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  • A Rio, le tourisme de #favela fait scandale

    Depuis une dizaine de jours, #Rocinha, la plus grande favela de Rio, est en proie à des affrontements entre police et trafiquants. La présence d’un groupe de touristes français sur les lieux a fait réagir les médias locaux.


    http://www.liberation.fr/planete/2017/09/29/a-rio-le-tourisme-de-favela-fait-scandale_1599753
    #bidonville #tourisme #dark_tourism #Brésil #rio_de_janeiro #tourisme_noir

  • (1) #Perturbateurs_endocriniens : le Parlement européen invalide la définition de la Commission - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/10/04/perturbateurs-endocriniens-le-parlement-europeen-invalide-la-definition-d
    http://md1.libe.com/photo/998013-les-perturbateurs-endocriniens-infographie-big.png?modified_at=1507

    Le 4 juillet, après un an de blocage, la France, qui menait l’opposition au côté notamment du Danemark et de la Suède, avait cédé et accepté cette définition des critères des perturbateurs endocriniens, ces substances chimiques omniprésentes dans les produits du quotidien (pesticides, plastiques, cosmétiques, conditionnements alimentaires…), et suspectées d’être à l’origine de diverses maladies. Plusieurs ONG environnementales avaient alors dénoncé cette définition comme insuffisante pour prévenir les risques de #santé publique que représentent ces produits. Elles dénonçaient notamment un niveau de preuve exigé trop élevé.

  • Les libertés publiques cédées aux algorithmes - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/09/29/les-libertes-publiques-cedees-aux-algorithmes_1599911

    par Amaelle Guiton

    Accusés de laisser diffuser des appels à la haine ou, au contraire, d’arbitrairement censurer des contenus, les géants du Web sortent timidement de leur déni. Mais comment répondre à des injonctions contradictoires ?

    Le 6 septembre, le géant du Web a annoncé que plus de 400 faux comptes, qui proviendraient d’une « ferme à trolls » située à Saint-Petersbourg, en Russie (lire page 4), avaient dépensé en deux ans près de 100 000 dollars dans des publicités portant sur des sujets sensibles aux Etats-Unis. Facebook a aussi dû récemment réagir à une enquête du site d’investigation ProPublica, qui révélait qu’il était possible, lors d’un achat de publicité sur la plateforme, de cibler des utilisateurs antisémites - une catégorie créée par un algorithme à partir de leurs données de profil (lire pages 8-9). Voilà que se révèlent les angles morts d’un juteux modèle économique, qui lui a permis d’accumuler en 2016 un bénéfice net de 10,2 milliards de dollars, en augmentation de 177 % par rapport à l’année précédente.

    C’est bien tout le problème : celui d’une tendance de fond qui voit la régulation de la parole en ligne relever de moins en moins de l’autorité judiciaire - et de plus en plus des acteurs privés et de leurs algorithmes. « Il y a une mutation de la manière dont les retraits sont opérés, avec d’une part une externalisation croissante de la modération, vers des pays comme le Maroc ou l’Inde, et d’autre part la montée en puissance de l’intelligence artificielle pour retirer automatiquement des contenus », souligne Félix Tréguer. Le tout dans un contexte de « forte pression des gouvernements ». Pour Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur, blogueur sur Affordance.info et auteur de l’Appétit des géants (C&F éditions), « on passe de modèles de délégation de service public à des modèles de délégation de responsabilité publique. On ne parle plus de sociétés commerciales, mais d’entités qui font à la fois du commerce et de la politique ».

    « Nationaliser Facebook »

    « Même avec la meilleure volonté du monde, on ne peut pas piloter de manière bienveillante un outil, quel qu’il soit, où il y a 2 milliards d’individus en permanence », estime Olivier Ertzscheid. Signe des temps, relève-t-il, on voit apparaître, jusque dans les colonnes du Guardian, des appels à « nationaliser Facebook, Google et Amazon » : « Il est logique qu’un contre-discours émerge face au modèle de pensée d’un libertarianisme à tout crin. » Pour lui, comme pour Félix Tréguer, la solution passe en grande partie par un mouvement de déconcentration. « La seule alternative, c’est de promouvoir d’autres modèles, de revenir à des formes plus décentralisées d’hébergement des communications, juge ce dernier. Une politique numérique vraiment ambitieuse, qui se pose ces questions de la décentralisation et du logiciel libre, permettrait de faire des pas de géant. Or, à la place, on assiste à la légitimation des modèles économiques des "Gafa" [Google, Apple, Facebook, Amazon, ndlr] au cœur des écosystèmes d’innovation. »

    #Facebook #Régulation #Liberté_expression

  • UE : 112 milliards d’euros de subventions par an pour les énergies fossiles - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/09/29/ue-112-milliards-d-euros-de-subventions-par-an-pour-les-energies-fossiles

    Malgré leur engagement d’arrêter les #subventions pour la production et la consommation des #énergies_fossiles, et de réduire largement leurs émissions de gaz à effet de serre, les instances de l’#Union_européenne et les gouvernements européens continuent de financer ces secteurs extrêmement polluants à hauteur de 112 milliards d’euros par an. D’après un rapport publié jeudi, par le Réseau action climat (RAC) et le think tank Overseas Development International, l’Union européenne consacrerait notamment 4 milliards d’euros par an en subventions « directes » aux énergies fossiles, via les investissements des banques européennes (2 milliards d’euros) entre autres.

    Report - Phase-out 2020 : Monitoring Europe’s fossil fuel subsidies
    http://www.caneurope.org/publications/blogs/1471-report-phase-out-2020-monitoring-europe-s-fossil-fuel-subsidies

  • Israël décide de « pourrir la vie » d’Amnesty International
    Nissim Behar, Libération, le 12 septembre 2017
    http://www.liberation.fr/planete/2017/09/12/israel-decide-de-pourrir-la-vie-d-amnesty-international_1595757

    L’Etat hébreu va appliquer la loi « anti-boycott » votée en 2011 : il reproche à l’ONG d’appeler à ne pas consommer des produits de la « Cisjordanie occupée ».

    Jusqu’à présent, les attaques israéliennes visant les organisations hostiles à l’occupation des territoires palestiniens étaient virulentes mais restaient purement verbales. Ce mardi 12 septembre marquera donc un changement majeur puisque le gouvernement de Benyamin Nétanyahou a décidé d’appliquer pleinement la loi « anti-boycott » votée par la Knesset en juillet 2011 pour punir les ONG appelant à ne pas consommer des produits de « Judée-Samarie » (la Cisjordanie occupée).

    La première ONG visée par les sanctions sera Amnesty International, que les officiels israéliens accusent de « mener une campagne injustifiée et proche de l’antisémitisme » contre les colonies de l’Etat hébreu. A en croire l’entourage de la ministre de la Justice, Ayelet Shaked (extrême droite), et de son homologue des Finances, Moshé Kahlon (droite), de « nombreuses plaintes » visant la campagne lancée par Amnesty International à l’occasion du 50e anniversaire de la guerre des Six Jours (juin 1967) auraient en effet été enregistrées à Jérusalem. Ce qui justifierait un examen attentif et l’application de la loi.

    De fait, les plaintes existent. Mais elles émanent d’organisations d’extrême droite favorables à l’annexion des territoires palestiniens, d’associations de colons, ainsi que de chefs d’entreprise installés dans les différentes zones industrielles des territoires occupés, lesquels redoutent évidemment de perdre des commandes. En vertu de la « loi anti-boycott », les ressortissants israéliens effectuant des dons à Amnesty International ne bénéficieront plus d’un abattement fiscal et la branche locale de l’organisation perdra également tous les avantages et réductions diverses qui auraient pu lui être accordés.

