien sûr cela ne résout pas les inégalités sociales, car le droit n’est pas le tout de la politique et l’universel relève à la fois du droit et de l’horizon utopique. Entre les deux il y a le cambouis des luttes.

    • alors Laurent, tous ces grands principes ne vont pas s’appliquer à moi c’est ça ? tu combats l’injustice mais quand j’ai besoin d’un mot de ta part pour m’aider quand je me retrouve dans une procédure pour avoir défendu des enfants qui se faisaient taper par un flic saoul, tu ne m’aides pas ?