• Antonio Guterres (#ONU) : « Nous marchons, les yeux grands ouverts, vers une guerre plus large »

    La seule guerre que nous avons à mener, c’est la guerre pour nos intérêts de travailleurs ! Éditorial des bulletins d’entreprise #LO du 13 février 2023

    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/la-seule-guerre-que-nous-avons-mener-cest-la-guerre-pour-nos-interet

    Depuis le 19 janvier, nous sommes engagés dans un bras de fer pour empêcher le report de l’âge de la retraite à 64 ans. Mais comment ne pas s’inquiéter, aussi, des bruits de bottes qui ne cessent de se rapprocher ?

    La #guerre_en_Ukraine menace toujours de dégénérer en déflagration généralisée. Aussi lourd de dangers, il y a l’affrontement économique et politique des deux géants que sont les #États-Unis et la #Chine. Celui-ci est déjà marqué d’une série d’actes guerriers. La semaine dernière, les États-Unis ont détruit un #ballon _chinois qu’ils accusaient d’#espionnage. En même temps, ils installaient quatre nouvelles bases militaires aux Philippines, à proximité d’une Chine encerclée par les bases américaines.

    Le secrétaire général de l’ONU, #Antonio_Guterres, s’en est alarmé : « Nous marchons, les yeux grands ouverts, vers une guerre plus large », a-t-il déclaré. C’est un fait : toutes les grandes puissances préparent la guerre en se réarmant à marche forcée. Elles ont même, désormais, avec l’Ukraine, un terrain d’entraînement. C’est là-bas que sont testés les canons et les missiles dernier cri, les chars et les drones bourrés de technologie.

    Qu’ils le veuillent ou non, tous les pays sont déjà pris au piège de cette guerre et de la rivalité sino-américaine. Plus les évènements s’envenimeront, plus ils seront sommés de choisir leur camp.

    Ici, la #propagande présente les États-Unis, l’#Otan et l’#Union européenne [#UE] comme des forces de paix garantes de la liberté, de la démocratie et du droit des peuples, quand la #Russie et la Chine seraient l’incarnation de la dictature et de l’oppression, autrement dit, l’axe du mal.

    C’est oublier que les puissances occidentales n’hésitent pas à fomenter des coups d’État et à appuyer des dictatures sanglantes, comme en #Arabie_Saoudite ou en Afrique, quand elles veulent exploiter et piller une région. Quand un régime leur est hostile, il n’y a pas de souveraineté qui tienne, elles envahissent le pays et le combattent, comme elles l’ont fait en Irak et en #Afghanistan. Pour soutenir #Israël, leur plus fidèle allié au #Proche-Orient, elles ferment les yeux sur la colonisation de la #Cisjordanie et enterrent le droit des #Palestiniens à disposer de leur propre État.

    Les relations internationales ne sont pas guidées par des valeurs morales, mais par la lutte permanente des grandes puissances pour l’accès aux #matières_premières, la captation de nouveaux marchés et pour la suprématie économique. Pas un km2 de la terre, des océans, et maintenant de l’espace, n’y échappe. C’est de ces rivalités-là que sont victimes, aujourd’hui, les Ukrainiens.

    Les dirigeants occidentaux exploitent les atrocités commises par l’armée russe pour chauffer l’opinion à blanc et pour qu’elle accepte, résignée, de s’engager davantage dans la #guerre.

    Comme s’il était possible de stopper le carnage en amenant toujours plus d’armes sur le terrain ! Et qui peut croire que #Joe_Biden ou #Emmanuel_Macron s’inquiètent des travailleurs et des pauvres d’Ukraine, quand ils montrent tous les jours qu’ils n’ont que faire des classes populaires de leur propre pays !

    En Ukraine, il s’avère, sans surprise, que les prétendus défenseurs du peuple se préoccupent d’abord et surtout de leur coffre-fort. Plusieurs proches de #Zelensky ont en effet profité de la guerre pour toucher des pots-de-vin. Jusqu’au ministre de la Défense qui a détourné des millions du budget de l’armée ! Et ce n’est rien à côté des profits empochés par les industriels de l’armement, #Dassault, #Thalès… mais cela nous rappelle que, si la guerre est une tragédie pour les peuples, elle est toujours une gigantesque affaire commerciale pour la #bourgeoisie.

    Alors, non au #bourrage_de_crâne va-t-en guerre ! Non à la livraison d’armes à Zelensky ! Non à l’augmentation des budgets militaires ! La guerre que se mènent les grandes puissances avec, aujourd’hui, la peau des Ukrainiens, et demain, peut-être avec la nôtre, n’est pas notre guerre !

    Nous, travailleurs, n’avons pas à choisir entre la grande bourgeoisie exploiteuse occidentale et les oligarques russes ou les nouveaux capitalistes chinois. Ils font partie de la même classe exploiteuse. Partout, c’est de cette classe qu’il faut nous protéger en défendant nos intérêts de travailleurs. Ici, nous avons à poursuivre notre combat contre la retraite à 64 ans, le recul de nos salaires et des #droits_ouvriers. Il faut le faire en ayant en tête la nécessité de reconstruire une force politique pour pouvoir, demain, refuser de servir de chair à canon dans la guerre que fomentent les capitalistes.

    #réforme_des_retraites #guerre_mondiale #lutte_de_classe

    • Provenant du direct du Monde sur le guerre en Ukraine :
      – Le Quai d’Orsay demande aux Français de quitter sans délai la Biélorussie
      – Le département d’état demande lui aux citoyens américains de quitter immédiatement la Russie
      – L’Otan signale que l’Ukraine « consommerait » plus de munitions que les pays de l’alliance peuvent en produire.

    • Une éditorialiste dans Les Échos du 15 février 2023 :

      La reprise des tensions dit plus que jamais que, pour les Etats-Unis, la guerre en Ukraine est une distraction au sens pascalien du terme et que la confrontation existentielle est bien celle qui les oppose à la Chine.

  • #Trump, #Le_Pen et les charlatans du #protectionnisme | Editorial de #Lutte_Ouvrière
    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/trump-le-pen-et-les-charlatans-du-protectionnisme-74075.html

    Il a suffi à Trump, qui n’est pas encore investi comme président, de faire quelques tweets sur l’industrie automobile, pour se faire applaudir de ce côté-ci de l’Atlantique. Marine Le Pen l’a ainsi salué pour « la démonstration qu’on peut […] imposer dans l’intérêt du peuple américain la relocalisation d’activités industrielles ». #Montebourg a affirmé sans rire : « Donald Trump reprend mes thèmes. » Et #Mélenchon a déclaré qu’il se réjouirait « de négocier avec un homme pareil ».

    De quoi s’agit-il ? Après des menaces de Trump, qui a fait campagne contre les délocalisations, Ford a dit qu’il renonce à construire une usine au Mexique et qu’il investira au contraire dans le Michigan. Trump a également mis en garde General Motors pour des investissements au Mexique.

    Trump est un charlatan et Le Pen lui fait une publicité mensongère. En réalité, Ford avait pris sa décision avant les élections. Et rien ne dit que la multinationale créera des emplois aux États-Unis : ces dernières années, les constructeurs ont augmenté leur production sans embaucher. Ce n’est pas Ford qui cède à Trump, mais Trump qui déroule le tapis rouge aux grandes firmes capitalistes. Car s’il a menacé de taxer les produits fabriqués à l’étranger, il a surtout annoncé qu’il réduira le taux d’impôt des sociétés de 35 % à 15 %. Autrement dit, il s’apprête à faire des États-Unis un grand paradis fiscal.