    Le mouvement BDS visé

    Lors du vote de cette loi, ses promoteurs ne cachaient pas que leur objectif principal était de « pourrir la vie des organisations ennemies d’Israël » en réduisant leurs rentrées financières et en rendant plus compliqué leur fonctionnement journalier. Ce qui sera le cas pour la branche israélienne d’Amnesty, désormais marquée du sceau d’infamie.

    En mars, la Knesset a par ailleurs voté une autre loi interdisant l’entrée du territoire aux partisans déclarés du boycott des produits « made in Israël ». Essentiellement des militants du mouvement BDS (« Boycott Désinvestissement Sanctions ») et de ses satellites dûment identifiés par un département spécialisé du ministère de la Sécurité intérieure. Mais des responsables de l’ONG Human Rights Watch ont ensuite été ciblés par la même mesure et au sein du ministère de la Justice, des juristes ont été chargés d’étudier la possibilité d’ajouter ceux d’Amnesty International à la liste.

    #Israel #BDS #Amnesty_International #ONG

  • « Fous le bordel, crée un #Média » : ils interdisent Indymedia Linksunten, nous le soutenons
    https://grenoble.indymedia.org/2017-09-19-Fous-le-bordel-cree-un-media-ils

    On a mis du temps pour cause de dispersion estivale, mais on le fait enfin, cet article sur Indymedia Linksunten. Même si, à quelques exceptions près, il en a peu été question sur Indymedia Grenoble, en juillet dernier se tenait à Hambourg le sommet du G20. Pendant ce temps, le site des compagnons d’Indymedia Linksunten a été un relais fort pour l’organisation des contre-manifestations, en tant que média libre où chacun peut publier ses textes et ses récits. On pouvait ainsi y trouver des comptes (...)

    #Articles

    / Répression / Contrôle social, Révoltes / Luttes sociales, Média, #Autres_infos

    #Répression_/_Contrôle_social #Révoltes_/_Luttes_sociales
    https://linksunten.indymedia.org
    https://web.archive.org/web/*/linksunten.indymedia.org
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_de_Maizi%C3%A8re
    https://nantes.indymedia.org/articles/38384
    https://nantes.indymedia.org/articles/38385
    https://nantes.indymedia.org/articles/38386
    https://lille.indymedia.org/spip.php?article31018&lang=fr
    https://atelier.mediaslibres.org/Le-gouvernement-allemand-interdit-le-site-Linksunten-Indymedia
    https://paris-luttes.info/le-media-alternatif-indymedia-8595?lang=fr
    https://paris-luttes.info/solidarite-avec-indymedia-8629?lang=fr
    https://www.politis.fr/articles/2017/08/letat-allemand-ferme-un-site-de-gauche-radicale-37446
    http://www.liberation.fr/planete/2017/08/25/les-autonomes-allemands-dans-la-tourmente_1591906
    https://de.indymedia.org/node/13600
    https://www.reporter-ohne-grenzen.de/presse/pressemitteilungen/meldung/rechtsstaatlich-fragwuerdiges-verbot
    http://www.labournet.de/interventionen/solidaritaet/solidaritaet-gegen-das-verbot-von-linksunten-indymedia-widerstand-gegen-po
    http://www.spiegel.de/politik/deutschland/linke-website-linksunten-indymedia-von-innenministerium-verboten-a-1164429.h
    http://www.zeit.de/kultur/2017-08/indymedia-linksunten-abschaltung-rechtlich/komplettansicht
    https://www.indybay.org/newsitems/2017/08/25/18802192.php
    https://crimethinc.com/2017/08/25/german-government-shuts-down-indymedia-what-it-means-and-what-to-do
    https://enoughisenough14.org/2017/08/29/hands-off-linksunten-indymedia-call-for-international-demo-at-sept
    https://enoughisenough14.org/tag/linksunten
    https://espoirchiapas.blogspot.mx/2017/08/ofensiva-mundial-contra-los-medios.html
    http://www.globenet.org/Deux-journalistes-du-Dauphine.html?start_aff=12
    https://www.bibliothequeantigone.org

  • En Suède, le chantier tortueux d’un « urbanisme féministe » - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/09/14/en-suede-le-chantier-tortueux-d-un-urbanisme-feministe_1594700

    Deux adolescentes rieuses flânent dans le rayon fruits et légumes du supermarché du centre d’Husby, petite banlieue dans le nord de Stockholm. Pour venir jusqu’ici, elles sont passées par derrière et ont longé une route, où elles peuvent arrêter les voitures. Elles ont évité le centre du quartier. Au cas où. « On a peur de sortir quand il fait noir, et même en plein jour on doit faire attention à ce qu’on porte, pour ne pas attirer les regards », explique l’une d’elles, Elissa, 14 ans.

    A lire aussiLa ville encore trop mâle famée

    Des sondages menés dans le quartier par la municipalité de Stockholm montrent que de nombreuses femmes se sentent en danger dans le centre d’Husby, qu’elles décrivent souvent comme dominé par les hommes. De ce constat est né le premier projet d’« urbanisme féministe » en Suède, qui a commencé à prendre forme cet été. « Il faut des espaces publics pour tous, et il faut vraiment laisser les femmes décider de ce qui est important pour qu’elles aient envie d’en faire partie », explique la commissaire au logement de la ville de Stockholm, Ann-Margarethe Livh. « Les femmes se sentent plus en danger que les hommes, la problématique de la sécurité est donc liée à la problématique du genre », explique Nurcan Gültekin, en charge du projet au sein de l’entreprise municipale de logements Svenska Bostäder. Cet effort d’intégrer davantage les femmes dans l’espace public est aligné sur la politique de l’autoproclamé « premier gouvernement féministe du monde ».

    Mais le projet a également soulevé des questions d’inégalités sociales et de racisme dans un quartier où environ 65 % des habitants sont nés à l’étranger. Husby était par ailleurs l’épicentre des émeutes qui ont secoué Stockholm en 2013 et ont exposé au monde les faiblesses d’un pays souvent considéré comme un paradis social-démocrate. La police suédoise a décrit Husby comme un des quinze quartiers les plus « vulnérables » du pays en raison du trafic de drogue, de cambriolages et de quelques crimes par armes à feu. Depuis, le quartier a été régulièrement, et à tort, qualifié de « no-go zone » par les médias conservateurs internationaux.

    • Arrivée directement d’Afrique du Sud à Husby il y a huit ans, Michelle Tchetty ne se rend dans le centre du quartier qu’en cas d’extrême nécessité. « Je suis un genre de recluse », explique la professeure de maternelle, qui se dit particulièrement intimidée par les groupes de jeunes hommes qui occupent la zone. « Les femmes n’ont pas la même vie sociale que les hommes, ici. » En réponse à ces appréhensions, le projet consiste d’abord à rendre l’endroit plus rassurant. Un accès direct a par exemple été aménagé entre le supermarché et le parking, où les femmes se sentent particulièrement vulnérables. L’initiative prévoit également d’améliorer l’éclairage des rues entre le métro et les habitations.

      Au-delà de la sécurité, le centre du quartier doit aussi devenir plus hospitalier pour les femmes. Une auto-école va s’installer, pour que les femmes aient plus facilement accès à des leçons de conduite. Un salon de beauté va ouvrir ses portes, pour attirer davantage d’entre elles dans le centre. Un nouveau restaurant, Anatolia, a employé deux femmes cet été et cherche à en embaucher d’autres pour le reste de l’année. Nurcan Gültekin envisage aussi de construire à Husby une aire de jeux pour les enfants.

