“Si le terrorisme c’est donner son soutien à ceux qui sont affectés par le problème du logement, alors ...”

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    • La stratégie des services de renseignement espagnol d’arrêter tous les six mois différentes courants du mouvement est clairement une stratégie contre insurrectionnelle. A travers ces arrestations se clarifie peu à peu, une volonté politique de s’attaquer à l’ensemble des dynamiques de #luttes sur la Métropole de Barcelone en tentant d’ouvrir l’usage de la catégorie de l’#ennemi_intérieur à des composantes plus hétérogènes du mouvement antagoniste. Loin des figures de l’anarchiste, du casseur ou du black block, le profilage policier, par ces opérations, détermine une nouvelle esthétique de la « violence » et par là même de la scène politique. Qui entretiendrait des liens trop évidents avec certaines des personnes arrêtées devrait lui aussi s’inquiéter d’être un jour interpellé. Comme enseignées aujourd’hui aux polices du monde entier, les techniques de contre insurrection visent moins à gagner les cœurs d’une population qu’a transformer ses perceptions par la répétition des interventions policières, la saturation, et ainsi la modification de son territoire.

      SE DONNER LES MOYENS DE NOTRE AUTO-DÉFENSE

      Dans cette idée, il est clair que le mouvement a commis l’erreur de maintenir une stratégie de solidarité qui consistait plus à renforcer par la défense d’une certaine esthétique les postures de l’identité anarchiste avec le slogan « Yo tambien soy anarquista ! » plutôt que de prendre le temps de la réflexion et d’élaborer une stratégie d’auto défense plus générale contre ce mode de #gouvernement.

      En adoptant cette stratégie de riposte symétrique, il est devenu toujours plus anarchiste. Son discours, ses pratiques, au lieu de s’élargir, de gagner en qualité et d’être réappropriées par d’autres, l’enferment dans la figure du militant radical que le pouvoir souhaite lui aussi renforcer, pour pouvoir l’isoler et s’en saisir plus facilement. Chaque opération de police contre le mouvement a pour objectif, non seulement de fragiliser nos capacités à nous organiser, mais aussi de formater l’#identité anarchiste, la rendant de moins en moins rejoignable en l’isolant des autres composantes de la lutte. De cette manière, la force du mouvement hétérogène, populaire, héritage du mouvement des places et de la lutte autonome depuis les quartiers, s’étiole, devient peu à peu identifiable et stigmatisable.

      Ce qui est clair, c’est qu’après ces trois opérations, notre réponse ne peut plus se cantonner aux manifestations et discours de justification. Ce dont il s’agit aujourd’hui, pour ne pas tomber dans les écueils de l’anti-repression, avec tout ce que cela contient d’isolement, c’est moins de rejouer les procès au sein même du mouvement, dans cet entre-soi confortable, à déterminer qui est le plus radical, le plus attaqué, que de renforcer la visibilité et le partage de nos luttes, de nos vies et de faire un pas de coté pour se rencontrer.