    La baisse de l’impôt des sociétés sera compensée par une hausse de la fiscalité pour les travailleurs, ou alors l’État taillera dans les programmes de santé, d’aide sociale ou d’équipements utiles à la population ! Trump promet aussi d’alléger les contraintes en matière de pollution, ce qui permettrait aux firmes automobiles d’économiser des milliards et aurait des conséquences néfastes sur la santé publique.

    Aujourd’hui, le protectionnisme nous est vendu comme une protection pour les travailleurs. Chaque période de crise voit resurgir ce type de boniment. Si la France devenait protectionniste, les autres pays européens le seraient à leur tour, entraînant ici une hausse des prix pour les consommateurs et le chômage pour des centaines de milliers de salariés qui travaillent à l’exportation. Dans les années 1930, la montée du protectionnisme aggrava la crise. Et la guerre économique prépara la guerre tout court.

    L’économie a complètement internationalisé la production. Un Airbus A380 est assemblé à Toulouse avec trois millions de pièces fabriquées dans 77 pays, dont des pièces essentielles fabriquées… aux États-Unis ! Cela illustre l’absurdité de prétendre « produire français ». Et même les protectionnistes les plus stupides ne proposent pas de fabriquer des avions 100 % Haute-Garonne, de cultiver le coton et le cacao en Picardie, ni d’extraire l’uranium dans le Massif central. Quant à « acheter français », est-ce acquérir une Toyota Yaris fabriquée dans le Nord de la France ou une Citroën C3 assemblée en Slovaquie ?

    Le protectionnisme consiste à protéger les intérêts des capitalistes, donc en premier lieu contre les travailleurs, au nom de la #compétitivité. Le Pen veut ainsi mettre fin à la durée légale du travail, se dit opposée au tiers-payant généralisé, veut supprimer des postes de fonctionnaires et prend le parti des « entrepreneurs ».

    Le problème n’est pas la #mondialisation, c’est le #capitalisme ! Ce que les travailleurs doivent protéger, c’est leur travail, ce sont leurs salaires et leurs retraites.

    Mettre fin au #chômage, cela ne peut se faire qu’en répartissant le travail entre tous sans perte de salaire et, bien sûr, en interdisant aux grandes entreprises les plans de suppressions d’emplois et les licenciements.

    Pour protéger le niveau de vie, il faut non seulement qu’aucun travailleur ne gagne moins de 1800 euros nets par mois, mais que les salaires, les pensions et les allocations soient indexés sur la hausse réelle des prix.

    Et pour empêcher les capitalistes de maquiller leur comptabilité, ce qui leur permet de justifier les licenciements tout en arrosant les actionnaires, il faut que les travailleurs contrôlent les comptes des entreprises. Il faut lever le secret des affaires, le secret commercial et bancaire.

    Voilà des exigences pour le monde du travail que ni Le Pen, si respectueuse de l’ordre capitaliste, ni aucun des charlatans du protectionnisme ne reprendront. Des exigences que notre candidate, #Nathalie_Arthaud, portera dans l’élection présidentielle.

  • #Hollande renonce, #Valls candidat pour la même politique propatronale | Editorial de Lutte Ouvrière
    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/hollande-renonce-valls-candidat-pour-la-meme-politique-propatronale-

    Hollande a donc renoncé à se présenter à l’élection présidentielle. Il a commencé par vanter son action. Les travailleurs dressent un tout autre bilan ! Il s’était engagé à réduire le chômage ; il y a un million de chômeurs en plus. Il avait promis de gouverner pour les jeunes ; un quart d’entre eux sont sans emploi, et bien d’autres vont d’emploi précaire en petit boulot. Il s’était fait élire contre la finance ; il l’a servie, en multipliant les cadeaux indécents au patronat. Les seuls regrets qu’il a exprimés portent sur la déchéance de nationalité, non parce que c’est une mesure réactionnaire, mais parce que même son propre camp n’en a pas voulu. Il assume toute sa politique antiouvrière, à commencer par la loi travail. Alors, les travailleurs ne le regretteront pas.

    Valls, qui l’a poussé vers la sortie, se lance maintenant en espérant que, comme dans un scénario usé, le fait de changer de comédien relance l’intérêt du spectacle. Mais la politique de Hollande a été mise en œuvre par Valls lui-même. L’un et l’autre ont toujours été unis par une même loyauté envers la classe capitaliste. On peut en dire autant de l’ex-banquier Macron, qui était leur ministre jusqu’à ce que, il y a trois mois, il quitte le navire pour tenter sa chance. Et de Montebourg, qui a lui aussi gouverné avec eux et a mis en œuvre la même politique propatronale, jusqu’à ce qu’il juge que l’impopularité de Hollande desservait sa carrière.

    Valls, #Montebourg, #Hamon : la #primaire du #PS s’annonce comme un concours de beauté d’anciens ministres du même gouvernement, pour la même politique.

    Hollande s’était fait élire sur la base du discrédit de Sarkozy et Fillon. Aujourd’hui, la droite est remise en selle, pour un programme d’autant plus antiouvrier qu’il s’appuie sur les reculs des années Hollande-Valls. Ces deux-là ont autorisé des accords de compétitivité qui remettent en cause les 35 heures ; Fillon veut carrément les supprimer. La loi El Khomri a attaqué le Code du travail ; Fillon veut le démanteler. Avec le CICE et le pacte de responsabilité, Hollande et Valls ont fait 41 milliards de cadeaux aux entreprises ; Fillon veut en faire autant. Hollande a augmenté la TVA ; Fillon veut l’accroître encore plus. Il veut reculer l’âge de la retraite à 65 ans, privatiser en partie l’assurance maladie et supprimer l’impôt sur la fortune.

    Le Pen, la bourgeoise de Saint-Cloud, espère que le programme de la droite la fera apparaitre comme plus « sociale ». Quelle hypocrisie ! Sa nièce Marion Maréchal-Le Pen expliquait sur BFM que, comme Fillon, le FN voulait « la remise en cause des 35 heures », la « baisse du coût du travail », « supprimer des postes de fonctionnaires » et faire 60 milliards d’économies sur les dépenses publiques. Fillon et Le Pen sont en concurrence sur le même terrain réactionnaire. L’un et l’autre s’attaquent aux étrangers et aux musulmans.

    Tous deux nous rebattent les oreilles avec la France éternelle, Jeanne d’Arc et le drapeau tricolore, pour mêler des classes sociales que tout oppose.

    Le Pen mènerait une politique aussi antiouvrière que #Fillon. Il n’est qu’à voir comment elle s’enthousiasme pour Trump, ce milliardaire élu en prétendant défendre les intérêts du peuple et qui s’entoure maintenant de grands banquiers pour gouverner à leur profit.

    Lors de l’élection présidentielle, la seule certitude est qu’un serviteur zélé du patronat sera élu pour mettre en œuvre une politique encore plus à droite que celle menée par Hollande. C’est une exigence du grand capital, dans la guerre qu’il mène au monde du travail pour maintenir ses profits.

    Face à celui qui mènera la politique patronale, quel qu’il soit, les travailleurs n’auront pas le choix. Pour préserver leurs conditions d’existence, ils devront mener la lutte de classe, avec leurs propres armes, les grèves et les manifestations de masse.

    Dans ce scrutin, il faut que les travailleurs expriment cette volonté et mettent en avant une politique qui représente leurs intérêts vitaux. Cela ne changera pas le rapport des forces, car les élections n’ont pas ce pouvoir. Mais cela montrera qu’une partie des travailleurs ont leur propre politique et affirment que celui qui remplacera Hollande les trouvera sur son chemin.

    Il faudra profiter de ces élections pour exprimer le rejet du PS, de la droite et du FN, en votant pour la candidate de #Lutte_ouvrière, #Nathalie_Arthaud. Ce sera la seule possibilité pour les travailleurs de faire un vote conscient, lucide, pour défendre les intérêts de leur classe et faire entendre leur camp.

