A propos de la marche contre le racisme du 31 octobre et de la "lettre (...)

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  • A propos de la marche contre le racisme du 31 octobre et de la « lettre ouverte » qui critique cette initiative - mondialisme.org
    http://mondialisme.org/spip.php?article2369

    Ce petit texte constitue une réponse à ceux qui ont écrit la « Lettre ouverte à ceux qui pensent que participer à la Marche-de-la-dignité-contre-le-racisme-avec-le-soutien-d’Angela-Davis n’est pas un problème » et dont nous reproduisons le texte à la fin de ce courriel.

    Y.C., Ni patrie ni frontières

    • C’est recommencer les mêmes erreurs qu’ont commises les mouvements d’extrême gauche des années 60 et 70. Entre la dénonciation sectaire et le suivisme opportuniste, il existe une autre voie : celle qui consisterait à se demander comment s’articulent les différentes formes de domination et d’exploitation. Et surtout déployer toute son énergie pour que les exploités de toutes origines et de toutes croyances ne soient pas exclus des luttes de classe : soit directement ("vous ne souffrez d’aucune discrimination") soit indirectement ("vos problèmes sont secondaires » ou « la Révolution résoudra toutes ces questions » ).

      [C’est moi qui souligne.]

      Ben c’est justement ce que font les mouvements qui travaillent sur l’intersectionnalité…

    • Oui, @rastapopoulos quand tu acceptes d’entendre qu’il y a des vécus différents et que la lutte doit être combinée, alors on avance. Cependant, les termes de cette combinaison qui doit les définir ?Ici on a pas la même perception de cette marche.

      Pour nous, malgré les divergences, elle constitue un sursaut à soutenir, parce qu’elle permet à de nouvelles voix de se faire entendre, elle mobilise des gens que l’on ne voit jamais aux manifs, elle bouscule le gentil ordre militant parisien.

      La critique des paradoxes de la gauche, des paradoxes des lumières, est normale parce que justement le vécu des grands idéaux humanistes est différent.

      Faut-il rappeler que les distinctions ne viennent pas d’abord des dominés mais des dominants ? Que la révolution française affranchit les esclaves noirs tout en laissant l’ensemble des femmes esclaves et les autres avec un statut de mineur ? Alors les femmes contestent, mais laissent les femmes des colonies de côté faut pas mélanger serviettes et torchons. Et c’est toujours comme ça, un mais pas l’autre.
      Ou l’un contre l’autre, comme les syndicats dans les années 80 : ouvriers contre immigrés.

      Que les pensionnés militaires africains ne sont pas traités comme les autres retraités ? Que les contrôles policiers ne touchent pas tout le monde de la même façon ? Que chaque jour, je vois des gens s’adresser à des femmes voilées comme si elles étaient illettrées et imbéciles. Qu’à un moment, on devient las de devoir toujours tout expliquer en voyant systématiquement sa parole minimisée, mise en doute, et que oui, alors, on va choisir des espaces de confiance.

      C’est vrai pour les femmes, c’est vrai pour tout les Autres. Tout les autres quoi ? Il faut quand même appeler un chat un chat ? Comme vous le disiez je sais plus où @rastapopoulos , la race existe et n’existe pas. Quand on nomme on fige, mais si on ne nomme pas on occulte. Alors que faire ?

      Sangloter avec http://seenthis.net/messages/418805 au communautarisme dès qu’on est un peu mis à mal dans ses paradoxes ? Bah...

    • Après une longue période de déni, j’ai fini il y a des années par admettre qu’en nommant « ce qui existe sans exister » : le sexe, la race, ces marqueurs de hiérarchies sociales et en assumant ce caractère contradictoire, les dominé-e-s prennent le problème à bras le corps .

      Et que tous les dominants qui prétendent leur en faire reproche leurs cherchent à dessein mauvaise querelle pour des raisons inavouées .

      Il existe une hiérarchie sociales, avec pour marqueur la « race », les privilégié-e-s au sein de cette hiérarchie peuvent se payer le luxe de l’ignorer tandis que les disciminé-e-s se font rappeler à leur marque et à leur place en permanence.

      Lorsqu’ellils osent nommer ce qu’il leur est fait matériellement, le système de rapports sociaux de domination et les catégories qu’il crée,, les privilégié-e-s « antiracistes » (ça ne mange pas de pain) ou non, forts de leur position de dominants, espèrent encore s’en tirer à bon compte et échapper à la nécessité d’examiner leur propre rôle dans l’affaire en accusant les dominé-e-s d’être les auteurs, les producteurs et les promoteurs d’un racisme idéologique, moral, puisqu’ils osent nommer et tenir compte des effets de la-race-qui-n’existe-pas bien qu’elle leur soit en permanence imposée : « sales racialistes ! »

      Il y a là quelque chose de banalement Ubuesque, de l’existence d’un privilège et de la mesquinerie qu’il permet.
      De mémoire, Ubu à ses palotins : "Je tâcherai de lui marcher sur les pieds. Il regimbera, alors je m’écrierai « Merdre » et vous vous emparerez de lui" .

      La simple réaction que déclenche chez les blancs le fait que la-race-qui-n’existe-pas soit assumée comme catégorie politique par celleux-qui-ne-sont-donc-sûrement-pas-si-racisés-e-s-que-ça (puisqu’il ne tiendrait qu’à elleux de dire en choeur avec ces blancs antiracistes « la race n’existe pas » pour ne plus en subir les effets) est une preuve de plus s’il en était besoin de l’existence de la-race-qui-n’existe-pas.

      Je plussoie plus encore mélanine !