Oui, @rastapopoulos quand tu acceptes d’entendre qu’il y a des vécus différents et que la lutte doit être combinée, alors on avance. Cependant, les termes de cette combinaison qui doit les définir ?Ici on a pas la même perception de cette marche.
Pour nous, malgré les divergences, elle constitue un sursaut à soutenir, parce qu’elle permet à de nouvelles voix de se faire entendre, elle mobilise des gens que l’on ne voit jamais aux manifs, elle bouscule le gentil ordre militant parisien.
La critique des paradoxes de la gauche, des paradoxes des lumières, est normale parce que justement le vécu des grands idéaux humanistes est différent.
Faut-il rappeler que les distinctions ne viennent pas d’abord des dominés mais des dominants ? Que la révolution française affranchit les esclaves noirs tout en laissant l’ensemble des femmes esclaves et les autres avec un statut de mineur ? Alors les femmes contestent, mais laissent les femmes des colonies de côté faut pas mélanger serviettes et torchons. Et c’est toujours comme ça, un mais pas l’autre.
Ou l’un contre l’autre, comme les syndicats dans les années 80 : ouvriers contre immigrés.
Que les pensionnés militaires africains ne sont pas traités comme les autres retraités ? Que les contrôles policiers ne touchent pas tout le monde de la même façon ? Que chaque jour, je vois des gens s’adresser à des femmes voilées comme si elles étaient illettrées et imbéciles. Qu’à un moment, on devient las de devoir toujours tout expliquer en voyant systématiquement sa parole minimisée, mise en doute, et que oui, alors, on va choisir des espaces de confiance.
C’est vrai pour les femmes, c’est vrai pour tout les Autres. Tout les autres quoi ? Il faut quand même appeler un chat un chat ? Comme vous le disiez je sais plus où @rastapopoulos , la race existe et n’existe pas. Quand on nomme on fige, mais si on ne nomme pas on occulte. Alors que faire ?
Sangloter avec ▻http://seenthis.net/messages/418805 au communautarisme dès qu’on est un peu mis à mal dans ses paradoxes ? Bah...