  • #Fillon et #Juppé, en compétition pour servir le grand patronat | #editorial de #LutteOuvriere
    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/fillon-et-juppe-en-competition-pour-servir-le-grand-patronat-72699.h

    La France de droite, des beaux quartiers, des messes dominicales et des préjugés anti-ouvriers a donc voté, et Fillon arrive en tête, suivi de Juppé. Sarkozy est éliminé et aucun travailleur ne le regrettera.

    À entendre Fillon, #Sarkozy, dont il était le Premier ministre, aurait dû mener une politique encore plus anti-ouvrière, encore plus dévouée au grand capital. Aujourd’hui, le député du très chic 7e arrondissement de Paris veut être un Thatcher français. L’électorat de droite a choisi celui qui affiche le programme le plus réactionnaire, y compris avec un catholicisme bien-pensant sur les questions de société.

    Quant à Juppé, ancien Premier ministre de Chirac, il mena aussi une politique anti-ouvrière, attaquant la Sécurité sociale et les retraites. Alors qu’il se vantait d’être « droit dans ses bottes », il dut manger son chapeau et reculer devant la vague de grèves et de manifestations massives, en 1995.

    Aujourd’hui, Fillon et Juppé sont d’accord sur la saignée à imposer aux classes populaires.

    L’un et l’autre veulent augmenter la TVA, baisser l’impôt sur les bénéfices des sociétés et supprimer l’impôt sur la fortune, autrement dit faire financer des cadeaux aux riches par ceux qui ne le sont pas.

    85 milliards de baisses de dépenses publiques, promet Juppé ; 110 milliards, renchérit Fillon. 300 000 suppressions de postes de fonctionnaires, annonce le premier ; 500 000, ajoute le second. Cela veut dire moins d’enseignants dans les écoles des quartiers populaires, moins de personnel dans les hôpitaux, moins d’employés communaux, donc moins de services utiles à la population.

    Ils veulent passer des 35 aux 39 heures, voire, pour Fillon, jusqu’à 48 heures ! Fillon veut même supprimer un jour férié. Ils veulent reporter l’âge de la retraite à 65 ans. Non seulement pour ces messieurs, les ouvriers du bâtiment, les aide-soignantes des hôpitaux ou les caissières de supermarché ne sont pas du même monde qu’eux, mais ils sont convaincus que ce sont des fainéants.

    Plutôt que de chercher à résoudre le chômage, ces marionnettes du #Medef ont des idées contre les travailleurs. Ils veulent faciliter les licenciements et réduire les allocations des chômeurs.

    Ils veulent aussi s’en prendre aux étrangers, en leur supprimant l’aide médicale d’urgence et en restreignant le regroupement familial, eux qui se posent en grands défenseurs de la famille !

    Il est curieux de voir ces chevaux de retour promettre que, demain, tout va changer. Au pouvoir entre 2002 et 2012, ils n’ont pas osé appliquer un programme aussi réactionnaire que celui qu’ils affichent aujourd’hui. Parce qu’ils redoutaient les réactions des travailleurs. Mais depuis, la gauche gouvernementale leur a préparé le terrain en attaquant la classe ouvrière. Au million de chômeurs supplémentaires de Sarkozy, elle en a rajouté un million. Elle a fait 40 milliards d’euros de cadeaux au #patronat. Elle a remis en cause les droits des salariés. Si, demain, nous avons un Thatcher français, nous en serons redevables à Hollande et Valls.

    Le #PS n’a pas encore choisi son candidat. Mais un outsider comme #Macron s’est déjà lancé. Après avoir été banquier d’affaires chez Rothschild, il a été haut-fonctionnaire auprès de Hollande puis ministre de l’Économie. Il y a trois mois, il défendait encore la politique du gouvernement. Et puis, comme les rats qui quittent le navire, il s’est découvert un destin individuel. Il trouve le Code du travail « trop rigide » et propose d’augmenter la durée du travail pour les jeunes qui ont un emploi. Il a certes trahi Hollande, mais pas la bourgeoisie.

    Fillon ou Juppé ; Macron ; Le Pen ; Valls ou Hollande : avec une telle profusion de candidats à sa botte, le patronat va avoir l’embarras du choix. La plupart de ces prétendants ont déjà pu montrer leur dévouement. Et si Le Pen n’a jamais eu son fauteuil ministériel, c’est la seule différence réelle car, pour le reste, elle veut également accéder au pouvoir pour servir les riches.

    Face à celui qui sera élu en mai 2017, les travailleurs, s’ils veulent se défendre, ne feront pas l’économie de puissantes luttes collectives. Mais dans l’immédiat, face à la déferlante de propos et de programmes anti-ouvriers, ils doivent au moins saisir l’occasion offerte par les élections pour faire entendre le camp des travailleurs. À l’arrogance des politiciens de la bourgeoisie, ils peuvent opposer leur fierté de travailleurs, leurs exigences et leur conscience de classe. C’est le sens de la candidature de Nathalie Arthaud présentée par Lutte ouvrière.

  • Mondial de l’Auto : les profits vont bien, avec la peau des salariés | Editorial de Lutte Ouvrière
    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/mondial-de-lauto-les-profits-vont-bien-avec-la-peau-des-salaries-711

    Le Mondial de l’Auto se tient ces jours-ci, et les constructeurs ont droit à de la publicité gratuite de la part des médias. On saura tout sur les bienfaits de la voiture électrique et sur l’avenir radieux de la voiture autonome, voire de la voiture volante.

    Les grands constructeurs répètent en chœur que ça va mieux. On veut bien les croire. Les ventes augmentent et de nombreuses entreprises s’attendent à battre des records.

     Il y a quatre ans, une entreprise comme PSA Peugeot-Citroën se disait au bord de la faillite. Ses dirigeants expliquaient alors, le visage grave, qu’il leur fallait fermer l’usine d’Aulnay-sous-Bois. Le ministre Montebourg avait estimé cette fermeture « inévitable », dans le département le plus pauvre de France. Et pendant que 3000 salariés étaient ainsi poussés dehors, Montebourg avait prêté 7 milliards d’euros à PSA, avec l’argent du contribuable. Aujourd’hui, PSA se vante de bénéfices énormes, 1,2 milliard au premier semestre de 2016 : les actionnaires toucheront le jackpot.

    Toutes les entreprises automobiles annoncent des bénéfices en hausse. Il n’est qu’à voir les revenus mirobolants de leurs PDG. Chez PSA, Carlos Tavares a gagné 5,24 millions d’euros en 2015. Carlos Ghosn, chez Renault-Nissan, cumule 16,5 millions, soit 45 000 euros par jour, samedis, dimanches et fêtes compris. Et encore les PDG ne sont-ils que les serviteurs des capitalistes, grassement payés pour la guerre qu’ils mènent aux salariés ! Quant aux actionnaires, ils ont touché des dividendes record pour 2015, et 2016 promet d’être encore plus faste.

    En quoi les salariés profitent-ils de cette santé insolente ? En rien. Beaucoup ont perdu leur emploi. Leur salaire n’augmente pas. Tous subissent une charge de travail accrue au quotidien.

    Ainsi, chez PSA, la direction a mis au point une « Garantie journalière de production » : la moindre panne sur les chaînes de montages se solde par un rattrapage. Une panne de 10 minutes, c’est une pause repas réduite d’autant ; une panne d’une demi-heure, c’est une journée de travail prolongée. Quant aux cadences sur les chaînes, elles ont encore augmenté. Le prix à payer ? Plus de fatigue aujourd’hui, plus de troubles musculo-squelettiques et de handicaps demain. Pour PSA, les dividendes des actionnaires valent bien cela.

