Collective de traduction de textes féministes radicaux

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  • #KAJSA_EKIS_EKMAN : Errements de l’adoption internationale
    https://tradfem.wordpress.com/2023/05/10/errements-de-ladoption-internationale

    Depuis les années 1960, environ soixante mille enfants y ont été adoptés à l’étranger, principalement venus de Corée du Sud, d’Inde et de Colombie. Le Centre de l’adoption suédois, fondé en 1972 par des parents adoptifs en partenariat avec l’État, devint l’un des plus importants au monde. Signe du poids de l’adoption dans la culture suédoise, le pays compte plus de trois cents livres sur le sujet, dont beaucoup sont destinés aux enfants (2). La France, de son côté, devient le deuxième pays destinataire, en nombre d’enfants adoptés, après les États-Unis. Le pic est atteint en 2005, avec 4 136 visas « adoption » délivrés par le Quai d’Orsay, contre 935 en 1980.

    Des deux côtés de l’Atlantique, une série de scandales contribuent toutefois à entacher la réputation d’un univers marqué par les bons sentiments et les promesses de salut.

    (dans Le Monde diplomatique, mai 2023, page 17. Traduit de l’anglais par Métissa André.)

  • #ANDREA_DWORKIN S’ENTRETIENT AVEC LIESL SCHILLINGER (1996)
    https://tradfem.wordpress.com/2023/05/08/andrea-dworkin-sentretient-avec-liesl-schillinger-1996

    http://tradfem.files.wordpress.com/2022/07/photo-dworkin-rayon-de-soleil.webp « Les caractérisations que l’on fait de moi en public sont à peu près à l’opposé de ce que je suis », me dit-elle d’une voix basse et essoufflée. « Je suis plutôt hédoniste. » Dworkin est une lesbienne qui vit avec un homme depuis plus de 20 ans. C’est une écrivaine célèbre qui n’arrive pas à trouver d’éditeur et qui voit encore ses œuvres rejetées par le New Yorker et le New York Times, quand elle peut se résoudre à encore les leur proposer. (Ses ouvrages phares, Woman Hating [1974] et Pornography : Men Possessing Women [1981], sont épuisés en version anglaise). Elle est présumée haïr les hommes mais déclare avec désinvolture : « Je ne déteste pas les hommes. Non pas qu’ils ne le méritent pas. Ce n’est tout simplement pas dans ma nature. » En fait, tout ce qui s’avère cohérent et prévisible chez Dworkin, c’est son engagement dans la lutte contre la pornographie, un combat qu’elle mène depuis plus de 20 ans. La pornographie, dit Dworkin, fait du tort aux femmes et il faut y mettre fin.

    Version originale : https://www.independent.co.uk/life-style/the-interview-andrea-dworkin-talks-to-liesl-schillinger-1305909.html ?

    Plusieurs des ouvrages-clé de Dworkin sont enfin disponibles en français grâce aux Éditions du remue-ménage, Sisyphe, M Éditeur, des Femmes et LIBRE, ainsi qu’au travail de la collective TRADFEM.

  • #Émeute_antiféministe d’Auckland : Une Néo-Zélandaise témoigne
    https://tradfem.wordpress.com/2023/03/26/emeute-antifeministe-dauckland-une-neo-zelandaise-temoigne

    Samedi, à Auckland, en Nouvelle-Zélande, nous avons assisté à des violences collectives du calibre de celles qui se sont déjà produites à New York. Je n’aurais jamais pensé voir cela un jour en Nouvelle-Zélande, mais aujourd’hui, c’est le cas.
    Kellie-Jay Keen, de l’organisation Standing for Women UK, a parcouru l’Australie et la Nouvelle-Zélande avec ses rassemblements « Let Women Speak » (Laissez les femmes s’exprimer). Elle a dû faire face à une intimidation féroce de la part de transactvistes en Australie, mais je ne pensais vraiment pas que ce niveau d’agression et de violence serait surpassé en Nouvelle-Zélande.
    J’avais tort. La seule façon de décrire la foule de transactivistes qui se sont déchaînés à Auckland samedi est d’y reconnaître de la sauvagerie. Madame Keen a dû être escortée par des volontaires hors du lieu de rassemblement où elle venait d’arriver, car on craignait pour sa sécurité, et le projet de conférence publique a dû être abandonné.
    Caitlin était présente, et voici son histoire. Comme beaucoup d’entre nous, elle est très, très en colère, et comme beaucoup d’entre nous, elle est aussi prête à ce que cela se sache.
    « Je suis enfin rentrée chez moi et je suis assise, les mains tremblantes, pour raconter ce qui s’est passé aujourd’hui – samedi 25 mars – au Albert Park d’Auckland.

