Pourquoi la BAC a des manières « rudes et humiliantes » | Rue89
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L’observation que je fais, c’est celle d’un décalage entre l’image de policiers toujours sur le terrain et la réalité. Pour autant, il ne s’agit pas de suggérer que les policiers ne travaillent pas : ils ne peuvent pas produire plus de délits qu’il n’y en a d’accessibles. Un vol de téléphone portable, c’est un acte extrêmement rapide, et même la brigade la plus rapide n’arrive quasiment jamais à temps pour attraper le voleur.
Les policiers se plaignent souvent de n’avoir eu qu’un ou deux appels pendant une nuit, pour des faits mineurs, alors qu’ils apprennent le lendemain qu’un cambriolage ou qu’un crime a été commis, sur lequel ils ne sont pas intervenus.
Cette inaction, qui génère de l’ennui, a deux conséquences :
le moindre événement prend une dimension extraordinaire, au sens littéral, c’est-à-dire que même sur un fait mineur, on va avoir une intervention de l’ensemble des unités disponibles sur le terrain, puisqu’il ne se passe pas grand-chose. Du point de vue des habitants, c’est assez saisissant, puisqu’ils peuvent voir une dizaine de voitures avec leurs sirènes et leurs gyrophares intervenir dans leur quartier ;
les policiers doivent s’occuper, aller au contact de la population. Et ce contact se fait essentiellement au moyen de contrôles d’identité, accompagnés de fouilles. Le contrôle d’identité est ce qui leur permet, ensuite, de répondre à la demande de la politique actuelle, depuis 2002, qui est une demande de chiffres et notamment d’objectifs quantifiés d’interpellations. Ces contrôles permettent de réaliser des actes supplémentaires, surtout des « ILE », infractions à la législation sur les étrangers, et des « ILS », infractions à la législation sur les stupéfiants.