Dans le cadre d’un projet sur la peine capitale, le dessinateur Patrick Chappatte et la journaliste Anne-Frédérique Widmann ont rencontré une vingtaine de condamnés à mort, auxquels ils ont demandé de raconter leur quotidien en prison. Et de le dessiner
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Grâce au dessin, croiser les regards
En été 2014, la famille Chappatte déménage à Los Angeles pour une année. Quel sujet trouver ? La peine de mort ! « Le moment était propice : on se trouvait en pleine polémique après des exécutions par injection de produit létal ratées et de terrifiantes agonies de condamnés à cause de produits de mauvaise qualité. Des fournisseurs européens avaient lancé un boycott », rappelle le dessinateur, installé dans la cuisine de son confortable petit atelier genevois des Pâquis. « Des recours ont été déposés, la Cour suprême américaine pourrait statuer. Nous nous trouvons peut-être à un tournant ». Anne-Frédérique acquiesce : « En raison de la pénurie de ces produits, dont le thiopental sodique, des Etats du Sud avaient même parlé de rétablir des exécutions par chambre à gaz ou chaise électrique... ».
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Ca, c’est la partie facile. L’autre, plus ardue, consiste à faire dessiner les occupants de couloirs de la mort. Patrick : « On leur demandait juste d’être des témoins de leur quotidien en prison, pour montrer ce qui se passe à l’intérieur, dans ce monde totalement inconnu ».