    En accroissant ainsi la productivité de ses salariés, PSA a supprimé 17 000 emplois en quatre ans, tout en augmentant sa production ! Mais ce n’est qu’un exemple. Toutes les entreprises automobiles réduisent leur masse salariale. Et toutes maintiennent ou augmentent leur production, non pas en investissant, mais en rognant sur les pauses et en accélérant les cadences. Autrement dit, en augmentant l’exploitation. Dans une usine de Maubeuge, filiale de Renault, le directeur se vantait récemment qu’un ouvrier produisait 100 voitures par an, contre 60 en moyenne dans les autres usines. À l’usine Smart de Hambach en Moselle, les salariés travaillent désormais 39 heures payées 37 : ce vol de salaire a été imposé par un scandaleux chantage à la fermeture de l’usine. Partout, les entreprises ont multiplié le recours aux intérimaires. À Renault-Flins, ils sont 2100 ; à Renault-Cléon, 1600 ; à Renault-Sandouville, ils représentent 60 % de l’effectif ! Et les politiciens verseront ensuite des larmes de crocodile sur l’augmentation de la précarité !

    Les gouvernements ont chouchouté les constructeurs. Les autorités sont peu regardantes sur les normes de pollution diesel, qui ne sont respectées par aucune entreprise. Et le gouvernement PS a été particulièrement généreux, comme avec le Crédit impôt compétitivité emploi (CICE), qui a largement bénéficié à ces multinationales.

    Quant aux profits dégagés par l’industrie automobile, comme par les autres secteurs, ils ne profitent pas à la société. Ils ne permettront pas de bâtir des hôpitaux ou de nouvelles écoles, ni d’améliorer les transports publics, ni d’augmenter les pensions de retraite. Ils alimentent le parasitisme des actionnaires. Et ils s’ajoutent aux quantités colossales d’argent qui affluent vers la finance, favorisant la spéculation.

    La presse parle aujourd’hui de nouveau du risque d’un krach financier. Huit ans après celui de 2008, un tel effondrement n’est pas exclu, menaçant en retour toute l’économie, les emplois, les salaires et les pensions. L’industrie automobile incarne ainsi la folie du capitalisme. Un système fondé sur l’exploitation féroce de ses salariés et qui transforme la création de richesses en une menace géante de destruction pour toute l’humanité.

  • Les migrants, futurs prolétaires et frères des travailleurs d’Europe | éditorial de Lutte Ouvrière
    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/les-migrants-futurs-proletaires-et-freres-des-travailleurs-deurope-7

    Ce lundi, à Calais, Hollande s’est engagé à démanteler la « jungle ». Venu après Sarkozy, il était en campagne électorale et a joué la fermeté… contre les migrants. La façon dont les réfugiés sont parqués, sans même un centre d’accueil digne de ce nom, est honteuse. Après avoir souvent traversé la Méditerranée au péril de leur vie, ils la risquent pour franchir un tunnel. Pour les en empêcher, on a dressé des barbelés, on a inondé des terrains et on construit un mur. Et maintenant, le gouvernement veut les chasser. Mais aucun barbelé, aucun dispositif n’arrêtera ceux qui fuient la guerre, la dictature ou la faim : ils n’ont pas le choix. Si la « jungle » est détruite, elle se reconstituera à Calais ou ailleurs.

    Les autres politiciens ne sont pas en reste. La semaine dernière, alors que le gouvernement annonçait qu’il allait « relocaliser » les 10 000 migrants de Calais, le Front national a lancé sa pétition « Ma commune sans migrants ». Plusieurs ténors de la droite, comme Estrosi, élu président de région avec les voix du PS et du PCF, en font autant, sur le ton « ma région sans migrants ». Avec une pétition contre « la création de "jungles" sur l’ensemble du territoire », Wauquiez a pris la tête de la croisade. Il refuse les 1784 migrants que l’État veut placer dans sa région d’Auvergne-Rhône-Alpes, forte de 7,7 millions d’habitants !

     Sarkozy y est allé de son couplet ridicule sur « nos ancêtres les Gaulois ». Prêts à tout pour concurrencer le Front national, ces politiciens encouragent les plus racistes, disposés à s’en prendre physiquement aux étrangers.

    La démagogie anti-immigrés ne concerne pas que Calais. « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde », répètent les politiciens de gauche et de droite. Mais de quoi parlent-ils ? L’Union européenne a vu arriver en 2015 un million de réfugiés, pour 510 millions d’habitants. Avec 65 millions d’habitants, la France en a accueilli 100 000. Et ce serait un problème ? Avec 4 millions d’habitants, le Liban accueille un million de Syriens.

    Et puis, que proposent ceux qui refusent les réfugiés syriens, afghans ou irakiens ? De les rejeter à la mer ? De les renvoyer dans leur enfer, sous les bombes à Alep, sous la dictature de Bachar al Assad ou de l’État islamique ?

    La France est responsable de bien des exodes. L’Afrique a été pillée par la colonisation. L’Afghanistan, la Syrie et l’Irak sont ravagés par des conflits causés par les convoitises des grandes puissances. Quelle hypocrisie de déplorer les guerres, tout en se pavanant quand on vend des Rafale et des canons !

    Le Pen, Valls ou Sarkozy spéculent sur la peur des étrangers, qui seraient en concurrence avec les travailleurs d’ici pour les emplois ou les logements. Mais le chômage de six millions de personnes et la précarité n’ont pas attendu les migrants et n’ont rien à voir avec eux !

    Les réfugiés ne sont pas responsables de la crise économique ou du déficit de l’État. Quand le gouvernement impose la loi travail pour servir les patrons, quand Alstom veut fermer une usine et ruiner des vies pour accroître ses profits, qu’ont donc à voir les réfugiés ?

    Cibler les migrants, qui sont des pauvres, c’est épargner les riches d’ici, les capitalistes. Désigner les migrants comme un danger pour les travailleurs français, c’est vouloir abuser ces derniers. Si nos dirigeants veulent nous diviser, c’est pour mieux nous opprimer. Car ils mènent la même guerre de classe contre tous les prolétaires.

    La vie qui attend les Syriens, les Érythréens ou les Soudanais, dans les métropoles européennes, c’est d’être des prolétaires. Alors les travailleurs doivent les intégrer fraternellement dans leurs rangs. C’est d’ailleurs l’histoire de la classe ouvrière, qui s’est construite à travers des migrations. Nos ancêtres sont italiens ou polonais, venus produire le charbon et l’acier dans l’entre-deux-guerres. Ils sont maghrébins ou africains, venus pour les chantiers et les usines dans les années 1960 ou 1970. Des pays entiers, comme les États-Unis ou le Canada, se sont construits par l’immigration.

    Face à ces brassages, le mouvement ouvrier conscient, à l’époque où il était encore socialiste puis communiste, a refusé d’opposer les travailleurs les uns aux autres, sur la base de leur nationalité, de leur religion ou de leur couleur de peau. Il a toujours intégré les nouveaux arrivants, les plus exploités, aux bataillons plus anciens de la classe ouvrière, pour le combat commun contre la classe capitaliste. À nous d’en faire autant aujourd’hui

  • Les perspectives électorales du #PCF : une impasse pour les travailleurs | éditorial de Lutte Ouvrière
    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/les-perspectives-electorales-du-pcf-une-impasse-pour-les-travailleur

    Le week-end prochain, la Fête de l’Humanité rassemblera un large public populaire. Que des dizaines de milliers de militants et de bénévoles s’activent à sa réussite montre que, quoi qu’en disent les pseudo-experts qui ont enterré dix fois le PCF, il garde une implantation dans les classes populaires. Car bien des travailleurs, bien des jeunes ne se résignent pas à la domination du grand capital.