      « Plutôt que de dire que les hommes dominent l’espace public et que les femmes ont trop peur de s’y rendre, il faudrait peut-être retourner le problème et se demander comment rendre les espaces publics à nouveau nécessaires pour les femmes », explique l’architecte à l’Institut royal de technologie à Stockholm Elin Strand Ruin. Selon elle, l’urbanisme féministe peut notamment passer par la création d’espaces à double emploi, pour attirer les familles : un restaurant-aire de jeux ou un café-laverie, par exemple. « Il n’y a pas de réelle définition, et cela requiert un grand niveau de citoyenneté », explique-t-elle.

      L’idée d’inclure l’opinion des femmes dans les projets d’aménagement urbain, à Husby et dans les banlieues du même district au nord de Stockholm, a germé avant la naissance du projet d’urbanisme féministe. Le centre d’Husby, deux petites places bétonnées encadrées par des barres d’immeubles, a été construit dans les années 70 dans le cadre du « programme million », qui a permis la construction d’un million de nouveaux logements pour la classe ouvrière en dix ans. Dès 2009, la ville de Stockholm commence à entreprendre un programme de rénovation de ces habitations, à Husby et dans plusieurs banlieues alentours. De nombreuses réunions de quartier sont organisées afin d’informer les habitants. « Au début, il n’y avait que des hommes », se souvient Nurcan Gutelkin. Pour attirer plus de femmes, Svenska Bostader décide d’envoyer des lettres d’invitations deux semaines avant les réunions, qui ont désormais aussi lieu plus près des habitations. La technique fonctionne : de plus en plus de femmes sont présentes, et font part de leurs inquiétudes. En même temps, à Husby, Svenska Bostader et d’autres associations recueillent l’opinion des femmes sur l’espace public et la sécurité. Plus de 15000 femmes participent. Elles sont invitées à coller des pastilles de couleur sur une carte : jaune, où elles habitent, verte, où elles se sentent en sécurité, et rouge, où elles se sentent en danger. Le centre d’Husby n’est plus qu’un océan de pastilles rouges.

      Il faudra un certain temps pour que ce constat se mue en solutions concrètes. « Svenska Bostader travaille pour intégrer les femmes depuis 2009, mais cela devient une décision politique dédiée au centre d’Husby à partir de 2015 », explique Nurcan Gutelkin. La commissaire au logement fraichement nommée Ann-Margarethe Livh et cinq autres femmes se réunissent en février 2015 dans la petite bibliothèque municipale d’Husby. Parmi elles, des habitantes du quartier, la précédente directrice du projet au sein de Svenska Bostader Helen Larsson, et la présidente de l’époque de l’organisation pour femmes de banlieues Meufs de la rue, Banar Sabet. « Je voulais vraiment créer une méthode positive, la méthode Husby pour la démocratisation de la prise de décision », se souvient Banar Sabet.

      Aujourd’hui, Banar Sabet est déçue. Selon elle, le projet est vite passé des mains des habitantes à celles d’experts venus de la ville, dont les opinions ont été davantage valorisées. Elle remet notamment en cause l’implication de l’architecte de l’Institut royal de technologie Elin Strand Ruin, invitée à animer six ateliers dans le quartier. « D’un point de vue égalitaire, ce projet est une catastrophe », déplore Banar Sabet. La théorie universitaire aurait selon elle dû être mise à niveau égal avec la pratique des habitants, et cela n’a pas été le cas. Elin Strand Ruin a conscience de ces critiques : « Je suis blanche, chrétienne, et de classe moyenne. Je peux motiver mes raisons de participer, mais il faut bien sûr avoir conscience des inégalités de pouvoir. »

    • Ni Elin Strand Ruin, ni Banar Sabet ne sont plus impliquées dans le projet, mis concrètement en oeuvre depuis avril, et qui a peu à peu été happé dans un tourbillon médiatique et politique. L’attention s’est déplacé rapidement de l’égalité des genres dans l’espace public à une polémique sur l’islam et la place des femmes. Une activiste féministe et résidente d’Husby, Zeliha Dagli, publie un éditorial en juin 2015 dans le journal Aftonbladet qui pointe l’extrémisme religieux à Husby. « Je ne peux rien faire quand mes droits sont restreints et contrôlés dans ma zone résidentielle. Toutes les « ombres barbues » me font peur », écrit-elle dans cet article en forme d’appel au secours.
      Les Meufs de la rue publient une réponse, arguant que l’expérience de Zeliha Dagli ne représente pas toute la vérité, et que l’oppression des femmes n’est pas limitée aux confins du quartier. « Que certains hommes veuillent forcer les femmes à porter le voile et d’autres à l’enlever est le symbole d’une société où les femmes n’ont pas toutes leurs libertés » , écrivent-elles.

      Ce glissement du débat de féminisme à islam n’est que trop commun, selon Victoria Kawesa, la nouvelle leader du parti Initiative féministe. « La société dominante explique tout ce qu’il se passe dans ces quartiers par l’envahissement des islamistes, estime-t-elle. Sauver des femmes à la peau noire et foncée d’hommes à la peau noire et foncée devient un projet féministe, et c’est partout pareil. »
      Quartier oublié

      Arrivée d’Ouganda à neuf ans, Victoria Kawesa a grandi dans la banlieue nord de Stockholm. Elle concentre son action politique sur l’intersection entre féminisme et racisme. « On ne peut pas avoir de féminisme en banlieue si on a toujours du racisme, les deux vont de pair », explique-t-elle. Comme elle, Girmay Fisehatsion, propriétaire d’un magasin d’informatique à Husby depuis 2007, pense que le problème est systémique. Ce réfugié érythréen dit se faire cambrioler deux fois par mois en moyenne. Il connaît souvent les auteurs de ces crimes depuis qu’ils sont enfants, soupire-t-il, en soulignant le manque de débouchés dans le quartier. À Husby, le chômage est de 8,9% en moyenne, contre 1,7% dans le centre de Stockholm et 3,7% en moyenne pour l’ensemble de la ville, dont la périphérie.

      « Nous soutenons le mouvement féministe, mais ça ne suffit pas, assène Salam Kurda, président de l’association des commerces d’Husby, qui attend des résultats concrets. Tous ces problèmes viennent du fait que la société a trop longtemps oublié l’existence de ce quartier. » Un sentiment partagé par Nurcan Gutelkin. « Le problème est structurel, soutient-elle. En tant qu’entreprise de logement, on fait ce qu’on peut. » Au-delà du projet d’urbanisme féministe, la ville de Stockholm a prévu de construire deux tours de 600 habitations à Husby, sur d’anciens parkings prisés pour le trafic de drogues. Ce doit être le plus gros investissement dans le quartier depuis sa création, il y a plus de quarante ans. Elissa et son amie sont optimistes. « Je m’amuse bien ici, je ne veux pas déménager, dit Elissa. J’espère qu’Husby peut faire figure d’exemple, pour montrer que les choses peuvent changer. »

  • UN-Untersuchungsbericht Chan Scheichun -
    Regime verübte C-Waffen-Angriff

    http://www.taz.de/UN-Untersuchungsbericht-Chan-Scheichun/!5445774 - 2017-09-06

    "Die #UNO legt sich fest: Der Giftgasangriff auf den syrischen Rebellenort Chan Scheichun wurde von der Regierung durchgeführt."

