Collective de traduction de textes féministes radicaux

https://tradfem.wordpress.com

  • #Berta_O._Garci : Des Espagnoles protestent contre l’enseignement de la procréation assistée par donneur
    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/24/des-espagnoles-protestent-contre-lenseignement-de-la-procreation-

    Ce cours, inscrit à l’École des sciences sociales, est parrainé par la Banque Santander, avec des subventions pour couvrir une partie des frais d’inscription.

    Si le titre même du cours en question déclenche déjà toutes les alarmes (cette sorte de prédiction apocalyptique de style film du dimanche dans lequel il ne sera possible de naître qu’avec l’aide de donneurs de gamètes), un coup d’œil aux objectifs, au programme et aux activités pratiques du cours révèle la profonde inattention de l’Université Complutense à cette offre de cours.

    Je voudrais souligner les deux aspects suivants : d’une part, qu’elle est publique et donc, en principe, respectueuse de la législation actuelle, et d’autre part, qu’elle a mis en place un soi-disant plan d’égalité, engagé dans les droits humains, dont le principe d’égalité entre les femmes et les hommes et contre les stéréotypes sexistes, origine d’inégalités persistantes, comme on peut le lire dans ce plan.

    Version originale : https://elcomun.es/2021/01/23/utero-animal-la-complutense-insulta-a-las-mujeres

  • Debbie Cameron et Joan Scanlon animaient en 2010 un atelier de réflexion sur le concept de genre et sur sa signification pour le féminisme radical, dans le cadre d’un « féminaire » destiné aux membres du London Feminist Network. Deux mois plus tard, les auteures publiaient leurs propos sur le site de leur revue Trouble & Strife, sous l’intitulé « Talking about gender » : [www.troubleandstrife.org/new-articles/talking-about-gender].
    En voici la traduction, d’abord publiée par la revue NOUVELLES QUESTIONS FÉMINISTES.

    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/25/convergences-et-divergences-entre-le-feminisme-radical-et-la-theo

  • #Louise_Perry : Il n’existe pas de « droit » masculin à des relations sexuelles
    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/24/il-nexiste-pas-de-droit-masculin-a-des-relations-sexuelles

    Les hommes possèdent-ils un « droit » à des relations sexuelles ? Peu de questions morales ont évolué de manière aussi radicale ces dernières années. Alors que le mariage était autrefois considéré comme garant des droits du mari dans la chambre à coucher, aujourd’hui la plupart des gens perçoivent avec horreur une notion qui impliquerait que le corps des femmes constitue une ressource.

    Pourtant, comme c’est le cas pour tant d’enjeux sexuels, les anciennes normes morales sont en train d’être relookées avec de nouveaux arguments, souvent contradictoires, et l’expansion de la législation sur les droits de l’homme remet au goût du jour la notion d’un « droit » au sexe. C’est ce qu’a illustré la semaine dernière une cause soumise au Tribunal de protection, qui aborde une contradiction centrale dans les attitudes contemporaines en matière de sexe.

    Il s’agit d’un homme handicapé mental, appelé seulement « Z », pris en charge par sa collectivité locale. Z aimerait avoir des relations sexuelles, mais il estime que son anxiété sociale l’empêche de trouver une partenaire, et il demande donc à ses soignants de lui trouver une femme qui soit prête à avoir des relations sexuelles avec lui pour de l’argent.

    Version originale : https://unherd.com/2020/12/men-do-not-have-the-right-to-sex ?

  • Il n’existe pas de « droit masculin à des relations sexuelles | « TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/24/il-nexiste-pas-de-droit-masculin-a-des-relations-sexuelles

    Les hommes possèdent-ils un « droit » à des relations sexuelles ? Peu de questions morales ont évolué de manière aussi radicale ces dernières années. Alors que le mariage était autrefois considéré comme garant des droits du mari dans la chambre à coucher, aujourd’hui la plupart des gens perçoivent avec horreur une notion qui impliquerait que le corps des femmes constitue une ressource.

