• La Haute-Savoie lance une opération d’abattage massive de bouquetins
    http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2015/10/08/la-haute-savoie-lance-une-operation-d-abattage-massive-de-bouquetins_4785810

    Seulement la préfecture ne prévoit pas uniquement l’abattage des bouquetins contaminés, mais aussi celui de ceux « non testés séronégatifs en 2015 et ne faisant pas partie du noyau sain constitué ». Cela signifie que des bêtes non dépistées en 2015, pour diverses raisons, seraient également abattues. Resteraient donc 60 à 70 bêtes à la fin de l’opération.

    Selon plusieurs associations de protection de la biodiversité, d’autres solutions préconisées par des experts étaient envisageables pour endiguer la propagation de l’enzootie. « Le préfet préfère la méthode brutale et il risque de diffuser la brucellose au massif voisin des Aravis », prévient Jean-Pierre Crouzat, porte-parole de la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna).

    Je me disais que ça ressemblait à la méthode #manche_de_pioche

    Favorables à l’arrêté préfectoral, les agriculteurs de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) des Savoie ont à l’inverse salué une « sortie de crise ». Ils mettent en avant la « préservation de la santé humaine face à une maladie contagieuse », la « préservation de la filière agricole locale » comme des autres massifs et espèces.

    Sachant qu’aujourd’hui aucun élevage ait été contaminé #on_tue_d'abord_on_réfléchit_après

    • Epidémie de brucellose sur les bouquetins du massif du Bargy
      http://www.haute-savoie.gouv.fr/Politiques-publiques/Protection-et-sante-animale/Veterinaires-et-sante-animale/Epidemie-de-brucellose-sur-les-bouquetins-du-massif-du-Bargy

      Mesures prises par les services de l’Etat contre la propagation de la brucellose

      Dans ces circonstances, afin de limiter les risques de propagation de la maladie, il a été décidé en septembre 2013 :

      d’abattre les bouquetins du massif du Bargy dont la classe d’âge était la plus atteinte et la plus à même d’entretenir la maladie au sein de la population de bouquetins (animaux participant à la reproduction), c’est-à-dire les animaux de 5 ans et plus.
      de poursuivre au printemps 2014 la capture et les analyses sérologiques d’une partie des animaux restants, afin d’évaluer la nouvelle prévalence de la maladie

      233 bouquetins de 5 ans et plus ont été abattus en octobre 2013 dans ce cadre.
      Cette décision d’abattre les animaux les plus âgés a été prise dans un contexte où il n’existe pas de solution alternative satisfaisante. En effet, la vaccination des animaux n’est pas disponible et la détection de l’ensemble des animaux séropositifs est très difficile à mettre en oeuvre en situation réelle.
      Cette décision a été prise suite aux recommandation de l’avis de l’Anses du 4 septembre 2013 qui n’envisage que deux solutions : l’abattage partiel des individus âgés (option retenue en octobre 2013) ou l’abattage total. Dans ses conclusions, elle confirme bien que ces actions d’abattage sont « les plus à même de réduire drastiquement » le risque de contamination.
      Les prélèvements réalisés en 2014 montrent que la maladie n’a pas globalement progressé ni régressé sur l’ensemble de la population mais qu’elle s’est fortement aggravée chez les bouquetins de moins de cinq ans.

      Ségolène Royal, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, a demandé, à la suite des débats du conseil national de protection de la nature tenu à Paris le 20 novembre 2014, que le protocole d’éradication de la brucellose des bouquetins du Bargy intègre les dernières données scientifiques disponibles. Il n’y aura par conséquent pas d’abattage total des bouquetins du massif du Bargy dans les jours qui viennent. Un nouveau protocole sera élaboré,conformément à la stratégie d’assainissement que la ministre a demandé de mettre en oeuvre avant la prochaine estive.

    • « L’abattage massif des bouquetins du Bargy est contre-productif »
      http://ecologie.blog.lemonde.fr/2015/10/09/labattage-

      L’abattage des bouquetins se poursuivait, vendredi 9 octobre, dans le massif du Bargy, en Haute-Savoie. En cause : le caprin, espèce protégée depuis 1981, est accusé par les éleveurs de contaminer leurs bêtes à la brucellose, une maladie infectieuse qui a resurgi dans le département en 2012, alors qu’elle y avait été éradiquée en 1999. Environ deux tiers du cheptel vont être euthanasiés, soit quelque 230 bêtes, en application d’un arrêté préfectoral du 16 septembre qui vise à constituer « un noyau sain parmi la population des bouquetins du Bargy ». La préfecture prévoit l’abattage des bêtes contaminées (qui représentent 40 % du cheptel), mais aussi de certaines qui n’ont pas pu être dépistées en 2015. Seulement 75 à 80 animaux devraient être épargnés.

      Une opération dénoncée par les scientifiques, notamment François Moutou, vétérinaire et épidémiologiste retraité, qui a fait partie, ces trois dernières années, à deux groupes de travail de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et de l’environnement (Anses), à l’origine de plusieurs rapports assez critiques sur les abattages massifs, dont le dernier publié en juillet 2015. Entretien.

