BALLAST Thoreau, derrière la légende
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Il en tirera Résistance au gouvernement civil, en 1849 (un détail plus conséquent qu’il n’y paraît : La Désobéissance civile est le titre, devenu concept politique et philosophique, sous lequel l’ouvrage est connu mais il n’est qu’un choix éditorial, survenu après le décès de l’écrivain – ainsi que le rappelle Michel Granger, dans sa biographie Henry David Thoreau, on ne trouve nulle trace de cette formule de son vivant : « L’usage du titre posthume revient, rapporte Granger, à figer la pensée de Thoreau », puisque la « désobéissance civile » n’est pas l’exact synonyme de « résistance »). Petit ouvrage de haute volée, par la densité et la vigueur du propos, comme le sont souvent les textes politiques fondateurs (songeons au Discours de la servitude volontaire de La Boétie ou au Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels). Thoreau y déclare que la place de l’homme juste, lorsque son gouvernement ne l’est pas, se trouve en prison, tout en appelant explicitement à « la révolution ». Un ouvrage qui influencera Luther King et Gandhi – ce glorieux héritage contribuera malgré lui à tronquer sa pensée.