A propos de la médiatisation de la Maison des Réfugiés, par Nicolas Jaoul

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  • A propos de la médiatisation de la Maison des Réfugiés, par Nicolas Jaoul
    http://blogs.mediapart.fr/blog/la-chapelle-en-lutte/221015/des-redactions-regies-par-la-loi-du-plus-fort-propos-de-la-mediatisa

    Il est évident que depuis le début de cette crise parisienne des réfugiés, commencée le 2 juin avec l’expulsion du #campement du métro La Chapelle, la Mairie de Paris a tenté de donner une image plus compréhensive –bien qu’elle ait été contredite par l’indifférence et l’inaction- tandis que la préfecture a assumé un rôle beaucoup plus répressif. Ces deux autorités ont également été animées par un souci constant : discréditer la #solidarité populaire, dont la prise en main d’une solidarité refusée par l’Etat a été source d’embarras. Je souhaite ici analyser la façon dont la « maison des #réfugiés » a été traitée dans deux quotidiens nationaux, qui soulève certaines préoccupation quant à l’indépendance vis-à-vis du pouvoir socialiste de ces #médias influents. Ces journaux entendent-ils aujourd’hui être encore considérés comme un contre-pouvoir ou assument-ils le rôle de simples exécutants des services de communication des différentes instances du pouvoir ? Au vu de la manière dont leurs journalistes reprennent systématiquement la terminologie du pouvoir et le contenu de ses communiqués de presse, sans jamais lui porter la contradiction ni se mettre à l’écoute des critiques de sa gestion de la crise des migrants, les inquiétudes quant au caractère réellement démocratique de cette presse sont légitimes. (...)
    Par cette habile utilisation de témoignages, la rhétorique suit pas à pas la logique suivante du pouvoir : le gouvernement s’est, pour d’évidentes raisons d’économie, bien arrangé du fait que des bénévoles assurent la survie de candidats à la demande d’asile qu’il a laissé lui-même à la rue dans le dénuement total, enfreignant ainsi ses obligations internationales. Mais tout en se déchargeant sur la solidarité populaire, les autorités n’ont eu de cesse de #stigmatiser la politisation de cette solidarité. Celle-ci est pourtant d’autant plus légitime et naturelle que cette maltraitance n’est rien d’autre que le mode opératoire d’une #politique du non accueil.

    #ministère_de_l'autorité_publique