  • LOUISE PERRY : ’’Les hommes possèdent-ils un « droit » à des relations sexuelles ? Peu de questions morales ont évolué de manière aussi radicale ces dernières années. Alors que le mariage était autrefois considéré comme garant des droits du mari dans la chambre à coucher, aujourd’hui la plupart des gens perçoivent avec horreur une notion qui impliquerait que le corps des femmes constitue une ressource.
    Pourtant, comme c’est le cas pour tant d’enjeux sexuels, les anciennes normes morales sont en train d’être relookées avec de nouveaux arguments, souvent contradictoires, et l’expansion de la législation sur les droits de l’homme remet au goût du jour l’idée d’un « droit » au sexe. C’est ce qu’a illustré la semaine dernière une cause soumise au Tribunal de protection, qui aborde une contradiction centrale dans les attitudes contemporaines en matière de sexe. (...)’’

    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/24/il-nexiste-pas-de-droit-masculin-a-des-relations-sexuelles

  • Un homme trans accusé de « transphobie »…
    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/20/un-homme-trans-accuse-de-transphobie

    Alors que le mouvement trans actuel pense un monde d’identités non-binaires avec des pronoms neutres, où on peut se définir comme femme ou homme sur simple déclaration, un homme trans comme Buck Angel, issu d’une autre génération, revendique justement cette binarité, préférant se dire transsexuel (plutôt que transgenre) afin de souligner le caractère médical de sa transition.

    Angel prend des hormones et a subi une opération mammaire, mais pas de chirurgie génitale. Il soutient évidemment l’idée que la société doit accepter que les femmes trans sont des femmes, qu’elles doivent pouvoir vivre en tant que femmes –même chose pour les hommes trans– mais il pense qu’on peut les accepter sans pour autant nier la différence biologique entre une femme trans née avec un pénis et une femme née avec un vagin.

    Dans le climat actuel, tenir ce propos banal est considéré comme transphobe. « Les femmes trans sont des femmes, mais ce ne sont pas des femmes biologiques, explique l’ancien acteur. Je suis un homme mais je suis un homme transsexuel. On ne peut pas nier cela car nous avons des besoins médicaux différents. Si je vais chez le docteur en disant que je suis un homme, mais que je baisse mon pantalon et qu’en fait j’ai un vagin… comment on va gérer ça ? »

    Version publiée sur Slate.fr :
    https://www.slate.fr/story/196157/transphobie-redefinition-buck-angel-jk-rowling-transition-dysphorie

  • #Kajsa_Ekis_Ekman : La droite doit se couper de ses forces anti-démocratiques
    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/20/kajsa-ekis-ekman-la-droite-doit-se-couper-de-ses-forces-anti-demo

    Applebaum lance son nouveau livre Twilight of Democracy – The Failure of Politics and the Parting of Friends avec un instantané de la nouvelle année 1999. L’endroit se trouve au nord-ouest de la Pologne, où Applebaum vit avec son mari, le politicien de droite polonais Radosław Sikorski, et l’ambiance est bonne . La droite anticommuniste d’Europe de l’Est porte un toast aux politiciens et journalistes occidentaux qui sont tous d’accord pour dire que le nouveau millénaire sera leur époque : liberté, privatisation, Europe !

    Mais quelque chose est arrivé. Le monde des libéraux du marché a été bouleversé et soudain, les ennemis sont de leur côté. Les populistes, les intolérants, ceux qui veulent fermer les frontières et les marchés, ne sont plus les communistes, mais la droite. Cela peut même être vos propres amis. Et soudain, une écrivaine comme Anne Applebaum vaut vraiment la peine d’être lue. Elle doit maintenant faire face à un dilemme – comment la droite pourrait-elle être divisée de la sorte ?

    20 ans plus tard, la moitié des invités ne parlent même pas à Applebaum. Les théories du complot sur les juifs, la haine des homosexuels et le fascisme pur sont devenus leur nouvelle chanson. La droite traditionnelle perd ses membres. Même l’Espagne, qui a été vaccinée contre le fascisme depuis la chute de la dictature il y a quarante-cinq ans, a maintenant aussi un parti fasciste couronné de succès, Vox, dont les ennemis sont avant tout la Catalogne et le féminisme. Le fondateur en est un transfuge du Partido Popular. Et Applebaum est obligée de réfléchir à ce qui s’est passé.

