• Pourquoi la BAC a des manières « rudes et humiliantes » | Rue89
    http://www.rue89.com/2011/12/03/pourquoi-la-bac-des-manieres-rudes-et-humiliantes-227094

    L’observation que je fais, c’est celle d’un décalage entre l’image de policiers toujours sur le terrain et la réalité. Pour autant, il ne s’agit pas de suggérer que les policiers ne travaillent pas : ils ne peuvent pas produire plus de délits qu’il n’y en a d’accessibles. Un vol de téléphone portable, c’est un acte extrêmement rapide, et même la brigade la plus rapide n’arrive quasiment jamais à temps pour attraper le voleur.

    Les policiers se plaignent souvent de n’avoir eu qu’un ou deux appels pendant une nuit, pour des faits mineurs, alors qu’ils apprennent le lendemain qu’un cambriolage ou qu’un crime a été commis, sur lequel ils ne sont pas intervenus.

    Cette inaction, qui génère de l’ennui, a deux conséquences :

    le moindre événement prend une dimension extraordinaire, au sens littéral, c’est-à-dire que même sur un fait mineur, on va avoir une intervention de l’ensemble des unités disponibles sur le terrain, puisqu’il ne se passe pas grand-chose. Du point de vue des habitants, c’est assez saisissant, puisqu’ils peuvent voir une dizaine de voitures avec leurs sirènes et leurs gyrophares intervenir dans leur quartier ;

    les policiers doivent s’occuper, aller au contact de la population. Et ce contact se fait essentiellement au moyen de contrôles d’identité, accompagnés de fouilles. Le contrôle d’identité est ce qui leur permet, ensuite, de répondre à la demande de la politique actuelle, depuis 2002, qui est une demande de chiffres et notamment d’objectifs quantifiés d’interpellations. Ces contrôles permettent de réaliser des actes supplémentaires, surtout des « ILE », infractions à la législation sur les étrangers, et des « ILS », infractions à la législation sur les stupéfiants.

  • La blogueuse, l’insecticide « tueur de chats » et l’effet Streisand | Rue89
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    Au départ : des puces. Qui, en août dernier, ont envahi le parquet et le canapé de Blandine. Pour les éradiquer, cette propriétaire de trois chats – Cannelle, Eole et Vanille – achète au supermarché une bombe insecticide de marque Fulgator.

    « Je lis les instructions, les précautions... Je commence le traitement comme indiqué sur le flacon. Pour plus de précautions, les chats sont enfermés au garage, et comme il fait beau je peux aérer allègrement. »

    Trois jours plus tard, deux de ses chats sont morts.
    « J’ai acheté un antipuces, pas un antichats »

    Pour le vétérinaire de Blandine, l’origine de leur décès ne fait aucun doute : c’est la perméthrine, un produit chimique contenu dans l’aérosol. Il est très toxique pour les chats. Mais la bombe n’indiquait rien à ce sujet.

  • Pourquoi la BAC a des manières « rudes et humiliantes » | Rue89
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    Ces jeunes, notamment ceux qui appartiennent aux minorités d’origines subsaharienne et maghrébine, sont extrêmement souvent contrôlés et sujets à des fouilles aux corps. Ils apprennent très vite qu’ils vont être soumis à ces contrôles. Ils savent également qu’ils n’ont aucun moyen d’aller contre ces pratiques, injustifiées et d’ailleurs assez souvent illégales au regard du code de procédure pénale. Ils savent enfin que la moindre protestation peut donner lieu à un outrage ou à une rébellion, dont le coût s’avérerait très élevé en termes de sanction pénale.

    Il faut savoir que les outrages et rébellions sont un moyen pour les policiers d’anticiper une plainte pour violence policière. Si la victime dépose plainte, ce sera la parole du policier contre celle du plaignant – dans la plupart des cas, un jeune. Or, les magistrats ont très largement tendance à considérer que ce sont les policiers qui disent la vérité.
    L’« outrage et rébellion », outil de contrôle social

    L’outrage et rébellion est ainsi un outil de contrôle social particulièrement fort, puisqu’il permet de renverser la question des violences. Du reste, les officiers et les commissaires savent très bien qu’un gardien de la paix qui « fait » souvent des outrages et rébellions doit être particulièrement suivi, car c’est quelqu’un de violent. Il y a des policiers qui n’en ont jamais, ce qui traduit la qualité de leur relation avec les gens, et d’autres qui en ont énormément, et qui sont aussi ceux qui sont le plus convoqués par la commission de discipline.