    Source : A Bold Woman (abonnez-vous à ce substack !)
    Traduction : #TRADFEM
    #violences_masculines #antiféministes #misogynie #agressions_antiféministes

  • #Julie_Bindel : La folie transgenriste de l’Amérique du Nord atteint aujourd’hui un nouveau niveau scandaleux
    https://tradfem.wordpress.com/2023/03/22/la-folie-transgenriste-de-lamerique-du-nord-atteint-aujourdhui-un

    http://tradfem.files.wordpress.com/2023/03/photo-flanagan.webp?w=705 Aussi exaspérante que puisse être l’idéologie transgenre de ce côté-ci de l’Atlantique, les États-Unis nous rappellent constamment que les choses pourraient être bien pires. La lieutenante-gouverneure démocrate du Minnesota, Peggy Flanagan, vient d’apporter un soutien total à un décret visant à protéger l’accès à ce que le lobby transgenriste qualifie de « soins d’affirmation du genre », tels que les opérations de « changement de sexe » et la prescription aux jeunes de bloqueurs de puberté. « Lorsque nos enfants nous disent qui ils sont, a-t-elle déclaré, il est de notre devoir, en tant qu’adultes, de les écouter et de les croire. C’est ce que signifie être un bon parent. »
    On ne saurait être plus loin de la vérité. La tâche la plus importante d’un parent est de protéger son enfant contre des décisions propres à des adultes, en particulier lorsque les preuves des effets irréversibles des bloqueurs de puberté se multiplient. Elon Musk s’est particulièrement insurgé contre cette politique, affirmant qu’il devrait être hors de question pour nous d’autoriser « avant l’âge de 18 ans au moins, des opérations chirurgicales graves et irréversibles ou des médicaments stérilisants que les jeunes pourraient regretter plus tard ».

    Traduction : #TRADFEM
    Source : Yahoo.com News
    #folie_transgenriste #féminisme_radical

  • L’écrivaine #Alice_Walker rappelle le supplice des « sorcières » en commentant la diffamation imposée à #J.K._Rowling
    https://tradfem.wordpress.com/2023/03/13/lecrivaine-alice-walker-rappelle-le-supplice-des-sorcieres-en-com

    Je considère que J.K. Rowling est parfaitement en droit comme être humain clairement attentive aux besoins de l’humanité d’exprimer ses opinions sur quoi que ce soit dont elle se soucie. Ce qu’elle a fait.
    Je crois aussi que le fait de nous écouter les un-e les autres avant de lancer des allumettes nous distancierait avantageusement de l’époque moyenâgeuse.
    En tant qu’Aînée, (un rôle que je prends au sérieux), je dois nous rappeler qu’aucune « sorcière » ne mérite d’être brulée. Peut-être faudrait-il plutôt cibler plutôt notre inconscience d’être effacées, et ce bien avant que les « robotes femelles » de l’Intelligence Artificielle soient imposées à notre conscience collective, principalement comme esclaves, travailleuses et jouets sexuels. Je veux dire que, pour quelque sinistre raison, « la femme » a commencé à être effacée du langage bien avant qu’elle commence à disparaître des dictionnaires et de la société.

    Source : https://alicewalkersgarden.com/2023/03/theyre-trying-to-burn-the-wrong-witch-the-witch-trials-of-j-k-ro

    Traduction : #TRADFEM
    #afroféminisme #violences_masculines

  • #JULIE_BINDEL : Incroyable ! L’agression sexuelle d’une femme par un homme à tout faire À L’INTÉRIEUR d’un refuge contre la violence conjugale démontre le caractère essentiel d’espaces réservés aux femmes.
    https://tradfem.wordpress.com/2023/02/20/incroyable-lagression-sexuelle-dune-femme-par-un-homme-a-tout-fai

    Après des années de mauvais traitements infligés par son conjoint violent, Ann Cartright avait trouvé dans un refuge pour femmes du Shropshire la sécurité dont elle rêvait.

    Le personnel n’arrêtait pas de me dire : « Vous êtes en sécurité maintenant, tout va bien se passer, se souvient-elle. On m’a assuré que je n’avais plus besoin de m’inquiéter. »

    C’était le réconfort dont cette jeune femme de 21 ans, mère de deux enfants, avait désespérément besoin après avoir fui la relation violente qui l’avait amenée à craindre pour sa vie.

    Son nouveau foyer offrait précisément le type de milieu dont elle avait besoin pour reconstruire sa confiance brisée et son estime de soi.