    #Syrien #Chemiewaffen #Sarin #ChanScheichun #Nahost-Politik

    trouvé ici: https://diasp.eu/posts/6013680
    via http://02mydafsoup-01.soup.io/post/631689905/UN-Untersuchungsbericht-Chan-Scheichun-Regime-ver-bte

  • Le gouvernement allemand interdit le site Linksunten Indymedia, solidarité !
    https://atelier.mediaslibres.org/Le-gouvernement-allemand-interdit-le-site-Linksunten-Indymedia

    Le gouvernement allemand a interdit aujourd’hui le site web linksunten.indymedia.org ainsi que son logo.
    Traduction de l’article et des mises à jour d’Enough is enough et ressources en français.

    En anglais : https://enoughisenough14.org/2017/08/25/german-government-bans-linksunten-indymedia
    #indymedia #répression #mediaslibres

    • Selon les médias traditionnels allemands, la décision a été transmise à trois supposés "opérateurs" de la plate-forme indymedia. Les policiers ont mené plusieurs perquisitions, confisqué des ordinateurs, mais jusqu’à maintenant, ils n’ont procédé à aucune arrestation. Thomas Strobl (CDU), ministre de l’Intérieur du Bade-Wurtemberg, a déclaré aux journalistes que des interventions sont en cours. Le ministre fédéral de l’Intérieur Thomas De Mazière a déclaré que l’activité de Linksunten était contraire à "l’ordre constitutionnel".

      Le ministère fédéral de l’Intérieur a de son côté motivé cette interdiction par le caractère « contraire aux lois pénales » des objectifs et de l’activité du site web Linksunten Indymedia. Tous les logos Linksunten Indymedia sont désormais également interdits en Allemagne. (...)

      Mise à jour 18h27 : l’un des immeubles qui a été attaqué aujourd’hui est le Kulturtreff in Selbstverwaltung (KTS) à Freiburg, un centre social autogéré. D’après le ministre de l’Intérieur de l’État du Bade-Wurtenberg, 250 policiers ont été déployés pour les raids contre Linksunten (capture ci-dessous). Cinq immeubles ont subi un assaut.

      Les autonomes allemands dans la tourmente, Spiegelration
      http://www.liberation.fr/planete/2017/08/25/les-autonomes-allemands-dans-la-tourmente_1591906

      Le forum [sic] a été alors particulièrement actif, servant à organiser les manifestations, barrages mais aussi violences et dégradations en marge de la rencontre. Le site était depuis des mois dans le collimateur des services de renseignements. « Indymedia est devenu un espace online de non-droit, dont il est impossible de poursuivre les auteurs, à cause du haut degré conspiratif » de son activité, écrivaient les services de renseignements intérieurs allemands dans une note confidentielle, citée par le magazine Der Spiegel.

      #Linksunten

    • L’Allemagne a toujours été un pays précurseur sur le plan fichage et Informatique.
      – Fichage des Juifs avec les machines IBM déhomag, fabriquées sous licence.
      – Fichage généralisé des allemands durant la traque de la bande à Baader.
      ( Facebook n’existait même pas encore dans les romans de Science Fiction)
      – Et maintenant les sites contestataires.
      La répression a des précédents.

  • Monsanto : les dessous d’un lobbying - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/08/22/monsanto-les-dessous-d-un-lobbying_1591373

    Les cas sont disséminés entre la cour fédérale de San Francisco et des tribunaux dans le Missouri, le Delaware et l’Arizona. Et pas moins de 75 documents relatant des échanges internes de l’entreprise ont été publiés le 1er août sur le site des avocats des parties civiles, le cabinet Baum, Hedlund, Aristei & Goldman (BHAG). Ils révèlent des tentatives d’influencer la communauté scientifique, et viennent relancer une polémique sanitaire vieille de presque quarante ans.

    #Monsanto a rapidement dénoncé la publication de ces mails confidentiels. « Les avocats des plaignants ont décidé de violer les règles du tribunal et de publier des documents, pour faire leur procès auprès de l’opinion publique. C’est malheureux », déplore auprès de Libération Scott Partridge, le vice-président en charge de la stratégie de la firme. Michael L. Baum, associé gérant du cabinet qui défend les plaignants, nous explique : « Nous avons déposé une requête pour demander à ce que les documents produits lors des divulgations deviennent publics. Nous en avons informé Monsanto le 30 juin. Nous les avons rencontrés pour examiner les documents un par un. Ils ont refusé de le faire. Ils avaient trente jours pour contester notre requête. »Entre ces sons de cloche discordants, le juge de la cour fédérale de San Francisco a tenté de trancher. Il a convoqué les deux parties le 9 août et a assuré qu’en n’attendant pas la décision de justice, le cabinet BHAG avait fait preuve de mauvaise foi. Il lui avait laissé jusqu’au 14 août pour déposer des preuves justifiant ses actions. Une nouvelle audience pour déterminer d’éventuelles sanctions se tiendra jeudi.

    #cancer #santé #toxicité #glyphosate

  • En #Algérie, après la polémique française, l’amertume à la #plage - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/08/13/en-algerie-apres-la-polemique-francaise-l-amertume-a-la-plage_1589728

    En Algérie, il n’y a jamais eu de « baignade républicaine », ni de rassemblement féministe de 3 000 personnes sur les plages. Mais la désinformation de certains médias français a fragilisé les jeunes femmes qui dénoncent le harcèlement quotidien.

    Article très intéressant sur ce qu’il s’est passé après les articles bidons de la presse française ou comment les #medias français instrumentalisent et manipulent des faits qui se passent à l’étranger pour les utiliser dans le contexte islamophobe français. C’est lamentable et comme d’habitude ce sont les femmes qui en font les frais.
    #islamophobie #femmes #corps #sexisme #discriminations

  • #Yéménites disparus : une affaire d’Etat longtemps étouffée en #Israël

    http://www.liberation.fr/planete/2017/08/10/yemenites-disparus-une-affaire-d-etat-longtemps-etouffee-en-israel_158933

    Des enfants évanouis dans la nature, placés dans des familles ou utilisés comme #cobayes lors d’ #expérimentations_médicales à leur arrivée dans le pays. Cinquante ans après les faits, sous la pression des médias et des familles, le gouvernement ouvre enfin ses archives, accablantes.

    Yona Yossef reprend espoir. Aujourd’hui âgée de 85 ans, cette grand-mère juive d’origine yéménite est persuadée qu’elle apprendra bientôt ce qu’est devenue sa petite sœur, Saada, mystérieusement disparue au début des années 50, peu après l’arrivée de sa famille en Israël. Et qu’elle aura peut-être la chance de la serrer dans ses bras.

    Ce bébé disparu fait partie des milliers d’enfants en bas âge évaporés peu après l’arrivée de leurs parents en « Terre promise ». Officiellement, ils seraient morts de ne pas avoir supporté leur vaccination ou d’avoir contracté une maladie inconnue. Mais l’histoire n’est pas si simple. Peu après la création d’Israël en 1948, des centaines de milliers de juifs originaires des pays arabes et du bassin méditerranéen se sont installés dans l’Etat hébreu. Parce que leur nouveau pays était en guerre, que ses institutions, fraîchement créées, étaient désorganisées et que son économie était au bord de la faillite, ils y ont été mal reçus. Mais aussi parce que ces olim (nouveaux arrivants) étaient des mizrahim (issus des pays orientaux) et que l’establishment constitué d’ashkénazes (originaires d’Europe) les méprisait.