    Version originale : https://www.etc.se/ledare/hogern-maste-klippa-sina-antidemokratiska-band
    Traduction : TRADFEM

  • Un homme trans accusé de « transphobie »…
    Les revendications fondées sur le genre, et l’identité de genre, donnent lieu à de virulentes controverses. Beaucoup de droits des femmes sont en jeu, d’où une vigoureuse campagne de défense de ces droits qui rappelle l’importance du sexe biologique comme fondement expliquant leur oppression par le sexisme (https://www.womensdeclaration.com/fr)

    Contrairement à ce que cherche à faire croire le lobby transactiviste, beaucoup d’hommes trans conviennent de l’importance de ce critère. Solidaires des femmes, ils refusent de voir leur vécu instrumentalisé par des misogynes.

    Sur Slate.fr, la journaliste Clare Levenson raconte le cas de Buck Angel, un homme trans étasunien qui, parce qu’il refuse de nier la binarité sexuelle, se voit accusé de »transphobie ». Nous reproduisons cet article important avec l’aimable autorisation de l’autrice.

    La redéfinition du mot « transphobe » étouffe-t-elle le débat ?
    Le sens du mot a été tellement élargi que de nombreuses personnes trans sont maintenant considérées comme transphobes. (...)
    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/20/un-homme-trans-accuse-de-transphobie

  • KAJSA EKIS EKMAN : ’’Le monde des libéraux du libre-marché a été bouleversé et soudain, les ennemis se retrouvent de leur côté.

    Les libéraux du marché extrême, en particulier les américains, sont rarement profonds. C’est pourquoi j’ai tellement de mal avec leurs analyses politiques – ils disent généralement que quelque chose est bon, son contraire est mauvais et qu’il faut lutter. Ainsi, tout le monde peut être plus heureux, plus riche et plus positif en général. Le monde est une lutte entre le mal et le bien, et le mal a toujours été appelé communisme. Les causes et les effets, les structures, l’histoire, la discussion sur ce que le marché, la démocratie et l’ouverture signifient vraiment, brillent généralement par leur absence. (...)’’ https://tradfem.wordpress.com/2021/01/20/kajsa-ekis-ekman-la-droite-doit-se-couper-de-ses-forces-anti-demo

  • #Patricia_Nilsson : La porno est partout en ligne mais les pornocrates restent dans l’ombre
    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/17/la-porno-est-partout-en-ligne-mais-les-pornographes-restent-dans-

    Il y a vingt ans, alors que Mario Salerni tournait un film pornographique dans une luxueuse villa de Prague, il aperçut pour la première fois les mordus d’informatique qui allaient secouer son industrie.

    ‘Le propriétaire de la villa m’a demandé si on pouvait offrir un sandwich à un jeune programmeur qui y louait une chambre,’ dit Salieri. ‘Le garçon était pâle et visiblement affamé.’

    Quelques années plus tard, Salieri apprit que ‘le garçon’ venait de s’acheter sa première Rolls-Royce Phantom. À l’instar d’autres codeurs, il avait fait fortune en vendant des publicités sur les tout premiers sites pornos en accès libre, qui attirent aujourd’hui des centaines de millions de visiteurs chaque jour.

    Longtemps menée par les magnats en peignoirs de satin comme le fondateur de Playboy Hugh Hefner, l’industrie des films pour adultes est maintenant dirigée par un groupe très discret composé d’experts en algorithmes, optimisation des moteurs de recherche et publicités ciblées.

    ‘Nous étions tous occupés à compter nos millions générés par les ventes de VHS, de DVD, et de droits télévisuels … personne ne s’est préoccupé du danger (d’une nouvelle génération de pornocrates),’ explique Salieri. https://static.ffx.io/images/$width_764/t_resize_width/e_sharpen:25%2Cq_42%2Cf_auto/c09d6c9f6d2a267ee8beea7700dc672ebe4bd2d2
    https://static.ffx.io/images/$width_764/t_resize_width/e_sharpen:25%2Cq_42%2Cf_auto/773e4f19d32255521798a7862037d103cb6f1d2b

    Traduit par TRADFEM avec l’aimable autorisation de l’autrice.
    Version originale : https://www.afr.com/companies/media-and-marketing/porn-is-everywhere-online-but-its-owners-are-out-of-sight-20201221-p56p8p