    Au lieu de cela, elle a vu sa confiance exploitée de la manière la plus odieuse qui soit. Pendant plusieurs mois, Ann a été abusée sexuellement à plusieurs reprises par un homme de 44 ans qui travaillait au refuge.

    Son violeur, Steven Russell, avait été employé comme homme à tout faire après avoir menti sur ses qualifications. Il avait gagné si efficacement la confiance du personnel qu’il avait obtenu accès aux dossiers confidentiels et pouvait aller et venir à sa guise dans l’édifice.

  • À la défense de J.K. Rowling | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2023/02/16/a-la-defense-de-j-k-rowling

    « Vous brûlez la mauvaise sorcière »

    Prenez exemple de l’une de ses anciennes détractrices. L’année dernière, E.J. Rosetta, une journaliste qui avait dénoncé Rowling pour sa prétendue transphobie, a été chargée d’écrire un article intitulé « 20 citations transphobes de J.K. Rowling dont nous avons décidé de nous passer ». Après 12 semaines de travail sur ce reportage et de lecture, Rosetta a écrit : « Je n’ai pas trouvé sous sa plume un seul message réellement transphobe. » Sur Twitter, elle a déclaré : « Vous brûlez la mauvaise sorcière. »

    Pour mémoire, j’ai moi aussi lu tous les livres de Rowling, y compris ses romans policiers écrits sous le nom de plume de Robert Galbraith, et je suis revenue bredouille. Ceux qui ont épluché son œuvre à la recherche de transgressions ont énoncé le fait que dans l’une des œuvres de Galbraith, Rowling a inclus un personnage transgenre et que dans un autre de ces romans, un tueur se déguise occasionnellement en femme. Inutile de dire qu’il faut un genre particulier de personne pour voir là une preuve de sectarisme.

    Ce n’est pas la première fois que Rowling et son œuvre sont condamnées par des idéologues. Pendant des années, les livres de la série « Harry Potter » ont été parmi les plus interdits en Amérique. De nombreux chrétiens y ont dénoncé la représentation positive de la sorcellerie et de la magie ; certains ont traité Rowling d’hérétique. Megan Phelps-Roper, une ex-membre de l’hyper-réactionnaire Église baptiste de Westboro et autrice de Unfollow : A Memoir of Loving and Leaving Extremism, dit avoir apprécié ces romans lorsqu’elle était enfant mais que, élevée dans une famille connue pour son extrémisme et son sectarisme, on lui a appris à croire que Rowling irait en enfer à cause de son soutien aux droits des homosexuels.

    • Ici une traduction avec des commentaires interessants de la traductrice entre crochet.
      https://audreyaard.substack.com/p/en-defense-de-jk-rowling

      Le podcast, qui comprend également des entretiens avec des détracteurs de Rowling, examine les raisons pour lesquelles Rowling a utilisé sa plateforme pour remettre en question certaines revendications de l’idéologie du genre — comme l’idée que les femmes transgenres [les hommes transidentifiés] devraient être traitées comme des femmes (biological females) dans pratiquement tous les contextes juridiques et sociaux. Pourquoi, ont demandé ses fans et ses plus féroces détracteurs, se donner la peine de prendre une telle position, sachant que des attaques s’ensuivraient ?

      [« Le principe de l’intimidation masculiniste : pourquoi parler au nom des femmes étant donné que nous allons te punir de l’avoir fait. »]

      « La réponse est souvent : “Vous êtes riche. Vous pouvez vous offrir la sécurité. Vous n’avez pas été réduite au silence”. Tout cela est vrai. Mais je pense qu’on passe à côté de l’essentiel. La tentative de m’intimider et de me faire taire a pour but de servir d’avertissement à d’autres femmes » qui ont des opinions similaires et qui souhaiteraient également pouvoir s’exprimer, déclare Rowling dans le podcast.

      [L’existence de nos corps sexués et la nécessité d’avoir des espaces non mixtes pour nous protéger des violences masculines endémiques aux cultures patri/viriarcales ne sont pas des opinions.]

      « Et je le dis parce que j’ai souvent vu ce procédé employé à cette fin », poursuit Rowling. Elle affirme que d’autres femmes lui ont dit avoir bien reçu l’avertissement : « Regardez ce qui est arrivé à J.K. Rowling. Prenez garde ».

      Le texte que tu partage @fil est plutot un appel à la censure contre toute personne critique des croyances transactivistes qu’une déploration d’une quelconque censure contre leur mouvement. J’ai bien tout lu et je ne voie pas ce qui est haineux ni « le pire article » dans cet article sur le harcelement que subit JKR. Est ce que tu pourrait me cité précisément quel crime à commis cette autrice qui lui vaille ce harcelement mondiale pire que celui subit par PPDA, Madzneff et Marc Dutrou réunis.