  • Quand Séoul manipulait ses élections
    http://www.liberation.fr/planete/2017/08/04/quand-seoul-manipulait-ses-elections_1588179

    Les services de renseignement sud-coréens ont reconnu qu’ils avaient manœuvré pour influencer les élections entre 2011 et 2012 afin de favoriser les conservateurs. Des pratiques que le nouveau président Moon entend éradiquer. Les fortes suspicions sont devenues des confirmations. Les services de renseignement sud-coréens ont admis avoir manipulé l’opinion publique au profit des conservateurs lors de la présidentielle de 2012. L’enquête interne du Service national du renseignement (NIS) publiée jeudi (...)

    #NIS #faux #réseau_social

    • Dans l’établissement de la date du « jour du dépassement », il y a plusieurs paramètres qui ne sont pas toujours mentionnés de façon explicite. Parle-t-on des ressources renouvelables (genre, le bois, l’eau) ? Parle -t-on de la capacité de résilience des éco-systèmes aux dommages que leur font subir les activités humaines ? Ne risque-t-on pas aussi de faire l’amalgame avec toutes les ressources non renouvelables (sources d’énergie fossiles, métaux ...), auquel cas, il faudrait plutôt parler de pic de production en ayant bien à l’idée qu’il devient de plus en plus difficiles d’extraire le pétrole, le cuivre etc ... ?
      Par exemple, en 1900, 1 $ d’investissement permettait d’extraire 100 l de pétrole brut. Actuellement, ce dollar de référence ne permet plus d’en extraire que 12 l (c’est une valeur moyenne). Aucun des articles que j’ai pu lire ici et là à ce sujet ne permet de clarifier toutes ces problématiques.
      Exemple de confusion entretenue par les médias :
      http://www.liberation.fr/planete/2017/08/01/jour-du-depassement-une-equation-en-question_1587612

      « Le jour du dépassement est donc le jour où l’empreinte écologique de l’humanité est supérieure à la biocapacité de la planète. Tout le reste de l’année va se faire sur le déficit écologique : on va consommer plus de ressources et émettre plus de pollution que la capacité de la nature à répondre durablement à nos besoins », décrit Aurélien Boutaud.

  • Emmanuel #Macron veut créer des « hotspots » pour gérer les demandes d’asile en #Libye

    « La France va créer dès cet été en Libye des #hotspots », des centres d’examen pour les candidats à l’asile, a annoncé le président Emmanuel Macron ce matin en marge d’une visite d’un centre d’hébergement de réfugiés à Orléans (Loiret). « L’idée est de créer en Libye des hotspots afin d’éviter aux gens de prendre des risques fous alors qu’ils ne sont pas tous éligibles à l’asile. Les gens, on va aller les chercher. Je compte le faire dès cet été », avec ou sans l’Europe, a-t-il ajouté.

    http://www.liberation.fr/direct/element/emmanuel-macron-veut-creer-des-hotspots-pour-gerer-les-demandes-dasile-en
    #hotspot #externalisation #asile #migrations #réfugiés #France

    cc @i_s_

    –---

    voir la métaliste sur les tentatives de certains pays européens d’externaliser la #procédure_d'asile :
    https://seenthis.net/messages/900122

    • Ah bon ?!?

      La mise en place de Hotspots en Libye n’est finalement « pas possible » cet été comme l’avait annoncé Emmanuel Macron

      La mise en place en Libye de centres pour examiner les demandes d’asile n’est « pas possible aujourd’hui », a jugé l’Elysée, jeudi 27 juillet, dans la soirée. Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron avait annoncé la création, cet été, de « hotspots » dans ce pays devenu un lieu de passage pour des milliers de migrants tentant de traverser la Méditerranée vers l’Europe.

      http://mobile.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/la-mise-en-place-de-hotspots-en-libye-n-est-finalement-pas-possible-cet-ete-comme-l-avait-annonce-emmanuel-macron_2302719.html#xtref=http://m.facebook.com

    • Migrants : « Trier les gens avant leur arrivée en France serait intolérable »

      Identifier les personnes vulnérables, comme cela se fait au Liban ou en Grèce sous la supervision du HCR, est une option -bien que ce n’est qu’une goutte dans l’océan. Mais si l’objectif est de trier les gens -entre migrants économiques et réfugiés- avant leur arrivée en France, c’est intolérable. Pouvoir déposer sa demande d’asile avant d’arriver sur le territoire ne doit pas déboucher sur une restriction du droit de venir en France, que ce soit pour des raisons d’asile ou de migration économique. Ce serait contraire à la convention de Genève qui impose aux signataires d’assurer l’accueil des réfugiés.

      http://www.lexpress.fr/actualite/societe/migrants-trier-les-gens-avant-leur-arrivee-en-france-serait-intolerable_193

    • Déclaration de Filippo #Grandi, chef du #HCR, sur la réunion de Paris le 28 août

      Je me félicite de l’annonce d’un plan d’action complet pour l’appui à des solutions à long terme au problème complexe de la migration mixte ainsi que la résolution de ses causes profondes, en étroite coopération avec les pays d’origine et de transit, et conformément au droit international.

      http://www.unhcr.org/fr/news/press/2017/8/59a55689a/declaration-filippo-grandi-chef-hcr-reunion-paris-28-ao-t.html

      Le HCR se félicite... sic

    • Parigi e i migranti: quale idea di Europa? Ascolta la puntata

      Dal vertice di Parigi sembrano arrivare novità importanti sul grande tema dei nostri giorni, quello dei migranti. Italia, Spagna, Germania e Francia, insieme a Ciad, Niger e Libia, sono forse arrivati a un punto di svolta nella gestione dei flussi migratori. Una strategia complessa dal punto di vista politico e soprattutto umanitario, che mette di fronte l’aspetto della sicurezza e quello morale. Gli sbarchi nel mese di agosto sono diminuiti, ma cosa succede a chi rimane dall’altra parte del mare? L’Italia sembra finalmente non essere più sola, ma qual è l’Europa che viene fuori da questo accordo?

      http://lacittadiradio3.blog.rai.it/2017/08/29/19762

    • Parigi: l’accordo che “li ferma a casa loro”

      L’accordo è raggiunto (per il momento), la strategia definita: teniamoli lontani da noi, costi quello che costi: in termini di risorse pubbliche (le nostre), ma soprattutto in termini di vite e diritti umani, calpestati. Cosa succederà alle persone che resteranno intrappolate nei loro paesi o in quelli di transito? Non sembra preoccupare i Capi di Stato e di Governo che oggi si sono riuniti a Parigi.

      http://www.cronachediordinariorazzismo.org/parigi-laccordo-li-ferma-casa

    • Au Niger, les rescapés du nouveau poste-frontière de l’Europe

      Pour éviter les traversées périlleuses, décourager les réseaux de passeurs et rendre moins visible le flux de migrants, des dizaines de demandes d’asile sont examinées au Sahel depuis octobre. A Niamey, Moussa et Eden font partie des rares personnes acceptées. Loin des 10 000 qu’Emmanuel Macron a promis d’accueillir d’ici fin 2019.