      Je ne discute pas la nécessité d’éliminer des bouquetins contaminés, mais le fait de tuer l’ensemble du cheptel, ce qui est inutile et même contre-productif. L’opération d’octobre 2013 a conduit à une aggravation de la situation. Les tests menés au printemps 2014 ont montré que 43 % du cheptel était désormais contaminé, contre 36 % auparavant. Surtout, toutes les classes d’âge sont concernées, y compris les jeunes. L’abattage massif, en supprimant les mâles adultes, a permis aux jeunes jusqu’alors dominés d’accéder aux femelles, ce qui les a contaminés à leur tour.

      En vidant le Bargy, on risque également de contaminer les massifs alentour, notamment celui des Aravis. Les bouquetins sont des animaux sociaux, qui se déplacent beaucoup, particulièrement en période de rut. En éliminant les grands mâles du Bargy, on augmente les chances de voir des mâles environnants rejoindre les femelles survivantes.

      http://seenthis.net/messages/290818

    • Il y a toujours des interactions et des liens entre les êtres vivants et leur milieu naturel qui ne s’organisent pas à l’échelle de nos connaissances restreintes. Si la sauvegarde de cette vie pouvait être pensée comme primordiale, tendre à la la préservation de cet équilibre le serait également. Le programme serait simple : préservation des espaces sauvages, des passages nécessaires au travers de nos modernités (routes etc), du nombre d’animaux, de leur non interaction avec les animaux d’élevages. Il est inutile de détruire un élément d’un ensemble écologique en espérant sauver son système alors qu’on en contraint une réorganisation parfaitement hypothétique. Faut-il vraiment citer tous les exemples qui le prouvent ? Il n’y a vraiment que des rouages administratifs bornés par le profit économique pour cracher une solution de tuerie, solution ultime cruelle qui sonne symboliquement l’échec de cette politique austère et mortifère, profondément injuste et parfaitement inutile.

    • Les opérations d’abattage de bouquetins dans un massif des Alpes françaises, décidé pour éviter la propagation aux élevages d’une maladie, vont être suspendues en attendant un recours en justice qui doit être examiné le 19 octobre, a affirmé dimanche la Fondation Nicolas Hulot.

      ...

      L’opération d’abattage avait commencé jeudi pour deux jours, une « première étape » au cours de laquelle 70 bouquetins ont été abattus.

      http://www.liberation.fr/societe/2015/10/11/bouquetins-suspension-de-l-abattage-en-attendant-une-decision-de-justice_

    • Un article pour faire accepter l’idée qu’il n’y a pas de solution autre que l’abattage ?

      Haute-Savoie : « On connaît nos vaches par leur prénom. Peuvent-ils en dire autant des bouquetins ? »
      http://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/haute-savoie-on-connait-nos-vaches-par-leurs-prenoms-peuvent-ils-en-dir

      Pour Jean-Pierre Crouzat, porte-parole de la Fédération Rhône-Alpes de la protection de la nature (FRAPNA), cette méthode n’est pas la bonne : « Cela peut paraître séduisant, mais ça ne marche pas. L’abattage de 2013 a bien montré son inefficacité. » Les tirs massifs pourraient pousser les bouquetins du Bargy à se déplacer vers le massif des Aravis, tout proche, et empirer la situation.

      Lui préconise plutôt de capturer les animaux, les tester grâce à un dispositif in situ déjà expérimenté, puis relâcher les individus sains et euthanasier les bouquetins contaminés. Irréalisable, tranche Jean Hars : « Ça veut dire approcher les animaux à moins de 20 m. C’est impossible de tous les capturer ! » Pour le vétérinaire responsable du dossier, « si on demande l’abattage, ce n’est pas par plaisir. C’est la solution la plus faisable ».

    • « On connaît nos vaches par leur prénom. Peuvent-ils en dire autant des bouquetins ? »

      Je trouve ce titre très éclairant.
      pour ma part, je lis dans le mépris perpétuellement affiché par les divers acteurs de la filière carniste - des éleveurs aux consommateurs - envers les oppositions et les critiques un phénomène similaire à celui que... Jocelyne Porcher, qui n’est elle même pas avare d’un semblable mépris, a observé au sein des employés d’un même abattoir, mépris, hiérarchie, qui sépare radicalement les « tueurs » des « non-tueurs ».

      Qui tue ou accepte que l’on tue pour manger semble se tenir pour participant magiquement d’une connaissance supérieure de la vie - et considère qu’à ce titre, qui refuse cela se tiendrait irrémédiablement en deça d’une compréhension à laquelle seule l’acceptation de la pratique de la mise à mort donnerait accès. ( Quand Porcher parle des souffrances des employés des abattoirs dans un article de sociologie sur la souffrance au travail, elle emploie le terme de « mise à mort », elle parle de tuer. Mais quand elle s’en prend aux opposants à l’élevage, dans une presse plus généraliste, - ou quand les défenseurs de l’élevage reprennent et promeuvent son discours - c’est pour laisser entendre que ces derniers doivent avoir un problème ... avec « la mort qui fait partie de la vie ».
      Il est vrai que la mise à mort, elle, relèverait plutôt d’autre chose.
      Il y a un double discours, et des choses dont les carnistes, pour reprendre le concept forgé par Mélanie Joy, ne parlent qu’entre initiés .

      mais c’est un sujet sur lequel je compte revenir tôt ou tard ;