  • #Derrick_Jensen : Théorie queer, pédophilie et Jeopardy
    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/11/7892

    Ce texte est la traduction d’une transcription d’un discours de Derrick Jensen qui avait été interrompu par des activistes des caprices des hommes. La vidéo n’est malheureusement plus disponible, mais le texte original en anglais peut être lu

    Derrick Jensen : Et puisque vous ne me croyez pas : citation, citation… Ceci est dans le document fondateur de la théorie queer :
    « Tout comme les communistes et les homosexuels des années 50, les Boy Lovers [Amants de garçons] sont si stigmatisés qu’il est difficile de trouver des défenseurs de leur libertés civiques et encore moins de leur orientation érotique. »
    Ceci est dans le document fondateur de la théorie queer. Ah désolé, j’utilise des faits !
    Audience : Rires, applaudissements.
    Derrick Jensen : Je suis infiniment désolé, on ne devrait jamais laisser des faits s’interposer !
    Ah d’ailleurs, elle a aussi comparé la pédophilie [cris de colère dans la salle], elle a comparé la pédophilie à une préférence pour de la nourriture épicée. Le truc c’est que j’ai jamais entendu personne avoir besoin d’années de thérapie pour avoir mangé une soupe harissa piquante.
    Audience : Applaudissements.
    Derrick Jensen : Ok, on est à deux cents points. Maintenant c’est, maintenant c’est pédophilie et théorie queer pour trois cents points. La réponse est : L’autrice de Macho Sluts [Putes machos], Public Sex [Sexe public].
    Audience 1 : Qui est Pat Califia !
    Derrick Jensen : Pat Califia.
    Audience 2 : Derrick Jensen est un éco-fasciste.

    Traduit par Yağmur Uygarkızı
    Version originale anglaise : https://borazansesli.com/2020/12/16/queer-theory-pedophilia-jeopardy-with-derrick-jensen

  • « Derrick Jensen est un auteur américain, partisan du sabotage environnemental, vivant en Californie et membre du groupe Deep Green Resistance. Il a publié plusieurs livres défiant la société contemporaine et ses valeurs. culturelles parmi lesquels The Culture of Make Believe, et plusieurs essais. »
    Ce texte est la traduction d’une transcription d’un discours de Derrick Jensen qui avait été interrompu par des activistes des caprices des hommes.

    Derrick Jensen : Il y a une longue corrélation entre l’anarchisme, la pédophilie et le soutien pour la pédophilie.

    Audience : Cris.

    Audience 1 : Vous pouvez parler d’un truc pertinent ?

    Derrick Jensen : Attendez, attendez, attendez, c’est une super réplique ça, merci beaucoup pour avoir posé la question « Vous pouvez parler d’un truc pertinent ? ». J’ai parlé de culture du viol toute la journée, et la pédophilie et le soutien pour la pédophilie ne font pas partie de la culture du viol ?!…

    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/11/7892

  • #Janice_Turner : Recension de « Irreversible Damage » d’#Abigail_Shrier
    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/09/recension-de-irreversible-damage-dabigail-shrier

    Une expérience théorique (thought experiment) . . . Des spécialistes traitant une maladie rare observent un changement profond de leur clientèle habituelle. Historiquement composée à 90 % d’hommes, cette patientèle vient de connaître une augmentation soudaine du nombre de jeunes femmes qui, en l’espace d’une décennie, représentent maintenant trois cas sur quatre, alors que le nombre de patient-e-s a augmenté de plus de 3 000 %. Aujourd’hui, au lieu d’être des cas isolés, ils se présentent en groupes et, plus étrange encore, cette maladie qui se développe lentement frappe plus tard qu’avant et sans prévenir. On observe les mêmes changements dans le monde entier.
    Qu’arrive-t-il maintenant ?
    On s’attendrait à ce que les médecins, les épidémiologistes et des universitaires étudient les patients, explorent les données disponibles, publient des articles dans les revues savantes, se demandent s’il ne s’agit pas d’une nouvelle maladie nécessitant des protocoles de traitement différents. À tout le moins, des questions seraient posées.

