La kebabisation malheureuse, ou la version gastronomique du « Grand remplacement »

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  • La kebabisation malheureuse, ou la version gastronomique du « Grand remplacement » | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/109487/kebabisation-malheureuse

    A l’approche des municipales de 2014, un reportage de Rue89 montrait que le sujet de la « kébabisation », néologisme introduit par l’extrême droite, était devenu un axe de campagne, en particulier dans les villes du sud de la France qui ont connu une importante immigration. Le candidat frontiste à Perpignan, Louis Aliot, l’évoquait par exemple dans des tracts. Après les élections, la controverse du kebab a rebondi à Blois à la fin de l’année dernière, le centre-ville historique de la commune étant particulièrement bien doté en la matière .

    On pouvait alors lire sur le site du FN du Loir-et-Cher :

    « A vrai dire, on est en droit de se demander, dans une ville située au coeur de la Vallée de la Loire et classée au “patrimoine mondial de l’humanité”, si cette prolifération d’enseignes exotiques correspond à l’image qu’en attendent les touristes, venus découvrir notre terroir. »

    Le texte se « demandait » également si la prolifération de ces restaurants ne cachait pas un objectif de blanchiment d’argent sale. Le phénomène est si peu anecdotique, en vérité, que le prestigieux New York Times lui-même a consacré un reportage à la « kebabophobie » de l’extrême droite française l’année dernière. « La “kebabophobie” est d’abord apparue en France dans des blogs de militants d’extrême droite en 2013 avant de s’inviter dans les campagnes électorales locales et européennes du printemps dernier », expliquait le quotidien. L’hebdomadaire de la communauté franco-turque Zaman s’inquiétait du fait que « le FN embroche le kebab » dans ses argumentaires politiques, notant que « dans un pays où l’identité nationale est étroitement liée à sa cuisine, l’extrême-droite a pris les kebabs en grippe, comme preuve d’une “islamisation” culturelle ».

    Comme le commerce de kebabs est historiquement et culturellement lié aux Turcs et non aux immigrés maghrébins (qui en sont rapidement devenu consommateurs), alors que c’est plutôt sur les seconds que se concentrent en général les dénonciations de l’extrême droite, les militants ont contourné cette question de l’origine nationale pour englober dans leur discours le dénominateur culturel commun de ces différentes aires géographiques : l’islam. On parlera donc plus volontiers de la présence de ces fast-food moyen-orientaux comme d’un signe d’« islamisation » de la France que, par exemple, d’arabisation.

    #kebab #kébabisation

    • Le salut par les kébabs
      http://www.tak.fr/le-salut-par-les-kebabs

      Bien plus que la « bistronomie » gentrifiée puant l’authenticité désinfectée, le luxe pour cadres supérieurs en quête d’exotisme corrézien et le rétro-chic branchouille, la catastrophique diététique du kébab est l’unique successeur de la strate prolétarienne de notre gastronomie : la bouffe canaille, provinces perdues de la tripaille et du steak frites.