    En revanche, la politique menée aujourd’hui par la direction du Parti communiste a tout pour déboussoler ceux qui regardent vers lui. Dans ce début de campagne présidentielle où l’on n’entend que les candidats potentiels de la droite, du #FN ou du #PS, le PCF ne propose que… l’unité à gauche. Un nombre croissant de travailleurs en ont pourtant assez de cette fausse opposition gauche-droite, qui ne correspond à rien, alors que la gauche mène au gouvernement la même politique que la droite. Pierre #Laurent a cependant expliqué lors de l’université d’été du parti que « l’urgence est à construire un chemin commun ». Cette unité est proposée aux anciens ministres PS Arnaud #Montebourg et Benoît Hamon, à l’ancienne ministre écologiste Cécile #Duflot, ou encore à l’ex-PS Jean-Luc #Mélenchon. Comme si ces gens-là voulaient défendre les intérêts des travailleurs !

    Avant de devenir des critiques de Hollande, Montebourg, #Hamon et Duflot ont appartenu à un gouvernement qui a accordé des dizaines de milliards d’euros aux entreprises (#CICE et pacte de responsabilité). Ou qui a fait adopter l’ANI « sur la sécurisation de l’emploi », qui légalisa en 2013 les accords de compétitivité dans les entreprises, pour le plus grand bonheur des patrons.

    Quant à Mélenchon, le PCF lui avait déjà apporté son soutien et sa force militante en 2012. L’ex-ministre de Jospin avait besoin de cet appui pour ses ambitions. Il suivait en cela son modèle Mitterrand, qui s’allia au PCF pour siphonner ses voix et parvenir au pouvoir. Aujourd’hui, Mélenchon traite le PCF de la même façon. Il suffit de voir le mépris avec lequel il s’est lancé en campagne, sans même le consulter.

    Une fois de plus, la direction du PCF se prépare donc à s’aligner sur tel ou tel de ces politiciens étrangers au monde ouvrier. Des politiciens qui ont servi les riches dans le passé et qui les serviront de nouveau. Elle oriente ainsi ceux qui l’écoutent vers un nouveau piège.

    Elle dit qu’il lui faut d’abord définir une politique avant de choisir un candidat. Elle organise pour cela une « grande consultation citoyenne » auprès de 500 000 personnes. Comme si une telle mascarade était nécessaire !

    Malgré son recul, le PCF garde un grand nombre de militants et de sympathisants. C’est, de tous les partis, celui qui a le plus d’influence dans le monde du travail. S’il veut savoir ce que veulent les travailleurs, il n’a pas besoin d’une « consultation », il lui suffirait de les écouter. Pendant le mouvement contre la #loi_ElKhomri, leurs aspirations se sont largement exprimées contre la politique patronale, la précarité et les licenciements. Comme quoi la véritable préoccupation de la direction du PCF n’est pas l’intérêt des travailleurs. Elle ne fait même pas de la politique antipatronale un préalable pour l’éventuel candidat unitaire qu’elle appelle de ses vœux. Car sa préoccupation principale, ce sont ses élus à l’Assemblée nationale ou dans les collectivités territoriales, positions pour lesquelles le PCF a besoin d’alliés politiques.

    La campagne électorale promet d’être marquée par les surenchères réactionnaires. Les propos sécuritaires, anti-immigrés, antimusulmans se succèdent, de Valls à Le Pen, en passant par #Sarkozy ou #Juppé. Même dans les discours, les différences s’effacent de plus en plus entre les politiciens de gauche et de droite, comme l’a montré la polémique récente sur le burkini. L’ex-banquier #Macron, ministre de Hollande et Valls pendant deux ans, parle comme n’importe quel homme de droite. Valls singe Sarkozy, qui copie Le Pen. Et Montebourg et Mélenchon se disputent le terrain patriotard. Tous sont en compétition pour gouverner au profit de la bourgeoisie. Tous veulent faire fonctionner une société basée sur l’exploitation, au mieux des intérêts du grand patronat.

    Dans ces élections, il faut donc que s’affirme, non pas une énième mouture de la « gauche », mais une politique partant des intérêts des travailleurs, s’opposant radicalement à ceux de la bourgeoisie. C’est la raison pour laquelle #Lutte_ouvrière présentera sa candidate, #Nathalie_Arthaud. Pour dire que nous rejetons la société capitaliste et la comédie électorale que les politiciens nous préparent.

  • Le PS roule à droite, et la droite double sur l’extrême droite
    Editorial de Lutte Ouvrière du 29 août 2016
    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/le-ps-roule-droite-et-la-droite-double-sur-lextreme-droite-70140.htm

    La rentrée a donné le coup d’envoi de la campagne présidentielle. À droite, tous les candidats se sont jetés dans l’arène de la primaire. Les sorties de Fillon contre les « mis en examen » et « ceux qui ne devraient pas pouvoir se présenter devant les électeurs » visent ouvertement Sarkozy et marquent le début du pugilat.

    Les responsables de droite en appellent à s’abstenir de toute attaque personnelle et demandent un débat d’idées. Mais cette primaire ne peut être qu’un combat de coqs puisque sur le fond, ils partagent les mêmes idées.

    Ils sont tous d’accord pour reculer encore l’âge de la retraite. D’accord pour considérer que les salariés ne travaillent pas assez et qu’il faut mettre fin aux 35 heures. D’accord pour dire que les fonctionnaires sont trop nombreux, et les chômeurs trop bien traités. D’accord pour baisser les impôts patronaux et faire reculer les services publics. 

    Leurs différences sont purement tactiques. Juppé parie sur un rassemblement du centre et de la droite. Sarkozy, lui, veut exploiter la peur des attentats, les amalgames et les préjugés contre les musulmans et les immigrés en renchérissant dans les domaines sécuritaire et identitaire.

    Pour mieux flatter l’électorat qui lorgne vers le FN, Sarkozy a intégré dans son programme l’intégralité de celui de Le Pen. Il se positionne, entre autres, pour la suspension du regroupement familial, pour la remise en cause du droit du sol, pour l’interdiction du voile dans l’espace public, et même pour une loi contre le burkini. Comme si la lutte contre le terrorisme dépendait de l’interdiction de cette tenue de bain !

    Autant dire que les travailleurs n’ont rien de bon à attendre de cette primaire de droite. Il en sortira un candidat ouvertement anti-ouvrier et une atmosphère un peu plus empoisonnée par les préjugés contre les immigrés, les musulmans et les « assistés » que seraient les plus pauvres. 

    Si Sarkozy ou Juppé peuvent nourrir l’espoir de revenir à l’Élysée malgré leur passif politique, on le doit à la politique de Hollande et au Parti socialiste. Les socialistes se disent choqués par la violence des programmes à droite. Mais la droite ne fait que reprendre le travail là où le laissent Hollande, Valls et Macron.

    Si les Sarkozy et Juppé peuvent parler de la retraite à 64 ou 65 ans, c’est que Hollande l’a laissée à 62 ans, malgré ses promesses. S’ils promettent de réduire de 100 milliards les dépenses publiques, c’est qu’Hollande a justifié 50 milliards de coupes. S’ils envisagent de faire sauter les 35 heures, c’est que les lois Macron et El Khomri ont fait sauter nombre de barrières.

    Quant à la surenchère anti-immigrés et anti-musulmans, Valls et son gouvernement y auront bien contribué, que ce soit avec la polémique sur la déchéance de nationalité ou celle sur le burkini. 

    En 2012, Hollande a été élu sur la base du « tout sauf Sarkozy ». Aujourd’hui, Sarkozy et ses compères espèrent profiter du « tout sauf Hollande », quand le FN, lui, mise sur le « tout sauf Hollande et Sarkozy ». Mais la politique qu’ils mèneront en 2017 est celle que Sarkozy a menée de 2007 à 2012 et celle que Hollande a poursuivie depuis 2012.