  • #Meghan_Murphy : Voici pourquoi je n’utilise pas l’expression « travail du sexe »
    https://tradfem.wordpress.com/2023/02/16/meghan-murphy-voici-pourquoi-je-nutilise-pas-lexpression-travail-

    L’idée que le sexe n’a rien de particulier – qu’il s’agit d’un « boulot comme un autre », semblable à celui de servir du café ou de bâtir une maison – a été popularisée au cours des dernières décennies, au même titre que la normalisation de concepts et de pratiques telles que la maternité de substitution, les utérus artificiels, les robots sexuels, les rencontres en ligne et la réalité virtuelle. Nous semblons croire que nous pouvons dépasser la condition humaine. Le post-modernisme nous a de même encouragées à rompre avec la nature et la réalité matérielle. Nous ne pouvons plus ou ne devrions plus avoir de morale fixe, nous devrions être ouvertes et inclusives à tout, du « polyamour » à l’incursion d’hommes dans les toilettes pour femmes. L’existence d’un âge minimum au consentement est considérée comme oppressive, tout comme la « stigmatisation » de toute perversion. Et quiconque s’oppose à la marchandisation du sexe ou remet en question l’éthique d’un homme qui achète du sexe, exerce alors une forme de slut-shaming [stigmatisation des salopes] ou de « putophobie ». La réalité serait entièrement subjective et n’aurait donc aucune signification. Bon, mauvais, bien, mal, vrai, faux – tout serait relatif.

    Le progressisme moderne a décrété que toute discussion sur l’éthique ou les implications plus vastes de la normalisation de fétiches et de l’introduction dans le domaine public de pratiques privées d’adultes relevait d’un « moralisme » – une mauvaise chose, apparemment. Il en serait de même de tout jugement. Mais en réalité, posséder des critères moraux et « juger » des comportements, des pratiques et des modèles n’est pas une mauvaise chose. C’est d’abord humain et naturel. Par contre, imaginez un instant les conséquences d’avancer aveuglément dans la vie en acceptant tout et n’importe quoi de ce que l’on vous jette au visage. Oh, c’est juste un homme qui se promène la bite à l’air dans un vestiaire filles – ne portez pas de jugement ! Il aime plus les jeunes filles que les femmes, ne soyez pas si moralisatrices – certaines personnes sont nées ainsi. Il préfère la viande humaine à la viande animale – c’est une préférence personnelle, occupez-vous des vôtres. Étouffer les femmes, c’est juste son truc – ne stigmatisez pas ce qu’il trouve “hot”.

  • Je pensais que je sauvais les enfants trans. Aujourd’hui, je sonne l’alarme. | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2023/02/11/je-pensais-que-je-sauvais-les-enfants-trans-aujourdhui-je-sonne-l

    Il y a plus de 100 cliniques pédiatriques spécialisées dans les questions de genre aux États-Unis. J’ai travaillé dans l’une d’elles. Ce que l’on fait aux jeunes est moralement et médicalement consternant.

    Je suis une femme queer de 42 ans, originaire de Saint-Louis, dans le Missouri [aux États-Unis] et je me situe politiquement à gauche du politicien démocrate Bernie Sanders. Ma vision du monde a profondément façonné ma carrière. J’ai passé ma vie professionnelle à conseiller des populations vulnérables : des enfants placés en famille d’accueil, des minorités sexuelles, des pauvres en général.
    Jamie Reed chez elle dans le Missouri.

    Pendant près de quatre ans, j’ai travaillé à la Division des maladies infectieuses de la Faculté de médecine de l’université de Washington auprès d’adolescent-es et des jeunes adultes séropositifs. Beaucoup de ces jeunes étaient trans ou non conformes au genre, et je me reconnaissais dans leur vécu, m’étant moi-même, durant mon enfance et mon adolescence, beaucoup interrogée sur les enjeux de genre. Je suis maintenant mariée à une « transhomme » [une femme qui se dit homme] et nous élevons ensemble mes deux enfants biologiques issus d’un précédent mariage et trois enfants en famille d’accueil que nous espérons adopter.

    Tout cela m’a conduite à un emploi en 2018 en tant que gestionnaire de cas au Washington University Transgender Center de l’Hôpital pour enfants de Saint-Louis, au Missouri, qui avait été créé un an plus tôt. Le travail du centre se fondait sur l’hypothèse selon laquelle plus on traite tôt les enfants souffrant de dysphorie sexuelle, ou « dysphorie de genre », plus on peut leur éviter des angoisses plus tard. Cette prémisse était partagée par les médecins et les thérapeutes du centre. Étant donné leur expertise, j’ai supposé qu’il existait de nombreuses preuves à l’appui de ce consensus.

