ReSPUBLICA » Les leurres du statut de travailleur indépendant

/7396920

  • ReSPUBLICA » Les leurres du statut de travailleur indépendant
    http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/les-leurres-du-statut-de-travailleur-independant/7396920

    On va ainsi vers une société duale, une société de pays sous-développé, avec d’un côté une petite bourgeoisie mondialisée (les classes moyennes-supérieures, pour qui on tégévise Bordeaux et Toulouse ou néo-aéroportise Nantes) qui suit la bourgeoisie dans son mouvement, et de l’autre une petite-bourgeoisie nationale (salariée ou pas), qui vit avec des miettes minimales que lui laisse la redistribution, se débrouille avec les monnaies locales, etc. Tout ça n’a rien de nouveau, mais ça s’accélère. Bien sûr il faut résister, défendre les salariés et le droit social, mais il faut bien voir que ce n’est qu’un combat de court terme, difficile, parce que les syndicats sont totalement délégitimés et les politiques aussi, et que ça se fait avec l’approbation de la population (71 % des Français accepteraient l’idée de la nécessité des réformes structurelles). Pour penser sérieusement la situation à terme, il faut d’abord comprendre que dans la société capitaliste les salariés sont aliénés parce que leur production leur apparaît comme extérieure, qu’il leur faut l’acheter pour se l’approprier (c’est quand même fort de café) et qu’ils se fourvoient en croyant que l’individualisation marchande leur permet de se réapproprier leur vie : ils gagnent peu mais travaillent pour eux, ils paient la santé, la retraite, l’école, mais ils paient pour eux, ça leur va. Ce ne sont donc certainement pas les fariboles proudhono-keynésiennes qui ne vont pas à la racine des difficultés du capitalisme qui pourront en résoudre les difficultés, elles ne font que tenter de le perpétuer. La société se délite, e la nave va… (MZ)