    Ils mèneront, tous, la politique du patronat et des plus riches. Car tous -Front national, frondeurs du PS et Mélenchon compris- sont unanimes : il revient au grand patronat de gérer l’économie. Et la loi du profit et de la compétitivité comme l’exploitation seraient incontestables. 

    Alors, quel que soit celui qui sortira des urnes, les travailleurs devront continuer de se battre. S’y préparer, c’est continuer de faire de la politique comme les travailleurs en ont fait en s’opposant à la loi El Khomri et en affirmant leurs intérêts de classe contre le patronat.

    Les actions prévues le 15 septembre permettront d’affirmer que si la loi travail est passée au Parlement, elle n’est pas passée dans les têtes, et que son application sera combattue. Mais cette conscience de classe, la dignité et les intérêts des travailleurs peuvent et doivent aussi s’exprimer dans la campagne électorale.

    Rien n’oblige à entrer dans le jeu consistant à choisir celui qui nous portera les coups à partir de mai 2017. Contre des candidats anti-ouvriers, xénophobes ou chantres du nationalisme, les travailleurs peuvent exprimer leur colère et leurs intérêts vitaux. Ce sera le sens de la présence de la Nathalie Arthaud dans cette élection.

  • Contre le chantage du gouvernement et du #patronat, manifestons le 14 juin
    #éditorial de #Lutte_Ouvrière #Loi_Travail
    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/contre-le-chantage-du-gouvernement-et-du-patronat-manifestons-le-14-

    En restant mobilisés et tenaces depuis trois mois, les travailleurs ont commencé à se faire craindre du gouvernement et du patronat. Les concessions que le gouvernement a faites pour répondre aux revendications catégorielles des uns ou des autres en sont la preuve.

    Mais les travailleurs n’ont modifié le rapport de force en leur faveur que parce qu’ils se sont adressés à l’ensemble de la classe ouvrière et se sont rassemblés, jeunes, moins jeunes, salariés du privé comme du public, salariés des petites entreprises comme des grandes.

    Car n’en déplaise aux calomniateurs de tout poil, ce mouvement ne se réduit pas à l’action de « minorités violentes » qui seraient manipulées par un appareil syndical. Il est le fruit de la mobilisation consciente de centaines de milliers de travailleurs.

    La durée et la détermination de ce mouvement résident dans le rejet massif de la loi El Khomri. Même ceux qui n’ont pas participé aux grèves ou aux manifestations se reconnaissent dans ce que dénoncent les opposants à la loi El Khomri et dans le ras-le-bol général qu’ils expriment.

    Il faut que cela continue. La manifestation nationale à Paris mardi 14 juin sera une nouvelle occasion d’affirmer les intérêts du monde ouvrier. Pour être réussie, cette journée doit se préparer dans les ateliers, les bureaux et les entreprises de sorte que le maximum de salariés répondent présents et viennent renforcer le camp de ceux qui ne veulent plus se taire quand on les attaque.

    En 2009, Sarkozy fanfaronnait en disant que « désormais quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit ». Eh bien, les choses ont changé. Et tout patrons ou ministres qu’ils soient, ces Messieurs vont devoir s’habituer à être contestés, parce que nous sommes de plus en plus nombreux à penser que la loi n’a pas à être faite par le grand patronat.

  • Reprendre confiance dans notre force | @éditorial de #Lutte_Ouvrière
    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/reprendre-confiance-dans-notre-force-65325.html

    Les chauffeurs de taxis sont à bout. À cause de la concurrence des VTC, les voitures de tourisme avec chauffeur, leurs revenus sont en chute libre. Même en allongeant leur journée de travail, beaucoup n’arrivent plus à payer le crédit de leur voiture et de leur licence. Mais ils s’organisent et se battent pour défendre leurs intérêts.

    Il en va de même pour les éleveurs et les producteurs de lait. Ils vendent leurs produits à perte et n’arrivent à se payer un salaire que grâce aux aides de l’Europe et du gouvernement. Mais ils manifestent, ils mettent l’opinion de leur côté et forcent le gouvernement à les entendre.

    Et les salariés ? Combien d’ouvriers, d’employés, de techniciens sont, eux aussi, au bout du rouleau ? Combien d’hospitaliers, d’agents territoriaux ? Eux aussi accumulent les heures de travail et la fatigue et sont condamnés aux salaires de misère. Et que dire de ceux plongés au chômage et réduits à survivre avec les minima sociaux ?

    Eh bien, ils doivent, eux aussi, se manifester ! D’abord pour se faire entendre, puis pour réussir à résister aux attaques de leurs conditions de travail et de vie. Car les salariés subissent, depuis plusieurs années, une offensive systématique du grand patronat. Déjà violentes sous Sarkozy, les attaques ont empiré avec Hollande.

    La crise, la concurrence exacerbée et le chômage de masse ont été utilisés comme des moyens de chantage pour restaurer les marges et les profits des entreprises qui n’ont fait qu’enrichir une minorité. Les grandes banques réalisent plusieurs milliards de bénéfices annuels. Même des firmes comme PSA dont on nous a dit qu’ils étaient à deux doigts de la faillite pour justifier des milliers de licenciements, font désormais le bonheur de la Bourse.

    Il s’agit d’une politique de classe. Il s’agit d’une guerre_de_classe que le patronat mène avec l’aide du gouvernement. Mais il la mène d’autant plus facilement qu’il n’y a pas d’opposition frontale avec les travailleurs, car les réactions sont faibles ou isolées. C’est ce qu’il faut changer.

    La politique et la vie des travailleurs changeront si le rapport de force entre les travailleurs et le patronat change, si les travailleurs se lèvent à nouveau pour leurs intérêts.

    Les attaques contre le #Code_du_travail, celle qui se dessine contre les chômeurs, la répression contre les salariés d’Air France ou ceux de Goodyear montrent qu’aujourd’hui, le patronat et le gouvernement se sentent tout permis. Il faut leur montrer qu’ils se trompent, en participant, nombreux, aux rassemblements organisés jeudi 4 février pour soutenir les anciens salariés de #Goodyear condamnés à de la prison ferme.

    Il faut faire en sorte que les travailleurs retrouvent l’envie, l’énergie et les moyens de répondre à l’arrogance et aux provocations patronales et gouvernementales. C’est à cet objectif que doivent se consacrer ceux qui ne veulent pas se laisser faire.

    D’ici la #présidentielle, les manœuvres au PS et à la #gauche de la gauche vont se multiplier. Aujourd’hui les #frondeurs du #PS, les écologistes et le Parti communiste tentent de se mettre d’accord sur l’organisation d’une primaire dans l’espoir que la gauche puisse se refaire une virginité en se trouvant un #candidat autre que Hollande pour 2017.

    Mais qu’y a-t-il à attendre de ces anciens ministres devenus frondeurs après avoir cautionné la plupart des mesures antiouvrières de Hollande ?

    Se fixer pour objectif de ressusciter une « vraie gauche », comme le souhaitent #Mélenchon ou le #PCF, est un objectif aussi vague que trompeur.

    Faut-il rappeler que #Hollande, #Valls et Macron se revendiquent toujours de la « gauche » ? Faut-il rappeler que, de Mitterrand à Hollande, tous se sont présentés comme des candidats « vraiment » à gauche et qu’il y a eu tromperie sur la marchandise ?

    L’expérience a prouvé que les frontières politiques ne passent pas entre la gauche et la droite. Elles sont déterminées par les intérêts de classe et opposent les travailleurs et les exploités à la poignée de capitalistes qui dominent l’économie.

