• Faut-il prendre l’effondrement au sérieux ? | InternetActu
    http://internetactu.blog.lemonde.fr/2015/10/17/faut-il-prendre-leffondrement-au-serieux

    Le problème est que nous avons « commencé à taper dans le stock qui était le plus facilement exploitable, le plus riche, le plus concentré ». Pour continuer à trouver des ressources, il faudra demain creuser plus profond, extraire un minerai de moindre qualité, et surtout dépenser plus d’énergie par tonne de métal produite. L’extraction n’est limitée que par le prix que nous serons capables de payer pour obtenir tel ou tel minerai. Or, en terme énergétique, cela signifie qu’il faut parvenir à récupérer plus d’énergie qu’on en investit pour l’extraire. Dans les années 30, il fallait investir 2 ou 3 barils de pétrole pour en produire 100 offshore. Aujourd’hui, il en faut 10 ou 15. Dans le cadre des gaz de schistes, il faut investir 1 baril pour en produire 3. « Il reste donc beaucoup d’énergie fossile sous nos pieds, mais il faut mettre toujours plus d’énergie pour l’extraire ». Or, trouver des énergies moins accessibles nécessite également un besoin accru en métaux et inversement. Exploiter les énergies renouvelables via des panneaux photovoltaïques ou des éoliennes nécessite d’avoir recourt à des ressources métalliques rares. Cette double tension - « plus d’énergie nécessaire pour les métaux moins contrés, plus de métaux nécessaires pour une énergie moins accessible » - pose un défi inédit annonciateur du pic généralisé (peak everything), géologique et énergétique.

    #bad_news

  • Qui nous protégera de la généralisation des logiciels tricheurs ? | InternetActu
    http://internetactu.blog.lemonde.fr/2015/10/02/qui-nous-protegera-de-la-generalisation-des-logiciels-tric

    Le volkswagengate a bien sûr reposé la double question de l’indépendance des contrôles et de la transparence du code. Si la question de l’indépendance des contrôles est en passe d’être résolue par des mesures d’homologation aléatoires en conditions de conduites réelles, la question de la transparence, pour des questions de propriété intellectuelle, elle, demeure complète. Pour Eben Moglen, avocat de la Free Software Foundation et président du Software Freedom Law Center, grand chantre de la défense du logiciel libre, cet exemple illustre toute la limite des logiciels propriétaires que nul ne peut inspecter, rappelait-il au New York Times. A l’heure où le logiciel est partout, dans les avions, les appareils médicaux, les voitures... nous devons exiger que les logiciels puissent être inspectés, estime Moglen. « Si Volkswagen savait que chaque client qui achète un véhicule avait le droit d’en lire le code source, ils n’auraient jamais envisagé de tricher ».
    […]
    En attendant de parvenir à ouvrir les modèles, suggère Daniela Hernandez, la meilleure solution pour les citoyens et les militants consiste à construire « des machines pour surveiller les machines », à construire une rétroingénierie des systèmes techniques. Plus facile à dire qu’à faire quand on ne peut accéder ni aux données ni aux logiciels, qu’on ne connait, comme l’explique très bien le sociologue Dominique Cardon dans son dernier livre, remarquablement pédagogique, ni les critères qui entrent dans la composition des calculs, ni les objectifs que leurs concepteurs leur donne.

    Et pourtant, c’est bien ce qu’a accompli, là encore, l’ONG à l’origine de la révélation de la fraude de Volkswagen, l’International Council for Clean Transportation, qui a testé les émissions de voitures dans d’autres conditions que celles des tests standardisés avant d’en avertir l’agence de l’environnement américaine. En attendant que le régulateur comprenne la nécessité de favoriser les contrôles, de renforcer les contre-pouvoirs, indépendance et rétroingénierie, sont les deux leviers qui demeurent à notre disposition.

    Pour ce dernier point, il me semblerait plutôt que ce soit l’EPA qui ait mené elle-même et avec ses moyens la rétro-ingéniérie du logiciel.