Chantal Akerman : la mort avait toujours été là
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Bouh. J’avais eu avec une copine, un projet de film de fin de soirée, au début des années 2000 , A la poursuite de Chantal Akerman. On aurait suivi une quête folle, d’un côté à sa recherche, dans le 20e — quand j’y habitais, plusieurs personnes (boulangerie, librairie...) m’avaient parlé d’elle dans le quartier — et de l’autre, à la recherche de ses films, qui étaient pour certains difficiles à voir à cette époque. On en a tellement parlé qu’un jour j’ai cru, avoir vraiment écrit un projet pour trouver des sous pour le faire.
J’ai beaucoup de "je me souviens " à son propos : je me souviens de l’exposition voilà , je me souviens de la première fois où j’ai vu Jeanne Dieleman et que j’ai rien compris, je me souviens de quand j’ai compris ce qu’elle faisait à filmer ces plans interminables, qui sont du coup juste devenus longs, les files, la route, l’épluchage de patates, je me souviens aussi que je me trompe toujours quand j’écris son nom...
Et puis (@elsa - @fil) la cinematek de #Bruxelles a programmé un cycle, à l’occasion de la sortie de No home movie et de I Don’t Belong Anywhere : le cinema de Chantal Akerman - je crois que je vais pleurer au #cinéma.Il y a ses livres aussi, une famille à Bruxelles et plus récemment Ma mère rit , et il y a Sud et il y a aussi ses comédies, je les aime aussi.
Il y a aussi la musique de Sonia Wieder Atherton, qui me vient, là, parce que je peux pas m’arrête comme dit mon fils, et parce que j’en ai marre des gens qui meurent cette année. Les jeunes soixantenaires, par exemple.
(A ceci, ajouter le départ brutal de Carmen Blanco Principal, pour l’humeur plus que moyenne)
▻http://www.lalibre.be/culture/scenes/carmen-blanco-principal-rejoint-l-espace-son-element-5612ae543570b0f19f2435b). -
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Un beau texte d’adieu de Frodon :
« Une femme qui fait du cinéma, loin de l’unanimité »
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Elle était toute petite, Chantal. C’était ce qui frappait immédiatement, avec la voix et le regard. Elle était, elle avait longtemps été d’une incroyable énergie. Une flamme, une lame. Ce qu’on voyait aussi tout de suite bien sûr, c’est qu’elle était une femme.
Une femme qui fait du cinéma, au début des années 70, ce n’était guère courant, en France –et encore moins ailleurs. Il y avait Agnès Varda, Duras qui s’y mettait, et puis… ? Dès Je, tu, il, elle en 1974, et surtout l’année suivante le geste ample et puissant de Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles, avec Delphine Seyrig à la perfection de son art, elle fait exister avec une force inédite un regard de femme sur les écrans.
Il y a un avant et un après Jeanne Dielman, 3h20 de la vie d’une femme déployaient la transfiguration d’une chronique au ras de la table de cuisine en poème tragique du désespoir contemporain, avec une justesse cruelle et attentive dont on cherche en vain d’autres exemples. Un avant et un après dans l’histoire du cinéma, et dans l’histoire du féminisme, et de la manière dont des œuvres d’art y auront pris leur part.
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Un ami me signale ceci :
Arte rediffuse « La captive ». À voir jusqu’au 22/10 :
▻http://www.arte.tv/guide/fr/024902-000/la-captive
Ou à télécharger :
▻http://arte.gl-systemhaus.de/am/tvguide/default/024902-000-A_SQ_2_VOF_02001045_MP4-2200_AMM-Tvguide.mp4
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