    Au lieu de véhiculer de nouvelles illusions dans des politiciens qui ne méritent pas la #confiance des travailleurs, il faut encourager ces derniers à mettre en avant leurs intérêts et leur donner confiance en leurs propres forces. 

    La crise est à mettre au compte des banquiers et du grand #patronat. C’est la faillite d’un système basé sur le monopole du capital et la recherche effrénée du profit.

    Les travailleurs, qui portent toute la société sur leurs épaules, n’ont pas à accepter d’être les pions d’un tel système. Ils doivent se battre pour leurs intérêts et pour remettre l’économie sur ses pieds.

  • Hollande prêt à vendre ce qu’il reste du #PS pour être réélu | Éditorial de Lutte Ouvrière du 4 janvier 2016
    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/hollande-pret-vendre-ce-quil-reste-du-ps-pour-etre-reelu-64579.html

    Du fait de la proximité des attentats de novembre dernier et de la commémoration des massacres de janvier à Charlie Hebdo, à Montrouge et à l’Hyper Casher, la tournée des vœux de #Hollande est placée sous le signe de la lutte anti-terroriste.

    Hollande s’est coulé à merveille dans son costume de protecteur de la nation et de chef de guerre, qui lui a d’ores et déjà permis d’inverser sa cote de popularité et lui a redonné quelques chances pour 2017. Il conservera l’habit tant qu’il pourra.

    C’est pourquoi, bien qu’inefficace pour empêcher le terrorisme, Hollande a déjà prolongé l’état d’urgence de trois mois. Et il veut modifier la Constitution afin d’y inscrire la déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France coupables d’actes de terrorisme. Cette mesure, que tout le monde reconnaît comme étant symbolique, est au cœur de la mue politique souhaitée par Hollande. Car en politique, il y a des symboles qui comptent et celui-ci en fait partie.

    Historiquement portée par le #Front_national, reprise, promise et jamais mise en œuvre par #Sarkozy, cette mesure est la marque de la droite et de tous ceux qui font une différence entre des Français qui seraient de « souche » et des Français qui seraient de « papiers ».

    C’est la raison pour laquelle la #gauche l’avait jusque-là toujours combattue. En réponse à Sarkozy qui l’avait proposée en 2010, #Valls avait déclaré : « On rentre dans un débat nauséabond, absurde, un jeu politique où on essaie de faire croire qu’immigration et insécurité, c’est lié ». Aujourd’hui, il reprend le vieil argumentaire du FN et de la #droite pour démontrer l’inverse !

    Et qu’une partie de la gauche y soit toujours hostile n’a fait que convaincre Hollande… de défendre cette mesure. En affrontant une fronde de son propre parti, Hollande pourra parfaire sa stature de président au-dessus de la mêlée, insensible aux querelles partisanes et exclusivement guidé par l’unité de la nation, tout en s’adressant à l’électorat du centre et de la droite.

    Tout au long de son quinquennat, Hollande sera donc allé de déchéance en déchéance.

    Dès son arrivée au pouvoir, Hollande a jeté aux orties les quelques mesures qui auraient pu être favorables aux travailleurs pour adopter la ligne patronale - démantèlement des droits sociaux, allègement du coût du travail et chantage à la compétitivité. Il a renié ses maigres engagements sous la pression du patronat.

    Aujourd’hui, sous la pression électoraliste et politicienne de la droite, il liquide le peu de positions progressistes qui faisaient la différence entre la gauche et la droite. Il largue ce qui restait au PS des idéaux d’égalité, de solidarité, d’ouverture et de tolérance et s’adapte à la poussée réactionnaire.

    C’est un calcul politique cynique et dangereux. En accréditant les thèses du FN, Hollande contribue à renforcer la xénophobie et les amalgames dans l’opinion. Il prend le risque de conforter les imbéciles racistes prêts à s’en prendre physiquement à des étrangers ou à ceux dont la couleur de peau est différente. Pour préserver ses chances d’être réélu, Hollande est prêt à vendre son âme et celle de son parti.

    Cela fait bien longtemps que, mis à part son nom, plus rien ne rattache le PS aux valeurs socialistes et communistes qui étaient celles de ses origines.

    En poussant plus loin sa déchéance politique et morale, « la gauche » dont le PS est le socle depuis plus de trente ans, est en train de mourir de sa belle mort. Pleurer dessus et essayer de la ressusciter en demandant à Hollande, Valls ou Macron de mener une autre politique comme le fait le #PCF est ridicule.

    L’avenir des exploités ne dépend pas de nouvelles combinaisons politiciennes. Il dépend d’eux-mêmes et des combats qu’ils mèneront. Il dépend de leur capacité à s’opposer aux attaques patronales et gouvernementales.

    Ce sont ces attaques, l’enrichissement de la classe dominante et l’appauvrissement général de la société qui en découle, qui nourrissent l’individualisme, le communautarisme et cette dégénérescence morale que sont le racisme et la haine de l’étranger.

    Alors, nous souhaitons qu’en #2016, de plus en plus de travailleurs s’engagent pour reconstruire un courant politique représentant leurs intérêts et se fixant pour but de renverser la domination des capitalistes. Un courant qui n’a rien à faire des papiers, de la nationalité ou de la binationalité octroyés par les politiciens bourgeois. Un courant dans lequel tous les exploités pourront apporter leur capacité de révolte et leur conscience d’avoir, ensemble, une société à transformer

  • Quand la barbarie du monde nous rattrape | Editorial de Lutte Ouvrière (lundi 16 novembre 2015)
    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/quand-la-barbarie-du-monde-nous-rattrape-63151.html

    Au moins 129 morts et plus de 300 blessés ; les terroristes qui ont frappé vendredi soir ont tué froidement et méthodiquement le plus de femmes et d’hommes qu’ils ont pu : ceux qui étaient en terrasse, les spectateurs du Bataclan, ceux qui se trouvaient au Stade de France.

    Ils ont tué indistinctement, au hasard, pour terroriser. Face à un tel déferlement de barbarie, on ne peut être que saisi d’horreur. Rien ne peut justifier de telles tueries. Ces actes viennent d’ennemis de toute l’humanité et par conséquent d’ennemis des travailleurs.

    Alors que nous sommes tous bouleversés, les principaux dirigeants profitent de cette émotion pour que l’on se taise et se range derrière leur politique. Lundi après-midi, toute la classe politique s’est solennellement réunie en Congrès pour en appeler à l’unité nationale derrière elle. La veille, Hollande avait reçu Sarkozy et Le Pen à l’Élysée.

    Ils nous parlent d’unité, mais est-ce que la droite et le FN vont cesser leur surenchère nauséabonde contre les musulmans et les étrangers ? Est-ce que le gouvernement mettra fin à ce climat de méfiance généralisée ? Bien sûr que non ! Avec l’état d’urgence et le durcissement des mesures policières, il faut s’attendre à la multiplication des contrôles au faciès et à la suspicion généralisée qui fera le lit des pires racistes.

    Pour Hollande, Sarkozy et Marine Le Pen, « l’unité nationale » consiste à s’unir derrière eux pour faire la guerre. Même si la droite et le FN critiquent la politique de Hollande qui serait encore trop laxiste, ils nous ordonnent tous de faire bloc derrière l’État et de soutenir l’effort de guerre, d’accepter l’état d’urgence et la limitation des libertés. Et si on ne soutient pas cette voie guerrière, c’est qu’on est avec les djihadistes, accusent-ils !

    Eh bien, ne nous laissons pas impressionner par ce genre de chantage ! Il faut dénoncer ET les terroristes, ET les responsabilités de l’État français.