    Pendant les quatre années où j’ai travaillé à la clinique en tant que gestionnaire de cas — j’étais responsable de l’accueil et du suivi des patient·es — environ un millier de jeunes en détresse ont franchi nos portes. La majorité de ces jeunes ont reçu des prescriptions d’hormones pouvant avoir de lourdes conséquences, parmi lesquelles la stérilité.

    J’ai quitté la clinique en novembre de l’année dernière, incapable de continuer à participer à ce qui s’y passait. Au moment où je suis partie, j’étais certaine que la façon dont le système médical américain traite ces patient·es contredit notre promesse fondée sur le serment d’Hippocrate, celle de « ne pas nuire ». Au contraire, nous causons un préjudice irréversible aux patient·es vulnérables que nous traitons.

    Aujourd’hui, j’ai choisi de m’exprimer. Je le fais en connaissance du caractère toxique du débat public autour de cette question très controversée, et en étant consciente des mauvais usages qui pourraient être faits de mon témoignage. Je le fais en sachant que je m’expose à de graves risques personnels et professionnels.

    Toutes celles et ceux que je côtoie, ou presque, m’ont conseillé de faire profil bas. Mais je ne le peux pas. Ma conscience m’en empêche. Parce que ce qui arrive à des tas d’enfants importe bien plus que mon confort. Et parce que ce qui leur arrive est moralement et médicalement épouvantable.

  • Le cas choquant d’une victime d’agression à qui l’on a refusé une intervention chirurgicale vitale parce qu’elle avait demandé un personnel non mixte. | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2022/11/26/le-cas-choquant-dune-victime-dagression-a-qui-lon-a-refuse-une-in

    Dans Trauma and Recovery, la psychiatre Judith Herman fait la distinction entre les événements traumatiques qui sont des « catastrophes naturelles ou des « actes de Dieu » » et ceux qui sont « d’origine humaine ». Dans le premier cas, écrit-elle, « les personnes qui en sont témoins sympathisent volontiers avec la victime ».

    Dans le second cas, la situation est plus complexe. Ici, prendre parti pour la victime n’est pas une réaction aussi naturelle. Après tout, souligne Herman, « tout ce que l’agresseur demande, c’est que le spectateur n’intervienne pas ». Il fait appel au désir universel de « ne pas voir, ne pas entendre, et ne pas faire état d’un tort ». En revanche, la victime « demande au spectateur de partager le fardeau de la douleur. La victime exige l’action, l’engagement et le souvenir ».

    Les victimes sont des personnes difficiles. Elles perturbent les récits sereins que nous nous racontons sur le monde dans lequel nous vivons et sur les gens que nous connaissons. Elles tirent sur des fils qui sont censés rester intouchés.

    Cela n’est nulle part plus vrai que dans le cas des victimes de violences sexuelles masculines. Le viol, l’exploitation sexuelle et la molestation d’enfants ne sont pas des phénomènes rares ; leur occurrence ne se limite pas à des communautés spécifiques aux failles idéologiques connues.

  • Peut-on débattre du genrisme en milieu universitaire ? (par Laura Favaro) | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2022/09/24/peut-on-debattre-du-genrisme-en-milieu-universitaire-par-laura-fa

    La récente accusation selon laquelle la secrétaire générale de l’University and College Union, Jo Grady, aurait présidé à une « chasse aux sorcières contre ceux et celles qui critiquaient l’auto-déclaration du genre » l’illustre bien. Le Times a obtenu le compte rendu d’une réunion à laquelle elle avait participé et qui visait à recueillir des informations sur de prétendu.es « transphobes et activistes critiques du genre » travaillant dans les départements de diversité des universités.

    Il y a plus de deux ans, j’ai entrepris de déterminer si les avertissements concernant l’investigation de ce sujet étaient justifiés ou si, comme d’autres le suggèrent, il s’agissait d’affirmations fallacieuses formulées par des personnes désireuses de déclencher une fausse « guerre culturelle ». Cela m’a conduit à interroger 50 universitaires spécialistes des études du genre et issu.es de nombreuses disciplines, notamment la sociologie, la psychologie et l’éducation, dont la plupart travaillaient dans des universités anglaises, afin de connaître leur point de vue et leur expérience concernant cette question.

    Ayant abordé le sujet avec un esprit ouvert, mes discussions ne m’ont cependant laissé aucun doute sur le fait qu’une culture de la discrimination, de la silenciation et de la peur s’était installée dans les universités d’Angleterre et de nombreux autres pays.

