« Here comes the story of the Hurricane »

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  • ELO#259 - Prix Nobel de littérature 2016
    Dror, Entre Les Oreilles, le 14 décembre 2016
    http://entrelesoreilles.blogspot.ca/2016/12/elo259-prix-nobel-de-litterature-2016.html

    C’est l’occasion de revenir sur la carrière « politique » de Bob Dylan. Intronisé roi des protest-singers, il écrit en effet entre 1962 et 1964 une série de chansons folk abordant les questions de racisme et de mouvement pour les droits civils (The Ballad of Emmett Till, Oxford Town, Paths of Victory, Only a Pawn in Their Game, The Lonesome Death of Hattie Carroll, Who Killed Davey Moore), de pauvreté (North Country Blues), contre l’extrême-droite (Talkin’ John Birch Society Blues, With God on Our Side), contre la guerre sous toutes ses formes (Let Me Die in My Footsteps, A Hard Rain’s a-Gonna Fall, Talkin’ World War III Blues, Masters of War), ou plus généralement pour le changement social (When the Ship Comes In, Blowin’ in the Wind, The Times They Are a-Changin’).

    https://www.youtube.com/watch?v=sGMSyFde7F8

    Dès 1963, il exprime son malaise à être le porte-parole d’un mouvement et, en 1964, il écrit My Back Pages qui reproche aux slogans manichéens leur naïveté.

    https://www.youtube.com/watch?v=Zf0rFiHDSU0

    En 1965 il change de style musical (il découvre l’électricité) et essaye d’expliquer pourquoi il ne croit plus à l’engagement politique, pourquoi il revendique une liberté de parole, sans obéir aux ordres, à la morale ou à la propagande (Subterranean Homesick Blues, Maggie’s Farm, It’s Alright Ma, I’m Only Bleeding), mais aussi tout en restant lucide sur la situation politique, il dénonce la naïveté d’espérer changer les choses (Tombstone Blues, Highway 61 Revisited).

    https://www.youtube.com/watch?v=GIgPvVw_9YE

    Cela ne l’empêchera pas, de temps en temps, de composer quelques titres engagés : pour les immigrés (I Pity the Poor Immigrant en 1967), pour le Black Panther George Jackson (1971), ou pour le boxeur noir condamné à tort, Rubin Hurricane Carter (Hurricane, 1975).

    https://www.youtube.com/watch?v=fsSuAEuc7q4

    Ce genre de chansons se fera de plus en plus rare et, en 1983, après sa « période chrétienne », il reviendra même avec des chansons plutôt réactionnaires : pessimiste (License to Kill), protectionniste (Union Sundown), ou même sioniste (Neighborhood Bully)...

    #Musique #Bob_Dylan #Musique_et_politique

  • Bringing Guantánamo to Park Avenue
    http://www.newyorker.com/culture/cultural-comment/bringing-guantanamo-to-park-avenue

    For the past six months, I’ve been collaborating with a former Guantánamo detainee, Mohammed el Gharani, preparing a work of art that we are making together. From October 2nd through the 4th, we will be streaming the image of Mohammed into the Park Avenue Armory. He will be sitting in a chair in a studio in West Africa, and his live image will be broadcast to New York City and wrapped onto a large three-dimensional cast of his body. His figure—more than three times life size, inspired by the Lincoln Memorial, in Washington, D.C.—will sit in the cavernous drill hall. Source: The New Yorker

  • http://lhistgeobox.blogspot.fr/2015/09/15-bis-bob-dylan-oxford-town.html

    "Or cette ségrégation scolaire s’applique à tous les niveaux, depuis la maternelle jusqu’à l’université.
    – A Little Rock dans l’Arkansas, en 1957, l’intégration de 9 adolescents noirs dans un lycée de la ville nécessite l’intervention - contrainte et forcée - du président Eisenhower et l’envoi d’un détachement de soldats pour assurer la sécurité des élèves et éviter leur lynchage par des foules blanches racistes.
    – Trois ans plus tard, à la Nouvelle Orléans (Louisiane), la scolarisation de la petite Ruby Bridges vire à l’émeute et ce n’est que sous la protection d’officiers fédéraux que la fillette peut intégrer l’école. - Dans le Mississippi, sans doute l’état le plus hostile à toute remise en cause de la ségrégation avec l’Alabama, la loi fédérale n’est pas appliquée et l’université reste réservée aux seuls étudiants blancs. Aussi, pour mettre un terme à ce régime d’apartheid, les militants des droits civiques (1) s’activent.
    Le fonds juridiques de la NAACP dirigé par Thurgood Marshall s’intéresse au cas de James Meredith. Cet étudiant scolarisé à l’université « noire » de Jackson State, cherche à s’inscrire à Oxford, l’université « blanche » du Mississippi. Originaire de l’Etat, Meredith est parfaitement conscient de la difficulté de sa tâche. (2) Vétéran de l’armée de l’air, dans laquelle il sert de 1951 à 1960, il envisage la lutte contre la discrimination raciale comme une nouvelle guerre. « Dieu m’a donné comme mission, telle que je l’ai comprise, d’élever les Noirs du Mississippi à la place adéquate dans la société ». Mais, comme le rappelle Nicole Bacharan [voir source, p223] « (...) l’université du Mississippi, familièrement surnommée Ole Miss (3) - la Vieille Demoiselle -, semblait une forteresse imprenable. Plus célèbre pour son équipe e football et ses concours de beauté que pour ses succès académiques, plus réputées pour la fierté de ses traditions que pour son ouverture au monde moderne, elle représentait le saint des saints de l’élite mississippienne, un bastion à jamais inaccessible aux noirs. »

    En janvier 1961, James Meredith envoie une demande de candidature à Ole Miss. La direction de l’université, consciente qu’il est Noir, lui oppose une fin de non recevoir. Meredith n’abdique pas et, avec l’appui du Fonds juridique de la NAACP, il décide d’attaquer en justice l’État du Mississippi, en mai 1961. Dans son verdict, le juge affirme : « Il est absolument évident que l’admission n’a pas été refusée au plaignant en raison de sa race (...) Je considère avoir la preuve irréfutable que l’Université du Mississippi n’est pas une institution racialement ségréguée. »
    En juin 1962 cependant, le procès en appel donne raison à Meredith, décision confirmée par la Cour suprême des États-Unis, le 10 septembre 1962. James Meredith a donc le droit d’entrer à l’université d’Oxford. Le plus dur reste toutefois à faire : appliquer cette décision sur le terrain."