• Ce que révèle les tensions entre la Russie et la Turquie
    http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2015/10/06/31002-20151006ARTFIG00392-ce-que-revele-les-tensions-entre-la-russie-et-la-

    Cet été, le régime turc avait annoncé son intention de créer une zone d’exclusion aérienne. Une grande zone tampon au nord de la Syrie avec deux objectifs principaux : fixer les réfugiés syriens mais surtout frapper les Kurdes. L’objectif final étant de faire tomber Bachar el-Assad sur le modèle libyen et de placer un régime frère, islamiste en l’occurrence.

    Malheureusement pour elle, la Turquie doit constater que face à l’aviation russe ces objectifs ne pourront pas être atteints. Après quatre ans d’efforts, le recul soudain de sa politique dans son voisinage méridional immédiat rend fou de rage le mégalomaniaque président Recep Tayyip #Erdogan. D’autant que la guerre civile qu’il a contribué à alimenter en Syrie a rallumé l’irrédentisme kurde et brisé sa coalition électorale. Son rêve de restauration ottomane s’évanouit.

    [...]

    C’est-à-dire que « l’armée de la conquête », l’alliance djihadiste soutenue par la #Turquie qui regroupe al-Qaïda et les « rebelles modérés » chers à Laurent Fabius, subit un sérieux coup d’arrêt sous la pluie de bombes russes. Elle doit faire face dans un deuxième temps à une offensive terrestre de l’armée syrienne. Les amis de la Turquie ne peuvent pas se contenter de baisser la tête en attendant que les bombardiers passent. S’ils veulent défendre leurs positions, ils doivent se découvrir.

    Conséquence, l’armée syrienne qui donnait de graves signes de faiblesse est relancée. L’offensive aérienne russe pourrait permettre à Bachar el-Assad et ses alliés (dont l’Irak et l’Iran) de rétablir progressivement le corridor vers Alep, dégager Damas et l’axe qui va vers Homs et Hama et puis sans doute reprendre Palmyre.

    Bref, avec l’entrée en scène de la Russie, c’est toute la stratégie turque mais aussi occidentale qui s’écroule : le maintien de Bachar n’est plus une hypothèse improbable mais un fait dont il faudra tenir compte dans les années à venir. A trop maintenir Poutine à l’écart au profit de l’alliance turco-saoudienne, les Occidentaux l’ont poussé à intervenir et ont replacé malgré eux la #Russie au cœur du #Moyen-Orient.

    #Syrie