      Au Niger, les rescapés du nouveau poste-frontière de l’Europe
      « Bonjour », articule Moussa, sourire un peu crispé, un sourcil levé en signe d’hésitation. Dans sa bouche, ces deux syllabes résonnent comme celles d’un mot-valise qui porterait tous ses espoirs et ses incertitudes. Le seul mot de français qu’il connaît. De la France, ce père de famille érythréen de 43 ans, à la petite moustache bien taillée et aux yeux fatigués, a « vu quelques photos », entendu parler de « la tour Eiffel ». Dans quelques jours ou quelques semaines, c’est sur cette terre européenne, aussi inconnue que fantasmée, qu’il sera « relocalisé », selon le terme employé par l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
      Moussa est l’un des rares gagnants de la loterie de l’asile, désormais mise en place bien loin de l’Europe : à Niamey, au Niger. Avec le récit d’une vie pour seul laissez-passer, Moussa a convaincu les agents de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), venus l’interroger dans le même conteneur préfabriqué où nous le rencontrons. Une enceinte sécurisée gérée par le HCR, au fond d’une ruelle poussiéreuse de cette capitale poussiéreuse, située au cœur du Sahel. Après deux entretiens, de nombreuses questions et vérifications, Moussa a obtenu le sésame auquel il n’osait plus croire : sa demande d’asile a été approuvée. « Je leur ai simplement dit la vérité, dit-il. J’ai beaucoup souffert. »
      Que font des fonctionnaires français chargés de l’examen des demandes d’asile loin de leurs locaux du Val-de-Marne, sur le sol africain ? Depuis octobre, l’Ofpra a effectué trois « missions de protection » au Sahel, deux au Niger et une au Tchad, pour une durée d’environ une semaine à chaque fois. L’objectif affiché : la réinstallation de réfugiés africains en France, après les avoir évalués dans ces « pays sûrs ». En principe, pour leur éviter « de prendre des risques inconsidérés » en traversant la Méditerranée. Mais il s’agit aussi de décourager les réseaux de passeurs clandestins qui ont longtemps prospéré dans ce pays au carrefour de l’Afrique noire et de l’Afrique du Nord.
      Sans laisser de traces

      Depuis deux ans, d’importants financements versés par l’Union européenne ont persuadé le gouvernement nigérien d’accepter de devenir de facto un de ses postes-frontières. Une loi criminalise désormais les passeurs : transporter des migrants au-delà d’Agadez, la « porte du désert » au nord du pays, est passible d’emprisonnement. Avec la mise en place de mesures répressives dans les pays qu’ils traversent, le nombre de migrants qui atteignent l’Europe a diminué, même si beaucoup empruntent à présent des routes plus dangereuses, à travers le désert, où ils disparaissent sans laisser de traces. Mais pour les gouvernements de l’UE, l’objectif est accompli, avec des migrants moins nombreux et en tout cas moins visibles. Reste en échange à accepter d’en accueillir quelques-uns pour que la logique de cette nouvelle plateforme en terre africaine fonctionne. L’an dernier, Emmanuel Macron s’est engagé à accueillir en France 10 000 réfugiés supplémentaires d’ici la fin de l’année 2019, dont 3 000 personnes en provenance du Tchad et du Niger.
      « Je n’ai absolument aucun doute que nous atteindrons ce nombre », affirme Pascal Brice, directeur de l’Ofpra. Pour l’instant, on est loin du compte. Environ 160 personnes, présélectionnées par le HCR, ont été vues par les agents de l’Ofpra lors de ces deux missions à Niamey. Après ces entretiens, 114 hommes, femmes et enfants - majoritairement érythréens, soudanais et somaliens - sont partis en France. Le nombre est dérisoire, mais le message politique est fort : ceux qui ont des revendications justifiées à l’asile ont une alternative légale et sûre à la dangereuse traversée de la Méditerranée, qui engloutit chaque année des milliers de personnes et leurs espoirs. Si la France leur ouvre ses portes, ils se verront offrir un billet d’avion, un titre de séjour et des mesures d’accompagnement pour faciliter leur intégration, telles qu’une aide au logement ou des cours de langue. Tous les autres devraient rebrousser chemin.
      « La rhétorique qui vise à tracer une distinction claire entre migrants et réfugiés recouvre des enjeux d’ordre politique majeurs, constate Jocelyne Streiff-Fénart, sociologue et directrice de recherche émérite au CNRS, spécialiste des migrations. L’opposition entre le réfugié, qui aurait des raisons légitimes de fuir et pour cela doit être accueilli, et le migrant économique, qui doit être repoussé, est devenue un élément essentiel d’une politique migratoire qui est clairement configurée comme une entreprise de triage. » Cette distinction entre « les bons et les mauvais migrants », qui appartiendraient à deux catégories imperméables, apparaît pour la chercheuse comme « une tentative de légitimation » de mesures de plus en plus restrictives, « voire brutales ».
      A Niamey, dans l’attente de son départ, Moussa fait les cent pas dans sa tête. Il a envie de parler. Les agents de l’Ofpra voulaient avant tout s’assurer de sa nationalité. Ce qui le prend aux tripes, qu’il régurgite d’une voix monocorde, ce sont les épreuves qu’il a traversées. La ligne de front lors de la guerre contre l’Ethiopie, la pauvreté, ses enfants qu’il ne voit qu’une fois par an, les frustrations, et le service militaire, quasi esclavagiste, qui n’en finit pas. En Erythrée, petit pays de la corne de l’Afrique dirigé par un régime autoritaire, celui-ci est obligatoire pour tous les citoyens. Sa durée est indéterminée. Moussa a passé douze ans sous les drapeaux. Puis, en 2011, il a craqué. « Une nuit, je me suis enfui, raconte-t-il. Je n’ai rien dit à ma femme. J’ai pris un chemin peu fréquenté, et j’ai traversé la frontière, dans l’obscurité. » Il part d’abord au Soudan puis au Soudan du Sud, à Juba, où il se fait embaucher dans un hôtel par un compatriote. Mais la guerre le rattrape. Avec ses économies, et un peu d’aide d’un beau-frère au pays, il prend finalement la décision qui le taraude depuis qu’il est parti : aller en Europe.
      Cul-de-sac libyen

      Une éprouvante traversée du désert le mène jusqu’en Libye, le principal point de départ pour les côtes italiennes. Un pays en plein chaos depuis la chute de Kadhafi, en 2011, où les migrants sont devenus une marchandise à capturer, à vendre et à exploiter. « Nous étions plusieurs centaines, peut-être 500, dans un hangar, raconte Moussa dans un anglais presque impeccable. J’y ai passé plusieurs mois, puis on nous a déplacés dans un autre endroit, puis encore un autre. Chaque fois, nous étions gardés par des hommes en armes. » Trafiquants, miliciens, gardes-côtes, bandits… tout se mêle et devient flou. Les geôliers aboient des ordres en arabe, une langue que la plupart des migrants ne comprennent pas. « Ils nous ont menacés, frappés avec des bâtons de bois ou des câbles. Quand ils étaient nerveux, ou défoncés, ils tiraient à nos pieds. Juste parce que ça les amusait, raconte-t-il. Mais, le pire c’était la faim. »
      Un soir, deux hommes s’emparent d’une jeune femme et l’emmènent à l’écart. « Quand ils l’ont ramenée, elle a pleuré toute la nuit. Que pouvait-on faire ? » dit-il, le regard sombre. Ceux qui peinent à rassembler l’argent dû pour le voyage sont maltraités avec une brutalité systématique, torturés, forcés de rester debout sous le soleil pendant des heures. Par téléphone, ils supplient leurs proches d’envoyer de l’argent, de les sortir de là. Moussa, lui, a déjà versé 3 500 dollars (environ 2 900 euros), mais son départ se fait attendre. La collaboration controversée de l’UE et de la Libye pour endiguer la venue de migrants africains en Europe, y compris par la détention de ces derniers et l’interception des bateaux en mer, a rendu la traversée plus compliquée. Elle a aussi accru la clandestinité dans laquelle opèrent les migrants et leur dépendance aux réseaux organisés de trafiquants.
      Parmi les milliers de personnes bloquées dans le cul-de-sac libyen, dans des conditions abominables, quelques centaines, comme Moussa, peuvent prétendre au statut de réfugiés. Le HCR travaille à les identifier et les faire relâcher. L’an dernier, l’agence onusienne a initié une procédure unique : l’évacuation par avion des demandeurs d’asile jugés les plus vulnérables vers un pays de transit où ils seraient en sécurité, le Niger. Un retour en arrière censé être temporaire, en vue de leur réinstallation, selon le bon vouloir de quelques pays occidentaux. L’enveloppe d’aide européenne ne venant pas sans contrepartie, les autorités nigériennes ont donné leur feu vert non sans émettre quelques craintes de voir leur pays devenir un « hotspot » où tous les recalés à l’examen de l’asile se retrouveraient coincés. « Nous avons environ 1 000 personnes sous notre protection en ce moment sur le territoire nigérien, dit Alessandra Morelli, représentante du HCR au Niger. Nous attendons que ces personnes puissent être accueillies par des pays tiers. Le succès de la démarche dépend de l’engagement des Etats membres de l’UE et de la communauté internationale. C’est seulement à travers cette solidarité que ces gens peuvent avoir l’espoir de reconstruire leur vie. »
      « On sait ce qui nous attend »