    Toutes les personnes que j’ai interrogées se définissaient comme féministes, et 14 d’entre elles avaient des opinions que l’on qualifie aujourd’hui de « critiques du genre ». Pour elles, il existe une différence claire entre le « sexe », qui fait référence à des catégories biologiques binaires et immuables, et le « genre », qui décrit les rôles, les comportements et les attributs qu’une culture donnée assigne à des individus en vertu de leur sexe. Il est important de comprendre cette différence parce qu’en plus de constituer une contrainte pour les deux sexes, le genre sert à justifier la subordination des femmes. Ces universitaires remarquaient également que leur point de vue était, jusqu’à récemment, largement partagé au sein du féminisme, ainsi que dans de nombreuses disciplines universitaires.

    Il apparaissait clairement que les universitaires féministes « critiques du genre » que j’avais interrogées avaient fait face à des répercussions négatives, pendant des années, en raison de leur perspective (désormais protégée au Royaume-Uni par la loi sur l’égalité de 2010, suite à une décision judiciaire rendue l’année passée selon laquelle une chercheuse, Maya Forstater, avait été illégalement licenciée pour avoir écrit sur Twitter que les femmes ne pouvaient pas changer leur sexe biologique). Entre autres expériences, ces personnes décrivaient des plaintes déposées auprès de la direction et par celle-ci, des tentatives d’annulation d’événements, du « déplateformage[1] », des désinvitations, des intimidations, des calomnies et la perte de toute possibilité de progression de carrière, comprenant le fait de se voir empêchée d’obtenir certains postes.

    D’autres expliquaient avoir été physiquement évincées lors de certains événements et avoir reçu des torrents d’insultes en ligne, y compris des menaces de meurtre. Une chercheuse en criminologie m’a expliqué que son expérience était « un enfer interminable ». Une universitaire en droit m’a fait remarquer que « l’impact était énorme [et] allait durer longtemps ». Conscients de ces conséquences possibles, et évoquant des sentiments de peur, d’isolement et de désespoir, d’autres avaient décidé de « se cacher dans l’ombre ».

    Certain.es des universitaires qui se trouvaient en début de carrière m’ont déclaré qu’il « serait tout simplement beaucoup trop terrifiant » de rendre publiques leurs opinions en raison de la menace d’être « ostracisé.es… parce que beaucoup de choses dans le monde universitaire dépendent des relations personnelles », tandis que des collègues plus expérimenté.es faisaient allusion à un souci « d’auto-préservation ». Tous et toutes craignaient le « terrible retour de bâton » (backlash) sur internet ; une sociologue inquiète de menaces de mort et de viol qu’elle avait observées ailleurs m’a confié : « J’ai des enfants — et j’ai peur. »

    #genre #genrisme #université #féminisme #terf

  • Désapprendre le langage de la pensée « Woke | « TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2022/08/23/desapprendre-le-langage-de-la-pensee-woke

    Cela est dû, en partie, à l’histoire particulière du radicalisme universitaire du 20e siècle. Les victoires remportées par des militants étudiants activistes à partir des années 1970 – en créant des départements et de nouveaux programmes d’études grâce auxquels la pensée radicale pouvait être étudiée et enseignée – ont été une victoire à la Pyrrhus, secrétant sa propre défaite. Conçus comme des têtes de pont dans une guerre plus large contre la société capitaliste, les départements radicaux sont devenus des sépulcres pour la pensée radicale : des lieux où les idées libertaires pouvaient être mises en quarantaine, sans avoir à convaincre quiconque à l’extérieur d’y accorder foi.

    N’étant pas incités à rendre leurs idées lisibles au-delà de leur clergé, les universitaires radicaux se sont délectés de leur impénétrabilité et de leur nouveauté. Pendant ce temps, les campus ont cessé d’être les lieux d’une lutte morale universelle ; l’étudiant n’était plus considéré comme une source de sagesse sur les problèmes de la société, un protagoniste de la lutte morale de l’époque. Au lieu de cela, il est devenu une figure de mécontentement myope, irréaliste et sans fondement, n’ayant aucun intérêt dans la société qu’il espérait remodeler.