    Mais ce n’est pas le cas. On ne parle pas du pic mondial, indiqué plus haut, chez les adolescentes convaincues d’être « nées dans le mauvais corps ». En fait, poser de telles questions est maintenant considéré comme une censure, un « effacement » des personnes transgenres, la recherche est de l’ »intolérance » et les universités ou les revues qui en publient sont harcelées en réclamant des excuses. Ainsi, alors que des Californiennes de 13 ans à peine subissent des doubles mastectomies, les médias libéraux américains et britanniques jouent les meneuses de claque ou ne disent mot.

    Version originale : https://www.thetimes.co.uk/article/irreversible-damage-by-abigail-shrier-review-resisting-the-transgender-c
    Traduction : #TRADFEM

  • JANICE TURNER, dans THE TIMES : (...) Espérons que les médecins souriants qui posent avec des tissus mammaires d’adolescentes versés dans des bocaux à cornichons seront relégués aux poubelles de l’histoire, aux côtés d’autres délires collectifs médicaux comme le prétendu « syndrome des faux souvenirs » ou les lobotomies des années 1950. Et que les corps des filles, comme le révèle sombrement l’ouvrage courageux d’Abigail Shrier, cessent d’être des dommages collatéraux dans les guerres culturelles que livrent des adultes."

    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/09/recension-de-irreversible-damage-dabigail-shrier

  • La gentrification du statut des femmes
    https://tradfem.wordpress.com/2017/12/20/la-gentrification-du-statut-des-femmes
    "IdentitéDeGenre

    « Qu’est-ce qu’une femme ? » est une question posée par les gens assez privilégiés pour ne jamais avoir eu à subir la réponse à cette question. Personne ne demande aux femmes comment on « ressent » la condition féminine, car, pour nous, être « des femmes » est simplement notre réalité. La plupart des femmes du monde entier apprennent très tôt que, sous le patriarcat, leurs opinions à propos de leur subordination n’intéressent personne. En tant que force structurelle, le patriarcat continue à diminuer et à violenter les femmes et les filles, que cela nous plaise ou non, que nous soyons d’accord ou non, sans le moindre égard pour les sentiments réels des femmes.

    La violence masculine contre les femmes assure notre soumission. Le féminicide est l’extrémité meurtrière de ce continuum, mais la violence contre les femmes et les filles se manifeste d’une myriade de façons. Dans les cercles féministes, nous parlons souvent de la violence masculine infligée aux femmes. De fait, mettre fin à cette violence est l’élément le plus urgent du programme pour la libération des femmes. Mais comment pouvons-nous éradiquer la violence masculine anti-femmes si nous ignorons l’importance centrale des corps féminins sous le régime de la suprématie masculine ? Comment pouvons-nous dépasser une société patriarcale si nous refusons de reconnaître que les femmes constituent une classe d’êtres humains, dont la condition est déterminée par leur sexe ?

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    Rongrong et Peguero Polanco ne sont que deux exemples récents, mais les façons dont les femmes sont tuées parce qu’elles sont des femmes sous un système patriarcal sont infinies. Cependant, la théorie queer actuelle et ses adeptes écartent cette réalité brutale pour dépeindre la condition féminine comme abstraite. Réduire la « condition féminine » à des sentiments, des vêtements et des identités personnelles constitue une gifle pour la plupart des femmes et des filles, dont l’oppression leur est imposée, peu importe leur façon de s’habiller ou de s’identifier.

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    Déterminer que vous vous « ressentez comme femme » parce que vous aimez porter des talons hauts, du maquillage et des robes est profondément misogyne, car ce ne sont là que les appâts de la féminité — une projection des fantasmes masculins au sujet des femmes —, et pourtant cette fiction semble gagner du terrain dans les lois.

    L’écrivaine suédoise Kajsa Ekis Ekman affirme que cette récupération de la féminité est une forme de gentrification, à l’instar de la manière dont la classe supérieure s’entiche d’une esthétique de la classe ouvrière et dont bien des auteurs masculins fétichisent les femmes qui sont dans l’industrie du sexe, en espérant avoir l’air « branchés ». Ainsi, la féminité est désirée et cooptée par ceux qui bénéficient du patriarcat (les hommes), alors que les réalités inconfortables et violentes de la condition féminine restent reléguées à la classe inférieure, qui n’a pas d’autre issue.