      L’initiative lancée par la France suscite l’intérêt d’autres pays. La Suisse et les Pays-Bas ont récemment effectué une mission au Niger. La Finlande, le Canada, l’Allemagne et le Royaume-Uni pourraient prochainement faire de même. Eden, 22 ans, doit bientôt être accueillie en Suisse. Avec ses traits fins, ses yeux brun profond soulignés d’un trait d’eye-liner et ses petites boucles d’oreilles mauves assorties à son vernis à ongles, la jeune Erythréenne mêle la coquetterie d’une adolescente à l’assurance de celles qui en ont déjà trop vu pour se laisser impressionner. Elle raconte son calvaire, parle de ses rêves d’avenir, son envie de « devenir esthéticienne. Ou médecin, si je peux aller à l’université ». La détermination ponctue chacun de ses mots. « Bien sûr qu’on sait ce qui nous attend lorsqu’on part », dit-elle en amharique, qu’une interprète traduit. Sur les réseaux sociaux, des photos circulent de ceux, tout sourire, qui ont réussi à atteindre le mythe européen. Mais les récits d’horreur, d’abandons dans le désert, de bateaux qui sombrent au milieu des vagues, de tortures dans les camps libyens, ont aussi fait leur chemin jusque dans les villages de la corne de l’Afrique. Dans leur bagage, certaines femmes emportent des contraceptifs parce qu’elles s’attendent à être violées. « Ça ne veut pas dire que l’on sait comment on va réagir, si l’on tiendra le coup, mais on sait que ce sera horrible. De toute façon, quelles sont les autres options ? »
      Pour quelques élus, extraits du flux migratoire au terme d’un processus de sélection en entonnoir, le voyage prend bientôt fin, à leur grand soulagement. A son arrivée en France, Moussa devrait obtenir la protection subsidiaire, un statut un cran en dessous de celui de réfugié. Il pourra le renouveler au bout d’un an, si ses raisons de ne pas rentrer en Erythrée sont toujours jugées légitimes. Aux yeux des autorités européennes, l’espoir d’une vie meilleure ne suffit pas.

      *Les prénoms ont été changés

      http://www.liberation.fr/planete/2018/05/03/au-niger-les-rescapes-du-nouveau-poste-frontiere-de-l-europe_1647600

    • EU to consider plans for migrant processing centres in north Africa

      Leaked draft document says idea could ‘reduce incentive for perilous journeys’

      The EU is to consider the idea of building migrant processing centres in north Africa in an attempt to deter people from making life-threatening journeys to Europe across the Mediterranean, according to a leaked document.

      The European council of EU leaders “supports the development of the concept of regional disembarkation platforms”, according to the draft conclusions of an EU summit due to take place next week.

      The EU wants to look at the feasibility of setting up such centres in north Africa, where most migrant journeys to Europe begin. “Such platforms should provide for rapid processing to distinguish between economic migrants and those in need of international protection, and reduce the incentive to embark on perilous journeys,” says the document seen by the Guardian.

      Although the plan is winning influential support, it faces political and practical hurdles, with one expert saying it is not clear how the EU would get foreign countries to agree to be “vassal states”.

      Migration is high on the agenda of the two-day summit, which opens on 28 June. EU leaders will attempt to reach a consensus on how to manage the thousands of refugees and migrants arriving each month.

      The German and French leaders, Angela Merkel and Emmanuel Macron, met near Berlin on Tuesday to agree on a common approach, amid fears in their camps that the European project is unravelling.

      Before the meeting France’s finance minister, Bruno Le Maire, said Europe was “in a process of disintegration. We see states that are turning inward, trying to find national solutions to problems that require European solutions.”

      He called for “a new European project” on immigration, as well as economic and financial issues, “to consolidate Europe in a world where you have the United States on one side, China on the other and we are trapped in the middle”.

      At the end of the meeting, which was dominated by eurozone reform, Macron said the EU would “work with countries of origin and transit” to cut off illegal people-smuggling routes, and build “solidarity mechanisms, both externally and internally”. The EU border and coastguard agency Frontex would be expanded to become “a true European border police”.

      Merkel is under pressure from her hardline interior minister, Horst Seehofer, to come up with a European plan by the end of the month. Germany continues to receive more applications for asylum than any other EU member state. Seehofer wants German border guards to start turning people away if there is no EU-wide progress.

      It was not immediately clear how the EU document’s proposal for “regional disembarkation platforms” would work, or where they might be set up.

      Elizabeth Collett, the director of the Migration Policy Institute in Brussels, said it was a “watered-down version” of Austrian-Danish proposals that had called for arrivals in Europe to be sent back to their point of departure to have their claims processed.

      “What has clearly changed is the level of political backing for this,” she said.

      The plan prompted questions about how it would work and the cost involved, she said. “It looks great on paper, but can you get countries to sign up from outside Europe and basically be vassal states?”

      The other big problem was ensuring the centres met EU standards, she said. “The conditions, the processing, all of the things that require a high degree of knowledge and are quite hard to manage within the EU, these are big questions.”

      The plan, however, appears to be helping unite EU countries that are deeply divided on migration.

      Italy and France support the idea of asylum centres outside EU territory, an idea that helped defuse diplomatic tensions after the two countries clashed when the new populist government in Rome refused to allow the docking of a ship carrying 630 migrants.

      Macron, who has previously raised the idea, proposed it when he met the Italian prime minister, Giuseppe Conte, last week.

      The EU struck a deal with Turkey in 2016 that drastically reduced migrant flows, but the bloc has found it harder to work with north African governments, especially Libya, from where most sea crossings begin.

      The European commission has rejected a Turkey-style deal with Libya because of instability in the country. But Italy’s previous government struck deals with Libyan militia and tribes and helped relaunch the Libyan coastguard. These actions contributed to a sharp reduction in the number of people crossing the central Mediterranean, but critics reported an increase in human rights violations.

      According to the draft document, the EU would like to set up the centres in collaboration with the UN refugee agency and the International Organization for Migration, a UN-related body that has previously criticised the paucity of legal routes for African migrants to travel to Europe.