    Bien sûr, de nombreuses bonnes idées, théories du changement et histoires d’oppression et de lutte ont été générées sur les campus. La diffusion plus large de ces histoires a été une marque salutaire de notre époque. Je suis moi-même un bénéficiaire d’une éducation radicale. Mais j’ai dû désapprendre de nombreuses façons de parler que j’avais cultivées en tant qu’étudiant radical afin d’être plus convaincant et efficace en dehors des campus. L’obligation de parler aux non-radicaux, aux non-convertis, est l’obligation de tous les radicaux, et c’est une compétence qui n’est pas seulement sous-évaluée mais peut-être entravée par une éducation universitaire de gauche. Apprendre, en participant à la lutte collective, comment sonne le langage du socialisme, du féminisme et de la justice raciale, comment le parler de manière compréhensible à des publics différents, et comment les autres expriment leurs expériences d’exploitation, d’oppression et d’exclusion – telle est notre tâche. C’est très différent d’apprendre à parler du socialisme dans une communauté d’étudiants diplômés et de professeurs.

    • En Amérique du Nord [et au moins tendaciellement dans nos contrées,ndc] , par contre, le sens commun dominant est essentiellement anti-solidarité : c’est la notion que l’on doit prendre soin de ses propres intérêts et de ceux des siens ; et que les autres – en particulier les Autres étrangers ou peu familiers – sont une menace naturelle pour l’accomplissement individuel. Ce sont les idées qui semblent instinctivement vraies pour de nombreux Nord-Américains : elles leur semblent réalistes et sensées. Et donc, la pensée « woke », telle que je l’ai définie de manière intuitive, est hostile à la logique de base du travail d’organisation de gauche. La solidarité exige une invitation, une offre chaleureuse et amicale de collaborer à une proposition risquée. Elle ne fonctionne pas comme un appel moralisateur à s’identifier à un ensemble existant de valeurs évidentes. En tant que gauchistes, nous devons faire cette offre – l’offre d’une interdépendance en échange d’une libération partagée – encore et encore, dans différents endroits, à différentes personnes, de différentes manières et espérer que cela commence à avoir du sens. C’est là tout le jeu.

  • Recension de « La conjuration des ego , d’Aude VIDAL, publiée sur le blog Les Ruminant.e.s | « TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2022/04/04/recension-de-la-conjuration-des-ego-daude-vidal-publiee-sur-le-bl

    Le féminisme est une lutte pour toutes les femmes et contre toutes les violences – physiques, psychologiques, verbales – qu’exercent les hommes sur les femmes. Il est incompatible avec les nombreux privilèges dont bénéficient les hommes du fait de leur domination. Que cette domination soit consciente ou pas, de nombreuses études démontrent que la vie commune hétérosexuelle bénéficie aux hommes qui profitent du travail domestique de leur compagne. Cette situation d’exploitation plus ou moins acceptée permet aux hommes de mieux réussir que les femmes dont le temps de travail et le salaire sont réduits. Les femmes, rendues dépendantes économiquement, sont plus facilement victimes de l’accaparement de leurs corps par les hommes qui profitent ainsi de services sexuels, domestiques ou reproductifs.

    Si les hommes peuvent s’approprier et dominer les femmes, c’est parce que les individus sont socialisés selon qu’ils naissent avec une vulve ou un pénis. L’homme est socialisé de telle manière qu’il pense légitime de s’approprier les femmes. Les femmes sont socialisées de façon à accepter leur asservissement. Cette différenciation binaire des sexes est socialement construite. La société divise les individus selon les deux catégories sexuelles – mâle ou femelle – auxquelles elle assigne un genre masculin ou féminin. Personne n’échappe à ces assignations binaires, elles nous façonnent et nous les intégrons malgré nous. Être une femme, c’est subir cette assignation. Puisque le genre est un fait social, une expérience collective, alors on « ne peut être une femme, quelle que soit sa naissance et son vécu, que quand on est perçue et traitée comme une femme dans la société, quand on a en partage cette expérience avec les autres membres de la classe des femmes. » (p. 53)

    C’est pour cela qu’exercer sa liberté individuelle en se définissant non-binaire ou transgenre n’apporte aucune liberté aux autres femmes. D’autant que, comme l’explique l’autrice, la personne qui s’auto-identifie à un genre revendique un genre socialement construit par et pour une société patriarcale. Les non-binaires eux-mêmes tiennent à un pronom plus qu’à un autre. C’est pourtant cette assignation des genres qui doit être combattue collectivement, dans la dimension institutionnelle mais aussi intime.