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  • S’il existe quelque chose comme le « féminisme blanc », l’idéologie de l’identité de genre en est vraiment l’incarnation parfaite.
    https://tradfem.wordpress.com/2017/08/01/sil-existe-quelque-chose-comme-le-%E2%80%89feminisme-blanc%E2%80%

    #FéminismeBlanc #IdentitéDeGenre

    Pour la journaliste Susan Cox : « L’assertion de non-binarité est une gifle au visage de toutes les femmes qui, à moins d’avoir fait un coming-out en tant que “genderqueer”, sont présumées posséder une essence interne parfaitement alignée sur la parodie misogyne de la féminité, créée par le patriarcat. » Il y a une cruauté néolibérale tordue à soutenir que le principal problème lié au genre est son impact sur les identités choisies par des individus, et non la manière dont il opère de façon systémique, en régime patriarcal, pour normaliser et encourager la violence masculine et la subordination féminine.
    Lorsqu’elle est confrontée aux preuves que, historiquement et à l’échelle mondiale, l’oppression des femmes est fondée sur l’appartenance sexuelle, la politique d’identité de genre affirme simplement que le sexe est lui-même un construit social « inventé ».

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    Mais les féministes ne soutiennent pas que le sexe est réel parce que c’est « l’explication la plus simple à croire », ou en raison de ce que les médias nous disent. Nous soutenons que le sexe est réel, car dès le moment où une échographie révèle qu’un bébé est de sexe féminin, son assujettissement commence. Et bien que « l’identité de genre » soit présentée comme un enjeu dont le féminisme doit s’occuper, elle est, comme l’explique Rebecca Reilly-Cooper, en contradiction absolue de l’analyse féministe du sexe biologique comme axe d’oppression :

    « La sujétion historique et continue des femmes n’est pas apparue parce que certains membres de notre espèce choisissent de s’identifier à un rôle social inférieur. (Laisser entendre que c’est le cas serait un acte flagrant de blâme des victimes.) Elle est apparue comme un moyen pour les hommes de dominer la moitié de l’espèce qui peut porter des enfants et d’exploiter son travail sexuel et reproductif.

    Il est impossible de comprendre le développement historique du patriarcat et l’existence continue de la discrimination sexiste et de la misogynie culturelle, sans reconnaître la réalité de la biologie féminine et l’existence d’une classe de personnes biologiquement féminines. »

    Loin d’être fluides, les réalités de l’oppression sexuelle sont strictes et imposées par la violence — et c’est particulièrement vrai pour les femmes de couleur et les femmes vivant dans la pauvreté.
    On peut supposer que les femmes et les filles roumaines qui remplissent aujourd’hui les bordels espagnols (six femmes sur 10 prostituées en Espagne sont originaires de Roumanie) aimeraient bien échapper à leur identité sexuelle. Evelyn Hernandez Cruz, la jeune fille de 19 ans qui vient d’être condamnée à 30 ans de prison au Salvador pour avoir vécu une fausse-couche, après avoir été violée à plusieurs reprises par un gangster, voudrait certainement rejeter son statut de « femme ». Les Kenyanes de 12 ans vendues à l’industrie de la prostitution par leurs familles, par besoin désespéré d’argent pour survivre à des sécheresses régionales, ne s’identifient probablement pas à être échangées comme des biens de consommation. On peut supposer que les filles du Népal qui meurent de piqûres de serpents et de froid dans les huttes menstruelles où on les envoie pour la durée de leurs règles sont également mal à l’aise avec les restrictions propres à leur sexe.

    Même aux États-Unis, l’oppression sexuelle est aggravée par d’autres formes d’oppression, comme le statut racial. Selon un rapport publié en 2017, les Noires sont quatre fois plus susceptibles que les Blanches de mourir de complications liées à la grossesse et « risquent deux fois plus de vivre une complication qui met en danger leur vie pendant un accouchement ou une grossesse ». Une étude menée par le Centre for Disease Control and Prevention indique que la moitié des meurtres de femmes commis aux États-Unis sont le fait de partenaires actuels ou précédents et que les Noires sont plus susceptibles de mourir par homicide que toute autre catégorie démographique. On peut là aussi présumer que ce n’est pas une réalité à laquelle ces femmes « s’identifient ».

