un concept efficient pour le xxe siècle ?

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  • Depuis longtemps, ils ont la gâchette facile » DWT » DWT Magazine
    http://downwiththis.fr/mag/depuis-longtemps-ils-ont-la-gachette-facile

    « Je suis Hassan Ben Mohamed. Je n’avais que 4 ans le soir du 18 octobre 1980. Aujourd’hui en 2015, j’en ai 38. L’histoire de mon frère m’a hanté durant toute ma vie. J’ai décidé de me confronter après tout ce temps à ce qu’il s’est passé. J’ai décidé d’ouvrir le sarcophage de la mémoire et de me replonger dans la douleur afin d’y trouver les explications, d’y découvrir pourquoi mon frère est mort, qui était cet assassin, que s’était-il vraiment passé ce soir-là… ».
    Marseille, le 18 octobre 1980, veille de l’Aïd, Lahouari et trois de ses amis subissent un contrôle de routine. Un des CRS grommelle « ce soir j’ai la gâchette facile« . Il fouille la boîte à gant avec le canon d’un pistolet-mitrailleur, puis tire. Lahouari est tué sur le coup. Dans la cité des Flamants, à la Canebière (Marseille), c’est l’émoi. Afin de le préserver du tumulte, le petit frère Hassan, est éloigné par sa famille. Il découvrira peu à peu ce qui s’est passé.
    En 2010, Hassan Ben Mohamed devenu lui-même policier, décide de se plonger dans son en-quête de mémoire. Elle va durer 5 ans. Face aux souvenirs qui s’effilochent et à une connaissance partielle, fragmentée, des faits et de leurs conséquences, il recueille et croise les témoignages des différents protagonistes, remonte jusqu’au meurtrier lui-même. Il recherche dans des archives privées ou publiques, et rencontre de nombreux acteurs impliqués dans l’effervescence sociale, judiciaire, politique ou culturelle suscitée par l’affaire. Collectant ainsi toutes sortes de documents audio, vidéo, écrits ou photographiques, il se lance dans l’écriture du livre La gâchette facile (disponible depuis le 8 octobre 2015), avec la participation de son cousin Majid El Jarroudi.

    http://www.lecourrierdelatlas.com/1012130092015-La-gachette-facile-une-bavure-racontee-par-un-frer

    En point d’orgue du récit, il y a la rencontre entre Hassan Ben Mohamed et le policier qui a abattu son frère, dans un café à Marseille. L’homme n’est pas le monstre que le frère de la victime s’est imaginé. Mais l’occasion est belle pour exprimer son ressentiment. Hassan Ben Mohamed ne lui manifeste pour autant pas de colère. Et pourtant. Dès le lendemain du drame, le CRS a été inculpé d’homicide involontaire et placé sous mandat de dépôt. Il sera condamné en 1987 à 10 mois de prison, dont 4 avec sursis... avant d’être finalement amnistié.

    Y’a comme un mauvais gout de syndrome de Stockholm
    puisqu’il devient lui-même policier.