      Dimitris Avramopoulos, the EU migration commissioner, is expected to spell out details of the disembarkation centres later this week.

      https://www.theguardian.com/world/2018/jun/19/eu-migrant-processing-centres-north-africa-refugees?CMP=share_btn_tw
      #Afrique_du_nord

  • Apparemment, John McCain avec un cancer du cerveau devient un type formidable.

    Le sénateur américain John McCain atteint d’un cancer du cerveau
    http://www.liberation.fr/planete/2017/07/20/le-senateur-americain-john-mccain-atteint-d-un-cancer-du-cerveau_1584991

    De tous les bords de la classe politique, anciens adversaires comme amis, les messages ont ainsi afflué toute la soirée de mercredi, quand la nouvelle du diagnostic s’est répandue comme une traînée de poudre.

  • (20+) G8 à Gênes : des manifestants ont été torturés, admet le chef de la police italienne - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/07/20/g8-a-genes-des-manifestants-ont-ete-tortures-admet-le-chef-de-la-police-i

    « La gestion de l’ordre public au G8 de Gênes fut tout simplement catastrophique. » Il aura fallu seize ans presque jour pour jour après la mort du jeune manifestant Carlo Giuliani, le 20 juillet 2001, pour que les autorités italiennes reconnaissent officiellement leurs responsabilités. Dans une interview au quotidien la Repubblica ce mercredi, le chef de la police Franco Gabrielli, en poste depuis avril 2016, a ainsi admis que « les excuses a posteriori » n’étaient pas suffisantes et qu’il fallait aujourd’hui affronter sans détour les brutalités commises, durant plusieurs jours, au cours et en marge du sommet international – le premier en Italie après le retour au pouvoir de Silvio Berlusconi. « A Gênes, un nombre incalculable de personnes innocentes ont subi des violences physiques et psychologiques qui les ont marquées à vie, a reconnu Franco Gabrielli. Si aujourd’hui encore, seize ans plus tard, c’est un motif de douleur, de rancœur, de défiance [envers la police], cela signifie que la réflexion n’a pas été suffisante. »

    Franco Gabrielli va plus loin en parlant aussi des sévices infligés aux manifestants conduits à la caserne de Bolzaneto, transformée selon lui en « Garage Olimpo », en référence au sinistre centre d’interrogatoire de la dictature argentine. « A Bolzaneto, il y a eu des actes de torture », s’indigne Gabrielli, qui va jusqu’à affirmer que son prédécesseur de l’époque, Gianni De Gennaro, aurait dû assumer ses responsabilités et démissionner. « Il l’a fait, mais j’ai refusé sa démission », a précisé en réaction Claudio Scajola, le ministre de l’Intérieur de l’époque, qui a finalement admis lui aussi qu’il est « indéniable qu’à Gênes, il y a eu certaines actions des forces de l’ordre sévèrement condamnables ». De son côté, le secrétaire national de la Gauche italienne et ancien leader des anti-G8, Nicola Fratoianni, a salué « l’interview courageuse de Gabrielli. Malheureusement, nous avons dû attendre seize ans pour entendre ces paroles. »

    #Gênes #Police #Autoritarisme

  • G8 à Gênes : des manifestants ont été torturés, admet le chef de la police italienne - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/07/20/g8-a-genes-des-manifestants-ont-ete-tortures-admet-le-chef-de-la-police-i

    « A Gênes, un nombre incalculable de personnes innocentes ont subi des violences physiques et psychologiques qui les ont marquées à vie, a reconnu Franco Gabrielli. Si aujourd’hui encore, seize ans plus tard, c’est un motif de douleur, de rancœur, de défiance [envers la police], cela signifie que la réflexion n’a pas été suffisante. »

    Il revient en détail sur les exactions policières commises dans une école de Gênes le samedi 21 juillet au soir, quasiment à l’issue du G8, lorsque des unités d’élites prirent d’assaut l’établissement où dormaient des dizaines de manifestants. Prétextant la présence de militants violents, assurant avoir trouvé des cocktails Molotov – que les policiers avaient en réalité amenés eux-mêmes sur place –, l’assaut s’est transformé en une « boucherie », selon les confessions de l’un des vingt-huit agents qui seront ensuite inculpés. « En tant que dirigeant des opérations spéciales de la police, je me serais probablement retrouvé dans la cour de l’école Diaz », note Gabrielli qui « par chance » était resté à Rome pour préparer l’arrivée du président Bush. Pensant qu’en « contrepoids aux dévastations [dans la ville], il fallait un nombre significatif d’arrestations », les responsables de l’Intérieur ont « par malheur » décidé l’irruption à l’école Diaz, admet-il aujourd’hui.

    Franco Gabrielli va plus loin en parlant aussi des sévices infligés aux manifestants conduits à la caserne de Bolzaneto, transformée selon lui en « Garage Olimpo », en référence au sinistre centre d’interrogatoire de la dictature argentine. « A Bolzaneto, il y a eu des actes de torture », s’indigne Gabrielli, qui va jusqu’à affirmer que son prédécesseur de l’époque, Gianni De Gennaro, aurait dû assumer ses responsabilités et démissionner. « Il l’a fait, mais j’ai refusé sa démission », a précisé en réaction Claudio Scajola, le ministre de l’Intérieur de l’époque, qui a finalement admis lui aussi qu’il est « indéniable qu’à Gênes, il y a eu certaines actions des forces de l’ordre sévèrement condamnables ». De son côté, le secrétaire national de la Gauche italienne et ancien leader des anti-G8, Nicola Fratoianni, a salué « l’interview courageuse de Gabrielli. Malheureusement, nous avons dû attendre seize ans pour entendre ces paroles. »

    #police #violence_policières #torture #G8_Gênes

  • Une alyah avec retour pour les Français déçus d’Israël -
    Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/07/10/une-alyah-avec-retour-pour-les-francais-decus-d-israel_1582944

    « Des olim français blindés de thune, il y en a, mais ce n’est pas la majorité, raconte une de ces conseillères, qui a voulu rester anonyme. Beaucoup viennent en Israël dans l’espoir d’une vie meilleure. Ils s’imaginent que les problèmes qu’ils rencontraient en France vont s’évanouir en Israël alors qu’ici, ils empirent en raison des difficultés et du stress. » Et de poursuivre : « Au fil des mois, j’ai vu des gens aux abois sombrer dans la dépression parce qu’ils n’avaient pas d’emploi et que leurs économies fondaient comme neige au soleil. Quant aux dossiers de couples qui se brisent et dont l’un des conjoints rentre en France en laissant l’autre sur place avec les enfants, on ne les compte plus. »

    Ballottés entre un parent (généralement le père) en France et l’autre en Israël, plusieurs de ces adolescents se retrouvent le jeudi soir, très tard, aux environs de Kikar Haatsmaout, la place centrale de Netanya. Plus vraiment français mais ne se sentant pas non plus israéliens, ils ont déjà eu maille à partir avec la justice locale pour des petits vols avec violence . « Et alors ? C’est pour ça qu’on est des merdes ? interroge un ado d’environ 16 ans. Les gens nous prennent pour des moins-que-rien, mais que veux-tu qu’on fasse ? Ici, on n’a pas grand-chose à espérer à part être envoyés sous les drapeaux à l’âge de 18 ans, et si on retourne en France, on sera bons pour le chômage. Où qu’on aille, toutes les portes sont fermées. »

    Nissim Behar correspondant à Tel-Aviv