Alice : C’est mon père qui a créé la prostituée que je suis devenue - Prostitution et Société
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Ces bars, c’est le monde de l’hypocrisie. Tout est caché, c’est le non dit. Dans la petite ville où j’ai commencé, il en y avait sept. Les patronnes montrent un visage bien lisse, elles racontent qu’elles refusent les actes sexuels dans leur bar. Mais comme la mienne était souvent bourrée, le masque avait vite fait de tomber. Elle gueulait : « Alors bande de fainéantes, est-ce que ça bosse ? Je veux plus de sexe ! »
En fait, en général, les passes n’ont pas lieu dans le bar mais au « salon », derrière les rideaux ; ou bien les patronnes nous filent des préservatifs pour aller à l’hôtel. La seule chose interdite, c’est de voir des clients en indépendante, à l’extérieur, parce que c’est autant d’argent qui leur passe sous le nez.
On a de faux contrats de travail. J’étais embauchée comme femme de ménage (personne ne s’étonnait qu’il y en ait dix dans le même bar !) et j’étais déclarée pour cinq ou six heures alors qu’en fait c’est la semaine chinoise, on bosse tout le temps.