    L’argument selon lequel le sexe n’est pas réel et le genre est inné ou choisi, plutôt que socialement imposé, démontre à la fois l’ignorance du monde qui vous entoure et, en même temps, votre position privilégiée. On constate ainsi que l’idéologie de l’identité de genre est bel et bien du « féminisme blanc » : un (soi-disant) féminisme qui passe sous silence les réalités matérielles des femmes marginalisées, qui priorise les sentiments et les intérêts des personnes les plus privilégiées, et qui se présente comme universel. C’est un « féminisme » inventé par des universitaires des pays occidentaux, et il apporte bien peu aux luttes des femmes qui vivent à l’extérieur de ces milieux.

  • Le lobby transactiviste accuse Lidia Falcon O’Neill de les discréditer en citant... des réformes que ce mouvement réclame, notamment la dépénalisation de l’achat de sexe, du proxénétisme et de l’achat de bébés aux femmes les plus défavorisées.

    Mais c’est un écran de fumée, parce que ce que Mme Falcon dénonce est plus inquiétant encore pour des politiciens : l’administration d’agents bloqueurs de puberté à des enfants prépubères (9-10 ans), l’utilisation des lois sur les crimes à caractère haineux pour pénaliser les parents qui refusent d’affirmer l’identité de genre auto-déclarée de leur enfant, et l’obligation pour les enseignants des écoles espagnoles de ficher les enfants en fonction de leur conformité ou non à des comportements stéréotypés de genre. Bref, le sacrifice d’une génération de jeunes sur l’autel de l’idéologie du « gender » et des intérêts de Big Pharma.

    Pas étonnant qu’on réclame qu’elle soit bâillonnée par la justice.

    On signe cette pétition !

    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/05/solidarite-avec-lidia-falcon

  • #Solidarité avec #Lidia_Falcon !
    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/05/solidarite-avec-lidia-falcon

    Nous affirmons notre solidarité avec Lidia Falcón.
    La féministe espagnole emblématique Lidia Falcón O’Neill fait l’objet d’une enquête du ministère public de Madrid sur les crimes à caractère haineux. Elle a dû comparaître et témoigner au ministère public le lundi 14 décembre 2020. Cette enquête fait suite à une plainte déposée par le représentant de la Fédération de la Plateforme Transgenriste le 16 décembre 2019, et à une plainte similaire déposée en juillet 2020 par la Direction générale de l’égalité du Département du travail, des affaires sociales et des familles, qui s’oppose aux déclarations publiques de Falcón contre la proposition de législation nationale couvrant l’auto-identification du sexe et le traitement des jeunes filles et garçons qui ne s’identifient pas à leur sexe.
    Lidia Falcón O’Neill a notamment critiqué les propositions visant à autoriser l’administration d’agents bloqueurs de puberté à des enfants prépubères (9-10 ans), à utiliser les lois sur les crimes à caractère haineux pour pénaliser les parents qui refusent d’affirmer l’identité de genre auto-déclarée de leur enfant et à obliger les enseignants des écoles à classer les enfants en fonction de comportements stéréotypés de genre.

    On peut signer cette pétition ici https://docs.google.com…/1FAIpQLSdxI…/viewform…
    (Votre nom et votre adresse électronique sont recueillis pour permettre de confirmer votre soutien, vos données personnelles ne seront pas utilisées à d’autres fins ni partagées avec quiconque).
    Traduction : TRADFEM

  • #Lundy_Bancroft : « Pourquoi fait-il cela ? » Chapitre 2 : Les mythes
    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/04/7843

    Dans mes présentations publiques sur le thème de la violence conjugale, je commence souvent par un exercice simple. Je demande au public d’écrire tout ce qu’ils ont déjà entendu ou ont déjà cru sur l’origine du problème d’un agresseur. Je vous invite à fermer ce livre deux minutes pour dresser votre propre version d’une telle liste, à laquelle vous pourrez retourner dans un instant.

