Compte rendu de la manifestation du 24 octobre 2015

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  • Compte rendu de la manifestation du 24 octobre 2015, LA CHAPELLE EN LUTTE
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    Samedi 24 octobre, une manifestation était appelée depuis plusieurs jours pour la liberté de circulation et d’installation, contre les frontières, en solidarité avec les migrant-es en lutte pour des papiers et des logements, et faisait échos au rassemblement à la gare Saint Pancras à Londres en solidarité avec les trois personnes incarcérés en Angleterre pour avoir traversé le tunnel sous la Manche à pied.

    Malgré l’expulsion du lycée occupé, plusieurs centaines de personnes ont répondu présentes (700-800 personnes), des personnes solidaires, des collectifs de sans papiers ainsi que les migrant-es non hébergé-es chassés le matin même de la place de l’hôtel de ville et d’autres des centres d’hébergement.

    Pendant la #manifestation nous avons reçu des nouvelles des #migrant-es emmené-es dans des bus pour des soi-disant hébergement après la première partie de l’occupation du parvis de l’hôtel de ville : une partie a été emmenées dans un centre à Jouy-sur-Morin, une autre dans la salle des fêtes d’un village d’à côté et les autres ont été déposés… place de la Nation. Le lendemain matin, tous ont été remis à la rue.

    À la suite de la manifestation les migrant-es ont décidé de bloquer le carrefour de La Chapelle. Pendant 30 minutes la circulation a été totalement interrompue jusqu’à ce que la présence policière se fasse plus forte. Le groupe de 100 personnes s’est dirigé vers le théâtre des bouffes du nord pour tenter de l’occuper, mais ils en ont été empêchés par une charge violente des CRS. Plusieurs personnes ont été blessées dont certaines ont dû être emmenées à l’hôpital. Ensuite, les CRS ont continué à charger et à disperser les manifestant-es à plusieurs reprises. Un groupe s’est replié dans la gare du Nord puis a décidé de se retrouver à Stalingrad pour discuter et décider quoi faire. Plusieurs migrants ont été arrêtés puis relâchés. Finalement certains ont décidé d’aller dormir place de la République et d’autres à droite à gauche.

    Après ces deux journées de répression, la dispersion est presque totale. Mais des migrant-es commencent déjà à quitter les hébergements qui sont soit trop loin soit très mauvais, tandis d’autres sont remis à la rue. Désormais, ils sont plus que jamais à la merci de la traque policière. Des dizaines de refus d’asile sont tombés et ces derniers jours des rafles massives ont eu lieu à Calais et à Paris : l’État doit apporter son quota de migrant-es à expulser dans le plan européen de 400 000 déportations.

    Après l’expulsion du lycée, les migrant-es sont de nouveau isolés et dispersés. Toute organisation collective a été cassée et il est plus que nécessaire de reconstruire une dynamique de lutte et d’imposer un véritable rapport de force, à la fois pour trouver des solutions concrètes pour répondre à l’urgence de la situation, mais aussi pour continuer la lutte contre le régime des frontières.