    #féminisme #identités

  • #Helen_Joyce : Première recension de Trans par #Eleonor_Cowan : Quand l’idéologie rencontre la réalité, M Éditeur, 2022
    https://tradfem.wordpress.com/2022/03/24/trans-quand-lideologie-se-heurte-a-la-realite

    L’écrivaine indienne Rita Ghatourey a écrit : « Le monde souffre beaucoup, non à cause de la violence de mauvaises personnes, mais à cause du silence de bonnes personnes ! »

    Helen Joyce, journaliste et correspondante de presse irlandaise, s’est engagée à écrire cet ouvrage dans un moment d’indignation lorsqu’elle a appris que les médicaments destinés aux personnes qualifiées de « transgenres » stérilisaient définitivement des enfants dans le monde entier.
    Et Madame Joyce a fait bien peu de cas des réactions hostiles à ses questions sur ces conséquences chimiques irréversibles sur les enfants. Joyce a été menacée, insultée et harcelée pour avoir demandé pourquoi des jeunes sont incité·es à tourner le dos à la réalité au profit de diagnostics prématurés et d’opérations chirurgicales qui les stériliseront définitivement. Ils et elles ne connaîtront jamais d’orgasmes.
    Mais la hiérarchie trans a balayé du revers de la main les questions respectueuses de l’autrice en affirmant péremptoirement : « AUCUN DÉBAT N’EST POSSIBLE ! »
    Non ? C’est alors que Joyce a pris la plume

  • #Lundy_Bancroft : Le secret des hommes qui en veulent aux femmes
    https://tradfem.wordpress.com/2022/03/14/le-secret-des-hommes-qui-en-veulent-aux-femmes

    Je suis connu pour rassembler les secrets des hommes violents et les transmettre à l’autre camp. Quelques personnes m’ont dit, par exemple, qu’avoir un exemplaire de Why Does He Do That ? revenait à mettre la main sur le plan de match de l’équipe adverse.
    Alors maintenant, je vais le faire à nouveau. Et ce secret est assez important :
    Les mauvaises attitudes des hommes envers les femmes ne proviennent pas de leurs expériences avec les femmes, mais avec les hommes.
    Ouais.
    Les hommes qui ont une attitude négative envers les femmes aiment en rejeter la faute sur les femmes :
    « Je ne fais pas confiance aux femmes parce que tant de mes partenaires m’ont trompé. »
    « J’ai une dent contre les femmes parce que j’ai été maltraité par ma mère. »
    « Je vois ce que sont les femmes parce que mon ex-femme a essayé de me prendre mon argent et mes enfants. »
    Comment puis-je savoir que son explication n’est pas la vérité ?

    Traduit par la collective TRADFEM
    Original : https://lundybancroft.com/the-secret-about-men-who-have-a-grudge-against-women

  • #Kathleen_Stock : Quand les féministes s’embrouillent, le patriarcat s’en sort bien.
    https://tradfem.wordpress.com/2022/03/10/kathleen-stock-quand-les-feministes-sembrouillent-le-patriarcat-s

    Le féminisme populaire au Royaume-Uni est en plein essor en ce moment, avec la journaliste Julie Bindel qui monte au front en tant que trouble-fête en cheffe. Au cours d’une longue histoire d’activisme qui a commencé dans les années 1980, militant contre la violence masculine à Leeds au moment où Peter Sutcliffe traquait dans les rues, Julie Bindel a toujours été directe, entière et peu intéressée à ménager les sensibilités petites-bourgeoises. Son nouveau livre n’est pas différent. Feminism for Women est un manifeste passionné pour le type de féminisme qu’elle défend – en fait, le seul féminisme qu’elle consent à reconnaître comme digne de ce nom.
    Le féminisme de Bindel s’attache sans honte aux femmes et aux filles du démodé genre féminin, et sur ce qui a tendance à arriver aux plus vulnérables d’entre elles – pauvres, ouvrières, noires, jeunes, vieilles, lesbiennes ou victimes de la traite – aux mains des hommes. Elle balance sur la façon dont les autres féministes (elle utiliserait des guillemets) ont rendu méconnaissable le projet initial de la deuxième vague. Dans une mosaïque d’interviews, d’anecdotes personnelles et d’argumentaires vifs, elle démontre que les femmes font face à une série d’injustices : tout d’abord par les hommes qui les agressent ; puis par un système judiciaire qui les rabaisse et les ignore ; enfin, par une culture imbibée de pornographie qui transforme leur humiliation en plaisir masculin ; et pour finir, par les féministes carriéristes et celles de la « Blue Fringe Queer Brigade », qui ne peuvent ou ne veulent pas intervenir pour changer tout cela, tant elles sont obsédées par le fait d’éviter la violence linguistique par l’utilisation d’un pronom mal placé.
    Le livre file à toute allure, truffé de blagues et de formules mémorables

    Version originale : https://www.spectator.co.uk/article/as-feminists-fall-out-it-s-not-just-the-patriarchy-that-s-under-fire
    Traduction : #Tradfem