    Je demande ensuite aux gens d’énoncer des éléments de leurs listes, et je les transcris au tableau, répartis en trois colonnes : une pour les mythes, une pour les vérités partielles, et une pour les facteurs réels. Cela donne souvent une répartition comprenant 20 ou 30 mythes, 4 ou 5 vérités partielles, et peut-être une ou deux réalités. Le public est souvent surpris et gêné de constater que les croyances habituelles sur les causes de la violence comprennent bon nombre d’idées fausses pour chaque gramme de vérité. Si vous vous rendez compte en lisant ce chapitre que votre propre liste contient plusieurs mythes, vous êtes loin d’être un cas isolé.

    Pour la partenaire d’un homme violent ou contrôlant, le fait de voir débusquées toutes ces fausses théories peut être accablant. Mais pour chaque brique retirée de la fausse perception des agresseurs, il existe une réalité pour la remplacer. Une fois cette étape terminée, il sera bien plus difficile pour votre partenaire de vous déstabiliser, et vous analyserez votre relation beaucoup plus clairement qu’auparavant.

    LES MYTHES SUR LES AGRESSEURS

    1. Il a été maltraité dans son enfance.

    2. Sa partenaire précédente l’a terriblement maltraité.

    3. Il maltraite les personnes qu’il aime le plus.

    4. Il retient beaucoup trop ses émotions.

    5. Il a une personnalité violente, explosive.

    6. Il perd tout contrôle de lui-même.

    7. Il est trop colérique.

    8. Il a un désordre mental.

    9. Il déteste les femmes.

    10. Il redoute l’intimité et l’abandon.

    11. Il a une faible estime de soi.

    12. Son patron le malmène.

    13. Il n’est pas doué pour la communication et la résolution des conflits.

    14. Il existe autant de femmes agresseures que d’hommes agresseurs.

    15. Son comportement de maltraitance est aussi néfaste pour lui que pour sa partenaire.

    16. Il est victime de racisme.

    17. Il est alcoolique / narco-dépendant.

    Traduction : Collective TRADFEM
    Version originale : Why Does He Do That ?, chapitre 2 – https://www.docdroid.net/py03/why-does-he-do-that-pdf

    • Dans « Est-ce qu’il le fait exprès ? »

      [...] Une intuition importante m’est graduellement apparue au début de ma pratique avec mes premiers clients : un agresseur ne fait presque jamais quelque chose que lui-même considère comme moralement inacceptable. Il peut dissimuler ce qu’il fait par conviction que d’autres personnes le désapprouveraient, mais en son for intérieur, il se sent dans son bon droit. Je ne crois pas qu’un client m’ait jamais dit : « Je ne peux d’aucune façon justifier ce que j’ai fait. J’ai vraiment mal agi. » L’agresseur considère toujours avoir une raison suffisante pour ses actes. Pour résumer, le problème central de l’agresseur est une vision tordue de ce qui est ou non équitable.

      [...]

      On découvre donc que même ceux qui sont physiquement violents savent se contrôler. À l’instant où la police se gare devant chez lui, par exemple, l’agresseur redevient d’habitude très calme, et lorsque les agents entrent dans la maison, il leur parle de manière amicale et raisonnable. La police ne constate presque jamais d’altercation en cours.

      Et la conclusion de cette introduction du livre :

      DES POINTS-CLEFS A GARDER À L’ESPRIT

      Les problèmes affectifs d’un homme agressif ne sont pas à l’origine de son agressivité. Vous ne pouvez pas le changer en découvrant ce qui le tracasse, en l’aidant à se sentir mieux, ou en améliorant la dynamique de votre relation avec lui.

      Ce ne sont pas des émotions qui déterminent les comportements agressifs ou dominateurs des hommes violents ; ce sont leurs croyances, leurs valeurs, et leurs habitudes qui en sont les éléments moteurs. Les raisons invoquées par un agresseur pour expliquer son comportement ne sont que des excuses.

      Il n’existe aucune façon de surmonter un problème de violence au moyen de digressions comme l’estime de soi, la résolution des conflits, la gestion de la colère, ou le contrôle des pulsions.

      Les agresseurs prospèrent en créant de la confusion, y compris de la confusion sur les agressions elles-mêmes.

      #violences #hommes