    Les djihadistes de Daech exercent une des dictatures les plus féroces qui soient dans les régions qu’ils dominent. Ils rackettent les populations, les forcent à vivre selon des préceptes moyenâgeux, réduisent les femmes en esclavage et liquident ceux qui ne pensent pas comme eux. Leurs victimes sont autant musulmanes que chrétiennes, preuve s’il en fallait qu’il ne s’agit ni d’un « choc des civilisations » ni « d’une guerre de religions » mais d’une lutte pour le pouvoir et pour les richesses de la région.

    Mais ces monstres ne sont pas sortis de rien. Pour maintenir leur domination dans cette région du Moyen-Orient qu’ils avaient colonisée, les dirigeants des pays impérialistes n’ont jamais hésité à s’appuyer sur les pires régimes, sur des dictatures moyenâgeuses comme l’Arabie saoudite ou sur l’État d’Israël qui opprime le peuple palestinien.

    Et lorsque cela les arrangeait, ils ont armé des groupes et manœuvré pour faire naître des oppositions. En Irak, les États-Unis ont renversé Saddam Hussein, détruit son armée et mis en place un régime qui a exclu les sunnites. On retrouve aujourd’hui ces derniers à la tête de Daech.

    Les grandes puissances ont déclenché la « guerre contre le terrorisme » il y a 14 ans, après l’attentat du World Trade Center. À l’époque, il y avait un ou deux foyers terroristes. Aujourd’hui, il y en a des dizaines. Loin d’éradiquer le terrorisme, ces interventions impérialistes les nourrissent.

    Il y a un mois, des terroristes frappaient en Turquie, faisant 97 morts. Il y a quinze jours, un avion russe se crashait sur le Sinaï : 224 morts. Jeudi dernier, à Beyrouth, une bombe a fauché 43 personnes. Quant à la guerre en Syrie, elle a déjà fait 250 000 morts. Alors, non, la barbarie n’est pas montée d’un cran depuis qu’elle a frappé Paris, elle nous a rattrapés.

    La France ne peut pas être un îlot de sécurité et de paix dans un océan de misère et de guerres. Un monde où 67 familles possèdent l’équivalent de ce qu’ont, pour survivre, 3,5 milliards d’êtres humains, un monde où l’Afrique et le Moyen-Orient sont des eldorados convoités par les capitalistes mais des enfers pour leurs populations, ne peut qu’engendrer des monstruosités. On ne s’en débarrassera qu’en prenant le mal à la racine, c’est-à-dire à la domination de ce système économique fou.

    Alors, ne nous laissons pas enrôler dans cette union sacrée des impérialistes ! Ne laissons ni Hollande, ni Sarkozy, ni Le Pen, parler en notre nom ! Il est vital que nous, les travailleurs, quelle que soit notre origine, nous nous sentions une classe unie par nos intérêts, pour nous défendre contre cette minorité qui nous exploite et plonge le monde dans la barbarie.

  • Quand la barbarie du monde nous rattrape | Le dernier #éditorial de Lutte Ouvrière. Un texte à lire.
    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/quand-la-barbarie-du-monde-nous-rattrape-62400.html

    #Bombardements, quartiers dévastés, #attentats, #assassinats, #tortures, populations terrorisées par des régimes sanguinaires, #réfugiés survivant dans des conditions infâmes : chaque jour la télévision et la presse amènent leur lot d’images barbares.

    Cela se passe en #Syrie, en #Turquie, en Israël, dans les territoires palestiniens occupés. C’est en #Irak, en #Libye, au #Yemen, au #Nigeria ou en #Afghanistan. C’est à des milliers de kilomètres d’ici. Mais même ceux qui veulent ne pas voir ne peuvent pas faire comme si cela n’existait pas.

    Parce que les victimes de ces guerres sont jetées sur les routes par centaines de milliers et frappent aujourd’hui à nos portes. Parce qu’avec la menace du #terrorisme, nous payons les contrecoups de ces #oppressions et de ces #guerres.

    Et ce n’est pas un hasard : notre gouvernement est coresponsable de cet enfer. Parce qu’il bombarde en #Irak et en Syrie. Parce qu’il apporte son soutien à l’État d’Israël, au gouvernement turc et aux #dictatures du Golfe. Parce qu’il manœuvre en #Afrique pour que la bourgeoisie française continue d’exploiter les richesses de ce continent. Cette barbarie ne peut pas ne pas rejaillir sur nous.

    Elle aggrave d’ores et déjà le cours réactionnaire dans lequel l’Europe est engagée depuis quelques années. De partout en Europe, la crise, le chômage de masse et les politiques anti-ouvrières menées par tous les gouvernements, de gauche ou de droite, ont affaibli les partis gouvernementaux au profit de partis souverainistes anti-immigrés.

    Ces partis d’#extrême_droite, pour différents qu’ils soient, ont en commun de s’appuyer sur des peurs et des préjugés et de les attiser. Ils sont partout profondément réactionnaires et anti-ouvriers.

    Mais si l’extrême droite est championne du repli sur soi, elle n’est pas la seule force politique à pousser dans ce sens. La volonté affichée par tous les dirigeants européens de renforcer les frontières européennes, d’expulser ceux qui ne sont pas considérés comme de « vrais réfugiés » et même de rétablir des frontières au sein de l’#espace_Schengen, en témoigne.

    Ici en #France, sans même parler du Front national qui joue sur les #préjugés les plus crasses, comment la droite et les socialistes présentent-ils les migrants ? Non pas comme des victimes, mais comme des indésirables ! Non pas comme des femmes et des hommes qui nous ressemblent, mais comme des « fardeaux » ! Qu’un élan de solidarité s’exprime, et la propagande mensongère et honteuse se met en marche pour marteler qu’il ne faut pas créer d’appel d’air.

    Tout est fait pour que nous taisions nos sentiments de #fraternité. Tout est fait pour nous convaincre que les migrants représentent une menace pour nous et nos enfants. Tout cela pour accréditer, ouvertement ou hypocritement, l’idée que le salut viendra du #protectionnisme, de la #méfiance à l’égard de l’étranger, des frontières voire des barbelés.

    La France et la Grande-Bretagne - deux pays riches pour lesquels absorber quelques dizaines de milliers de migrants n’est pas un vrai problème - en sont à s’accuser mutuellement pour ce qui se passe à #Calais. En #Allemagne et en Suède, des minorités d’extrême droite s’organisent pour incendier des foyers de réfugiés. Combien d’autres racistes, portés par le climat actuel, se sentiront autorisés à s’attaquer aux #immigrés ?

    Dans les années 1990, en #Yougoslavie, la #démagogie xénophobe a débouché sur la constitution de milices puis sur la #guerre_civile. Il y a deux ans, dans l’est de l’Ukraine, on a vu comment ces mêmes réflexes ont dégénéré en escalade guerrière.

    Si on n’y prend garde, la #barbarie du monde, la #xénophobie, les guerres nous rattraperont. Le #nationalisme, la méfiance généralisée nous ont déjà rattrapés. Il faut que les travailleurs conscients prennent le contrepied de cette évolution délétère.

    Ce n’est pas en se barricadant derrière des frontières qu’on se protégera du fléau du #chômage, de la concurrence et de la misère du monde. Ces méfaits ne viennent pas de l’extérieur, mais de l’intérieur de notre société. Ils sont propres au capitalisme, et on ne s’en débarrassera qu’en renversant ce système.

    Tout se tient : les bombes là-bas, l’exploitation et le chômage ici. Car elles ont une source commune, la course au profit et la domination d’une minorité sur toute la société.

    La seule force capable de renverser cette domination est la classe ouvrière consciente de ses intérêts et organisée à l’échelle internationale. Cela commence par comprendre que toutes les victimes du #capitalisme ont le même intérêt fondamental de mettre fin à ce système aussi injuste qu’inhumain.